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DOSSIER | Université tunisienne : L’enseignement supérieur tunisien peut-il redevenir un moteur de développement ?

18. September 2025 um 09:50

Universités“L’éducation doit aider les jeunes à découvrir leur propre identité et à développer leur propre voix dans le monde” estime le psychopédagogue Bruno Humbeeck. Qu’en est-il en Tunisie et principalement dans l’enseignement supérieur où l’avenir des jeunes se dessine et où les destins des nations se décide ? Réformes fragmentées, une gouvernance centralisée et des programmes déconnectés du marché du travail, l’université tunisienne traverse une crise profonde même si le modèle Tunisien reste une référence à l’échelle régionale.

Sans une refonte ambitieuse, le système d’enseignement supérieur risque de devenir un facteur d’exclusion plutôt qu’un moteur de développement. A ce jour, les tentatives d’y mettre de l’ordre et de le mettre en phase avec les évolutions mondiales rapides dans les hautes technologies, la science, les nouveaux savoirs et les disciplines régnant aujourd’hui sur l’économie mondiale, ne permettent pas à l’enseignement supérieur tunisien de faire le saut qualitatif ambitionné.

Des réformes annoncées, mais lentes à réaliser

Depuis plus d’une décennie, les réformes visent à améliorer la gouvernance universitaire, l’autonomie, l’employabilité, la qualité de la pédagogie et la recherche — appuyées notamment par des financements internationaux comme ceux de la Banque mondiale. Mais les résultats restent timides, freinés par un manque de coordination, de vision et de volonté politique.

Gouvernance, autonomie et qualité : une tutelle administrative paralysante

Les universités tunisiennes restent sous forte tutelle administrative, limitant leur souplesse stratégique. L’autonomie promise demeure largement théorique, et les mécanismes d’assurance qualité peinent à se généraliser, ce qui réduit la compétitivité des établissements publics comme privés.

Employabilité et chômage des diplômés

Le chômage parmi les diplômés de l’enseignement supérieur est en hausse : il est passé de 29,2 % en 2011 à 30,1 % en 2021. Ce double phénomène d’évasion des cerveaux et d’échec à insérer localement les diplômés nourrit une crise de confiance et fragilise leur avenir.

« L’autonomie promise des universités demeure largement théorique. »

Même si une partie des diplômés du supérieur obsédés par l’idée que l’emploi est un droit constitutionnel et que l’État a l’obligation de leur offrir de postes d’emploi ne font aucun effort pour s’adapter au marché du travail et si nécessaire se reconvertir.

Conséquence : l’État est incapable d’absorber toutes les demandes d’emploi et le secteur privé soucieux d’efficience et de compétence est très sélectif ne peut satisfaire à toutes les demandes.

Un exode massif des talents

A ce jour, près de 39.000 ingénieurs ont quitté la Tunisie sur les 90.000 inscrits à l’Ordre des ingénieurs selon un communiqué de l’OIT en mars 2025, ce qui représente une perte de capital humain significative pour le pays.

Des départs massifs particulièrement dans le secteur de l’informatique expliqués par de meilleures opportunités professionnelles et financières à l’étranger. Même chose pour les médecins soit 6.000 qui ont quitté le pays entre 2021 et début 2025, dont une grande majorité de jeunes diplômés.

« Le chômage des diplômés est passé de 29,2 % en 2011 à 30,1 % en 2021. »

Rien qu’en 2024, ils étaient 1450 à partir principalement vers des pays comme la France, l’Allemagne, le Canada ou le Qatar. Une fuite attribuée aux mauvaises conditions de travail et de rémunération dans le système de santé tunisien.

Recherche et innovation en panne

La recherche universitaire souffre d’un sous-financement persistant, le budget consacré à la recherche scientifique est réduit et ne permet pas un transfert technologique important vers l’économie. L’absence d’un cadre national des qualifications, en chantier aujourd’hui, fragilise la structuration des compétences et la reconnaissance des diplômes.

Le système scolaire et universitaire déconnecté suscite une forte frustration parmi les jeunes, qui préfèrent s’exiler dès qu’ils en ont les moyens. Le décrochage est renforcé par le chômage élevé, l’absence de perspectives et le sentiment d’être sous-estimé.

Quelle refondation possible ?

Les experts convergent vers une refondation structurelle du système universitaire autour de trois axes :

  • accorder une autonomie réelle aux établissements, pour qu’ils décident de leur stratégie et s’adaptent à leur contexte ;
  • valoriser la recherche et l’innovation en finançant les laboratoires et en associant les enseignants-chercheurs à la définition des politiques ;
  • placer les étudiants et enseignants au cœur des décisions, pour transformer l’université en un lieu de concertation, de créativité et d’engagement.

Ces changements ne peuvent se faire sans une volonté politique solide, un engagement collectif et une rupture claire avec les logiques d’immobilisme.

« Sans refonte ambitieuse, l’enseignement supérieur restera un facteur d’exclusion. »

L’université tunisienne doit changer de vocation. Au lieu d’être une machine à fabriquer des diplômés sans débouchés sur le marché du travail, il faut déployer les moyens adéquats pour former une jeunesse compétente, capable de contribuer au développement du pays.

Sans cet engagement, l’enseignement supérieur risque de rester un facteur d’exclusion plutôt qu’un moteur d’ascension sociale et c’est tout le modèle de développement tunisien qui pourrait en pâtir.

Amel Belhadj Ali

EN BREF

  • L’université tunisienne traverse une crise profonde.
  • Les réformes engagées depuis plus d’une décennie avancent lentement.
  • Gouvernance centralisée et faible autonomie freinent la qualité et la compétitivité.
  • Le chômage des diplômés reste élevé, aggravé par l’exode des ingénieurs et médecins.
  • La recherche souffre d’un sous-financement chronique.
  • Une refondation est jugée nécessaire : autonomie réelle, valorisation de la recherche et implication des étudiants.
  • Sans ces changements, l’enseignement supérieur risque de rester un facteur d’exclusion.

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Du côté des ingénieurs : Une importante conférence sur l’agriculture biologique

15. September 2025 um 12:25

La Chaire Unesco installée à l’École nationale d’ingénieurs de Tunisie ( Enit ) accueille mercredi 17 septembre une conférence ayant pour thème central l’actualité de l’agriculture biologique.

Cette conférence soutenue par la Fondation Friedrich Ebert, sera présentée par l’experte autrichienne Ursula Vavrik, spécialiste en économie et versée dans les affaires européennes et les questions liées au développement durable.

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30 bourses canadiennes pour les étudiants ingénieurs tunisiens

25. August 2025 um 08:45

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a annoncé, la semaine dernière, l’ouverture d’un appel à candidatures pour 30 bourses destinées aux étudiants tunisiens en 3ᵉ année du cycle ingénieur.

Ces bourses, offertes dans le cadre d’un partenariat avec MITACS (Canada), permettront de réaliser le projet de fin d’études (PFE) sur l’année 2025-2026. La date limite de dépôt est fixée au 17 septembre 2025.

Un programme en deux phases

Le ministère a détaillé le déroulement du programme :

  • Février–avril 2026 : partie théorique et préparation des sujets de stage dans les universités tunisiennes.
  • Mai–octobre 2026 : travaux pratiques dans des laboratoires canadiens, encadrés par des professeurs tunisiens et canadiens.

Les bourses couvrent les frais pédagogiques, les ateliers professionnels et l’encadrement scientifique. De plus, le logement au Canada sera assuré par MITACS.

Conditions et critères d’éligibilité

Seuls les étudiants inscrits en troisième année du cycle ingénieur dans les établissements publics pour l’année universitaire 2025-2026 peuvent postuler. Les candidats doivent soumettre leur dossier exclusivement en ligne via le site de la DGE ; et présenter un accord écrit de leur professeur encadreur et du directeur de leur établissement.

Le ministère rappelle également que ces bourses ne sont pas cumulables avec une autre aide nationale ou internationale pour le PFE.

Une coopération tuniso-canadienne renforcée

Ces bourses s’inscrivent dans la continuité de la coopération universitaire entre la Tunisie et le Canada. Elles visent à favoriser la mobilité académique, à ouvrir l’accès aux réseaux de recherche internationaux et à offrir aux futurs ingénieurs tunisiens une expérience scientifique de haut niveau.

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