Intitulé « Au cœur des mosaïques tunisiennes, un art millénaire et délicat toujours vivant », le site de la revue Géo (Géographie) évoque, dans un article publié dimanche 26 octobre, les mosaïques comme des « joyaux antiques toujours éclatants de vie ».
Sous la plume du journaliste reporter Boris Thiolay, le site souligne, en substance : « Symbole d’un savoir-faire millénaire, l’art de la mosaïque tunisienne continue de rayonner bien au-delà des musées. Héritage de Carthage et de Rome, il demeure un pilier de la création artisanale et artistique du pays ».
L’auteur indique qu’à Tunis, la majestueuse mosaïque du seigneur Julius accueille les visiteurs du musée du Bardo. Réalisée à la fin du IVe siècle, cette œuvre raconte la vie d’un domaine agricole romain à travers des scènes minutieuses : travaux des champs, saisons qui passent, relations entre maîtres et serviteurs. Un tableau de pierre, vibrant d’humanité, qui rappelle combien cet art mêle esthétique et mémoire.
Le moins qu’on puisse dire, un Tunisien n’aurait pas pus écrire mieux sur le musée du Bardo.
Des origines phéniciennes à l’âge d’or romain
L’histoire de la mosaïque tunisienne débute bien avant Rome. Au VIIIe siècle avant notre ère, les colons phéniciens de Carthage introduisent une technique grecque de pavement de sol faite de galets. D’abord utilitaire – isoler les sols de l’humidité -, rappelle le site, cette pratique devient vite un art.
Dès le Ve siècle av. J.-C., les pavements puniques de Carthage ou de Kerkouane laissent déjà entrevoir une dimension symbolique, notamment à travers le signe de Tanit, déesse carthaginoise de la fertilité, incrusté dans le mortier rouge, détaille Géo.
Sous l’Empire romain, entre les IIe et IIIe siècles, la mosaïque atteint son apogée. Les notables rivalisent de prestige en ornant leurs villas de scènes mythologiques, maritimes ou agricoles. Le célèbre Triomphe de Neptune, découvert à Sousse et couvrant 140 m², en est un exemple spectaculaire.
« Les mosaïstes d’Afrique romaine ont représenté la vie quotidienne avec une précision presque journalistique », explique Fatma Naït-Yghil, responsable scientifique des collections du Bardo. « Leurs œuvres mêlaient influences grecques, romaines et locales, donnant naissance à un art véritablement tunisien », rapporte le site.
Un art qui s’adapte et se réinvente
Avec la conquête arabo-musulmane au VIIe siècle, les représentations humaines disparaissent au profit de motifs géométriques et calligraphiques. Pourtant, la technique, elle, survit.
Aujourd’hui encore, des ateliers perpétuent la tradition, réalisant à la main des fresques, objets décoratifs ou pavements inspirés des chefs-d’œuvre antiques en mosaïques. L’Institut supérieur des arts et métiers de Sfax forme depuis 2008 une nouvelle génération d’artisans, alliant savoir-faire ancestral et création contemporaine.
Les amateurs peuvent acquérir des mosaïques authentiques dans les ateliers tunisiens – à condition d’éviter les imitations industrielles. Car derrière chaque pièce se cache le geste précis d’un artisan, héritier d’une histoire vieille de 2 500 ans.
Article compilé avec l’aide de l’IA
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