Les organisateurs des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), ont dévoilé, ce jeudi 11 décembre 2025, le système de billetterie adopté pour la 36e édition de ce festival incontournable
L’achat en ligne est ouvert dès aujourd’hui, offrant la possibilité d’acquérir des tickets pour l’intégralité des films du festival.
L’achat direct aux guichets débutera le 13 décembre. Ce dernier est limité à l’acquisition des programmes du jour même et du jour suivant.
Dans les deux cas (en ligne et aux guichets), l’achat est limité à trois (03) billets par film et par personne.
Les guichets physiques :
La Cité de la Culture propose une vente continue de 9h00 à 21h30 du 14 au 20 décembre; exceptionnellement, la vente le 13 décembre sera de 9h00 à 14h00.
Les salles du Centre-Ville de Tunis assurent la vente uniquement le matin, de 9h00 à 14h00, du 13 au 20 décembre 2025.
Les salles de cinéma L’Agora, Cinémadart et Alhambra Zephyr assurent également une vente continue de 9h00 à 21h30, du 13 au 20 décembre.
Les tarifs ont été fixés à 6 dinars tunisiens pour le grand public et à 3 D.T. pour le tarif réduit destiné aux élèves et étudiants.
Les Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) ont dévoilé, via leur page Facebook officielle, le système complet de billetterie adopté pour la 36ᵉ édition. L’achat en ligne, disponible dès le 11 décembre 2025 sur la plateforme teskerti.tn, permet de réserver des billets pour l’ensemble des films programmés. L’achat direct aux guichets débutera à partir du 13 […]
La trente-sixième édition des Journées cinématographiques de Carthage proposera un gros plan sur le cinéma espagnol. Cinq films inédits seront au programme de cette section.
MORLAIX de Jaime Rosales. Un film où le silence devient un langage, révélant l’invisible et l’intranquillité du quotidien.
ROMÉRIA de Carla Simón. Une exploration intime de la mémoire, des racines et des liens familiaux.
LA CASA de Álex Montoya. Une œuvre qui interroge ce que nous gardons, ce que nous laissons derrière nous, et ce que disent les maisons de nos vies.
EL 47 de Marcel Barrena. Un récit où la réalité sociale s’impose comme matière vivante, urgente et profondément humaine.
SORDA de Eva Libertad. Un film qui bouleverse nos certitudes et propose une autre manière de « écouter le monde ».
Une plongée dans la richesse, la sensibilité et la diversité du cinéma espagnol. Les JCC auront lieu du 13 au 20 décembre.
La 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage, prévue du 13 au 20 décembre à Tunis, met à l’honneur la cause palestinienne à travers une programmation riche et diversifiée. La réalisatrice palestinienne Najwa Najjar préside le jury des longs métrages de fiction, entourée de cinéastes et experts internationaux. Le festival présente notamment le film « […]
La 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), qui se tiendra du 13 au 20 décembre 2025, a choisi la scénariste et réalisatrice palestinienne Najwa Najjar pour présider le jury de la compétition officielle des longs métrages de fiction. À ses côtés siégeront le critique de cinéma français Jean-Michel Frodon, le réalisateur et producteur tunisien Lotfi Achour, la scénariste et réalisatrice rwandaise Kantarama Gahigiri et le réalisateur et producteur algérien Lotfi Bouchouchi, composant un jury à l’image de l’ADN des JCC : africain, arabe et ouvert sur le reste du monde.
Najwa Najjar, un parcours entre études politiques et cinéma
Issue d’un père jordanien et d’une mère palestinienne, Najwa Najjar a grandi au Moyen-Orient. Elle poursuit ensuite des études en sciences politiques et en économie aux États-Unis, où elle obtient également un master en réalisation et production cinématographiques, avant de s’orienter vers l’écriture et la réalisation. De retour en Palestine, où elle vit et travaille aujourd’hui, elle développe une œuvre marquée par cette double formation, intellectuelle et artistique : un cinéma d’auteur à la fois ancré dans la réalité politique et attentif à la dimension humaine des récits.
Une cinéaste palestinienne au parcours transnational
Dès la fin des années 1990, elle réalise plusieurs documentaires et courts métrages qui explorent la mémoire, la transmission et la vie quotidienne en Palestine. On lui doit notamment Naim and Wadee’a (1999), Quintessence of Oblivion (2000), A Boy Called Mohamed (2002), Blue Gold (2004), They Came from the East (2004) ou encore Yasmine Tughani (2006), des œuvres souvent montrées dans des festivals internationaux et qui installent peu à peu sa voix dans le paysage du cinéma palestinien.
Parallèlement à ces films, elle produit en 2009 une anthologie de courts métrages internationaux, Gaza Winter, témoignant déjà d’un intérêt pour les formes collectives et pour la circulation des récits autour de la Palestine.
Trois longs métrages de fiction au rayonnement international
En 2008–2009, Najwa Najjar signe son premier long métrage de fiction, Pomegranates and Myrrh (Grenades et myrrhe), centré sur le destin d’une jeune danseuse palestinienne confrontée à l’emprisonnement de son mari et aux contraintes de l’occupation. Le film circule largement, est projeté dans plus de 80 festivals internationaux et reçoit plusieurs récompenses, notamment à Doha Tribeca, où il obtient un prix du meilleur film arabe et à Saint-Sébastien où il remporte le Cinema in Motion Award.
Elle poursuit en 2014 avec Eyes of a Thief (Les yeux d’un voleur), son deuxième long métrage, tourné en Cisjordanie. Ce film, inspiré d’un fait réel, est distingué dans plusieurs festivals, dont meilleur acteur attribué à Khaled Abol Naga au Festival international du film du Caire et meilleur réalisateur au Festival international du film de Calcutta, et est choisi pour représenter la Palestine à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère pour l’édition 2015.
Le film raconte l’histoire de Tarek, un homme libéré après dix ans de prison, qui retourne dans sa ville natale de Naplouse à la recherche de sa fille disparue. En retraçant ses pas, il découvre une société marquée par la méfiance, les blessures de l’occupation et la survie quotidienne. Entre secrets enfouis, loyautés conflictuelles et désir de rédemption, Eyes of a Thief aborde la question du pardon et du poids du passé, tout en révélant la persistance de l’espoir dans un territoire meurtri.
Najwa Najjar sur le plateau de tournage de « Eyes of a thief »
En 2019, son troisième long métrage, Between Heaven and Earth(Entre le paradis et la terre), prend la forme d’un road movie à travers les checkpoints et les frontières administratives, suivant un couple en instance de divorce qui se voit contraint de traverser la Palestine pour obtenir des documents officiels. Présenté notamment au Festival international du film du Caire, où il remporte le Prix Naguib Mahfouz du meilleur scénario, le film confirme sa capacité à mêler intimité, observation sociale et réflexion politique.
Ces trois œuvres de fiction prolongent, chacune à leur manière, le travail entamé dans ses documentaires : raconter des histoires de couples, de familles, de circulation entravée, mais aussi d’attachement à la terre et aux lieux, dans un contexte où chaque geste du quotidien est traversé par les réalités de l’occupation.
Un quatrième long métrage en préparation
Najwa Najjar développe actuellement son quatrième long métrage, Kiss of a Stranger, un film musical qu’elle a écrit pendant la période de confinement du Covid-19. L’histoire se déroule dans l’Égypte des années 1930, à l’âge d’or du cinéma, au cœur de la ville d’Alexandrie. À travers la musique, la danse et le pouvoir du cinéma, le film évoque la naissance d’une industrie et d’un rêve collectif, porté par des personnages venus d’horizons différents en quête de liberté et de sens. Produite par Ustura Films, cette nouvelle œuvre s’annonce comme une célébration du rêve, de la créativité et de la mémoire du monde arabe.
Productrice, pédagogue et membre de jurys
Au-delà de la réalisation, Najwa Najjar cofonde la société de production Ustura Films, basée à Ramallah, aux côtés de son mari, le producteur Hani E. Kort, avec l’objectif affirmé d’accompagner un cinéma palestinien indépendant, ancré dans son territoire et capable de dialoguer avec les réseaux internationaux.
Dans plusieurs entretiens, à l’instar de celui auquel elle a participé l’an dernier, lors du festival International du Film du Caire, elle souligne l’importance de raconter la Palestine à travers des personnages palestiniens complexes, loin des clichés et des simplifications. Sa filmographie entière témoigne de cette volonté : donner à voir des existences multiples, prises entre contraintes politiques et liberté intérieure.
Elle intervient aussi dans des programmes de formation : elle a été lectrice (reader) puis conseillère auprès du Rawi Sundance Scriptwriters Lab, dédié aux scénaristes arabes, et est régulièrement invitée pour des masterclasses, comme au Galway Film Fleadh en 2016. Elle participe par ailleurs à des jurys de festivals, qu’il s’agisse de manifestations de la région ou d’événements internationaux, renforçant ainsi sa place dans le réseau des professionnels du cinéma.
En reconnaissance de son parcours et de sa contribution au cinéma arabe et international, Najwa Najjar a été élue membre de l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences en 2020, rejoignant ainsi les cinéastes du monde entier appelés à participer aux votes des Oscars. Cette distinction souligne la portée de son œuvre et l’estime qu’elle suscite bien au-delà des frontières palestiniennes.
Une présidence en résonance avec l’esprit des JCC
La présence de Najwa Najjar à la tête du jury des longs métrages de fiction des JCC 2025 s’inscrit dans une continuité cohérente entre son œuvre et la vocation même du festival : interroger le monde à travers les images. Depuis ses débuts, elle défend un cinéma où la parole et la responsabilité ne s’opposent pas à l’émotion, où la mémoire ne sert pas de refuge mais d’élan. Sa perspective palestinienne lui donne une acuité particulière face aux récits de résistance, mais ce qu’elle apporte à Carthage dépasse la seule appartenance nationale : un regard capable de relier les expériences, d’écouter ce que les films disent des blessures et des espoirs collectifs. Dans un contexte où les frontières — politiques, esthétiques, culturelles — semblent se refermer, sa présidence rappelle la fonction première du cinéma : créer des passages. Et c’est peut-être là que se joue, cette année encore, l’essence même des JCC — un festival qui, en choisissant Najwa Najjar, continue de croire que le cinéma peut encore unir là où tout divise.
Un point de presse a été organisé pour présenter la 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), qui se tiendra du 13 au 20 décembre 2025. Si le programme avait déjà été largement dévoilé sur la page Facebook du festival, cette rencontre a permis de mieux comprendre la vision de cette édition et les nouveautés qu’elle introduit.
On y retrouve les sections classiques — compétitions officielles de longs et courts métrages, sélection hors compétition, panorama du cinéma tunisien et différents focus — mais aussi quelques nouveautés.
Retour aux sources et hommage au cinéma palestinien
Tarek Ben Chaabane, directeur de cette 36ᵉ édition et président du comité d’organisation, a ouvert la rencontre en remerciant son équipe, composée en grande majorité de jeunes collaborateurs. Il a ensuite exposé les grandes lignes de cette édition, conçue comme un retour à l’esprit d’origine des JCC : mettre à l’honneur les films d’auteur et les cinémas du monde arabe et africain.
Le cinéma palestinien en sera cette année le fil conducteur et sera présent dans plusieurs sections, à commencer par le film d’ouverture, Palestine 36, réalisé par Annemarie Jacir, choisi d’ailleurs par la Palestine pour la course à l’Oscar du meilleur film international. Le festival présentera également la deuxième partie de From Ground Zero, film d’anthologie coordonné par le réalisateur Rashid Masharawi, qui réunit plusieurs courts métrages tournés à la fin de la guerre de Gaza. Ce projet collectif, chargé d’émotion et de mémoire, explore la survie, la résistance et la reconstruction à travers des récits pluriels.
Cette édition proposera un focus sur le cinéma arménien, à travers quatre films restaurés, des œuvres de jeunes cinéastes, une exposition d’affiches et une master class sur le thème Cinéma arménien et identité, animée par la réalisatrice arménienne Tamara Stepanyan, le mercredi 17 décembre 2025 à 15h00, au MACAM – Musée National d’Art Moderne et Contemporain, Cité de la Culture Chedly Klibi, Tunis.
Un autre focus sera consacré au cinéma philippin, ainsi qu’à un panorama du cinéma espagnol et à un voyage à travers le cinéma d’Amérique latine, mêlant films anciens et récents pour offrir un regard global sur ces cinématographies. Parmi les titres espagnols programmés, Sorda (Deaf), réalisé par Eva Libertad, nommé pour les Arab Critics’ Awards for European Films, se distingue particulièrement par sa sensibilité et sa puissance formelle.
Hommages et patrimoine restauré
Le cinéma africain aura, bien sûr, une place de choix, avec un hommage à Souleymane Cissé, accompagné d’une installation consacrée à son œuvre et à sa recherche sur la lumière. Cissé, pionnier du cinéma africain, fut aussi l’un des fondateurs de la Fédération africaine de la critique cinématographique. L’hommage rendu à Cissé est rehaussé par la présence de la réalisatrice Fatou Cissé qui présentera son film Hommage d’une fille à son père, une œuvre retraçant l’enfance, la jeunesse et le travail du réalisateur et révélant les moments qui ont façonné sa vision cinématographique et son influence sur l’histoire du cinéma africain.
Un hommage sera rendu à Mohammed Lakhdar-Hamina, premier cinéaste maghrébin et africain à remporter la Palme d’or, en 1975, pour Chronique des années de braise. La version restaurée du film sera projetée lors du festival, rappelant l’importance historique de cette œuvre majeure.
Le festival célèbrera aussi le centenaire de Paulin Soumanou Vieyra, figure fondatrice du cinéma africain, historien et critique essentiel à la reconnaissance du septième art sur le continent.
Plusieurs autres hommages viendront enrichir la programmation : celui rendu à Ziad Rahbani, compositeur et metteur en scène libanais disparu récemment, honoré à travers la projection de ses films et de ses musiques emblématiques ; à Abdelaziz Ben Mlouka, avec la projection de plusieurs des films qu’il a produits, dont la version restaurée de Star Wars : Épisode I ; à Fadhel Jaziri (1948-2025), à travers la projection de deux œuvres majeures auxquelles il a pris part — La Noce (1978), restauré et présenté pour la première fois en Tunisie, et Traversées (1982) de Mahmoud Ben Mahmoud, où il incarne le rôle principal ; à Mahmoud Ben Mahmoud, qui animera une master class offrant l’occasion d’explorer son parcours et sa vision artistique ; et enfin à Claudia Cardinale, la légendaire actrice récemment décédée, célébrée à travers trois films : Les Anneaux d’or (1956) de René Vautier et Mustapha El Fersi, Claudia Cardinale, la plus belle Italienne de Tunis (1994) de Mahmoud Ben Mahmoud, et Claudia Cardinale : Splendeur et beauté (2025) de Lotfi Bahri.
Dans cette continuité, le festival introduira une nouvelle section intitulée JCC Classiques, dédiée aux films restaurés. Cette initiative s’inscrit dans la dynamique mondiale qui redonne au patrimoine cinématographique sa juste place dans les grands festivals internationaux.
Présence et valorisation des invités
Questionné à propos de la cérémonie d’ouverture, Tarek Ben Chaabane n’a livré que peu de détails, évoquant notamment un hommage à Ziad Rahbani. Quant à la présence de stars, il a repris avec humour une phrase de Nejib Ben Ayed : « Les véritables stars des JCC sont les réalisateurs. »
Une position défendable, certes, mais qui soulève une interrogation récurrente : pourquoi les JCC ne mettent-ils pas davantage en valeur ceux et celles qu’ils honorent ? Les hommages se limitent souvent à la remise d’un trophée et à la projection d’un ou plusieurs films, sans qu’un véritable dialogue ne s’instaure avec le public. L’exception demeure l’hommage à Youssef Chahine en 2016, enrichi d’une exposition et d’un panel réunissant plusieurs de ses proches collaborateurs.
Pourquoi ne pas renouer avec cette tradition d’échanges ?
D’autres festivals, comme ceux d’El Gouna, du Caire ou de Cannes, organisent des panels, master classes ou conversations avec leurs invités d’honneur. Au Caire, par exemple, le président du jury participe chaque année à une rencontre avec le public.
Pour cette édition, le festival aurait pu, par exemple, organiser une rencontre avec la présidente du jury de la compétition longs métrages de fiction, Najwa Najjar, autour du cinéma palestinien, ou avec Mariam Naoum, scénariste égyptienne et présidente du jury Première Œuvre – Prix Tahar Cheriaa, à propos de son parcours et de son succès. En Égypte, un scénario signé Mariam Naoum est presque synonyme de succès !
Table ronde : un nouveau cinéma arabe ?
Une table ronde réunira cinéastes et critiques arabes autour d’un thème à la fois ambitieux et symbolique : Y a-t-il un nouveau cinéma arabe ? Quarante ans après le film Camera arabe de Férid Boughedir, la question demeure brûlante. La rencontre, prévue mercredi à 10h au cinéma Africa, sera accompagnée de projections d’œuvres arabes marquantes des vingt dernières années.
Le sujet est prometteur, mais il aurait été tout aussi intéressant d’aborder des thématiques plus concrètes, notamment celles liées à la production et aux tournages en Tunisie. Le pays, autrefois terre d’accueil de nombreuses productions internationales, a peu à peu laissé la place à ses voisins : le Maroc, la Jordanie, l’Égypte et même l’Arabie saoudite. Star Wars – Épisode I, dont plusieurs scènes avaient été tournées dans le sud tunisien, sera d’ailleurs projeté cette année dans le cadre des hommages. Cette projection rappellera à quel point la Tunisie a pu être un décor majeur du cinéma mondial. On ne peut s’empêcher de rêver qu’un jour, de grandes productions y reviennent, à condition que les lois et les structures de soutien à l’industrie cinématographique suivent. Pourquoi ne pas profiter de la présence en Tunisie d’un grand nombre de cinéastes et de journalistes étrangers pour leur montrer tout ce que le pays a à offrir ?
Par ailleurs, d’autres thématiques auraient pu être abordées, comme la circulation des films africains et arabes hors de nos frontières. À un moment où la question du narratif est devenue essentielle, il est temps que nous, Africains et Arabes, puissions imposer nos propres récits, nos propres regards, plutôt que de laisser les autres raconter nos histoires à travers leur prisme culturel.
Une autre piste aurait pu être celle de la coproduction, qui joue aujourd’hui un rôle crucial dans la visibilité internationale de nos films. Ces collaborations, souvent européennes, permettent à nos œuvres de participer aux grandes compétitions internationales sous des drapeaux occidentaux. Mais elles posent aussi une question fondamentale : ces coproductions imposent-elles parfois des contraintes sur le contenu, ou une adaptation du propos pour correspondre à des attentes extérieures ? Autant de thèmes qui auraient pu enrichir la réflexion.
Réflexion et publications
Deux signatures de livres sont annoncées : Pépites du cinéma arabe, volume 1, publié par l’ATPCC, et Champs contractuels de Kamel Ben Ouanes. Ces présentations viennent enrichir le programme intellectuel du festival, qui ne se limite pas aux projections mais s’ouvre également à la réflexion et à l’édition.
Budget et transparence
Chaker Chikhi, chargé de la gestion du Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI), a insisté sur l’effort de transparence entrepris cette année. Pour la première fois, l’intégralité des chiffres relatifs au budget du festival sera publiée sur les sites officiels des JCC et du CNCI, permettant à chacun d’en connaître les détails.
Le budget global de cette édition s’élève à 3,8 millions de dinars, contre 2,5 millions en 2024. L’année précédente, les JCC avaient enregistré un déficit de 400 000 dinars. Pour 2025, environ 650 000 dinars proviendront des partenaires du festival, et 130 000 dinars devraient être générés par la billetterie selon les prévisions. Le budget est réparti de manière équilibrée : un tiers consacré aux ressources humaines, un tiers aux locations d’équipements, de salles et d’hôtels, et un dernier tiers au volet artistique.
Quel avenir pour les JCC ?
Interrogé sur l’avenir du festival face à la montée en puissance des autres rendez-vous arabes, Tarek Ben Chaabane a répondu avec sérénité : « C’est une question philosophique. L’essentiel est de préserver l’âme des JCC. Peu importe la concurrence : notre festival a une identité, une mémoire et une responsabilité. »
Quant à un éventuel retour du festival à ses dates historiques d’octobre ou novembre, il a reconnu que le défi restait ouvert : « Pour y parvenir, il faut renforcer notre plateforme professionnelle. Les grands festivals paient cher pour obtenir des premières mondiales. Le cinéma est aussi une industrie, et il nous faut travailler dans cette direction. »
Mémoire, archives et continuité
À la veille de son soixantième anniversaire, qui sera célébré en 2026, la question des archives du festival demeure cruciale et a été soulevée à plusieurs reprises par les journalistes. Déjà en 2020, une équipe avait tenté de reconstituer la mémoire des JCC pour préparer une rétrospective. Mais le travail accompli semble aujourd’hui perdu. Selon Chaker Chikhi, les archives existent bel et bien, mais elles sont éparpillées entre plusieurs institutions et entreprises privées. Le festival, lui, ne dispose toujours pas d’un fonds propre — une carence inquiétante pour un événement d’une telle portée.
Ouverture citoyenne et perspectives
Fidèles à leur vocation citoyenne, les JCC poursuivront leur démarche d’ouverture, avec des projections prévues dans les régions, les prisons et les casernes, afin de permettre à un public large et diversifié d’accéder à la programmation.
À l’heure où le cinéma se transforme, les Journées cinématographiques de Carthage doivent affirmer leur rôle de passerelle entre les cinémas arabes et africains et le reste du monde. Leur avenir dépendra de leur capacité à conjuguer mémoire et renouveau, à faire dialoguer patrimoine restauré et créations contemporaines, et à renforcer leur visibilité sur la scène internationale.
Plus que jamais, les JCC ont vocation à demeurer un lieu de rencontre, de réflexion et de passion pour un cinéma libre, ancré dans nos réalités et ouvert sur l’avenir.
Dans le cadre du Focus sur le cinéma arménien, la 36ᵉ édition des Journées Cinématographiques de Carthage invite à une masterclass intitulée « Cinéma arménien et identité ».
Celle-ci sera animée par la réalisatrice arménienne Tamara Stepanyan , le mercredi 17 décembre 2025 à 15h00, au MACAM – Musée National d’Art Moderne et Contemporain, Cité de la Culture Chedly Klibi, Tunis.
L’invitation est ouverte à toutes et à tous : cinéastes, cinéphiles et journalistes.
Les Journées cinématographiques de Carthage démarrent le samedi 13 décembre et se poursuivront jusqu’au 20 décembre.
La longue tradition du festival a fait que la Rotonde, café de référence au Colisée de Tunis, se transforme en espace dédié au festival.
Est-ce que ce sera le cas cette nouvelle édition ? Attendons voir mais pour le moment, à la Rotonde, c’est le grand ménage du vendredi ( jour de fermeture hebdomadaire).
Les Journées cinématographiques de Carthage ont levé le voile sur la programmation complète de leur 36e édition, présentée lors d’une conférence de presse à la Cité de la Culture. La direction promet un festival plus large, plus inclusif et toujours fidèle à son ADN : un espace où se rencontrent les cinémas arabes et africains engagés.
L’ouverture sera marquée par Palestine 36 d’Annemarie Jacir, film représentant la Palestine aux Oscars, projeté au Théâtre de l’Opéra.
Un budget consolidé
Tarek Ben Chaabane, directeur des JCC, a indiqué que le budget global atteint 3,8 millions de dinars, dont 3 millions apportés par le ministère des Affaires culturelles. Le reste provient des recettes propres et des partenariats.
Les billets seront vendus entre 5 et 6 dinars, avec un tarif étudiant réduit à 3 dinars, afin de préserver la dimension populaire du festival.
42 films et une forte présence tunisienne
Les trois compétitions officielles réuniront 42 films provenant de 19 pays, dont neuf œuvres tunisiennes en lice pour les Tanits. La sélection comprend 14 longs-métrages de fiction, 12 longs documentaires, 16 courts-métrages.
Les œuvres proviennent notamment du Burkina Faso, du Congo, du Maroc, du Sénégal, du Nigeria, du Soudan, de l’Arabie saoudite, de la Palestine, du Liban, de l’Afrique du Sud, du Cap-Vert, du Togo, de la Syrie et de la Tunisie.
La Tunisie concourt dans les catégories phares avec Promis le Ciel d’Erige Sehiri, La Voix de Hind Rajab de Kaouther Ben Hania et Where the Wind Comes From d’Amel Guellaty. Côté documentaires, Notre Semence d’Anis Lassoued et On The Hill de Belhassen Handous complètent la présence nationale.
Les courts-métrages retenus sont Sursis de Walid Tayaa, Tomates maudites de Marwa Tiba et Le Fardeau des ailes de Rami Jarboui.
Des figures reconnues
Le jury fiction sera mené par la cinéaste palestinienne Najwa Najjar, entourée de Kantarama Gahigiri, Lotfi Achour, Lotfi Bouchouchi et Jean-Michel Frodon.
Pour les documentaires, la présidence revient à Raja Amari, accompagnée de Laura Nikolov, Alassane Diago, Eliane Raheb et Nadia Kaabi-Linke.
Carthage Pro : un tremplin pour les projets
La plateforme professionnelle « Carthage Pro » accueillera 17 projets entre le 15 et le 18 décembre : 8 projets en post-production dans l’atelier Takmil, 9 projets en développement dans l’espace Chabaka.
Créée en 1992, cette structure accompagne la fabrication des films du stade de l’écriture à la finalisation.
La Palestine au centre de cette édition
Le festival place la Palestine au cœur de son dispositif artistique. Outre le film d’ouverture, plusieurs œuvres évoquent Gaza, la mémoire palestinienne ou les récits de résistance :
From Ground Zero de Rashid Masharawi,
Once Upon a Time in Gaza de Arab & Tarzan Nasser,
les courts Coyotes de Said Zagha et Intersecting Memory de Shayma Awawdeh,
Qaher de Nada Khalifa en Ciné Promesse.
Autres focus et regard sur le monde
Des hommages seront rendus aux cinéastes Fadhel Jaziri, Paulin Soumanou Vieyra, Souleymane Cissé, Claudia Cardinale, Walid Chmait et Ziad Rahbani.
Des focus mettront à l’honneur les cinémas arménien, philippin, espagnol, latino-américain et une section « Cinéma vert » consacrée aux enjeux environnementaux présentera des films de Tunisie, du Liban, de Syrie et de Palestine.
Le festival hors les murs
Les JCC se déploieront dans plusieurs régions, ainsi que dans les prisons (14–20 décembre) et les casernes (17–24 décembre). Des rencontres, publications et activités parallèles accompagneront cette édition, fidèle à la vocation militante et ouverte du festival depuis sa création en 1966.
La 36e édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) a révélé, ce mardi 3 décembre 2025, les membres des jurys pour les longs métrages fiction et documentaires ainsi que pour les courts-métrages.
Jury de la compétition officielle des longs métrages fiction :
Najwa Najjar Présidente du jury – Écrivaine et réalisatrice (Palestine)
Jean-Michel Frodon – Critique de cinéma (France)
Lotfi Achour – Réalisateur et producteur (Tunisie)
Kantarama Gahigiri – Scénariste et réalisatrice (Rwanda)
Lotfi Bouchouchi – Réalisateur et producteur (Algérie)
Les Journées cinématographiques de Carthage du 13 au 20 décembre 2025.
Jury de la compétition officielle des longs-métrages documentaires:
Raja Amari (Présidente du jury) réalisatrice et scénariste (Tunisie)
Eliane Raheb réalisatrice et productrice (Liban)
Alassane Diago Réalisateur (Sénégal)
Laura Nicolov Productrice (France)
Nadia Kaabi Linke Artiste conceptuelle (Tunisie)
Jury de la compétition officielle des court métrages et de Carthage Ciné Promesse :
Hikmat Al-Beedhani – Président du jury cinéaste et professeur (Irak)
Bassirou Niang – Critique de cinéma et poète (Sénégal)
Elias Khlat – Réalisateur et Producteur (Liban)
Nadia Raïs – Artiste visuelle et réalisatrice(Tunisie)
Sara Suleiman – Réalisatrice et chercheuse (Soudan)
Les Journées cinématographiques de Carthage du 13 au 20 décembre 2025.
Jury de la compétition officielle de la Première Œuvre Tahar Cheriaa :
Mariam Naoum – Présidente du jury – Scénariste (Egypte)
Ibrahim Letaief – Réalisateur et producteur (Tunisie)
Les Journées cinématographiques de Carthage ont révélé la liste intégrale des films retenus pour leur 36ᵉ édition. Quarante-deux œuvres arabes et africaines concourront dans les catégories documentaires, fictions et courts-métrages, avec une présence tunisienne affirmée.
Panorama général
À quelques jours de la traditionnelle rencontre avec la presse prévue le 4 décembre au Théâtre des Jeunes Créateurs, le comité d’organisation des JCC a dévoilé la sélection complète de sa 36ᵉ édition, qui se tiendra du 13 au 20 décembre 2025.
Cette édition rassemble 42 films provenant de 19 pays, répartis dans trois compétitions majeures. Neuf œuvres tunisiennes figurent parmi les prétendants aux Tanit.
La sélection couvre une large aire géographique, depuis l’Afrique sahélienne et australe jusqu’au Levant et la péninsule Arabique, confirmant la dimension panafricaine et arabe du festival.
Longs métrages documentaires : 12 œuvres en lice
Douze documentaires issus de huit pays entreront en compétition pour le Tanit d’or, avec trois productions tunisiennes. Les thèmes abordés vont du rapport au territoire aux interrogations mémorielles, en passant par des récits intimes ou politiques.
Films sélectionnés :
L’homme qui plante les baobabs, K. Michel Zongo (Burkina Faso)
Home Movie on Location, Viola (Égypte)
The Other… Raeburn, David-Pierre Fila (République du Congo)
Løvene ved elven Tigris, Zaradasht Ahmed (Irak)
Tales of the Wounded Land, Abbas Fadhel (Irak)
Cinema Kawakeb, Mahmoud Al Massad (Jordanie)
Five Eyes, Karim Debbagh (Maroc)
Cimetière de vie, Mamadou Moustapha Gueye (Sénégal)
Liti Liti, Mamadou Khouma Gueye (Sénégal)
Le Para-dis, Majdi Lakhdar (Tunisie)
Notre Semence, Anis Lassoued (Tunisie)
On The Hill, Belhassen Handous (Tunisie)
Longs métrages fiction : 14 films représentant 11 pays
Quatorze fictions concourront pour le Tanit d’or, reflétant une palette de styles et de dramaturgies. Trois réalisateurs tunisiens se distinguent dans cette catégorie : Erige Sehiri, Kaouther Ben Hania et Amel Guellaty.
Katanga : La danse des scorpions, Dani Kouyaté (Burkina Faso)
The Stories, Abu Bakr Shawky (Égypte)
Once Upon a Time in Gaza, Arab & Tarzan Nasser (Palestine)
Promis le Ciel, Erige Sehiri (Tunisie)
La Voix de Hind Rajab, Kaouther Ben Hania (Tunisie)
Where the Wind Comes From, Amel Guellaty (Tunisie)
Courts-métrages : 16 films issus de 10 pays
La compétition des courts-métrages réunit seize œuvres, avec des signatures confirmées et de jeunes réalisateurs émergents. Trois films tunisiens y sont engagés.
Films sélectionnés :
ELLE, Michèle Tyan (Liban)
Aasvoëls, Dian Weys (Afrique du Sud)
Breaking Out of Ali and Maher’s Base, Abanoub Youssef (Égypte)
Gardiennes de nuit, Nina Khada (Algérie)
A Última Colheita, Nuno Bonaventura Miranda (Cap-Vert)
Le festival des Journées cinématographiques de Carthage a dévoilé la liste officielle des courts-métrages en lice pour sa 36ᵉ édition. Seize films venus de dix pays arabes et africains concourront du 13 au 20 décembre 2025, dont trois œuvres tunisiennes.
Annonce de la sélection et enjeux de la compétition
La direction des JCC a publié ce lundi la liste des films en compétition sur sa page Facebook, confirmant une sélection resserrée autour de seize courts-métrages issus de dix pays. Cette 36ᵉ édition, prévue du 13 au 20 décembre 2025, mettra en avant de jeunes cinéastes et des signatures confirmées du cinéma africain et arabe.
Trois courts tunisiens ont été retenus : Sursis de Walid Tayaa, Tomates maudites de Marwa Tiba et Le fardeau des ailes de Rami Jarboui. Ils affronteront une sélection variée qui place l’Égypte, le Liban, la Palestine et le Sénégal parmi les pays les plus représentés, chacun comptant deux films.
Panorama des pays en lice
Les productions retenues proviennent également d’Afrique du Sud, d’Algérie, du Cap-Vert, du Togo et de Syrie. La programmation reflète une diversité esthétique et thématique, oscillant entre récits intimes, réalités sociales, expérimentations visuelles et approches documentaires.
Ci-dessous, l’ensemble des courts-métrages en compétition :
Afrique du Sud : Aasvoëls, Dian Weys
Algérie : Gardiennes de nuit, Nina Khada
Cap-Vert : A Última Colheita, Nuno Bonaventura Miranda
Syrie : Oranges Road, Sami Farah
Togo : Une Mémoire en Ruine, Mathias Noussougnon
Égypte : Breaking Out of Ali and Maher’s Base, Abanoub Youssef / 32 B, Mohamed Taher
La 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage rend hommage au cinéaste et homme de théâtre Fadhel Jaziri (1948-2025) à travers la projection de deux œuvres majeures auxquelles il a pris part.
D’abord La Noce (1978), film réalisé par le collectif du Nouveau Théâtre, restauré et présenté pour la première fois en Tunisie.
Ensuite, Traversées (1982) de Mahmoud Ben Mahmoud où il incarne le rôle principal. Les deux films témoignent de la présence singulière de Jaziri à l’écran.
Dramaturge, metteur en scène et comédien de théâtre, Fashek Jaziri, l’un des piliers du théâtre et des arts de la scène en Tunisie, a tiré sa révérence le 11 août 2025 à l’âge de 77 ans après un long et digne combat contre la maladie.
On notera que sa disparition est survenue au lendemain de la première de sa dernière pièce, « Garranti El Aziza » (Ma chère Garranti), présentée au Festival international de Hammamet, laissant derrière lui une œuvre monumentale qui a profondément marqué la culture tunisienne.
Les Journées Cinématographiques de Carthage, dans leur 36ᵉ édition, célèbrent cette année deux figures emblématiques du 7ᵉ art : Claudia Cardinale, icône mondiale et fille de Tunis, et Walid Chmait, pionnier de la critique cinématographique au Liban. Deux parcours d’exception, unis par un même amour du cinéma et un profond attachement à la culture arabe.
L’hommage consacré à Claudia Cardinale revêt une dimension toute particulière. Celle que le monde entier connaît comme l’icône des films de Visconti, Fellini ou Leone est honorée dans le pays qui l’a vue naître et auquel elle n’a jamais cessé d’être attachée. Son histoire cinématographique commence et s’achève en Tunisie, entre fidélité, mémoire et émotion.
Trois projections accompagnent cet hommage : Les Anneaux d’or (1956) de René Vautier et Mustapha El Fersi, Claudia Cardinale : La plus belle Italienne de Tunis (1994) de Mahmoud Ben Mahmoud, et Claudia Cardinale : La Tunisie… splendeur et beauté (2025) de Lotfi Bahri. Trois œuvres qui racontent, chacune à leur manière, une histoire d’amour durable entre une femme et sa terre natale.
C’est en Tunisie, au cœur de Tunis, que tout a commencé. Adolescente, Claudia Cardinale y remporte le concours de “la plus belle Italienne de Tunis”, organisé par l’ambassade d’Italie. Ce prix lui ouvre les portes du cinéma : elle tourne alors son tout premier film, Les Anneaux d’or, réalisé en partie à Sidi Bou Saïd. Ce court métrage, produit par le Centre National du Cinéma Tunisien, fut le point de départ d’une carrière exceptionnelle. De ce tournage, elle gardera toujours une tendresse particulière — celle d’une jeunesse tunisienne bercée par la lumière, la langue arabe et les ruelles familières de sa ville natale.
Des décennies plus tard, Claudia Cardinale continue de revenir en Tunisie, de s’y ressourcer et d’y tourner. Son dernier film, L’Île du pardon (2022) de Ridha Behi, la ramène une fois encore à ce pays qu’elle n’a jamais quitté de cœur. Entre ce premier rôle à Sidi Bou Saïd et ce dernier tournage à Djerba, c’est toute une vie de fidélité et d’amour qui se dessine — celle d’une artiste qui, tout en appartenant au monde, n’a jamais cessé d’appartenir à la Tunisie.
En lui rendant cet hommage, les Journées Cinématographiques de Carthage saluent non seulement une star internationale, mais aussi une fille de Tunis, symbole d’un attachement indéfectible et d’un lien vivant entre la Tunisie et le cinéma mondial.
La même édition rend également hommage à Walid Chmait, pionnier de la critique cinématographique au Liban et figure respectée du 7ᵉ art arabe, à travers la projection du documentaire Walid Chmait, une vie au cœur du cinéma, réalisé par son fils Selim Saab Chmait. Un hommage sobre et juste, à l’image d’un homme qui a consacré sa vie à faire aimer le cinéma et à transmettre sa passion.
La 36ᵉ édition des Journées Cinématographiques de Carthage rend hommage à l’un des pionniers de la critique cinématographique au Liban, Walid Chmait, figure majeure du 7ᵉ art arabe.
Cet hommage prendra la forme d’une projection/débat du documentaire « Walid Chmait, une vie au cœur du cinéma », réalisé par son fils Selim Saab Chmait.
À travers l’échange avec le réalisateur, le public découvrira le parcours d’un passionné qui a marqué la critique, la télévision, la culture et la mémoire cinématographique arabes.
Pour leur 36ᵉ édition, les JCC choisissent d’ouvrir sur un récit de mémoire et de résistance : Palestine 36, le nouveau long métrage de la réalisatrice palestinienne Annemarie Jacir.
Les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) ont annoncé que Palestine 36 ouvrira leur 36ᵉ édition, qui se déroulera du 13 au 20 décembre 2025. Créées en 1966, les JCC constituent le plus ancien festival de cinéma d’Afrique et du monde arabe, un espace fondateur pour les cinémas engagés et les voix indépendantes. Le choix de Palestine 36 en ouverture s’inscrit naturellement dans cette lignée, tant le film dialogue avec la mémoire, l’histoire et la résistance.
Présenté sous les thèmes de la mémoire, de l’identité et de la résistance, Palestine 36 donne le ton de cette édition à travers un récit profondément ancré dans l’histoire palestinienne. Le film suit Yusuf, un jeune homme partagé entre son village et Jérusalem en 1936, au moment où les soulèvements contre le mandat britannique prennent de l’ampleur. Entre aspirations à la liberté et bouleversements politiques, le film explore des destinées individuelles rattrapées par les forces de l’Histoire. Fidèle à la démarche d’Annemarie Jacir, la narration mêle regard intime et mémoire collective pour raconter une période décisive de la lutte palestinienne.
Cette ouverture prend une dimension supplémentaire cette année puisque Palestine 36 a été choisi par le ministère palestinien de la Culture comme candidat officiel aux Oscars 2026, dans la catégorie du Meilleur film international. Une reconnaissance importante, qui confère au film un rayonnement accru et souligne sa portée artistique et politique.
La présence de l’acteur tunisien Dhafer L’Abidine dans le film suscitera sans doute un écho particulier en Tunisie. Figure incontournable du paysage audiovisuel tunisien et arabe, acteur reconnu aussi bien dans les productions régionales que dans les projets internationaux, sa participation apporte une résonance affective pour le public tunisien.
Autour de lui, le film rassemble Hiam Abbass, Kamel El Basha, Saleh Bakri, Yasmine Al-Massri, Jeremy Irons, Liam Cunningham, Robert Aramayo, Billy Howle, Jalal Altawil, Yafa Bakri et Karim Daoud Anaya, une distribution qui témoigne de la dimension internationale du projet.
« Découvrons ensemble l’art de la narration et des histoires vivaces et humaines », a déclaré le festival en annonçant cette ouverture. Une phrase qui résonne parfaitement avec l’esprit du film et avec celui des JCC, fidèles depuis près de soixante ans à un cinéma audacieux, sensible et ancré dans les réalités sociales et politiques des peuples.
Les Journées cinématographiques de Carthage ont levé le voile sur l’affiche de leur 36ᵉ édition, qui se tiendra du 13 au 20 décembre 2025. L’image choisie cette année met en scène une silhouette féminine en marche, traversée par un flux de couleurs où se croisent le bleu, le violet, le fuchsia et des teintes orangées. Cette figure, imaginée par le designer Firas Agrebi, semble avancer portée par un souffle lumineux, comme si elle ouvrait un passage vers un espace en transformation. Son mouvement vers l’avant traduit une dynamique de liberté et de persévérance, en écho à l’identité même des JCC, qui demeurent depuis leur création un lieu de circulation des récits, de résistance culturelle et d’échanges entre les cinémas d’Afrique et du monde arabe. Le jasmin qu’elle tient, élément visuel discret mais central, ancre l’affiche dans la Tunisie, rappelant l’hospitalité, la mémoire et l’esprit de création qui caractérisent le festival.
Dans le même temps, la direction des JCC a annoncé la liste des films tunisiens retenus cette année dans les différentes sections compétitives, un ensemble particulièrement attendu tant par le public que par les professionnels du secteur. Sélectionnés par un comité indépendant, ces titres offrent un aperçu de la vitalité et de la diversité du cinéma tunisien actuel.
La section des longs métrages documentaires rassemble également trois propositions : Le Para-dis de Majdi Lakhdar, Notre Semence d’Anis Lassoued et On The Hill de Belhassen Handous. Chacun de ces titres vient enrichir un segment documentaire tunisien de plus en plus structuré, où se croisent approches personnelles, récits ancrés dans le réel et explorations formelles.
Enfin, la compétition officielle des courts métrages comptera trois films tunisiens : Le fardeau des ailes de Rami Jarboui, Sursis de Walid Tayaa et Tomates Maudites de Marwa Tiba. Ces œuvres courtes, souvent premières incursions ou laboratoires esthétiques, occupent toujours une place essentielle aux JCC, révélant régulièrement de nouveaux regards.
Avec une affiche tournée vers l’horizon et une sélection nationale qui témoigne d’une véritable pluralité de voix, cette 36ᵉ édition des Journées cinématographiques de Carthage s’annonce comme un rendez-vous attentif aux mouvements du monde, aux histoires qui s’écrivent aujourd’hui et à celles qui cherchent encore leur forme.