La Tunisie au seuil du « déficit écologique »
L’humanité est officiellement entrée dans une phase de déficit écologique le 24 juillet 2025. C’est ce que l’on appelle mondialement le « Jour du Dépassement de la Terre » (Earth Overshoot Day), la date à laquelle notre consommation annuelle de ressources naturelles dépasse la capacité de la planète à les régénérer au cours de la même année.
L’expert environnemental Hamdi Hachad a expliqué lors de son intervention ce lundi 28 juillet 2025 à l’émission « Expresso » que ce point représente un moment charnière. À partir de maintenant et jusqu’à la fin de l’année, le monde commencera à vivre à « crédit écologique », soulignant que ce déficit est bien plus grave qu’un déficit financier, car il touche aux fondements mêmes de la vie.
Selon l’invité de l’émission, l’humanité a consommé au cours des sept premiers mois de 2025 toutes les ressources que la Terre peut reproduire en 12 mois. « Pendant cette courte période, nous avons dépassé la capacité d’absorption de la planète : émissions de carbone excessives, surexploitation des océans, déforestation, consommation non durable d’eau, d’énergie et de minéraux… C’est comme si nous vivions sur 1,75 planète, alors que nous n’en possédons qu’une seule, qui est désormais épuisée et menacée. »
L’expert environnemental a ajouté que cette surexploitation continue des ressources se reflète directement dans le dérèglement climatique et l’augmentation des catastrophes environnementales, des vagues de sécheresse aux inondations, en passant par la baisse de la production agricole, la dégradation des sols, la disparition d’espèces végétales et animales, et même l’augmentation des maladies et des migrations environnementales.
En ce qui concerne la Tunisie, Hamdi Hachad a affirmé que le pays épuisera ses ressources naturelles annuelles d’ici le 28 octobre 2025, soit seulement dix mois après le début de l’année. La Tunisie entrera à son tour dans une phase de déficit écologique pour une durée de deux mois.
Hachad a précisé que cette date représente le « Jour du Dépassement » spécifique à la Tunisie, et reflète un déséquilibre entre notre consommation de ressources naturelles et la capacité de l’environnement local à les renouveler. Il a ajouté que ce déficit écologique témoigne de la fragilité de l’écosystème du pays et souligne l’urgente nécessité de revoir les politiques de développement.