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CIFF 2025 – Le film tunisien « Goodbye Party » parmi les projets sélectionnés au Cairo Film Connection

10. Oktober 2025 um 17:05

À quelques semaines de l’ouverture de la 46ᵉ édition du Festival international du film du Caire (CIFF), qui se tiendra du 12 au 21 novembre 2025, le Cairo Film Connection (CFC) a révélé les projets retenus pour sa 11ᵉ édition, prévue du 17 au 20 novembre. Intégré au sein de Cairo Industry Days, le CFC est une plateforme consacrée à la coproduction, au développement et au réseautage pour les cinéastes arabes et internationaux.

Cette année, 15 projets issus de 10 pays ont été sélectionnés, couvrant différents stades de production, du développement à la postproduction. Parmi eux, on compte quatre projets d’Égypte, trois du Liban, deux d’Irak, deux de Palestine, ainsi qu’un projet chacun de Tunisie, Jordanie, Soudan, Algérie et Yémen. S’ajoute Alicante, de Lina Soualem, coproduction algéro-française intégrée grâce au partenariat entre le CFC et Amman Industry Days.

Dans la catégorie Post-Production, la sélection comprend All That the Wind Can Carry de Maged Nader (Égypte), Asphalt de Hamza Hamid (Jordanie), The Colour of Our Time de Hayder Helo (Irak, Belgique, Égypte), The Day of Wrath de Rania Rafei (Liban) et Revolutionaries Never Die de Mohanad Yaqubi (Palestine, Belgique).

La catégorie In-Development Non-Fiction rassemble les projets Aman de Maythem Ridha (Irak, Égypte, Royaume-Uni, Jordanie), Dance with Me de Leila Basma (Liban, République tchèque), Goodbye Party de Sarra El Abed (Tunisie, Canada), I Have Other Friends de Yomna Khattab (Égypte) et Where Do I Belong d’Ibrahim Mohamed (Soudan).

Enfin, la catégorie In-Development Fiction inclut Al-Madeeneh 2008 de Youssef Assabahi (Yémen), The Side Effects of Trusting Life d’Ahmad Ghossein (Liban, Allemagne, Norvège), Rainbows Don’t Last Long de Mayye Zayed (Égypte), Rock Paper Sea de Randa Ali (Égypte) et Ping-Pong de Saleh Saadi (Palestine).

Le directeur du Cairo Film Connection, Rodrigo Brum, a souligné que cette sélection reflète le travail collectif et l’attention portée à chaque projet : « Nos choix sont le fruit de mois de travail collectif et d’une observation approfondie. Ce qui me passionne, c’est que derrière chaque titre se trouvent non seulement un cinéaste porteur d’une vision, mais aussi des collaborateurs, des communautés et des histoires que ces films mettent en lumière. Cette année, nous avons voulu bâtir une sélection qui témoigne à la fois des réalités de la région et de sa capacité d’innovation cinématographique. »

Avec cette 11ᵉ édition, le Cairo Film Connection confirme son rôle de plateforme essentielle pour le cinéma arabe, offrant aux cinéastes un espace pour développer leurs projets, renforcer les coproductions régionales et internationales, et favoriser la rencontre entre talents, producteurs et professionnels du monde entier.

Neïla Driss

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Trois finalistes pour les « Prix des critiques arabes pour les films européens » 2025

07. Oktober 2025 um 15:36

Trois longs métrages européens ont été retenus comme finalistes pour les Arab Critics’ Awards for European Films (Prix des critiques arabes pour les films européens), une distinction créée conjointement par l’European Film Promotion (EFP – Promotion du cinéma européen) et le Arab Cinema Center (ACC – Centre du cinéma arabe), en partenariat avec le Festival du Film d’El Gouna en Égypte. Parmi les vingt films soumis cette année, le jury, composé de cent critiques de cinéma issus de seize pays arabophones, a choisi Deaf (Sourde) d’Eva Libertad (Espagne), DJ Ahmet de Georgi M. Unkovski (Macédoine du Nord, République tchèque, Serbie, Croatie) et Yunan d’Ameer Fakher Eldin (Allemagne, Canada, Italie, Palestine, Qatar, Jordanie, Arabie Saoudite).

J’ai personnellement l’honneur de figurer parmi ces cent critiques arabes qui participent à ce vote prestigieux, une initiative visant à renforcer la visibilité des films européens dans le monde arabe et à encourager les échanges culturels entre les deux régions.

Prix des critiques arabes pour les films européens Arab Critics’ Awards for European Films

Le film Deaf, premier long métrage de la réalisatrice espagnole Eva Libertad, est une adaptation intime de son court métrage du même nom. Inspirée de sa propre expérience familiale, la cinéaste y met en scène sa sœur, Miriam Garlo, sourde dans la vie comme à l’écran, pour raconter la relation d’un couple mixte — une femme sourde et son compagnon entendant — confronté à la maternité et aux barrières de la communication. Libertad explore avec une grande délicatesse les tensions, les incompréhensions et la tendresse qui traversent cette histoire d’amour silencieuse, révélant la richesse émotionnelle du monde intérieur des personnages. Présenté à la Berlinale dans la section Panorama, Deaf y a remporté le Prix du public et le Prix du cinéma d’art et d’essai. Il a ensuite triomphé au Festival de Málaga, où il a reçu six récompenses, dont celles du Meilleur film, de la Meilleure actrice et du Meilleur acteur. Le film a également remporté le Latin American Critics Award for European Films (Prix des critiques latino-américains pour les films européens) au Festival de Guadalajara. Produit par Distinto Films, Nexus CreaFilms et A Contracorriente Films, Deaf est distribué à l’international par la société madrilène Latido Films.

Deuxième film sélectionné, DJ Ahmet, premier long métrage du réalisateur macédonien Georgi M. Unkovski, a connu sa première mondiale au Sundance Film Festival 2025, où il a remporté le World Cinema Dramatic Audience Award (Prix du public du cinéma mondial – section fiction) ainsi qu’un Prix spécial du jury pour la vision créative. L’histoire se déroule dans un village reculé de Macédoine du Nord et raconte le parcours d’Ahmet, un jeune berger de quinze ans dont la découverte de la musique électronique bouleverse l’existence. Son rêve de devenir DJ se heurte à la tradition, aux attentes familiales et à un amour interdit. À travers ce personnage, Unkovski dépeint une forme de résistance silencieuse, celle qui naît dans les marges, lorsque la liberté intérieure défie le poids de l’héritage. D’un lyrisme visuel rare, DJ Ahmet capture la beauté brute des paysages macédoniens et la vitalité d’un jeune homme qui tente d’imposer sa voix dans un monde qui voudrait le faire taire. Coproduit par Cinema Futura et Sektor Film (Macédoine du Nord), Alter Vision et Analog Vision (République tchèque), Backroom Production et Baš Čelik (Serbie) ainsi que 365 Films (Croatie), le film est distribué à l’international par Films Boutique.

Enfin, Yunan, deuxième long métrage du cinéaste syro-palestinien Ameer Fakher Eldin, est une œuvre introspective et poétique sur l’exil, la solitude et la quête de sens. Le film suit le parcours d’un homme arabe arrivé sur une île isolée du nord de l’Allemagne, décidé à mettre fin à ses jours. Sa rencontre avec une communauté allemande marginalisée, marquée par le conservatisme et la précarité, bouleverse peu à peu sa perception du monde et de lui-même. Tourné dans la beauté austère des paysages nordiques, Yunan déploie un dialogue silencieux entre l’homme et la nature, entre l’exil intérieur et la possibilité d’un renouveau. Le film était en compétition à la Berlinale et a remporté le Golden Firebird Award du Meilleur acteur (Georges Khabbaz) et de la Meilleure actrice (Hanna Schygulla) au Hong Kong International Film Festival. Produit par Dorothe Beinemeier pour Red Balloon Film (Allemagne), en coproduction avec Microclimat Film (Canada) et Intramovies (Italie), ainsi que Fresco Films, Metafora Productions et Tabi360, Yunan est distribué par Intramovies, tandis que Mad Solutions assure les ventes pour la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).

Ces trois finalistes incarnent chacun à leur manière une Europe plurielle, traversée par des questionnements universels : la communication et le silence (Deaf), l’émancipation et l’héritage (DJ Ahmet), l’exil et la renaissance (Yunan). Ils traduisent aussi la vitalité d’un cinéma d’auteur européen capable de dialoguer avec le monde arabe, en racontant des histoires profondément humaines.

Le film lauréat de cette sixième édition sera dévoilé lors du El Gouna Film Festival (16 – 24 octobre 2025).

Lancé en 2019, le Arab Critics’ Awards for European Films (Prix des critiques arabes pour les films européens) est né du partenariat entre l’EFP et le ACC. Ce prix est une déclinaison du Critics’ Awards for Arab Films (Prix des critiques pour les films arabes) créé par le même centre. L’objectif est double : encourager la diffusion d’œuvres européennes de qualité dans le monde arabe et mettre en lumière le rôle essentiel des critiques arabes dans la découverte et la médiation culturelle.

Depuis sa création, ce prix a distingué plusieurs films marquants : God Exists, Her Name Is Petrunya de Teona Strugar Mitevska (2019), Undine de Christian Petzold (2020), 107 Mothers de Peter Kerekes (2021), EO de Jerzy Skolimowski (2022), Fallen Leaves d’Aki Kaurismäki (2023) et The Seed of the Sacred Fig de Mohammad Rasoulof (2024).

Soutenue par le programme Creative Europe – MEDIA de l’Union européenne, cette initiative illustre la volonté commune de ses fondateurs : encourager le dialogue entre les cultures à travers le regard des critiques, et célébrer le cinéma comme un langage universel capable de dépasser les frontières.

Neïla Driss

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CIFF 2025 – Le festival lance « Cairo Pro-Meet », nouveau hub pour les professionnels du cinéma

07. Oktober 2025 um 14:05

Le Festival international du film du Caire (CIFF) vient d’annoncer le lancement d’un tout nouveau programme professionnel baptisé « Cairo Pro-Meet », organisé dans le cadre du Cairo Film Market, au sein de la plateforme Cairo Industry Days, la branche dédiée aux professionnels de l’industrie cinématographique. Cette initiative inédite sera inaugurée lors de la 46e édition du Festival international du film du Caire, qui se tiendra du 12 au 21 novembre 2025.

Pensé comme un espace de rencontre, de dialogue et de collaboration, Cairo Pro-Meet a pour ambition de rassembler des cinéastes arabes émergents et confirmés avec des figures majeures de l’industrie, venues d’Égypte, du monde arabe et de l’international. En s’appuyant sur des rencontres professionnelles structurées et des activités de réseautage ciblées, le programme vise à stimuler les échanges d’idées, encourager la coproduction et accompagner le développement de nouveaux projets cinématographiques.

Une plateforme pour bâtir des ponts entre les cinémas arabes et le monde

Avec Cairo Pro-Meet, le festival renforce sa volonté de faire du Caire un carrefour stratégique pour la création et la production cinématographique régionale. À travers cette initiative, il s’agit de mettre en lumière le rôle moteur de l’Égypte dans la structuration du paysage cinématographique arabe et africain, tout en consolidant ses liens avec les marchés européens, asiatiques et américains. Les professionnels invités pourront ainsi explorer de nouvelles pistes de collaboration, qu’il s’agisse de financement, de diffusion, de coproduction ou de mentorat.

Le programme s’inscrit dans la continuité du travail entrepris par Cairo Industry Days, devenu en quelques années un rendez-vous incontournable pour les acteurs du cinéma dans la région MENA. En offrant un espace de dialogue entre producteurs, réalisateurs, scénaristes, distributeurs, institutions et plateformes numériques, Cairo Pro-Meet entend accélérer la circulation des talents et des idées, dans un contexte mondial où les frontières entre cinéma d’auteur et production indépendante s’estompent de plus en plus.

Des rencontres structurées pour accompagner la création

Au cœur de Cairo Pro-Meet, une série de rencontres personnalisées et de sessions de travail permettra aux participants d’aborder concrètement les différentes étapes du processus cinématographique : écriture, développement, financement, coproduction, postproduction et distribution. Ces échanges directs offriront aux cinéastes la possibilité d’obtenir des conseils stratégiques sur la faisabilité de leurs projets, les modèles économiques possibles et les circuits de financement internationaux.

Les organisateurs prévoient également la présence d’experts internationaux issus de grands festivals, de fonds de soutien, de chaînes de télévision, de plateformes de streaming et de sociétés de production indépendantes, afin d’encourager les projets à fort potentiel. L’un des objectifs essentiels de Cairo Pro-Meet est ainsi d’aider les créateurs arabes à adapter leurs projets aux exigences d’un marché mondial en pleine mutation, tout en préservant la singularité de leurs voix et de leurs récits.

Une mission au service des talents arabes

À travers cette nouvelle initiative, le Festival international du film du Caire réaffirme son rôle de passeur entre les jeunes générations de cinéastes et les grands professionnels du secteur. En soutenant activement les talents émergents, le festival entend favoriser l’émergence de nouvelles perspectives narratives, tout en consolidant la visibilité du cinéma arabe sur la scène mondiale.

Depuis plusieurs années, le CIFF œuvre à faire de Cairo Industry Days un véritable laboratoire d’idées et un incubateur de projets, en phase avec les mutations technologiques et artistiques du cinéma contemporain. Cairo Pro-Meet vient prolonger cette dynamique en offrant un cadre concret d’échanges et de coopération, conçu pour déboucher sur des collaborations réelles, des coproductions internationales et une circulation accrue des œuvres arabes sur les marchés mondiaux.

Le Caire, au cœur des échanges cinématographiques

En initiant Cairo Pro-Meet, le festival ne fait pas qu’ajouter une section à son dispositif professionnel : il pose un jalon supplémentaire dans la construction d’un réseau régional solide, où le Caire s’impose plus que jamais comme un pivot culturel et créatif. L’Égypte, forte de son histoire cinématographique et de sa position géographique, reste un point de convergence naturel entre les cinémas du monde arabe, de l’Afrique et de la Méditerranée.

Avec cette initiative, le CIFF réaffirme ainsi sa double vocation artistique et stratégique : soutenir la création et renforcer la coopération entre les industries du cinéma à l’échelle internationale. Cairo Pro-Meet s’annonce d’ores et déjà comme une étape essentielle de l’évolution du festival, consolidant sa réputation de plateforme ouverte sur l’avenir et sur la diversité des voix du cinéma contemporain.

Le Festival international du film du Caire confirme ainsi son engagement en faveur d’un cinéma libre, audacieux et connecté, où les créateurs arabes trouvent enfin l’espace nécessaire pour s’exprimer, échanger et bâtir l’avenir du septième art dans la région et au-delà.

Neïla Driss

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Tunis Tout Court fête ses 20 ans : le court-métrage tunisien à l’honneur

27. September 2025 um 12:45

Du 3 au 5 octobre 2025, la Maison de la Culture Ibn Rachiq accueillera la 13e édition de Tunis Tout Court, unique festival national exclusivement consacré au court-métrage professionnel. Une édition anniversaire qui marquera les vingt ans de cette manifestation initiée en 2005 par l’Association Tunisienne pour la Promotion de la Critique Cinématographique (ATPCC). Après quelques années d’interruption dues à la pandémie, le festival revient avec la volonté affirmée de réinscrire le format court au cœur du paysage cinématographique tunisien, tout en célébrant un parcours déjà riche et significatif.

Né d’une conviction forte – celle que le court-métrage est un terrain d’expérimentation et de renouvellement artistique – Tunis Tout Court s’est imposé au fil des années comme un espace de reconnaissance, de diffusion et de réflexion. Depuis sa première édition en 2005, il a offert aux jeunes cinéastes une vitrine privilégiée et permis aux critiques de nourrir un dialogue fécond avec les créateurs. Aujourd’hui, alors que l’ATPCC s’apprête à fêter ses quarante ans, cette édition anniversaire du festival s’annonce comme un moment double : retour sur un héritage et ouverture vers de nouvelles perspectives.

Cette 13e édition s’articulera autour d’un programme dense : projections des meilleurs courts-métrages tunisiens récents, séminaire et atelier de formation autour de la thématique de l’adaptation, compétition d’articles critiques, débats et rencontres conviviales. Fidèle à sa vocation, Tunis Tout Court ne se contente pas de présenter des films : il stimule aussi la réflexion, interroge les enjeux esthétiques et industriels, et ouvre des pistes pour l’avenir.

Le cœur du festival battra au rythme de la compétition officielle des films, qui réunit cette année seize courts-métrages sélectionnés parmi les œuvres les plus marquantes des saisons 2023 et 2024. Fiction, documentaire et animation se côtoient, témoignant de la vitalité et de la diversité des écritures cinématographiques émergentes. Ces films concourront pour quatre prix attribués par un jury composé de critiques et d’universitaires : meilleure réalisation, meilleur scénario, meilleure contribution technique et meilleur jeu d’acteur.

Les seize films en compétition sont :
Leni Africo de Marouene Labib,
373, Pasteur Street de Mohamed Ismail Louati,
Where is Diana de Samy Chaffai,
Makun de Fares Naanaa,
Le sentier de Isha de Selma Hobbi,
Loading de Anis Lassoued,
In Three Layers of Darkness de Houcem Slouli,
Aucun Numéro de Hiba Dhaouadi,
Kamikaze de Hassen Marzougui,
Le chemin de l’oubli de Ali Marwen Chekki,
To Be de Ghassen Gacem,
The Carob Tree de Imed Methneni,
Between Two Worlds de Hedia Ben Aicha,
Flesh and Blood de Inès Arsi,
Le monde est petit de Bilel Bali
Fragments of Life de Anis Ben Dali.

ATPCC Tunis Tout court films

À côté de la compétition de films, Tunis Tout Court met également la critique cinématographique à l’honneur. Une compétition d’articles récompensera deux prix : celui du meilleur article critique de l’année 2023-2024 et celui du meilleur article écrit pendant le festival. Avec cette initiative, l’ATPCC affirme son rôle de passeur, convaincue que la critique reste un maillon essentiel de la vie culturelle, permettant de nourrir le débat et de donner aux œuvres une profondeur supplémentaire.

Les dix articles en lice pour le prix 2023-2024 sont :
RSIFF 2024 – « Les Enfants Rouges », un cri contre l’oubli de Neila Driss (Webdo.tn),
Les Enfants rouges : interroger le silence des victimes de Houssem Laachi (Yawmiyat al-Ayyam, Journées de Carthage 2024),
Mé El Aïn de Mariem Joobeur : maternité et identité face à l’extrémisme de Lassaad Mahmoudi (TAP),
Agora d’Ala Eddine Slim : où le corbeau et le chien racontent les maux de l’homme et de la patrie de Yosra Chikhawi (Réalités Online),
La Pietà et ses revenants de Meysem Marrouki (La Presse),
« Là d’où l’on vient », la sublime beauté de l’horreur de Rihab Boukhayatia (Nawaat),
Seuils interdits : entre fantasme et fracture sociale de Fadoua Medallel,
L’union d’un œil-oignon et d’un écran au-delà du noir et du blanc de Mohamed Ismail Louati (A Ticket to),
L’intervention de l’État dans le financement de la production cinématographique de Fathi Kharrat (Al Hayat Athakafiya)
Lorsque Hedi Khélil explore la photographie (Gouvernants et gouvernés) de Abeljelil Bouguerra (Al Hayat Athakafiya).

ATPCC Tunis Tout Court Critiques

La réflexion théorique et historique trouvera sa place dans un séminaire consacré à l’adaptation littéraire. Intitulé « Aux origines du court-métrage tunisien : l’adaptation littéraire comme geste premier », ce rendez-vous analysera comment les premiers courts tunisiens, dès les années 1960-1970, ont trouvé dans les nouvelles et récits littéraires une matière fondatrice. L’adaptation sera ainsi explorée comme geste culturel, esthétique et identitaire, en interrogeant sa pertinence actuelle à l’heure des hybridations intermédiatiques et des mutations globales de l’image.

Dans le prolongement du séminaire, un atelier de formation rassemblera une dizaine de participants pour réfléchir au rôle de la critique dans l’analyse de l’adaptation et pour écrire sur un corpus de courts-métrages. Cette initiative confirme la volonté pédagogique du festival, qui souhaite transmettre des outils d’analyse et former de nouvelles voix critiques capables d’accompagner le cinéma tunisien avec exigence et indépendance.

L’édition 2025 de Tunis Tout Court ne se limite pas aux projections et débats. Elle s’accompagne également d’une production livresque portée par l’ATPCC, fidèle à sa tradition éditoriale. Les publications récentes consacrées à Khemaies Khayati, Jilani Saadi ou encore au cinéma amateur tunisien en témoignent : la critique tunisienne écrit son histoire et enrichit le patrimoine cinématographique par la mémoire et l’analyse.

En investissant la Maison de la Culture Ibn Rachiq, lieu emblématique de la vie culturelle tunisienne, le festival renoue avec un ancrage urbain et populaire, accessible au grand public comme aux professionnels. Étudiants en cinéma, chercheurs, critiques, réalisateurs, producteurs et simples passionnés d’images y trouveront un espace de rencontre et de dialogue.

À travers Tunis Tout Court, l’ATPCC poursuit une mission claire : valoriser le court-métrage comme laboratoire de formes et d’idées, soutenir les jeunes talents, représenter la diversité culturelle du pays, encourager les politiques publiques en faveur du court, et offrir une vitrine internationale à ces films trop souvent invisibilisés. Vingt ans après sa création, ce festival confirme que le court-métrage n’est pas une étape secondaire, mais un langage artistique à part entière, essentiel à l’écosystème cinématographique. En réunissant films, critiques, publications, séminaires et ateliers, Tunis Tout Court 2025 se présente comme un carrefour unique, où la célébration du passé se double d’une réflexion sur l’avenir. Une édition qui promet d’honorer vingt ans d’existence tout en ouvrant de nouvelles voies pour les générations à venir.

Neïla Driss

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Le Festival International du Film du Caire et l’Europe unissent leurs forces pour révéler les jeunes talents égyptiens

23. September 2025 um 10:27

Le cinéma égyptien se prépare à un nouvel élan. Le 23 septembre 2025, le Festival International du Film du Caire (CIFF) a annoncé la signature d’un partenariat inédit avec les Instituts Nationaux de Culture de l’Union Européenne (EUNIC), représentés en Égypte par l’Institut Culturel Italien au Caire, dans le cadre du Programme Culturel UE–Égypte 2023–2027. À travers cette collaboration, le festival offrira à de jeunes cinéastes venus de tous les coins du pays une occasion unique de perfectionner leur art et d’échanger avec des experts européens, lors d’un atelier intensif organisé pendant sa 46ᵉ édition, du 12 au 21 novembre 2025.

Pour le CIFF, l’accord a été signé par son président, M. Hussein Fahmi, et pour EUNIC par le Dr Maurizio Guerra, directeur de l’Institut Culturel Italien au Caire et coordinateur du programme UE–Égypte. Mais au-delà des signatures officielles, ce partenariat incarne une ambition simple et profonde : faire du cinéma un pont entre les cultures et offrir aux jeunes talents égyptiens une plateforme pour exprimer leur créativité.

Dans le cadre du programme « Cairo Industry Days », dix cinéastes issus de gouvernorats moins favorisés seront invités à participer à un atelier de cinq jours animé par des professionnels européens. L’occasion pour eux de se confronter à de nouvelles techniques de narration visuelle, de production et de présentation de projets, mais aussi de dialoguer, d’échanger et de nourrir leur inspiration auprès de figures reconnues du cinéma international. Ce genre d’expérience peut transformer une carrière, et le CIFF en a pleinement conscience.

« Nous sommes fiers de soutenir la prochaine génération de cinéastes égyptiens et de leur ouvrir les portes de l’expertise internationale », explique M. Hussein Fahmi. « Échanger avec des professionnels venus d’Europe, découvrir de nouvelles perspectives, partager des expériences : tout cela nourrit la créativité et contribue à renforcer la présence du cinéma égyptien dans le monde. »

Depuis sa création en 1976, le Festival International du Film du Caire est devenu une véritable institution. Premier festival international de cinéma du monde arabe et d’Afrique, et seul festival de la région accrédité par la FIAPF, le CIFF a toujours été un lieu où les films rencontrent leur public, où la jeunesse découvre les métiers du cinéma et où se tissent des liens culturels durables. La 46ᵉ édition, sous le haut patronage du ministère de la Culture, promet une fois de plus de faire dialoguer l’Égypte et le monde à travers le cinéma, du 12 au 21 novembre 2025.

EUNIC, de son côté, regroupe les instituts culturels des États membres de l’Union européenne et œuvre depuis plusieurs années à favoriser les échanges artistiques et culturels. Le réseau soutient des projets qui renforcent la compréhension mutuelle et encouragent le développement durable, tout en créant des passerelles entre l’Europe et l’Égypte. Grâce à cette coopération, le cinéma égyptien bénéficie d’un souffle nouveau, et les jeunes réalisateurs peuvent se mesurer à des pratiques internationales tout en restant ancrés dans leur réalité locale.

Ce partenariat illustre parfaitement ce que le CIFF défend depuis toujours : le cinéma comme vecteur d’émotions, de dialogue et de créativité, mais aussi comme outil de transformation sociale. Pour les jeunes cinéastes qui franchiront le seuil de l’atelier, c’est une chance rare de se faire entendre, d’apprendre et de tisser des liens qui pourraient façonner leur parcours artistique pour les années à venir.

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Le Festival International du Film du Caire fait ses adieux à Claudia Cardinale

25. September 2025 um 21:42

C’est avec une profonde tristesse que le Festival international du film du Caire (CIFF) fait ses adieux à Claudia Cardinale, légende intemporelle dont la carrière, étendue sur plus de six décennies, a marqué de manière indélébile l’histoire du cinéma mondial. Elle incarnait à la fois la beauté, la liberté et l’éclat artistique, inspirant des générations entières et captivant les spectateurs aux quatre coins du monde.

Claudia Cardinale s’est éteinte le 24 septembre 2025, à l’âge de 87 ans. Née à Tunis en 1938, elle avait fait ses premiers pas au cinéma dans Goha (1958), un film tourné en Tunisie aux côtés d’Omar Sharif, alors jeune acteur qui débutait également sa carrière. Cette rencontre marqua les premiers pas de deux artistes appelés à devenir des icônes du cinéma mondial. Des décennies plus tard, ils se retrouveront à l’écran dans Mayrig (1991) et 588 rue Paradis (1992), deux films réalisés par Henri Verneuil, ainsi que dans la série télévisée adaptée de Mayrig.

De ces débuts marqués par la Tunisie et l’Égypte jusqu’aux grandes scènes internationales, Claudia Cardinale n’a jamais cessé de tisser des liens profonds avec le monde arabe et son cinéma.

Claudia Cardinale entretenait un lien privilégié avec le festival. En 2015, lors de la 37ᵉ édition du CIFF, elle avait été distinguée par le Prix honorifique Faten Hamama, en reconnaissance de son apport exceptionnel au cinéma. Sa présence au Caire cette année-là demeure inoubliable: elle avait exprimé une joie sincère d’être célébrée en Égypte et avait salué avec chaleur le rôle du festival dans la promotion du dialogue culturel à travers le cinéma.

Le président du festival, Hussein Fahmy, a tenu à lui rendre hommage :

« Le monde a perdu une force artistique unique, et j’ai perdu un souvenir personnel qui m’est très cher. Je n’oublierai jamais ce moment en 2015, lorsque nous nous sommes tenus côte à côte pour partager cet hommage. Son élégance était envoûtante, et son amour pour l’Égypte, authentique et émouvant. Sa disparition laisse un vide immense dans nos cœurs. »

Le Festival international du film du Caire adresse ses condoléances les plus sincères à la famille de Claudia Cardinale, à ses admirateurs et à son public à travers le monde. Son héritage artistique et son humanité demeureront vivants, et son souvenir restera à jamais associé à l’histoire du Caire et au monde du cinéma qui a chéri sa présence lumineuse.

Neïla Driss

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Claudia Cardinale : Une légende du cinéma née sous le ciel de Tunis s’éteint à 86 ans

23. September 2025 um 22:53

Claudia Cardinale, née le 15 avril 1938 à Tunis, s’est éteinte à l’âge de 86 ans, laissant derrière elle un héritage cinématographique inégalé et une empreinte durable dans le cœur de ses admirateurs à travers le monde. Fille d’immigrés siciliens, elle grandit dans le quartier cosmopolite de La Goulette, un lieu où se mêlaient cultures arabe, juive et européenne, forgeant son identité méditerranéenne unique. Ses premiers souvenirs sont marqués par les ruelles colorées, les marchés animés et la mer Méditerranée qui baignait sa ville natale, autant d’éléments qui nourriront plus tard son sens de l’esthétique et sa sensibilité artistique.

Son premier contact avec le septième art survient en 1956, lorsqu’elle participe avec ses camarades de classe au court-métrage du réalisateur français René Vautier, Les Anneaux d’or, sur le thème de l’indépendance économique et sociale de la Tunisie. Le film est présenté à la Berlinale 1958, où il remporte l’Ours d’argent. Son unique gros plan dans le rôle d’une petite Arabe suffit à la faire connaître localement et attire l’attention de Jacques Baratier, qui lui offre un rôle aux côtés d’Omar Sharif dans Goha, une coproduction franco-tunisienne. Goha est présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 1958, où il reçoit le prix « Le Premier Regard – Un Certain Regard » ex-æquo avec Visages de bronze de Bernard Taisant. Claudia retournera à Cannes en 2013 avec ce même film restauré, présenté dans la section Cannes Classics, témoignant du caractère intemporel de ses débuts.

Claudia cardinale
Tunisie
Hassiba Rochdi et Claudia Cardinale dans le film « Goha »

En 1957, un an après l’indépendance de la Tunisie, Claudia est élue « la plus belle Italienne de Tunisie ». Ce titre lui vaut un voyage à la Mostra de Venise, où elle découvre l’effervescence du cinéma international. Ce déplacement marque un tournant décisif dans sa vie : elle rencontre Franco Cristaldi, futur mentor et époux, qui reconnaît immédiatement son potentiel et l’aide à obtenir ses premiers contrats en Italie. Ces premières opportunités ouvrent la voie à une carrière internationale exceptionnelle, propulsant Claudia vers les plateaux de Rome, Paris, Los Angeles et au-delà.

Dans les années 1960 et 1970, Claudia Cardinale devient l’une des actrices européennes les plus emblématiques. Sa collaboration avec Luchino Visconti dans Le Guépard (1963), où elle incarne Concetta, lui vaut une reconnaissance immédiate pour sa capacité à incarner la noblesse italienne en pleine mutation. Federico Fellini l’intègre dans (1963), et elle y contribue par son élégance naturelle à l’univers surréaliste du réalisateur. Son rôle de Jill McBain dans le western spaghetti Il était une fois dans l’Ouest (1968) de Sergio Leone devient mythique, oscillant entre fragilité et force intérieure, tandis que sa collaboration avec Jean-Luc Godard (Une femme est une femme, 1961) et Michelangelo Antonioni (Le désert rouge, 1964) montre sa capacité à porter des rôles profondément introspectifs et psychologiquement complexes. Elle travaille également avec Pier Paolo Pasolini dans Théorème (1968), où sa présence magnétique bouleverse le récit et laisse une empreinte durable sur le cinéma européen. Ces films lui apportent de multiples distinctions et l’installation comme une figure incontournable du cinéma mondial.

Après les années 1970, Claudia Cardinale continue d’enrichir sa filmographie, explorant de nouveaux genres et collaborant avec des réalisateurs émergents. Elle participe à des productions italiennes, françaises et américaines, où elle interprète des personnages de femmes indépendantes, complexes et nuancées. Sa participation à Once Upon a Time in America (1984) de Sergio Leone témoigne de son engagement à rester au cœur de projets ambitieux, tout en portant toujours une attention particulière à la profondeur psychologique de ses rôles. Chaque nouveau film est pour elle l’occasion de montrer une facette différente de son talent, allant de la comédie légère au drame intense, sans jamais perdre sa singularité et son élégance naturelle.

Son lien avec la Tunisie reste central tout au long de sa vie. Elle retourne régulièrement sur les lieux de son enfance et participe à des films emblématiques du cinéma tunisien, notamment Un été à La Goulette de Ferid Boughdir, qui rend hommage à la vie multiculturelle de sa ville natale et aux traditions de la communauté locale. Elle joue également dans Le Fil de Mehdi Ben Attia en 2009, un film contemporain qui traite des tensions sociales et affectives en Tunisie, et dans L’Île du pardon de Ridha Béhi en 2022, confirmant son attachement indéfectible à son pays natal et à la valorisation du cinéma tunisien sur la scène internationale. Par un curieux destin, son premier film tourné en Tunisie, Les Anneaux d’or, et son dernier, L’Île du pardon, encadrent sa carrière et témoignent de son lien indéfectible avec son pays natal et le cinéma tunisien.

Claudia Cardinale partage également son amour pour la Tunisie à travers son livre Ma Tunisie, dans lequel elle évoque ses souvenirs d’enfance à La Goulette et à Tunis, ses promenades sur les plages de Carthage, ses visites dans les ruelles pittoresques de Sidi Bou Saïd et ses découvertes dans les marchés animés. Ce récit intime révèle une artiste profondément attachée à ses racines, consciente de la richesse culturelle et historique de son pays. En mai 2022, la municipalité de La Goulette inaugure une rue à son nom, un hommage symbolique célébrant sa carrière et son attachement à sa ville natale. Son portrait géant figure également sur un mur de sa ville, un témoignage visuel de son influence et de l’admiration que lui portent les habitants.

Claudia cardinale Tunisie
Rue Claudia Cardinale

Claudia cardinale Tunisie
Portrait de Claudia Cardinale à La Goulette

Au-delà du cinéma, Claudia Cardinale s’est illustrée par son engagement social et humanitaire. Défenseuse des droits des femmes et attentive aux causes humanitaires, elle a su utiliser sa notoriété pour soutenir des initiatives de solidarité et encourager l’égalité et la justice sociale. Son charisme, son élégance et sa générosité ont marqué ses contemporains et continuent d’inspirer les nouvelles générations.

Claudia Cardinale laisse derrière elle une filmographie impressionnante et diversifiée, un parcours unique qui traverse continents et décennies, et un attachement sincère à ses origines méditerranéennes. Son talent, son humanité et son amour pour la Tunisie resteront gravés dans la mémoire collective, faisant d’elle non seulement une légende du cinéma, mais également une véritable ambassadrice de sa terre natale. Chaque film, chaque rôle, chaque souvenir qu’elle partageait témoignait de sa passion pour l’art et de son attachement à ses racines, et c’est cette continuité entre ses expériences personnelles et artistiques qui définit son héritage exceptionnel.

Neïla Driss

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El Gouna 2025 – Vingt films en lice pour les Prix des Critiques Arabes pour les Films Européens

23. September 2025 um 20:26

Le Festival du film d’El Gouna, prévu du 16 au 24 octobre 2025, accueillera une nouvelle fois les Prix des critiques arabes pour les films européens (Arab Critics’ Awards for European Films), un rendez-vous désormais incontournable qui en est déjà à sa septième édition. Créée conjointement par la Promotion européenne du film (European Film Promotion – EFP) et le Centre du Cinéma Arabe (Arab Cinema Center – ACC), cette initiative met en lumière la richesse et la diversité du cinéma européen à travers le regard de 100 critiques arabes issus de 16 pays. Leur mission : désigner trois favoris parmi les vingt films sélectionnés, avant d’annoncer le lauréat final au cours du festival.

La sélection 2025 illustre la variété des écritures européennes et l’originalité des démarches artistiques. Beaucoup de ces œuvres ont déjà marqué les plus grands festivals internationaux ou représenté leur pays dans la course à l’Oscar du meilleur film international. Parmi elles, on retrouve Jeunes mères des frères Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique), qui a remporté  le prix du meilleur scénario à Cannes, Little Trouble Girls d’Urška Djukić (Slovénie) ou encore Sanatorium du documentariste irlandais Gar O’Rourke. D’autres films, déjà largement distingués, confirment leur place dans cette compétition : DJ Ahmet de Georgi Unkovski (Macédoine du Nord), multi-primé à Sundance, Cannes et Sarajevo, Home Sweet Home de Frelle Petersen (Danemark) et Deaf d’Eva Libertad (Espagne), récompensés au Panorama de la Berlinale, Yunan d’Ameer Fakher Eldin (Allemagne), lauréat au Festival du film arabe de Rotterdam, ou encore Celtic Utopia de Dennis Harvey et Lars Lovén (Suède), primé à la Semaine de la Critique de Locarno. L’animation est également représentée avec Tales from the Magic Garden de David Súkup, Jean-Claude Rozec, Patrik Pašš et Leon Vidmar (Slovaquie), déjà couronné au Giffoni Film Festival.

Cliquez ici pour la liste de tous les films sélectionnés

Pour Sonja Heinen, directrice générale de l’EFP, cette sélection témoigne de l’ampleur et de la diversité du cinéma européen : « Nous sommes ravis de voir cette année encore de nouveaux critiques rejoindre le jury. Chacun apporte une perspective singulière, qui enrichit le dialogue et contribue à renforcer la circulation des films. Les vingt œuvres en compétition reflètent la vitalité et la pluralité des cinématographies européennes. »

Du côté du Centre du cinéma arabe, ses cofondateurs Alaa Karkouti et Maher Diab insistent sur l’importance de cette collaboration avec l’EFP : « C’est toujours un plaisir de renouveler ce partenariat et de donner aux critiques arabes la possibilité de faire rayonner le cinéma européen dans notre région. Ces échanges permettent aussi d’ouvrir des horizons nouveaux aux cinéastes. »

À El Gouna, la directrice artistique Marianne Khoury souligne l’importance de ce rendez-vous dans la dynamique du festival : « Nous sommes fiers d’accueillir les Prix des critiques arabes pour les films européens. Cette rencontre entre critiques arabes et cinéma européen illustre notre vocation à établir des ponts, à favoriser le dialogue interculturel et à affirmer le rôle essentiel des festivals arabes dans cette interaction. »

Depuis sa création en 2019, le prix a récompensé plusieurs œuvres devenues emblématiques. La première édition avait consacré le très beau God Exists, Her Name Is Petrunya de la réalisatrice macédonienne Teona Strugar Mitevska, une œuvre percutante sur l’émancipation féminine qui avait déjà marqué la Berlinale et trouvé un large écho dans la région arabe grâce à son traitement audacieux des traditions et du patriarcat. L’année suivante, c’est l’Allemand Christian Petzold qui avait été distingué pour Undine, une variation contemporaine de la légende aquatique, dont la poésie visuelle et l’interprétation de Paula Beer avaient été largement saluées. En 2021, le prix était revenu au cinéaste slovaque Peter Kerekes pour 107 Mothers, un film hybride, entre fiction et documentaire, qui explorait la maternité derrière les murs d’une prison ukrainienne, suscitant un débat riche sur la représentation des femmes et des marges.

En 2022, c’est le vétéran polonais Jerzy Skolimowski qui avait bouleversé les critiques avec EO, une relecture moderne de Au hasard Balthazar de Robert Bresson. Le film, raconté du point de vue d’un âne, avait conquis les festivals et rappelé la force des regards expérimentaux sur le monde. L’année 2023 avait, elle, consacré le Finlandais Aki Kaurismäki pour Les feuilles mortes/Fallen Leaves, une chronique tendre et mélancolique sur deux êtres solitaires qui se rencontrent à Helsinki, confirmant le style unique et minimaliste du cinéaste, déjà célébré à Cannes.

Enfin, en 2024, le prix avait distingué Les graines du figuier sauvage/The Seed of the Sacred Fig de Mohammad Rasoulof, un magnifique film iranien d’une portée politique majeure, primé également par plusieurs prix à Cannes, dont le prix spécial du Jury, et qui avait trouvé une résonance particulière dans le monde arabe par son engagement et sa puissance narrative.

Cette rétrospective des lauréats des six éditions précédentes montre la capacité du prix à identifier des œuvres d’une grande diversité esthétique et thématique, mais aussi à leur offrir une visibilité élargie dans la région arabe, où la critique joue un rôle essentiel de passeur culturel.

Cette année, la liste des 100 critiques participants comprend plusieurs Tunisiens, confirmant la place de la critique nationale dans le paysage arabe. Parmi eux figurent Lamia Guiga, Ikbal Zalila, Samira Daimi, Tarek Ben Chaabane – actuel directeur général des Journées Cinématographiques de Carthage 2025 – ainsi que moi-même, Neïla Driss, aux côtés d’autres plumes issues de toute la région.

Cliquez ici pour la liste de tous les critiques par pays

Le prix, soutenu par Creative Europe – le programme MEDIA de l’Union européenne, vise autant à promouvoir la diversité des œuvres qu’à valoriser la voix des critiques arabes, considérés comme des passeurs essentiels entre films et publics. Plus largement, il ambitionne de stimuler l’intérêt des distributeurs et des professionnels du secteur pour des œuvres qui, sans ce tremplin, auraient parfois du mal à trouver une visibilité dans la région.

Le Festival d’El Gouna, fondé en 2017, s’est imposé en moins d’une décennie comme une plateforme incontournable pour le cinéma arabe et international. Grâce à son industrie, le CineGouna Platform, il encourage la découverte de nouveaux talents, favorise la coproduction et consolide les échanges artistiques. L’intégration des Arab Critics’ Awards for European Films dans sa programmation confirme cette volonté de mettre la critique au cœur du dialogue culturel et de faire du festival un véritable carrefour des cinémas du monde.

Neïla Driss

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Golden Eve : une nouvelle soirée des Golden Globes en prime time sur CBS

20. September 2025 um 08:57

La chaîne américaine CBS et Dick Clark Productions (DCP), plus grand producteur mondial de programmes de divertissement télévisés en direct, viennent d’annoncer la création d’un nouveau rendez-vous télévisuel qui s’annonce déjà comme un temps fort de la saison des prix à Hollywood. Baptisé Golden Eve, ce programme annuel en prime time sera consacré aux lauréats des prestigieux Cecil B. DeMille Award (prix Cecil B. DeMille) et Carol Burnett Award (prix Carol Burnett). La première édition sera diffusée à l’échelle nationale le jeudi 8 janvier 2026 à 20h (heure de la côte Est) sur la chaîne CBS, ainsi qu’en streaming sur Paramount+.

Pensé comme un événement d’exception, Golden Eve prendra place durant la toute première « Golden Week », une semaine entièrement dédiée à la célébration des Golden Globes à travers les plateformes Paramount. Cette initiative inédite précédera le grand soir des 83ᵉ Golden Globes®, qui se tiendront le dimanche 11 janvier 2026 et seront présentés en direct par la comédienne et actrice Nikki Glaser, déjà nommée aux Golden Globes, aux Grammy Awards et aux Emmy Awards.

Une nouvelle vitrine pour les légendes d’Hollywood

L’idée de cette soirée spéciale est de donner une véritable visibilité aux deux distinctions honorifiques qui occupent une place singulière dans l’histoire des Golden Globes. Trop souvent limitées à quelques minutes lors de la cérémonie officielle, elles trouveront désormais un écrin sur mesure, avec des hommages plus étoffés et des séquences exclusives retraçant la carrière et l’impact culturel des personnalités distinguées.

Jay Penske, PDG de Dick Clark Productions, souligne : « Avec Golden Eve, nous allons célébrer les figures les plus influentes de l’industrie. Il s’agit d’un moment privilégié pour leur rendre hommage au-delà de la simple remise d’un prix. Cet événement, au cœur de Golden Week, positionnera les Golden Globes comme une expérience culturelle s’étendant sur plusieurs jours, un véritable pilier de la saison des récompenses

Du côté de CBS, Amy Reisenbach, présidente de CBS Entertainment, insiste sur la volonté de la chaîne d’amplifier son engagement en matière de création artistique : « Avec Golden Eve et Golden Week, nous allons faire des Golden Globes un moment immersif et fédérateur qui rapprochera le public de l’un des événements les plus emblématiques d’Hollywood. »

Helen Hoehne, présidente des Golden Globes, renchérit : « Le but est d’offrir au public un regard plus intime sur l’héritage de nos lauréats et de partager avec eux des instants mémorables. Nous souhaitons faire de cette soirée, aux côtés de CBS et Paramount, un moment de télévision inoubliable. »

Une évolution naturelle après le succès de la Golden Gala

L’annonce de Golden Eve intervient dans la continuité de la « Golden Gala » organisée l’année précédente, où Viola Davis (Cecil B. DeMille Award – prix Cecil B. DeMille) et Ted Danson (Carol Burnett Award – prix Carol Burnett) avaient été mis à l’honneur. Forte de cet accueil, la soirée se transforme en un programme annuel construit autour de rétrospectives de carrière, d’archives inédites et d’entretiens exclusifs avec les lauréats.

Ces deux prix, qui incarnent la mémoire vivante des Golden Globes, bénéficient d’une longue tradition. Créé en 1952, le Cecil B. DeMille Award a déjà récompensé 69 personnalités majeures du cinéma mondial, parmi lesquelles Walt Disney, Audrey Hepburn, Sidney Poitier, Judy Garland, Elizabeth Taylor, Robert Redford, Barbra Streisand, Meryl Streep, Tom Hanks ou encore Oprah Winfrey. Le Carol Burnett Award, instauré en 2019 en hommage à la légendaire actrice et comédienne qui en fut la première récipiendaire, distingue les carrières ayant marqué durablement l’univers télévisuel, devant et derrière la caméra.

Les Golden Globes, une institution mondiale

Considérés comme « la fête la plus glamour d’Hollywood », les Golden Globes se distinguent par leur couverture internationale exceptionnelle, avec une diffusion dans plus de 185 pays et territoires. Depuis leur création en 1944, ils honorent les réussites du cinéma et de la télévision, et plus récemment du podcasting. Ils se sont également imposés comme un acteur engagé, ayant permis de reverser plus de 55 millions de dollars à des œuvres caritatives liées au divertissement, de financer des programmes de bourses, des projets de restauration de films ou encore des initiatives favorisant l’accès des communautés sous-représentées à l’industrie audiovisuelle.

L’organisation et la production des Golden Globes relèvent de Dick Clark Productions, qui détient par ailleurs un vaste catalogue d’événements emblématiques, allant des American Music Awards au Billboard Music Awards en passant par le mythique Dick Clark’s New Year’s Rockin’ Eve.

Depuis deux ans, j’ai moi-même l’honneur d’être membre votant international (international voter), une distinction rare qui fait de moi la seule critique tunisienne, résidente en Tunisie à exercer cette fonction. Être associée à cette aventure, c’est entrer au cœur d’un processus qui façonne la visibilité des œuvres et le parcours de nombreux artistes. Au-delà du prestige, c’est une véritable responsabilité : celle d’apporter une voix tunisienne et arabe dans une institution hollywoodienne qui a longtemps été centrée sur un horizon limité. Mon vote, au même titre que celui des autres membres, reflète une conviction : le cinéma doit être regardé dans toute sa diversité, dans toute sa richesse culturelle, et c’est une chance unique de pouvoir y contribuer.

Avec Golden Eve, les Golden Globes franchissent une nouvelle étape dans leur volonté de magnifier non seulement les performances annuelles mais aussi les trajectoires d’artistes et créateurs dont l’empreinte dépasse le cadre du cinéma et de la télévision. L’édition inaugurale, prévue en janvier 2026, sera ainsi attendue comme l’un des grands rendez-vous culturels de la saison, marquant l’ouverture d’une « Golden Week » appelée à devenir un rituel incontournable de l’hiver hollywoodien.

Neïla Driss

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El Gouna 2025 – Le film « Where the Wind Comes From » d’Amel Guellaty en compétition

18. September 2025 um 13:00

Le 8ᵉ Festival de cinéma d’El Gouna, prévu du 16 au 24 octobre 2025, accueillera en compétition des films de fiction le premier long-métrage d’Amel Guellaty, Where the Wind Comes From. Le film y tiendra sa première dans le monde arabe, après un parcours international déjà couronné de succès.

Présenté en avant-première mondiale au Festival de Sundance, le film a rapidement séduit la critique et a poursuivi sa tournée dans de grands rendez-vous comme Rotterdam et Istanbul. Partout, il a été remarqué pour son mélange d’humour et d’émotion, la justesse de ses interprètes et la puissance de ses images. Les distinctions n’ont pas tardé : Golden Bee du meilleur film au Mediterranean Film Festival de Malte et prix du meilleur long métrage de fiction au Toronto Arab Film Festival.

La presse spécialisée a unanimement salué cette œuvre. Pour Variety, il s’agit d’« un film visuellement frappant qui explore de nombreux thèmes dans le cadre simple du road movie ». Cineuropa a mis en avant « le portrait d’une génération perdue qui cherche à se réinventer ». Le Hindustan Times a parlé d’« un petit miracle avec un immense cœur », tandis que Fasllah a souligné « une voix nouvelle et fraîche du cinéma tunisien », insistant sur son originalité par rapport aux films tunisiens récents.

C’est dans ce contexte que le film arrive à El Gouna. À l’annonce de la sélection, Amel Guellaty a confié son émotion : « Je suis profondément honorée de présenter mon film au Festival de cinéma d’El Gouna, un lieu qui l’a soutenu dès les premières étapes, du développement jusqu’à la post-production. Pouvoir enfin partager le fruit de plusieurs années de travail ici est une grande fierté. Ramener ce film dans la région MENA a une signification particulière pour moi, et j’ai hâte de le présenter au public. »

Where the Wind Comes From raconte l’histoire d’Alyssa, 19 ans, et de Mehdi, 23 ans, deux jeunes qui rêvent de fuir une réalité étouffante. En découvrant un concours offrant une chance de départ, ils se lancent dans un road trip à travers le sud tunisien. Leur voyage devient une quête initiatique, faite d’épreuves, de découvertes et de révélations sur eux-mêmes.

Produit par Asma Chiboub pour Atlas Vision, le film réunit Slim Baccar, Eya Bellagha, Sondos Belhassen et Lobna Noomane. La photographie est signée Frida Marzouk, le montage assuré par Amel Guellaty, Ghalya Lacroix et Malek Kammoun, la musique composée par Omar Aloulou et le son par Aymen Labidi. La distribution arabe et les ventes internationales sont confiées à MAD Distribution.

Née en 1988, Amel Guellaty s’est d’abord formée au droit à la Sorbonne avant de se consacrer au cinéma. Elle a débuté comme assistante sur Après Mai d’Olivier Assayas et Foreign Body de Raja Amari, avant de réaliser en 2017 Black Mamba, court-métrage sélectionné dans plus de soixante festivals, primé à vingt reprises, et acquis par Canal+ et la chaîne italienne RT. En 2022, son deuxième court, Chitana, a confirmé son talent. Elle a également signé des campagnes pour Dior, Montblanc et IWC. Avec Where the Wind Comes From, son premier long-métrage, elle impose une voix singulière et prometteuse dans le cinéma arabe contemporain.

En rejoignant la compétition des films de fiction d’El Gouna 2025, le film tunisien confirme l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes capables de faire rayonner leur cinéma bien au-delà de leurs frontières, tout en résonnant profondément dans leur région d’origine.

Neïla Driss

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CIFF 2025 : Un partenariat stratégique avec Coventry University Cairo

16. September 2025 um 21:12

Le Festival international du film du Caire (CIFF) a annoncé un partenariat important avec Coventry University Cairo, implantée au sein de The Knowledge Hub Universities (TKH). Cette collaboration sera officiellement inaugurée le 24 septembre 2025 lors de l’ouverture du Coventry Media Hub sur le campus de TKH dans la Nouvelle Capitale Administrative égyptienne. Ce partenariat vise à rapprocher l’excellence académique de l’industrie cinématographique égyptienne et à offrir aux étudiants et jeunes cinéastes des opportunités concrètes d’apprentissage et de mise en pratique.

L’événement marquera également la signature d’un protocole d’accord (MoU) entre le CIFF et Coventry University. Le Media Hub, centre de création et d’innovation, offrira aux étudiants et aux professionnels du cinéma des espaces de travail pratiques, favorisant les échanges culturels et la collaboration avec la communauté cinématographique locale. Parmi les invités de marque, on retrouvera Hussein Fahmy, acteur renommé et président du CIFF.

Hussein Fahmy a insisté sur l’importance de ce partenariat : « Notre collaboration avec Coventry University marque une étape essentielle dans l’intégration de l’expertise académique aux parcours professionnels dans l’industrie du cinéma. Nous voulons offrir aux jeunes talents un environnement idéal pour apprendre et se confronter à la réalité du métier, renforçant le rôle du festival comme tremplin pour les nouvelles voix et les générations futures du cinéma égyptien et arabe. »

Pour Prof. Ebtissam Farid, responsable de l’école Design & Media à Coventry University Cairo: « Ce protocole d’accord renforce notre mission d’intégrer éducation, culture et industrie. Le Media Hub offrira aux étudiants un environnement proche des conditions réelles du secteur et un accès direct à la dynamique du cinéma égyptien. Nos diplômés seront ainsi à la fois prêts sur le plan académique et pleinement conscients du contexte culturel et professionnel. »

Prof. Marouan Omara, directeur du cursus Production Cinématographique, souligne :
« Ce partenariat ouvre une nouvelle ère pour les étudiants et jeunes cinéastes en Égypte. Relier les enseignements théoriques aux opportunités offertes par l’un des festivals de cinéma les plus prestigieux au monde leur permettra de développer les outils, les réseaux et l’expérience nécessaires pour réussir dans l’industrie créative internationale. »

Mohamed Tarek, critique de cinéma et directeur artistique du CIFF, ajoute :
« Nous voulons créer des plateformes où l’innovation technologique se mêle à la vision artistique et à l’expertise internationale. Cette collaboration montre l’engagement du festival à soutenir des projets ambitieux et à révéler de nouveaux talents audacieux. »

Dans le cadre de ce partenariat, Coventry University disposera d’un pavillon dédié au CIFF Film Market, donnant aux étudiants l’occasion de rencontrer des professionnels et leaders de l’industrie. L’université présentera également ses outils numériques pour soutenir l’exposition Immersive Technologies (XR) du festival, intégrant les technologies interactives dans la programmation du CIFF.

Le Media Hub deviendra un véritable pilier pour l’éducation et l’échange culturel, offrant des installations pratiques de formation et favorisant l’innovation dans la production de médias numériques. Cette initiative consolide la position de Coventry University Cairo comme centre créatif et culturel, soutenant la prochaine génération de cinéastes et professionnels des médias.

Fondé en 1976, le CIFF est l’un des plus anciens et prestigieux festivals de cinéma du monde arabe et d’Afrique, reconnu en catégorie A par la Fédération internationale des associations de producteurs de films (FIAPF). Coventry University, institution britannique de renom, est reconnue pour son approche pratique, son innovation et son engagement international. Grâce à son implantation au sein de TKH, l’université propose des programmes accrédités internationalement, alliant formation académique et préparation à la carrière professionnelle dans les industries créatives.

Neïla Driss

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CIFF 2025 – Clôture du festival avec « La voix de Hind Rajab » de Kaouther Ben Hania

17. September 2025 um 19:23

La 46ᵉ édition du Festival international du film du Caire (CIFF), qui se déroulera du 12 au 21 novembre 2025, s’achèvera sur un moment d’une portée symbolique et artistique majeure pour le cinéma arabe et international. Le film La voix de Hind Rajab, dernière réalisation de la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania, a été choisi pour clore le festival. Sa projection, qui marquera sa première en Afrique, offrira au public égyptien l’opportunité de découvrir une œuvre déjà largement saluée sur la scène internationale et qui, à travers son récit, porte une cause universelle : faire entendre la voix des Palestiniens confrontés à la colonisation et au massacre.

Cette sélection au CIFF s’inscrit dans un parcours exceptionnel. Lors de la 82ᵉ Mostra de Venise, La voix de Hind Rajab a remporté le prestigieux Lion d’Argent – Grand Prix du Jury, l’une des distinctions les plus convoitées du cinéma mondial, ainsi que six des huit prix décernés dans les sections parallèles. Acclamé par la critique et accueilli par une ovation record de près de vingt-quatre minutes, le film s’est imposé comme l’une des œuvres majeures de l’année. Au-delà de Venise, le film a été choisi par la Tunisie pour la représenter à l’Oscar 2026 du meilleur film international, renforçant sa reconnaissance mondiale et soulignant le rôle de Kaouther Ben Hania comme ambassadrice du cinéma arabe contemporain.

Co-production tuniso-française, La voix de Hind Rajab mêle habilement fiction et documentaire, s’inspirant d’événements réels bouleversants. Il raconte l’histoire de Hind Rajab, une fillette palestinienne de six ans, prise au piège dans une voiture sous un bombardement intense à Gaza après avoir perdu sa famille. Dans ces instants terrifiants, Hind parvient à joindre les services d’urgence du Croissant-Rouge palestinien, tandis que les équipes de secours luttent pour atteindre sa position. Le film utilise l’enregistrement audio authentique de cet appel, offrant une expérience cinématographique saisissante où le silence, la peur et l’attente deviennent tangibles. La voix de l’enfant, fragile et déterminée, se transforme en symbole universel de l’innocence confrontée à la violence et permet au public de saisir, par l’émotion, la réalité de millions de Palestiniens dont la vie est bouleversée par le conflit.

Kaouther Ben Hania s’impose depuis plus d’une décennie comme une figure essentielle du cinéma tunisien et arabe contemporain. Ses films, profondément engagés, explorent avec sensibilité les grandes questions humaines et sociales, mêlant souvent fiction et documentaire pour créer un cinéma qui interpelle et émeut. Elle a notamment été reconnue pour La belle et la meute (2017), présenté à Cannes, qui dénonçait les violences faites aux femmes en Tunisie, et L’homme qui a vendu sa peau (2020), sélectionné à Venise et nommé aux Oscars. Son documentaire Les filles d’Olfa, en compétition officielle à Cannes et nommé à l’Oscar du meilleur documentaire, illustre son intérêt constant pour les récits de vies individuelles confrontées à des enjeux collectifs. Dans chacun de ses films, Kaouther Ben Hania met en lumière des voix souvent étouffées, transformant l’expérience personnelle en récit universel et offrant au spectateur un engagement intellectuel et émotionnel profond.

Hussein Fahmy, président du festival, a déclaré : « Présenter La voix de Hind Rajab comme film de clôture de cette édition reflète la conviction profonde du festival dans le rôle du cinéma comme défenseur des causes humaines, et tout particulièrement de la cause palestinienne. Il s’agit d’une œuvre bouleversante qui démontre comment l’art peut devenir une voix pour la justice et la liberté. »

Mohamed Tarek, directeur artistique, a ajouté : « La sélection du film de Kaouther Ben Hania pour le final du festival célèbre le rôle du cinéma arabe dans la transmission de la voix de la Palestine au monde et réaffirme que le cinéma peut être un pont unissant les peuples et préservant notre mémoire commune. Le Lion d’Argent remporté à Venise renforce encore sa portée internationale et le choix de la Tunisie de le proposer aux Oscars 2026 confirme son importance et l’excellence du cinéma tunisien. »

La projection de La voix de Hind Rajab à la clôture du CIFF 2025 rappelle à tous le pouvoir de l’art pour affronter la douleur et témoigner des injustices. À travers la voix de Hind et de tous les enfants dont l’enfance a été volée par la violence, le film démontre que le cinéma peut transformer un récit tragique en lumière, offrir une voix à ceux qui n’en ont pas et maintenir l’espoir vivant, tout en incitant à une réflexion collective sur la solidarité et l’humanité.

Neïla Driss

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CIFF 2025 – Nuri Bilge Ceylan, président du jury de la compétition internationale

17. September 2025 um 17:54


Le Festival international du film du Caire (CIFF) a annoncé une nouvelle qui place déjà sa 46ᵉ édition, prévue du 12 au 21 novembre 2025, au cœur de l’actualité cinématographique mondiale. Le cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan, l’un des plus grands auteurs du cinéma contemporain, a été choisi pour présider le jury de la compétition internationale.

Considéré comme un maître du cinéma d’auteur, Nuri Bilge Ceylan a bâti une œuvre d’une rare cohérence esthétique et philosophique. Né en 1959 à Istanbul, il a d’abord étudié l’ingénierie électrique avant de se tourner vers la photographie, discipline qui restera au cœur de son approche visuelle. Cette double formation explique en partie la singularité de son style: une rigueur technique héritée de son parcours scientifique, alliée à un sens aigu de la composition picturale, nourri par la photographie et par une profonde culture artistique.

Dès ses premiers courts métrages, Nuri Bilge Ceylan affirme un univers personnel, marqué par une atmosphère contemplative et une mise en scène de la solitude et de l’incommunicabilité. Kasaba (1997), son premier long métrage, révèle déjà cette attention au détail, ce rapport étroit au paysage et à la mémoire familiale. Avec Nuages de mai (1999) et surtout Uzak (2002), il s’impose comme une voix incontournable du cinéma mondial.

Son œuvre explore inlassablement des thèmes universels : la solitude des êtres face au temps, la complexité des rapports familiaux, la confrontation entre la ville et la campagne, mais aussi la place de l’intellectuel dans une société en mutation. Ses personnages, souvent en quête de sens ou de rédemption, évoluent dans des espaces marqués par une beauté mélancolique, entre l’âpreté des paysages anatoliens et l’intimité des intérieurs.

Le parcours de Nuri Bilge Ceylan est intimement lié au Festival de Cannes, où il a été régulièrement couronné. En 2003, son film Uzak (Lointain) reçoit à la fois le Grand Prix et le Prix d’interprétation masculine. En 2008, Les Trois Singes lui vaut le Prix de la mise en scène. Trois ans plus tard, Il était une fois en Anatolie remporte à son tour le Grand Prix, confirmant la puissance de son regard cinématographique. Le sommet arrive en 2014, lorsque Winter Sleep (Sommeil d’hiver) décroche la Palme d’or, consacrant Ceylan parmi les figures incontournables du cinéma mondial. Plus récemment, en 2023, Les Herbes sèches a offert le Prix d’interprétation féminine à Merve Dizdar, preuve de la vitalité et de l’actualité de son œuvre.

Au-delà de ses distinctions, ce qui caractérise Nuri Bilge Ceylan est sa capacité à mêler une introspection profondément philosophique à une dimension esthétique proche de la peinture. Ses plans larges, où la nature devient un personnage à part entière, dialoguent avec les silences et les regards de ses protagonistes. Chaque film est une expérience immersive, qui invite à la méditation et à l’analyse des contradictions humaines.

C’est cette stature internationale qui a convaincu les organisateurs du Festival du Caire. Hussein Fahmy, président du CIFF, a salué ce choix en déclarant : « Le cinéma de Nuri Bilge Ceylan est un étalon d’excellence artistique. Sa sélection en tant que président du jury reflète l’engagement du CIFF à promouvoir un cinéma audacieux et visionnaire, et à positionner Le Caire comme un lieu de rencontre privilégié pour les voix cinématographiques les plus passionnantes du monde. »

Dans le même esprit, Mohamed Tarek, directeur artistique du festival, a insisté sur la cohérence entre la vision de Nuri Bilge Ceylan et la ligne artistique de cette édition : « Les films de Ceylan explorent en profondeur le personnage, le lieu et le temps — des valeurs au cœur de notre programmation cette année. C’est un cinéaste que nous attendions depuis longtemps au Caire, et c’est un honneur de l’accueillir enfin à la tête de notre jury international. Sa présence nourrira un dialogue puissant sur les possibles du cinéma. »

En tant que président du jury, Ceylan aura la tâche de diriger un panel de cinéastes, artistes et professionnels venus du monde entier, chargé de décerner la Pyramide d’or et les principales distinctions de la compétition internationale. La composition complète du jury, ainsi que la sélection officielle des films, sera annoncée dans les prochaines semaines.

L’annonce de cette présidence s’accompagne d’un partenariat inédit entre le Festival du Caire, TESİYAP — l’Association professionnelle des producteurs de télévision et de cinéma, qui représente les principaux producteurs turcs et soutient la croissance de l’industrie audiovisuelle en favorisant les coproductions et la diffusion internationale —, TÜRSAK — la Fondation turque du cinéma et de la culture audiovisuelle, une institution à but non lucratif qui œuvre à la préservation et à la promotion du cinéma turc à travers festivals, semaines de cinéma et événements internationaux —, ainsi que l’ambassade de Turquie en Égypte. Ce partenariat renforcera la présence turque au festival, avec notamment la projection de plusieurs films turcs, la venue d’une délégation de quinze représentants de l’industrie audiovisuelle du pays, et une participation accrue au Cairo Film Market.

Cette coopération illustre le rôle diplomatique que peut jouer le cinéma et souligne la volonté du CIFF de s’ouvrir davantage aux cinémas de la région tout en consolidant ses liens avec l’Europe et l’Asie.

Créé en 1976, le Festival international du film du Caire demeure aujourd’hui le plus ancien et le seul festival compétitif reconnu par la FIAPF dans le monde arabe et en Afrique. Sa longévité témoigne de sa capacité à conjuguer enracinement régional et rayonnement international. Chaque année, il propose une sélection rigoureuse de films venus du monde entier, en accordant une place privilégiée aux découvertes régionales et aux premières mondiales. Ses activités professionnelles, son marché du film et ses événements publics en font un espace de dialogue culturel unique, ancré dans l’histoire de la capitale égyptienne et tourné vers les échanges globaux.

Avec l’arrivée de Nuri Bilge Ceylan à la tête de son jury, la 46ᵉ édition du CIFF s’annonce déjà comme un rendez-vous marquant de l’année cinématographique. Elle promet de croiser les regards, d’élargir les horizons, et de confirmer la place du Caire comme carrefour incontournable des cinémas du monde.

Neïla Driss

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Cinéma mondial : plus de 1 200 professionnels lancent un boycott culturel contre des institutions israéliennes

08. September 2025 um 17:15

Depuis Gaza, où la guerre se poursuit avec une intensité dramatique, la voix des cinéastes palestiniens a trouvé un écho puissant à l’international. En réponse à leur appel, l’organisation Film Workers for Palestine a publié un texte d’engagement qui a déjà rassemblé plus de 1 200 signataires dans le monde du cinéma et de la télévision. Ce mouvement, intitulé « Les travailleurs du cinéma s’engagent à mettre fin à la complicité », réunit des stars mondiales, des réalisateurs primés et des professionnels de toutes les branches de l’industrie, dans ce qui s’annonce comme l’une des mobilisations artistiques les plus importantes contre la politique de l’État israélien.

Un front de stars et de figures reconnues

Le poids de cette déclaration réside dans la stature de ceux qui la signent. Parmi eux figurent des lauréats d’Oscars, de BAFTA, d’Emmys et de Palmes d’or. Susan Sarandon, actrice oscarisée et militante de longue date, s’est associée au texte, tout comme l’Espagnol Javier Bardem, dont l’engagement politique est connu. Tilda Swinton et Olivia Colman, deux comédiennes britanniques parmi les plus respectées, y ont apposé leur nom, aux côtés de Mark Ruffalo, acteur et militant écologique.

La mobilisation touche également le monde arabe et européen avec des personnalités comme Tahar Rahim, acteur français d’origine algérienne installé à Hollywood, Dhafer L’Abidine, acteur tunisien au parcours international, ou encore l’humoriste et présentateur égyptien Bassem Youssef, devenu l’une des voix critiques les plus suivies dans le monde anglo-saxon. Beatrice Dalle, figure incontournable du cinéma français, ainsi que l’Irlandais Liam Cunningham, célèbre pour son rôle dans Game of Thrones, participent eux aussi à ce mouvement. S’y ajoutent les réalisateurs Yorgos Lanthimos et Aki Kaurismäki, dont la carrière internationale et la reconnaissance critique renforcent la portée symbolique de cette mobilisation.

Le texte intégral de l’engagement

Au centre de cette mobilisation se trouve un texte clair et sans équivoque, dont voici la teneur:

LES TRAVAILLEURS DU CINÉMA S’ENGAGENT À METTRE FIN À LA COMPLICITÉ

En tant que cinéastes, acteurs, professionnels et institutions de l’industrie du cinéma, nous reconnaissons le pouvoir que le cinéma a à façonner les perceptions. En cette période de crise urgente, où nombre de nos gouvernements continuent de permettre le carnage à Gaza, nous devons tout mettre en œuvre afin de lutter contre la complicité avec cette horreur sans fin.

La Cour internationale de Justice, la plus haute juridiction du monde, a jugé qu’il existait un risque plausible de génocide à Gaza et que l’occupation et l’apartheid israéliens contre les Palestiniens sont illégaux. Défendre l’égalité, la justice, et la liberté pour tous est un devoir moral profond que nul d’entre nous ne peut ignorer. Nous devons donc dénoncer dès maintenant les préjudices causés au peuple palestinien.

Nous répondons à l’appel des cinéastes palestiniens, qui ont exhorté l’industrie cinématographique internationale à refuser le silence, le racisme et la déshumanisation, et à « faire tout ce qui est humainement possible » pour mettre fin à la complicité dans leur oppression.

Inspirés par les cinéastes unis contre l’apartheid qui ont refusé de projeter leurs films dans l’Afrique du Sud de l’apartheid, nous nous engageons à ne pas projeter de films, à ne pas apparaître dans des institutions cinématographiques israéliennes, ni à ne pas collaborer avec elles (y compris les festivals, les cinémas, les chaînes de télévision et les sociétés de production) impliquées dans le génocide et l’apartheid contre le peuple palestinien.

Un boycott ciblé et assumé

Le texte précise que le boycott concerne les institutions, festivals, chaînes et sociétés de production liées à l’État israélien et accusées de tirer bénéfice de ses politiques. Des événements comme le Festival du film de Jérusalem, directement soutenu par le gouvernement israélien, sont cités comme exemples d’institutions jugées complices.

L’objectif est de dénoncer le rôle de certaines structures culturelles qui participeraient, selon les signataires, à la normalisation ou à la justification des violences contre le peuple palestinien.

Une filiation historique avec les luttes contre l’apartheid

La déclaration revendique explicitement l’héritage du boycott culturel contre l’Afrique du Sud dans les années 1980. À l’époque, des artistes majeurs comme Martin Scorsese et Jonathan Demme avaient fondé Filmmakers United Against Apartheid et convaincu de nombreux acteurs de l’industrie de refuser toute distribution dans un pays régi par un système raciste et ségrégationniste.

Les signataires de 2025 entendent réactiver ce précédent historique : faire du cinéma non seulement un espace artistique, mais aussi un levier moral et politique.

Une mobilisation qui dépasse les frontières

Au-delà des grandes stars, cette déclaration est également portée par des producteurs, des critiques, des scénaristes, des techniciens, confirmant que la solidarité n’est pas l’affaire exclusive des célébrités. Elle traduit l’idée que le cinéma, dans son ensemble, est impliqué dans la construction des récits collectifs et qu’il doit assumer ses responsabilités face à une situation jugée intolérable.

Une invitation à agir

Le mouvement est ouvert. Film Workers for Palestine invite les professionnels du cinéma, de toutes disciplines et de tous pays, à apposer leur signature. Le texte et le formulaire de soutien sont accessibles en ligne :

👉 https://filmworkersforpalestine.org/#endingcomplicity

Cette mobilisation met en évidence le rôle du cinéma comme outil de responsabilité sociale et éthique. Elle interroge les pratiques institutionnelles, la portée morale des décisions artistiques et l’impact des alliances internationales. Plus qu’un geste de solidarité, elle ouvre un espace de débat sur la manière dont les industries culturelles peuvent influencer les consciences et contribuer à la lutte contre l’oppression. Elle rappelle que le cinéma, en tant qu’institution globale, n’est jamais isolé de la réalité sociale et politique, et qu’il peut devenir un levier concret pour transformer les pratiques et encourager une réflexion collective sur la justice et l’équité.

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El Gouna 2025 – Cinq films égyptiens sélectionnés

07. September 2025 um 20:00

Depuis sa création, le Festival de cinéma d’El Gouna (GFF) s’est imposé comme l’un des rendez-vous majeurs pour le cinéma arabe. À la fois vitrine internationale et espace de travail, il offre aux cinéastes la possibilité de présenter leurs films mais aussi de développer leurs projets grâce à CineGouna, sa plateforme dédiée. Pour cette 8ᵉ édition, qui se tiendra du 16 au 24 octobre 2025, le festival a dévoilé une sélection égyptienne variée qui reflète plusieurs tendances : l’émergence de jeunes auteurs qui signent leurs premiers longs-métrages, le retour de réalisateurs déjà remarqués sur la scène internationale, et la volonté de maintenir un équilibre entre fiction et documentaire.

Mohamed Siam et le passage à la fiction

Parmi les films en compétition, My Father’s Scent marque un tournant dans la carrière de Mohamed Siam. Le cinéaste s’est fait connaître par ses documentaires : Whose Country?, sélectionné à l’IDFA, et Amal, présenté à Locarno et primé à Thessalonique et aux Journées Cinématographiques de Carthage. Dans ses œuvres précédentes, il explorait souvent la jeunesse, la famille ou les rapports de pouvoir à travers des récits ancrés dans la société égyptienne contemporaine. Avec My Father’s Scent, il passe pour la première fois à la fiction, tout en restant fidèle à ses thématiques : le film met en scène une relation père-fils traversée par des rancunes accumulées et une nuit de révélations.

Le choix de Kamel El Basha, Lion d’or de Venise en 2017 pour The Insult de Ziad Doueiri, et d’Ahmed Malek, jeune acteur égyptien dont la carrière prend une dimension internationale (Clash de Mohamed Diab, The Furnace de Roderick MacKay), inscrit le film dans une volonté de croiser plusieurs générations d’interprètes. Le projet avait été repéré dès 2021 par CineGouna, qui lui avait accordé un soutien au développement. Sa sélection à El Gouna boucle ainsi un parcours entamé il y a quatre ans dans le cadre professionnel du festival.

Mohamed Rashad et une première fiction attendue

Avec The Settlement, Mohamed Rashad signe son premier long-métrage de fiction, après s’être illustré dans le documentaire. Son film Little Eagles (2016) avait été remarqué pour son approche politique et intime à la fois, en retraçant l’histoire d’un militantisme générationnel. The Settlement s’inspire cette fois d’un fait divers : la mort d’un ouvrier sur un chantier, que ses enfants refusent de considérer comme un accident. Le récit, mené comme un thriller, confronte les protagonistes à une vérité difficile à établir.

Soutenu en 2024 par CineGouna, le projet a rapidement trouvé des partenaires en France, en Allemagne, au Qatar et en Arabie saoudite. Le film a eu sa première mondiale à Berlin, dans la section Perspectives, avant d’arriver à El Gouna. Pour Mohamed Rashad, il s’agit d’un moment important : présenter son premier film de fiction dans un grand festival européen, puis le montrer en Égypte dans un cadre régional qui valorise aussi la production locale.

Yomna Khattab et l’autobiographie filmée

Dans la compétition documentaire, 50 Meters de Yomna Khattab poursuit une démarche profondément personnelle. La réalisatrice filme sa relation avec son père et la distance affective qui les sépare. Le titre renvoie à cette proximité géographique – à peine quelques dizaines de mètres – qui ne suffit pas à combler un éloignement intérieur. Loin d’un récit spectaculaire, le film se construit comme une tentative de rapprochement par l’image.

Présenté en première mondiale au CPH:DOX, dans la section NEXT:WAVE, 50 Meters s’inscrit dans une tendance du documentaire contemporain où la caméra devient un outil d’introspection et de réparation familiale. Le projet avait été soutenu par CineGouna dès 2021, ce qui témoigne de l’intérêt précoce du festival pour ce type de démarches intimistes, à contre-courant d’un cinéma plus frontal.

Namir Abdel Messeeh : retour après La Vierge, les Coptes et moi

Le deuxième documentaire en compétition, Life After Siham, est signé par Namir Abdel Messeeh. Cinéaste franco-égyptien, il avait été révélé par La Vierge, les Coptes et moi, présenté à Cannes à l’ACID et récompensé au Festival de Carthage en 2011. Ce film explorait déjà la mémoire familiale et religieuse, avec une mise en scène à la fois sérieuse et ludique.

Avec Life After Siham, il revient à un sujet plus intime : la mort de sa mère et les difficultés créatives qui en découlent. Le film, coproduit avec la France et soutenu par CineGouna en 2024, a été montré cette année à Cannes dans la section ACID. En retraçant son histoire familiale à travers la caméra, Abdel Messeeh poursuit un travail singulier sur le rapport entre mémoire personnelle et récit collectif.

Hors compétition : un premier film féminin

Hors compétition, El Gouna accueillera la première mondiale de Love Imagined de Sarah Rozik. La réalisatrice y entrecroise les parcours d’une étudiante, d’une femme en rupture sentimentale et d’un professeur confronté au deuil. Le film s’intéresse à la manière dont l’amour et la perte façonnent des existences ordinaires.

Le rôle du CineGouna

Un élément commun relie quatre des films sélectionnés en compétition : ils ont tous bénéficié du soutien de CineGouna, qu’il s’agisse de l’aide au développement ou à la postproduction. Depuis son lancement, cette plateforme est devenue un instrument clé pour accompagner les cinéastes arabes et égyptiens, leur permettant de trouver des financements internationaux et de structurer leurs projets.

Le fait que My Father’s Scent, The Settlement, 50 Meters et Life After Siham soient aujourd’hui terminés et circulent dans les festivals atteste de l’efficacité de ce dispositif. Cela montre aussi la capacité du GFF à se positionner non seulement comme un festival de diffusion mais aussi comme un acteur du développement du cinéma régional.

À ce sujet, Marianne Khoury, directrice artistique du festival, a déclaré :
« Nous sommes incroyablement fiers d’annoncer que quatre films de notre sélection, 50 Meters, Life After Siham, My Father’s Scent et The Settlement, sont tous des alumni de notre plateforme phare CineGouna Funding ! »

Un cadre pour le cinéma égyptien contemporain

La programmation 2025 confirme une orientation : valoriser un cinéma égyptien multiple, qui ne se limite pas aux genres populaires dominants mais explore aussi la mémoire, la famille, la justice et les sentiments à travers des formes plus personnelles. On y trouve des cinéastes confirmés, comme Siam ou Abdel Messeeh, des auteurs en transition, comme Rashad, et de nouvelles voix comme Rozik.

À propos de cette sélection, Andrew Mohsen, responsable de la programmation du GFF, a précisé : « La sélection de cette année est un témoignage puissant de la créativité vibrante et des voix diverses qui émergent d’Égypte. Nous sommes particulièrement heureux d’accueillir une première mondiale (Love Imagined), aux côtés de films réalisés tant par des cinéastes établis que par de nouveaux auteurs qui se font déjà remarquer sur la scène internationale. C’est un honneur de célébrer leur capacité à capter l’essence de l’expérience humaine. Avec le film d’ouverture de Sarah Gohar, Happy Birthday, nous sommes ravis de mettre en valeur la vitalité et la diversité du cinéma égyptien contemporain. »

Pour El Gouna, qui accueillera en ouverture Happy Birthday de Sarah Gohar, cette 8ᵉ édition est une manière d’affirmer son rôle central dans la circulation du cinéma arabe. Le festival se veut un carrefour entre productions locales et réseaux internationaux, entre premiers films et œuvres plus expérimentées.

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Venise couronne « La Voix de Hind Rajab » du Lion d’Argent

06. September 2025 um 20:37


Le film La Voix de Hind Rajab de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania poursuit son parcours exceptionnel à la 82ᵉ édition du Festival international du film de Venise en remportant l’un des plus prestigieux trophées du palmarès officiel : le Lion d’Argent, soit le deuxième meilleur prix du festival.

Ce nouveau couronnement, après les six distinctions parallèles déjà obtenues, confirme la puissance artistique et émotionnelle de l’œuvre, qui s’impose comme un moment marquant de cette Mostra 2025.

Lors de la cérémonie de clôture, Kaouther Ben Hania est montée sur scène pour recevoir son prix. Dans un discours sobre et émouvant, elle a dédié cette récompense au Croissant-Rouge palestinien, rappelant que Hind Rajab n’était qu’une enfant parmi des milliers d’autres victimes du génocide en cours à Gaza. Elle a insisté pour que leurs voix soient entendues à travers le monde, appelant la communauté internationale à réagir afin de mettre un terme à cette tragédie.

« Je dédie ce prix au croissant rouge palestinien et à ceux qui ont tout risqué pour sauver des vies à Gaza. Ce sont des véritables héros. La voix de Hind, c’est celle de Gaza, un cri pour être secouru que le monde entier a entendu et auquel, pourtant, il n’a pas répondu. Nous croyons tous en la force du cinéma. Le cinéma ne peut pas ramener Hind, pas plus qu’il ne peut effacer les atrocités qu’elle a subies, mais le cinéma peut préserver sa voix et la faire résonner par-delà les frontières, car son histoire n’est pas que la sienne, c’est celle tragique, de tout un peuple qui subit un génocide infligé par un régime israélien, criminel, qui agit en tout impunité. J’appelle les leaders du monde à les sauver. Il est question de justice. Il était une fois un homme sage nommé Nelson Mandela qui a dit : « nous savons bien que notre liberté reste incomplète sans celle des palestiniens ». Aujourd’hui ces mots semblent plus juste que jamais. Puisse l’âme de Hind reposer en paix et les yeux de ces assassins rester sans sommeil. Palestine libre. Merci. »

Par ces mots, la cinéaste a fait résonner à Venise non seulement la mémoire de Hind Rajab, mais aussi celle de tous les enfants de Gaza, transformant sa consécration artistique en un acte de témoignage et de résistance. Cet instant a également rappelé l’importance du cinéma, non seulement comme art, mais comme moyen de porter la voix des oubliés et de mettre le projecteur sur des causes humanitaires trop souvent ignorées.

Désormais, tous les regards sont tournés vers l’avenir du film. Nous croisons les doigts pour son parcours international, et plus particulièrement pour les Oscars 2026, où La Voix de Hind Rajab a été choisi pour représenter officiellement la Tunisie dans la catégorie du meilleur film international.

En attendant cette échéance capitale, le public tunisien pourra découvrir le film dès le 10 septembre, date de sa sortie en salles en Tunisie, pour partager à son tour l’émotion qui a déjà conquis Venise et bouleversé la critique internationale.

Neïla Driss

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Venise 2025 – Six prix dans les sections parallèles pour « La Voix de Hind Rajab »

06. September 2025 um 13:23

Le film The Voice Of Hind Rajab/La Voix de Hind Rajab de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania a marqué de manière éclatante la 82ᵉ édition du Festival international du film de Venise. Présentée en compétition officielle, cette œuvre bouleversante a remporté six distinctions majeures parmi les huit prix parallèles décernés cette année, un fait rarissime dans l’histoire de la Mostra.

Le premier trophée qui lui a été attribué est le Leoncino d’Oro (Lionceau d’or), remis par un jury de jeunes spectateurs, qui souligne la résonance particulière du film auprès des nouvelles générations. À cette reconnaissance s’est ajouté le Premio Croce Rossa Italiana (Prix de la Croix-Rouge italienne), récompense qui honore les films portant un message humanitaire fort. Le parcours s’est poursuivi avec le Premio Arca Cinema Giovani (Prix Arca Cinéma Jeunes), également décerné par un jury de jeunes, confirmant l’écho du film auprès d’un public diversifié.

L’impact universel de l’histoire racontée par Kaouther Ben Hania a été de nouveau salué par la Segnalazione Cinema for UNICEF (Mention spéciale Cinéma pour l’UNICEF), qui distingue les films sensibles à la condition de l’enfance. Le film a aussi reçu le Premio Sorriso Diverso (Prix du sourire de la diversité), décerné à des œuvres promouvant la tolérance, l’inclusion et la compréhension interculturelle. Enfin, il a été honoré du CICT UNESCO Enrico Fulchignoni Award (Prix UNESCO CICT Enrico Fulchignoni), qui récompense les films contribuant au dialogue entre les cultures et les peuples.

Avant même sa première à Venise, le film avait déjà été choisi par la Tunisie pour représenter le pays à l’Oscar du meilleur film international en 2026, un signe fort de la confiance placée en lui et de l’importance de son message.

La projection à Venise a confirmé ces attentes, puisque La Voix de Hind Rajab a reçu un accueil triomphal, avec une ovation record de 23 minutes et 50 secondes. Un moment d’émotion intense qui a inscrit ce film parmi les grandes révélations du festival.

Reste désormais à savoir si le jury de la compétition officielle lui attribuera un prix. La question est cruciale : le choix se fera-t-il uniquement sur la qualité cinématographique de l’œuvre, ou bien le sujet politique qu’elle aborde influencera-t-il la décision ? Et d’ailleurs, quel que soit le résultat, l’interrogation demeurera la même : si le film est primé, sera-ce pour son sujet ou pour son art ? Et s’il ne l’est pas, sera-ce pour les mêmes raisons inversées ?

Que le palmarès de la compétition lui réserve ou non une nouvelle distinction, La Voix de Hind Rajab aura déjà marqué cette 82ᵉ Mostra par son impact artistique et son retentissement international, inscrivant son nom et celui de Kaouther Ben Hania dans l’histoire du cinéma contemporain.

La voix de Hind Rajab sera sur nos écrans tunisiens à partir du 10 septembre 2025.

Neïla Driss

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La Palestine choisit le film « PALESTINE 36 » pour les Oscars 2026

05. September 2025 um 14:13

Le ministère palestinien de la Culture a choisi Palestine 36, le nouveau film de la réalisatrice Annemarie Jacir, pour représenter le pays dans la catégorie du Meilleur film international à la 98ᵉ cérémonie des Academy Awards. Le film, qui sera dévoilé en avant-première mondiale le 5 septembre 2025 lors de la 50ᵉ édition du Festival international de Toronto, s’impose déjà comme un projet majeur, tant par son sujet historique que par son impressionnante distribution.

Avec Palestine 36, Annemarie Jacir plonge dans une période charnière de l’histoire palestinienne, celle de 1936, sous mandat britannique. Le récit suit Yusuf, un jeune homme tiraillé entre son village natal et l’énergie bouillonnante de Jérusalem. Alors que la révolte contre l’occupant britannique s’amplifie et que l’arrivée massive de réfugiés juifs fuyant l’Europe fasciste bouleverse les équilibres, le destin collectif se resserre autour d’un point de rupture inévitable. Le film explore ce moment où les aspirations palestiniennes à l’indépendance et les calculs de l’Empire britannique s’entrechoquent, dessinant les prémices d’un conflit aux répercussions mondiales.

Pour donner vie à cette fresque historique, Annemarie Jacir s’est entourée d’un casting d’exception, réunissant des figures incontournables du cinéma palestinien et international. On retrouve notamment Hiam Abbass, Kamel El Basha, Saleh Bakri, Yasmine Al-Massri, mais aussi des stars britanniques telles que Jeremy Irons, Liam Cunningham et Robert Aramayo. La relève est également représentée par Yafa Bakri et Karim Daoud Anaya. À leurs côtés, le film compte la participation du Syrien Jalal Altawil et de l’acteur britannique Billy Howle.

Mais l’un des noms qui attire particulièrement l’attention est celui du Tunisien Dhafer L’Abidine. Depuis plusieurs années, il a su s’imposer comme l’un des visages arabes les plus reconnus sur la scène internationale. Ancien footballeur professionnel devenu acteur et mannequin, il a construit une carrière impressionnante, passant des productions tunisiennes aux séries arabes à succès, puis aux grands projets internationaux. Son talent et son charisme lui ont permis de franchir les frontières, devenant une figure de proue du cinéma et de la télévision arabes. Sa présence dans Palestine 36 témoigne non seulement de son rayonnement artistique, mais aussi de sa volonté de s’associer à un projet cinématographique porteur de mémoire et de sens. Pour le public arabe, et plus particulièrement maghrébin, sa participation donne une résonance supplémentaire au film et renforce son poids symbolique.

La dimension collective de ce projet se reflète aussi dans son équipe technique et ses producteurs. Autour d’Annemarie Jacir, on retrouve Ossama Bawardi et Azzam Fakhrildin à la production, rejoints par Cat Villiers, Hani Farsi, Nils Åstrand, Olivier Barbier, Katrin Pors, Hamza Ali et Elissa Pierre. La photographie est signée Hélène Louvart, tandis que la musique est composée par Ben Frost.

Dans un contexte mondial marqué par de nouvelles tragédies en Palestine, la réalisatrice a souligné combien ce film a été pour elle un défi hors du commun : « L’histoire suit un groupe de personnes qui se retrouvent dans une situation qu’elles n’ont pas choisie, avec quelque chose de beaucoup plus grand qu’elles qui pèse sur leurs vies. Réaliser Palestine 36 a été l’expérience la plus difficile de ma vie. Je n’aurais jamais imaginé que cette année, marquée par le sang, la violence et la mort, serait aussi l’année où je construirais une œuvre née de tant de mains et de cœurs, avec autant d’amour et de résistance. »

Avec ce nouveau long métrage, Annemarie Jacir poursuit un parcours exceptionnel. Réalisatrice, scénariste et productrice, elle compte plus de seize films à son actif, dont trois longs métrages déjà soumis par la Palestine aux Oscars. Elle fut aussi la première femme palestinienne à réaliser un long métrage avec Salt of This Sea, film présenté à Cannes et lauréat du prix FIPRESCI. Ses films suivants, When I Saw You (prix du Meilleur film asiatique à la Berlinale) et Wajib (36 récompenses à travers le monde), ont confirmé son importance dans le paysage cinématographique international.

Engagée dans le développement d’un cinéma indépendant palestinien et arabe, Annemarie Jacir a fondé la société Philistine Films, avec laquelle elle soutient et accompagne de jeunes talents. Installée en Palestine, elle a créé Dar Jacir, un espace culturel indépendant à Bethléem, et siège régulièrement dans les jurys des plus grands festivals comme Cannes, Berlin ou Sundance. Elle est membre de l’Académie des Oscars, de la BAFTA et de l’Asia Pacific Screen Academy. Son œuvre a par ailleurs été célébrée par plusieurs rétrospectives, notamment à New York et Toronto.

L’annonce de Palestine 36 comme représentant officiel de la Palestine aux Oscars s’inscrit donc dans une double dynamique : celle d’un cinéma qui porte haut une mémoire collective, et celle d’une cinéaste dont l’œuvre s’impose déjà comme une référence mondiale. Avec une équipe et un casting d’une telle envergure, et la participation remarquée de Dhafer L’Abidine, le film s’annonce comme un événement incontournable de la saison. Il reste désormais à savoir si ce récit, profondément ancré dans l’histoire palestinienne mais aux échos universels, saura séduire l’Académie et franchir les étapes jusqu’à la nomination, voire au sacre.

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À Venise, « The Voice of Hind Rajab/La voix de Hind Rajab » bouleverse la Mostra et la critique internationale

04. September 2025 um 13:35

La Mostra de Venise a vécu, mercredi 3 septembre 2025, l’un de ses moments les plus saisissants avec la première mondiale de The Voice of Hind Rajab/La voix de Hind Rajab, le nouveau film de Kaouther Ben Hania, sélectionné en compétition officielle. Ce drame, choisi par la Tunisie pour représenter le pays à l’Oscar du meilleur film international 2026, bénéficie du soutien de plusieurs célébrités hollywoodiennes en tant que producteurs exécutifs, parmi lesquels Brad Pitt, Jonathan Glazer et Joaquin Phoenix, ce dernier ayant fait le déplacement pour assister à la projection.

Inspirée du destin tragique de Hind Rajab, une fillette palestinienne de six ans tuée à Gaza en janvier 2024, l’œuvre a bouleversé la salle et déclenché une ovation debout d’une durée record de vingt-trois minutes et cinquante seconde, une intensité rare même pour un grand festival international.

Mais au-delà des applaudissements interminables, la presse internationale a salué avec gravité la force artistique et politique du film. Le magazine américain Vulture a souligné la singularité de cette projection : « Après la projection de ce matin… les applaudissements ont pris une tournure que je n’avais jamais connue dans ce contexte : ils n’ont pas cessé. Ils se sont prolongés, encore et encore, durant presque tout le générique de fin. » Pour la critique, c’est précisément la retenue du dispositif narratif qui lui confère sa puissance : « Plutôt que de dramatiser les événements, le film reste enfermé dans un centre d’appels… Ce récit au style documentaire et contenu renforce le pouvoir émotionnel brut de l’histoire. »

Dans les pages d’El País, le ton est tout aussi ému : « Le film a profondément bouleversé le public et la critique. » Le quotidien espagnol insiste sur le caractère politique de cette présentation, dans un festival déjà traversé par des débats et des protestations : « La projection a reçu une ovation prolongée… le film s’est imposé comme une forte déclaration politique au sein d’un festival marqué par des protestations. »

Pour Reuters, le choix de construire le récit à partir des enregistrements téléphoniques de la petite Hind confère à l’ensemble une intensité bouleversante : « Le film, chargé d’émotion, utilise les appels réels de l’enfant… ‘J’ai tellement peur, venez s’il vous plaît’… L’œuvre met en lumière le pouvoir du cinéma à redonner une humanité aux victimes et à remettre en question les récits dominants. » L’agence souligne que cette authenticité brute a plongé une partie de la salle en larmes lors de la première.

Le Guardian évoque pour sa part « une ovation debout de vingt-trois minutes lors de sa première… Les critiques comme le public ont été profondément émus, beaucoup quittant la salle en larmes. » Le journal britannique rappelle également les mots des interprètes, qualifiant le film de « représentation de la souffrance de milliers d’enfants et de civils à Gaza. »

La presse spécialisée américaine a elle aussi réagi. The Hollywood Reporter a décrit un drame « chargé d’une urgence émotionnelle », tandis que Variety, plus nuancé, reconnaît que la bande-son originale de Hind Rajab « produit un choc émotionnel d’une brutalité rare », tout en jugeant « discutable » le mélange entre reconstitution dramatique et matériau documentaire.

La presse française a également réagi. Libération a souligné l’intensité de l’expérience vécue par le public : « Le film restitue avec une force insoutenable les derniers instants d’une fillette palestinienne, chaque seconde de sa voix devenant un cri pour la paix et la justice. »

La voix la plus forte fut cependant celle de l’actrice Saja Kilani, qui, au nom de l’équipe du film, lut un discours vibrant lors de la conférence de presse :

« Au nom de nous tous, acteurs, et au nom de toute l’équipe, nous demandons : n’en a-t-on pas assez ? Assez de la tuerie de masse, de la famine, de la déshumanisation, de la destruction, de l’occupation qui perdure. La voix de Hind Rajab n’a pas besoin de notre défense. Ce film n’est pas une opinion ni un fantasme, il est ancré dans la réalité, l’histoire de Hind porte le poids d’un peuple tout entier. Sa voix est celle d’une enfant parmi des dizaines de milliers d’enfants tués à Gaza rien que ces deux dernières années. C’est la voix de chaque fille et de chaque fils ayant le droit de vivre, de rêver, d’exister dans la dignité, et tout cela a été volé sous nos yeux impassibles. Et ce ne sont là que les voix que nous connaissons ; derrière chaque chiffre se cache une histoire qui n’a jamais été racontée. L’histoire de Hind est celle d’une enfant criant « sauvez-moi », et la véritable question est : comment avons-nous laissé une enfant supplier pour sa vie ? Personne ne peut vivre en paix tant qu’un seul enfant est contraint de plaider pour sa survie. Que la voix de Hind résonne dans le monde entier, qu’elle nous rappelle le silence qui s’est installé autour de Gaza. Qu’elle nomme le génocide que ce silence protège, et qu’elle perce le mot « assez », pas demain, pas un jour quelconque, maintenant, pour la justice, pour l’humanité, pour l’avenir de chaque enfant, assez. »

De Vulture à El País, de Reuters au Guardian, le constat reste pourtant unanime : la première de The Voice of Hind Rajab/La voix de Hind Rajab a transcendé l’événement cinématographique pour s’imposer comme un choc émotionnel et politique. Dans la salle, les chants de « Free Palestine » se sont mêlés aux applaudissements, rappelant que l’histoire d’une enfant peut parfois cristalliser, à elle seule, la douleur d’un peuple et l’urgence de lui redonner une voix.

Dans le contexte dramatique de la guerre à Gaza, The Voice of Hind Rajab/La voix de Hind Rajab prend une dimension profondément nécessaire et bouleversante. En donnant corps et voix à une enfant victime de violences et de crimes de guerre, le film transforme l’écran en un véritable espace de témoignage et de mémoire. Il rappelle avec force que derrière chaque chiffre se cache une vie, une enfance brisée, et qu’aucune statistique ne peut rendre compte de l’innocence volée. En retraçant l’histoire personnelle de Hind avec authenticité et humanité, le film s’efforce de neutraliser la déshumanisation dont sont victimes les Palestiniens, réaffirmant leur droit à exister, à rêver et à être entendus. Le cinéma, ici, devient un instrument de justice et d’humanité, capable de porter les voix des plus vulnérables jusqu’au monde entier, de les rendre audibles là où le silence semble trop souvent régner, et de provoquer une prise de conscience intime et universelle face à l’horreur qui frappe Gaza.

Neïla Driss

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