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Ces Tunisiennes sans voix – Un quotidien loin de tout repos

13. August 2025 um 14:00

Elles sont ouvrières agricoles ou femmes de ménage. Elles gagnent peu, mais continuent à entretenir leur famille. Au four et au moulin, pour ainsi dire. Le travail, mais aussi les tâches ménagères et l’éducation des enfants font partie intégrante de leur quotidien. Autant dire que lorsque vient le soir, elles rompent un lourd agenda bien minuté et dorment d’un sommeil profond. Sauf, si les soucis du jour continuent à les habituer une partie de la nuit. Une pensée pour elles en cette fête de la femme. Comme un hommage appuyé.

Appelons-là Fatma. Elle a cinquante ans et de longues années de souffrances et de déceptions. Vivant dans une région centrale de la Tunisie, elle est ouvrière agricole. Elle est mariée et mère de trois enfants. Elle se réveille tôt et part travailler dans les champs des alentours, gagnant, bon an mal an, pas plus de 25 dinars ou 30 par jour.

Son mari a un handicap. Il est au chômage et travaille quelques jours par mois. Seul un de ses enfants, Mounir, mécanicien sur des engins agricoles, possède un emploi dans une ferme située à côté de leur foyer, avec un salaire qui ne dépasse pas 650 dinars par mois. Fatma et Mounir font vivre, avec ce qu’ils gagnent toute la famille ; soit cinq personnes.

Et à l’heure où l’on commémore le 69ème anniversaire de la promulgation du Code du Statut Personnel (CSP), il est bon de se rappeler l’existence de ces sans voix. Qui font partie de ces femmes lève-tôt qui souffrent le martyr. Parce que non seulement démunies, mais parce qu’elles continuent à marcher bravant les vicissitudes de la vie. Une femme qu’on a mariée souvent jeune et sans qu’elle ait vraiment eu d’autres choix que d’épouser, qui un cousin, qui un voisin.

 

Son mari a un handicap. Il est au chômage et travaille quelques jours par mois. Seul un de ses enfants, Mounir, mécanicien sur des engins agricoles, possède un emploi dans une ferme située à côté de leur foyer et son salaire ne dépasse pas 650 dinars par mois. Fatma et Mounir font vivre, avec ce qu’ils gagnent toute la famille.

 

Evidemment, il ne faut pas tomber dans le catastrophisme. En oubliant que le vécu des femmes, y compris celles qui vivent dans nos campagnes, n’est plus ce qu’il était un certain 13 août 1956 lorsque le Zaïm Habib Bourguiba, alors Premier ministre du dernier des beys, Mohamed Lamine Bey, décide de siffler la fin de la récréation d’une vie faite d’asservissement de la femme.

« 55 morts et 796 blessées »

Evidemment aussi grâce à des initiatives courageuses des dernières années, l’Etat tunisien s’est porté au secours des ouvrières agricoles. Avec la promesse d’un Fonds de sécurité sociale pour les ouvrières agricoles ; « Une protection sociale qui repose sur un système intégré qui vise à promouvoir la culture de l’entrepreneuriat à travers des incitations financières et des mécanismes garantissant la protection sociale contre la maladie, les accidents de travail et des pensions de retraite ».

 

 

Ou encore, la promulgation d’une loi (la Loi n° 2019-51 du 11 juin 2019, portant création d’une catégorie de « transport de travailleurs agricoles »). Un service défini dans un de ses articles comme « un service de transport public non régulier de personnes réservé aux travailleurs agricoles titulaires, saisonniers ou provisoires ». Les ouvrières agricoles sont sujettes à des accidents en raison de mauvaises conditions de transport. Des chiffres font état qu’entre 2015 et 2023, 55 femmes ont trouvé la mort et 796 ont été blessées ».

Mais, comme tout le monde le sait, nombre de vécus difficiles persistent. « Les ouvrières agricoles rencontrent des conditions de travail souvent précaires, marquées par l’exploitation et la marginalisation. Elles sont majoritairement des femmes, travaillant sans contrat, sans protection sociale, et souvent exposées à des produits chimiques dangereux sans équipement de protection », peut-on lire dans certains descriptifs les concernant.

Soumises aux mêmes obligations familiales

Beaucoup de femmes continuent, cela dit, à être au four et au moulin dans une Tunisie rurale marquée par la persistance d’une certaine mentalité. C’est que les tâches ménagères et l’éducation des enfants continuent pour l’essentiel le lot quotidien des ouvrières agricoles. Dont les estimations font apparaître leur importance dans la population : elles seraient au nombre de « 500 000 » et « représenteraient plus de 80 % de la main-d’œuvre dans le secteur agricole ». Autant dire que lorsque vient le soir, elles rompent un lourd agenda bien minuté et dorment d’un sommeil profond. Sauf, si les soucis du jour continuent à les habituer une partie de la nuit.

 

Il ne faut pas tomber dans le catastrophisme. En oubliant que le vécu des femmes y compris celles qui vivent dans nos campagnes n’est plus ce qu’il était un certain 13 août 1956 lorsque le Zaïm Habib Bourguiba alors Premier ministre du dernier des beys, Mohamed Lamine Bey, décide de siffler la fin de la récréation d’une vie faite d’asservissement de la femme.

Loin de nos campagnes, d’autres sans voix existent. Chacun peut les voir au quotidien dans nos administrations, entreprises et même dans certains foyers. Elles assurent, le plus souvent, des travaux de ménage. Et sont souvent, côté précarité, dans la même situation que les ouvrières agricoles. Et évidemment elles sont soumises quasiment aux mêmes obligations familiales.

Leur quotidien est réglé d’avance. Il est fait souvent d’une course matinale derrière des transports défaillants et quelque peu irréguliers. Il leur faudra prendre une voiture de louage et deux bus pour arriver à leur lieu de travail. Un transport sans le moindre confort : quelquefois une banquette leur sert de siège. Et au bout, une journée de travail au cours de laquelle elle se nourrit d’une bouteille de petit-lait et d’un peu de pain. Beaucoup transportent le matin dans une sacoche un menu repas fait d’un plat de couscous ou de pâte de la veille qu’elle réchauffe dans un four micro-onde sur son lieu de travail.

Heureusement pour beaucoup – ou certaines – d’entre elles, la loi sur la précarité de l’emploi – la loi n°16 de l’année 2025 relative à « l’organisation des contrats de travail et à l’interdiction de la sous-traitance », décidée en mai dernier par le premier magistrat du pays – est passée par là. Leur assurant une dignité et une meilleure sécurité quant à leur avenir et celui de leur famille. Soit la fin d’un calvaire.

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Code du Statut Personnel – Les principaux acteurs de cette réforme révolutionnaire

13. August 2025 um 11:30

Soixante-neuf ans après la promulgation du Code du Statut Personnel (CSP), il ne peut être qu’utile de rappeler les hommes qui ont permis de réformer le statut de la femme dans la société tunisienne. Le président Bourguiba, qui n’était alors que le Grand vizir du dernier bey, évidemment. Mais pas seulement.

Souvent pour illustrer un article relatif au Code du Statut Personnel (CSP), la presse recourt quasiment toujours à la même photographie que nous reproduisons ici. On y voit six personnalités dont quatre ont joué un rôle central dans la promulgation de ce texte qui est le décret du 13 août 1956. Le premier président de la République, Habib Bourguiba, qui était à cette époque le Grand vizir (assis au centre), le ministre de la Justice, Ahmed Mestiri (à sa droite), le théologien Mohamed Taher Ben Achour (à sa gauche). Et derrière lui, en djellaba blanche, debout au centre, un autre théologien, en l’occurrence Mohamed Abdelaziz Djaït.

Au centre de la photographie, donc, Habib Bourguiba a été le principal artisan de ce décret. Et ce qui est bien significatif, en la matière, c’est la date de la promulgation du CSP : le 13 août 1956. Soit juste cinq mois après l’indépendance et bien avant que le président Bourguiba ne prenne toutes les rênes du pouvoir en main avec la proclamation de la République, onze mois plus tard, en juillet 1957. Ou encore que ne soit promulguée la Constitution de 1959.

Lire aussi: Réforme du CSP en Tunisie : attention danger… pour les femmes !

Ce qui en dit long sur un certain empressement du Zaïm à décider d’un ensemble de mesures qui lui ont semblé être prioritaires dans le bâtit d’une Tunisie indépendante. D’où cette phrase d’un autre acteur du CSP, Ahmed Mestiri, qui a déclaré, dans un témoignage publié dans les colonnes de notre confrère Le Magreb, du 24 août 2012 : « Sans Bourguiba, point de CSP ». Il va sans dire que de par son observation du vécu de la société française pendant ses études à Paris, l’influence exercée sur lui à la fois par les idéaux de la philosophie de la Société des Lumières – connue également sous le nom de « Siècle des Lumières » – et des penseurs libéraux tunisiens, comme Tahar Haddad, et de par le vécu des femmes tunisiennes de l’époque, à commencer par celui de sa propre mère, ont poussé Bourguiba à engager une réforme sociale à l’endroit de la femme.

Implication de l’autorité religieuse

Ahmed Mestiri a été le principal coordinateur du CSP. Il a notamment chapeauté la quinzaine de juristes, pour l’essentiel arabophones, chargés de rédiger le CSP. Militant de la première heure, il est un libéral opposé à toute forme d’asservissement. Et un homme engagé – il l’a montré en s’opposant, plus tard, à ce qu’il a considéré être les dérives du Zaïm Bourguiba, en matière de démocratie et de droits de l’Homme.

 

Son observation du vécu de la société française pendant ses études à Paris, l’influence exercée sur lui à la fois par les idéaux de la philosophie de la Société des Lumières et des penseurs libéraux tunisiens, comme Tahar Haddad, et de par le vécu des femmes tunisiennes de l’époque, à commencer par celui de sa propre mère, ont poussé Bourguiba à engager une réforme sociale à l’endroit de la femme.

 

La présence de Mohamed Taher Ben Achour sur la photographie symbolise l’implication de l’autorité religieuse dans l’élaboration du texte du CSP. Théologien de renom, ayant enseigné à l’Université de la Zitouna, dont il deviendra le recteur, et auteur de nombreux ouvrages, Mohamed Taher Ben Achour, a donné beaucoup de crédit aux réformes introduites dans le Code. Il a notamment rejoint le groupe chargé de la rédaction de ce dernier pour « aplanir les différends » apparus entre les membres. Avec, dit-on, pour point d’achoppement la question de l’interdiction de la polygamie.

Autre théologien qui a été au centre de l’opération de l’élaboration du CSP : Mohamed Abdelaziz Djaït. Son statut de Cheikh El Islam malékite d’alors avait aussi offert un crédit certain aux réformes annoncées. D’ailleurs, le projet de La Majlalh, dont il est le principal auteur, « préfigure, assure-t-on, le Code du Statut Personnel ».

Noura Borsali, universitaire et écrivaine tunisienne de renom, a narré, dans un article publié dans les colonnes du quotidien La Presse du 13 août 2013, sous le titre « Et le Code du Statut Personnel fut promulgué », la genèse des réformes annoncées par le président Habib Bourguiba.

« Ni dans le fond ni dans la forme »

On y lit notamment, « et le 16 juillet 1949, un décret beylical institua une commission en vue de l’élaboration d’un code charaïque de la famille. Ajoutant qu’il ne s’agissait « guère d’une œuvre adaptée aux circonstances ni dans le fond ni dans la forme », mais était « un remarquable travail d’érudition, propre à intéresser des juristes spécialisés ou des historiens ».

Force est de constater, et malgré les quelques critiques auxquelles a donné lieu le CSP, les réformes introduites ont été acceptées par l’ensemble de la population. Les historiens notent à ce propos que « la polygamie était marginale » dans la société. Ainsi, et aussi loin qu’ils s’en souviennent, les Tunisiens se rendent vite compte que bien rares sont les ascendants à avoir épousé plus d’une femme.

 

Force est du reste de constater, et malgré les quelques critiques auxquelles a donné lieu le CSP, les réformes introduites ont été acceptées par l’ensemble de la population. Les historiens, notent, à ce propos, que la polygamie était marginale » dans la société. Ainsi, et aussi loin qu’ils s’en souviennent, les Tunisiens se rendent vite compte que bien rares sont les ascendants à avoir épousé plus d’une femme.

 

La Tunisie se distinguait dans le monde musulman par l’existence du « contrat de mariage kairouanais ». Connu sous le nom de « Sadaq al-Kairouani », c’est un contrat de mariage traditionnel de Kairouan, en Tunisie qui « se distingue par certaines clauses spécifiques, notamment celle où le mari s’engage à respecter l’obéissance de sa femme, avec l’interdiction pour le mari de se remarier ou d’avoir des concubines ».

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Gouvernement-UGTT : Croisons les doigts

13. August 2025 um 05:36

La crise – certains parlent même de bras de fer – entre le gouvernement et l’UGTT (Union générale tunisienne du travail) n’est pas à négliger. La sagesse implique que cela ne ressemble qu’à un nuage qui se dissipera dans quelque temps. Et gare à ceux qui ont intérêt à attiser les braises ! 

 

What wil be the outcome ? L’expression anglaise, qui signifie « sur quoi cela va déboucher ? » est à aujourd’hui bien appropriée concernant ce qui semble être une crise entre le pouvoir et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Certains parlent de bras de fer entre les deux parties. Tant elle semble d’une certaine gravité, et ce à quelques encablures d’une rentrée politique qui pourrait secouer le train-train d’un été bien calme.

Pour l’heure, nombre d’observateurs et d’acteurs politiques observent les faits et gestes, mais aussi les déclarations, des uns et des autres, en espérant que cette crise se calmera comme un orage d’été. Et que donc les épisodes futurs – et plus ou moins attendus – ne porteront aucun tort. Il s’agit évidemment du rassemblement ouvrier prévu pour le 21 août 2025, devant le siège de la principale centrale syndicale du pays, à la rue Mohamed Ali, mais aussi de la grève générale annoncée.

Deux événements qui sont consécutifs à une manifestation, survenue le 7 août 2025, devant le siège de l’UGTT. Au cours de laquelle des slogans hostiles ont été proférés contre cette dernière. Et surtout, sans doute, ce que ce rassemblement a provoqué de réactions de part et d’autre. Suivies d’une réunion de la plus haute instance de la centrale syndicale, la Commission administrative, le 11 août 2025, au cours de laquelle son secrétaire général, Noureddine Taboubi, a imputé la responsabilité de l’attaque au pouvoir.

 

Il s’agit du rassemblement ouvrier prévu pour le 21 août 2025, devant le siège de la principale centrale syndicale du pays, à la rue Mohamed Ali, mais aussi de la grève générale annoncée.

 

Les leçons d’hier

Dans l’analyse de cette crise, beaucoup voient les choses à travers trois prismes : l’état des relations entre l’UGTT et le gouvernement, d’abord, bien froides ces derniers temps. Cela fait quelques temps que le président Kaïs Saïed n’a pas rencontré notamment Noureddine Taboubi, le secrétaire général de la centrale ouvrière. Depuis le 1er avril 2022, date à laquelle le chef de l’Etat, à ce qu’on se souvienne, a rencontré une délégation du bureau exécutif de l’UGTT.

Toujours est-il qu’il arrive que les leçons d’hier nous disent que les tensions entre les deux camps peuvent s’avérer douloureuses.

Deuxième prisme, la contestation qui a cours au sein de la principale centrale syndicale du pays. On sait que depuis novembre 2024, cinq membres du bureau exécutif ont fait scission. En relation, à ce qu’on sait, de la prolongation du mandat de l’équipe dirigeante de l’UGTT. Cette dernière ayant fait adopter la levée de la limitation à deux mandats du Bureau exécutif. Un épisode qui ne serait plus vraiment à retenir, dit-on, aujourd’hui, avec les développements récents de crise entre l’UGTT et le pouvoir.

 

Depuis novembre 2024, cinq membres du bureau exécutif ont fait scission. En relation, à ce qu’on sait, de la prolongation du mandat de l’équipe dirigeante de l’UGTT. Cette dernière ayant fait adopter la levée de la limitation à deux mandats du Bureau exécutif.

 

Des suppositions

Troisième prime ? Les derniers développements concernant la grève du transport (bus et métro) dans le Grand Tunis (les gouvernorats de Tunis, La Manouba, Ben Arous et L’Ariana) qui a paralysé une partie des activités dans cette région. Et même au-delà. L’UGTT a-t-elle trouvé là un exemple de sa vigueur dans la négociation avec la sphère gouvernementale dans la défense de ses revendications ? Un capital précieux ?

Nous restons là, cependant, dans des suppositions. Ces prismes sauront-ils être pris en compte dans ce qui suivra maintenant et demain ? On sait aussi qu’ils ne sont pas les seuls à être pris en compte. L’espoir le plus ardent est que d’autres parties ne mettent pas leur nez dans une affaire qui, du reste, ne les concerne pas. Et à ne pas négliger, à ce niveau, le rôle que peuvent jouer des acteurs des réseaux sociaux. Ces derniers peuvent attiser les débats. On sait que ceux qui se cachent derrière leur message ne sont que rarement là pour la concorde. Loin s’en faut !

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Championnat national de football – Bis repetita ?

09. August 2025 um 05:35

Un penalty jugé « imaginaire » et l’absence de la VAR, lors de la Supercoupe de Tunisie, ont fait couler beaucoup d’encre à quelques jours du démarrage du Championnat national de football. De quoi susciter des craintes quant à la plus importante compétition de football, celle de la Ligue 1. Beaucoup émettent, cela dit, des espoirs avec le projet de loi sur les structures sportives et avec le projet de réforme relatif à l’aménagement de l’horaire scolaire qui pourraient renverser la vapeur en consolidant les finances des associations sportives, pour le premier projet, et en donnant la place qu’il mérite au sport scolaire, pour le second.

« Mil Marsa bedina Nekadhfou », littéralement « Nous avons déjà commencé à ramer à partir de La Marsa ». Le proverbe est largement connu en Tunisie, il signifie que « le ton est déjà donné ». Il pourrait, sans doute, être appliqué à ce qui s’est déroulé, sous nos yeux, dimanche 3 août 2025, lorsque l’arbitre de la Supercoupe, Houssem Boularès, a accordé un penalty « imaginaire » à l’Espérance Sportive de Tunis (EST) face au Stade Tunisien (ST). Un penalty qui a fait du moins polémique. Avec deux faits indéniables : le ST a qualifié, dans un communiqué, la prestation du corps arbitral, lors de la finale de la Supercoupe face à l’EST, de « catastrophique », et la Fédération Tunisienne de Football et Houssem Boularès (notre photo) a été convoqué devant la Commission de suivi de la FTF qui n’a pas manqué de le sanctionner.

Une séquence de notre football national qui survient à moins d’une semaine du démarrage effectif du Championnat de football 2025-2026. Et qui fait craindre que nos stades revivent les désagréments, pour ne pas dire plus, que l’on a observés ces dernières années avec des fautes d’arbitrage flagrantes. Des fautes contre lesquelles on pensait pouvoir lutter avec l’instauration de la technique de la VAR (Assistance Vidéo à l’Arbitrage), introduite assez tard l’année précédente, et qui n’a pas réussi à convaincre tout le monde : le dernier mot reste, toujours, à l’homme en noir.

En cas de pression des clubs ?

Une VAR qui n’a pas été utilisée au cours de la rencontre de la Supercoupe et pourrait n’être de mise que tardivement au cours du Championnat qui démarre aujourd’hui, 9 août 2025, avec au programme quatre rencontres. Car l’appel d’offres lancé pour choisir un opérateur de VAR n’a pas encore abouti : la réception des offres a été fixée au 15 août 2025. Que feront les dirigeants de la FTF entre temps en cas de pression des clubs ? Ou dans le cas de multiplication d’erreurs d’arbitrage ? On sait qu’il arrive que les appels d’offres puissent trainer en longueur.

Des fautes d’arbitrage et une absence de VAR qui peuvent encore nourrir les mécontentements. On se demande, à ce propos, si le Championnat aura le même visage que l’année précédente ? S’il sera, donc, âprement disputé ? On se souvient que nous sommes restés pratiquement dans la dernière journée pour connaître le nom du vainqueur ? Auquel cas, il pourrait tracer une trajectoire bien salutaire. Même si évidemment il y aura toujours des grands et des petits. Le fait cependant que trois clubs devraient quitter au bout du compte la Ligue 1 devrait aider à ce que le Championnat ait un visage plus radieux !

Apporter des réponses à la situation

Quoi qu’il en soit, cela ne sera pas là, assurent certains connaisseurs de notre football, le seul problème auquel feront face nos dirigeants. Outre l’état des infrastructures, il y a lieu de citer la précarité financière de certains clubs qui devrait tôt ou tard apparaître à la surface. Tout récemment, des clubs considérés parmi les grands étaient confrontés à des risques de rater leur participation aux prestigieuses compétitions de la Confédération Africaine de Football (CAF) pour n’avoir pas réglé des dettes et éviter des sanctions.

La loi fondamentale des structures sportives qui a fait l’objet, le 15 juin 2025, d’un Conseil ministériel, saura-t-elle, le jour où elle sera promulguée, apporter des réponses à la situation, notamment financière, de nos associations sportives ? On sait que le projet ambitionne d’« assurer la gouvernance de la gestion sportive afin de bien gérer les ressources humaines et financières des structures sportives » et de « financer et soutenir les structures sportives par de nouveaux modes de financement ».

Un véritable vivier du sport

Un nouveau mode de gouvernance qui permettrait aux associations sportives d’évoluer au rythme du monde. Car, et malgré les réussites observées, ici et là, par notre sport national, on sent que l’on est loin du compte. Notamment que nous sommes dépassés par des pays qui nous ont, comme on dit, laissés derrière eux. Le sport tunisien aura, à ce niveau, un test grandeur nature avec la participation du onze national à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football qui se tiendra au Maroc entre le 21 décembre 2025 et le 18 janvier 2026. Nous savons que dès le départ, les Tunisiens seront opposés aux mastodontes nigérians. Les échecs du passé dans cette compétition sont déjà dans nos têtes.

Un nouveau mode de gouvernance qui ne peut être apprécié que dans une approche globale. Il s’agit de s’interroger, entre autres, sur la place qu’occupe le sport dans la société. A commencer par l’école où il a perdu de son importance avec un manque d’infrastructures et une quasi-négligence de son intégration dans le temps scolaire.

Des espoirs sont-ils permis avec ce qu’on dit des réformes en route pour aménager l’horaire scolaire ? Le problème, sans doute, ici comme ailleurs, c’est que beaucoup connaissent aussi bien le diagnostic que ce qu’il y a lieu de faire, mais ne bougent pas assez. Qui ne se souvient pas du reste de l’âge d’or du sport scolaire et universitaire lorsque le Palais de la Foire, situé à l’Avenue Mohamed V, ou encore le Palais des sports d’El Menzah accueillaient ces finales interscolaires ou universitaires qui ressemblaient à des finales des compétitions sportives nationales ? Dommage ! Le sport scolaire et universitaire était considéré comme un véritable vivier du sport.

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