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État palestinien : s’alignant sur Paris et Londres, Ottawa franchit le Rubicon

01. August 2025 um 12:02

Si l’État de Palestine est déjà reconnu par 148 des 193 États membres de l’ONU, les annonces française, britannique et canadienne d’une prochaine reconnaissance ont un poids symbolique et politique majeur. Mais quid de l’existence réelle, selon le droit international, de la Palestine en tant qu’un État souverain ?

Il faut reconnaître que la dernière initiative, somme toute courageuse, prise par Emmanuel Macron, a fait boule de neige. En effet, après des décennies d’hésitation et de tergiversation, le président français a annoncé, jeudi 24 juillet 2025, que la France reconnaîtra l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre. Un tournant diplomatique majeur qui intervient en amont de la conférence convoquée lundi 28 juillet par l’Assemblée générale des Nations unies et coprésidée par la France et l’Arabie saoudite. Et dont l’ambition est d’enclencher une dynamique pour la reconnaissance de l’État de Palestine.

Les deux pays ont fait circuler, pour adoption, une « Déclaration de New York ». Dans cette déclaration qui s’est déroulée dans un contexte dramatique marqué par la guerre à Gaza où la population est confrontée aux ravages de la faim; les signataires affirment qu’ils sont d’accord « pour agir collectivement afin de mettre fin à la guerre à Gaza, de parvenir à un règlement juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien, fondé sur la mise en œuvre effective de la solution à deux États, et de bâtir un avenir meilleur pour les Palestiniens, les Israéliens et tous les peuples de la région ».

Sans surprise, les États-Unis, premier soutien d’Israël, ont « fermement » rejeté jeudi le projet du président français. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a qualifié cette décision d’« imprudente » qui fait « reculer la paix » et d’un «camouflet pour les victimes du 7 octobre ».

Londres s’aligne sur Paris

Deuxième coup de théâtre : sous la pression de son opinion publique et les deux tiers des députés de son parti, le Premier ministre travailliste, Keir Starmer, a franchi, mardi 29 juillet, le Rubicon en faisant savoir que Londres était prête à reconnaître l’État de Palestine en septembre.

« Je peux confirmer que le Royaume-Uni reconnaîtra l’État de Palestine d’ici à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre. A moins que le gouvernement israélien ne prenne des mesures substantielles pour mettre fin à la situation épouvantable à Gaza, convienne d’un cessez-le-feu et s’engage dans une paix durable et à long terme, ravivant la perspective d’une solution à deux États », a déclaré le dirigeant travailliste.

Lire aussi : Le Parlement espagnol vote pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine

Et s’est encore sans surprise que sur un ton menaçant, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré que Keir Starmer avait récompensé « le terrorisme monstrueux du Hamas et punit ses victimes ». Tout en ajoutant que « l’État djihadiste aujourd’hui à la frontière d’Israël menacera la Grande-Bretagne demain ».

Chantage

Emboitant le pas à la France et à la Grande-Bretagne, le Canada, troisième membre du G7, a annoncé, mercredi 30 juin, son intention de reconnaître un État palestinien « sous certaines conditions », suivi moins de vingt-quatre heures plus tard par le Portuga. Ce qui ferait des trois puissances occidentales les 149e, 150e et 151e pays à reconnaître l’État de Palestine.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a justifié le choix de son gouvernement par « le niveau de souffrance humaine intolérable » dans l’enclave palestinienne. Mais aussi par « l’incapacité persistante d’Israël à empêcher une catastrophe humanitaire à Gaza. Ainsi que l’expansion des colonies en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée par Israël – considérées comme illégales au regard du droit international. Tout en rappelant le soutien « de longue date » du Canada en faveur d’une solution à deux États.

Lire également : Le Canada envisage de reconnaître un État de Palestine

Néanmoins, et s’alignant sur Paris et Londres, Ottawa pose certaines conditions au préalable : elle réclame notamment l’organisation des élections générales en 2026 et la non militarisation de l’État palestinien. Tout en précisant également que le Hamas ne pourra jouer aucun rôle dans ce futur gouvernement et qu’il doit libérer tous les otages.

Cette fois-ci, Ottawa s’est attiré les foudres d’Israël et des États-Unis. Usant de son arme coutumière, le chantage et la menace– Donald Trump, qui tente manifestement de faire pression sur ce qu’il considère sans vergogne comme le 51e Etat américain pour qu’il revienne sur sa décision-, a immédiatement averti que l’initiative du Premier ministre Mark Carney « compliquerait » les négociations avec Ottawa au sujet des droits de douane. « Wow ! Le Canada vient d’annoncer qu’il soutient un État palestinien, a-t-il ainsi lancé sur son réseau Truth Social. Cela va devenir très difficile pour nous de conclure un accord commercial avec eux. O Canada !!! ».

Pour sa part, l’ambassade d’Israël à Ottawa a décrié une « campagne de pression internationale déformée », venant « durcir la position du Hamas à la table des négociations à un moment critique ». Le ministère israélien des Affaires étrangères a enfin fustigé, dans une publication sur X, le changement de position du gouvernement canadien, qui « récompense le Hamas et nuit aux efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza et un cadre pour la libération des otages ».

Faut-il rappeler enfin que la prise de position des trois pays de G7 s’inscrit donc dans le revirement spectaculaire de leurs opinions publiques face aux massacres à répétition des 2,4 millions de Palestiniens assiégés à Gaza, la transformation de l’enclave en un ghetto frappé par la famine et la désolation; ainsi que le harcèlement quotidien des Cisjordaniens. Et c’est tout à leur honneur.

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Accord entre Washington et Bruxelles : l’Europe se plie au diktat de Trump

29. Juli 2025 um 10:55

En avalant la pilule amère de la taxation de 15 % de droits de douane américains sur les produits européens, le Vieux continent s’est plié aux exigences du locataire de la Maison Blanche. Bruxelles avait-elle le choix face à la menace brandie par le milliardaire républicain Donald Trump d’imposer des taxes de douane de 30 % sur les produits provenant de l’Union européenne? D’aucuns ont crié au casse du siècle. 

« Ce n’est pas Donald Trump qui a conclu un accord avec Ursula von der Leyen, c’est plutôt Donald Trump qui a mangé Ursula von der Leyen au petit déjeuner ». C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre hongrois Viktor Orban avec son habituel langage outrancier, résumant ainsi le sentiment grandissant de frustration éprouvé par une bonne partie de l’opinion publique européenne envers l’accord conclu dimanche dernier en Ecosse entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président américain Donald Trump. Lequel établit à 15 % les droits de douane américains sur les produits européens et l’UE s’engage à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie, visant notamment à remplacer le gaz russe, ainsi que 600 milliards d’investissements supplémentaires aux États-Unis.

Sachant que cet accord a été arraché aux forceps à la dernière minute juste quelques jours avant la date fatidique du 1er août où devait s’appliquer la menace brandie par le milliardaire républicain d’imposer des taxes de douane de 30 % sur les produits provenant de l’Union européenne.

« Un jour sombre »

Plus mesuré, le Premier ministre français François Bayrou a réagi lundi 28 juillet à cet accord commercial en le qualifiant avec amertume de « jour sombre », où « une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission ».

Soumission au diktat des Américains? Le mot est prononcé par un vieux briscard de la politique et un agrégé en lettres classiques qui mesure ses paroles et connait le poids des mots!

Pour sa part, le ministre français délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, a regretté un accord qui apporte « une stabilité temporaire », mais, prévient-il, reste « déséquilibré ». Le ministre a également mis en garde contre le risque d’un « décrochage » des Européens si ces derniers « ne se réveillent pas ».

Quand on s’attend à un ouragan, on se réjouit d’une tempête

Plus optimiste, ou feignant de l’être, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a quant à elle accueilli « positivement » un accord qui aurait évité « une escalade commerciale entre l’Europe et les Etats-Unis. Celle-ci aurait  eu des conséquences imprévisibles et potentiellement dévastatrices ». Ajoutant hier lundi devant un parterre de journalistes en marge d’une visite à Addis Abeba qu’ « il est évident que nous devrons travailler davantage sur l’accord. Car ce qui a été signé hier est un accord juridiquement non contraignant et général ». « Je pense qu’il s’agit d’une base viable, après quoi il faudra évidemment entrer dans les détails », a conclu la cheffe de Forza italia.

L’Espagnol Pedro Sánchez a dit « soutenir » l’accord commercial, mais « sans aucun enthousiasme ».

Avaler une pilule amère

L’accord permet d’« éviter une escalade inutile dans les relations commerciales transatlantiques », a souligné pour sa part le chancelier allemand Friedrich Merz, sans cacher qu’il aurait « souhaité davantage d’allégements ».

C’est que Bonn- avec sa filière automobile, pilier de l’économie allemande et premier secteur industriel du pays- sera lourdement impacté par ces surtaxes douanières en raison de la concurrence chinoise accrue : les Etats-Unis représentaient l’an dernier le premier débouché des véhicules exportés d’Allemagne (13,1 %).

« Les droits de douane de 15 % qui seront appliqués sur les voitures européennes entrant aux Etats-Unis dans le cadre de l’accord avec l’Union européenne pèsent sur les constructeurs automobiles allemands », a déploré lundi la fédération du secteur VDA, l’association de l’industrie automobile allemande qui représente les constructeurs et les fournisseurs de l’industrie automobile en Allemagne.

« Les droits de douanes américains de 15 %, qui s’appliquent également aux produits automobiles, coûteront des milliards chaque année aux entreprises automobiles allemandes » surenchère Hildegard Mueller, présidente de la fédération des constructeurs automobiles allemands.

Pour rappel, l’Allemagne est le pays qui au sein de l’Union européenne exporte le plus de marchandises vers les Etats-Unis, pour un montant de 161,2 milliards de dollars en 2024. Au point que la banque centrale allemande a averti en début d’année que l’imposition de droits de douane américains sur les produits allemands, notamment l’automobile, pourrait réduire de 1 % le produit intérieur brut du pays. C’est dire qu’il y a péril en la demeure dans le pays de Goethe.

Les taxes « rendront les échanges commerciaux plus coûteux et plus difficiles », déplore pour sa part le Premier ministre irlandais Micheal Martin, conscient que l’Irlande risque d’être une des premières victimes de l’accord annoncé dimanche soir entre Washington et Bruxelles.

En effet, cet accord douanier prévoit notamment que la pharmacie sera soumise à des droits de douane de 15 % aux Etats-Unis. Alors même que l’économie irlandaise est très dépendante des multinationales américaines du secteur. Attirés par une fiscalité très avantageuse, des groupes pharmaceutiques tels que Pfizer, Eli Lilly et Johnson & Johnson, mais aussi des géants de la tech comme Apple, Google et Meta, dopent depuis plusieurs décennies les recettes de l’Etat, qui enchaîne les excédents budgétaires.

Pour rappel, le secteur pharmaceutique représentait près de la moitié des exportations du pays l’an dernier, à 100 milliards d’euros – dont environ 40 % vers les Etats-Unis. Il emploie directement quelque 50.000 personnes. C’est dire le manque à gagner pour ce pays de 5.4 millions d’habitants, autrefois l’un des pays les plus pauvres d’Europe occidentale, et qui a été surnommée le « tigre celtique » pour sa croissance record à partir des années 1990.

Reste la question persistance : comment expliquer les réactions des 27 pays de l’Union européenne qui oscillent entre le rejet, la soumission, la résignation et le sentiment mitigé? Et que l’accord conclu entre Washington et Bruxelles est le moindre mal?

C’est qu’en réalité, les dirigeants européens privilégient l’intérêt national à l’idée même de l’Europe. C’est pour cette raison qu’ils avancent en ordre dispersé face au rouleau compresseur américain, Donald Trump ayant joué non sans habilité sur la corde nationaliste de chaque pays européen en appliquant la vieille recette de Machiavel : diviser pour mieux régner…

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Pourquoi Donald Trump fait-il de l’Unesco sa tête de turc?

24. Juli 2025 um 11:17

Poursuivant dans sa logique de rupture avec les institutions internationales, Donald Trump a décidé mardi de retirer son pays de l’Unesco. Une décision motivée surtout par des raisons idéologiques dont le soutien aveugle à l’Etat hébreu.

Que faut-il s’attendre d’un homme qui brille par son inculture et sa crasse ignorance; mais qui, paradoxalement,  se trouve à la tête de la première puissance économique, militaire, politique et culturelle de la planète? Suivre l’exemple, toutes proportions gardées, de Joseph Goebbels, le ministre de la Propagande du régime nazi. Celui-ci menaçait « de sortir son arme quand il entendait le mot culture ». Et ce, en retirant son pays de l’Unesco, organisation onusienne pour l’éducation, la science et la culture, deux ans après l’avoir réintégrée.

Et pour quels motifs?  Pour l’agenda « woke de l’agence onusienne, mais surtout ses  penchants « anti-américains » et « anti-israéliens ». Voilà le fond du problème!

La bête noire des républicains

En effet, après avoir déjà quitté l’Organisation mondiale de la santé (OMS), s’être mis à l’écart de l’Accord de Paris sur le climat et claqué la porte à plusieurs instances de l’Organisation des Nations Unies (ONU) comme le Conseil des droits de l’homme, le 47e président des Etats-Unis a officiellement annoncé mardi 22 juillet le retrait des États-Unis de l’organisation onusienne qu’ils avaient déjà quittée fin 2018 sous prétexte de « gestion dispendieuse »; mais aussi déjà de faire preuve d’un biais anti-israélien, avant d’y revenir en juin 2023.

C’est la troisième fois que les États-Unis se retirent de l’Unesco, dont le siège est à Paris, et la deuxième fois sous l’ère Trump.

En effet, les États-Unis se sont retirés de l’ONU pour la première fois en 1983, sous la présidence de Ronald Reagan. Ce dernier déclarait à l’époque que l’organisation « avait politisé pratiquement tous les sujets dont elle s’occupait », l’accusant également de favoriser les intérêts soviétiques. La première puissance mondiale a réintégré l’organisation en 2003, sous l’impulsion de George W. Bush.

En 2017, l’administration Trump a annoncé le deuxième retrait du pays en raison de préoccupations similaires concernant le supposé parti pris anti-israélien, qui a pris effet un an plus tard. Les États-Unis et Israël avaient déjà cessé de financer l’Unesco après que celle-ci eut voté l’inclusion de la Palestine en tant qu’État membre en 2011.

Punition

Cherchant à justifier la décision présidentielle, la porte-parole du département d’État, Tammy Bruce a déclaré dans un communiqué que « la poursuite de la participation des États-Unis à l’Unesco n’est pas dans l’intérêt national », estimant que l’agence fait preuve de parti pris contre Israël et promeut des causes « clivantes ».

« L’Unesco s’emploie à promouvoir des causes sociales et culturelles clivantes » et défend « une feuille de route idéologique et mondialiste pour le développement international, en contradiction avec notre politique étrangère « America First » (l’Amérique d’abord) », a-t-elle argumenté dans un communiqué.

« La décision de l’Unesco d’admettre l’État de Palestine comme État membre est hautement problématique, contraire à la politique des États-Unis, et a contribué à la prolifération de discours hostiles à Israël au sein de l’organisation », a ajouté Tammy Bruce en précisant que le retrait américain prendra effet le 31 décembre 2026.

« Si regrettable qu’elle soit, cette annonce était attendue et l’Unesco s’y est préparée », a d’emblée réagi la directrice générale Audrey Azoulay dans un communiqué. Elle a confirmé que l’organisation a diversifié ses sources de financement, la contribution américaine ne représentant plus que 8 % du budget total.

« Soutien indéfectible à l’Unesco, protecteur universel de la science, de l’océan, de l’éducation, de la culture et du patrimoine mondial », a écrit le président français sur le réseau X. Ajoutant que « le retrait des États-Unis ne fera pas faiblir notre engagement aux côtés de celles et ceux qui portent ce combat ».

Sans surprise, le ministre israélien des Affaires étrangères a salué la décision des États-Unis, les remerciant pour leur « soutien moral ».

« Il s’agit d’une mesure nécessaire, destinée à promouvoir la justice et le droit d’Israël à un traitement équitable au sein du système des Nations unies. Un droit qui a souvent été bafoué en raison de la politisation de cette instance », a déclaré Gideon Saar sur X.

Rappelons enfin que ce départ « si regrettable », n’est pas sans conséquences surtout sur le plan financier. Car premiers contributeurs de l’organisation onusienne, les Etats-Unis lui allouaient chaque année 75 millions de dollars soit environ 8 % de son budget de 900 millions de dollars.

Mais, faisant preuve de prudence et anticipant le retrait américain, la DG de l’Unesco a pris l’initiative d’économiser la contribution américaine de l’année 2025 et de réduire les programmes pour éviter un défaut de paiement. D’ailleurs, aucun licenciement n’est prévu sur le millier d’agents que compte l’organisation.

L’arroseur arrosé

En attendant, la Chine est devenue un financeur beaucoup plus important, si ce n’est le premier de l’Unesco. En d’autres termes, chaque fois que les États-Unis claquent la porte au nez des institutions internationales à l’instar de l’OMS, de l’accord de Paris sur le climat ou le Conseil des droits de l’homme, ils laissent la place à leurs rivaux géopolitiques. Faux calculs doublés d’une troublante cécité politique.

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