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Dette tunisienne : quelles alternatives au FMI et à la BM?

21. Dezember 2024 um 10:48

« La crise de la dette tunisienne et la recherche d’alternatives au-delà des institutions de Bretton Woods ». C’est l’objet d’une table ronde organisée par la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté et animée par Sahar Mechri, directrice exécutive de Managers. Le sujet a été élaboré par les professeurs Abderazzek Zouari et Hamadi Fehri.

À noter au passage que la table ronde a réuni quelques initiés en matière de politique monétaire et des enseignants universitaires.

Pour commencer, Mme Mechri a planté le décor en présentant à l’assistance les deux intervenants. En effet, Abderazzek Zouari est professeur des universités en économie, ancien administrateur d’ABC Bank, ancien président du conseil d’administration de l’UBCI, ancien ministre du Développement régional et ancien directeur de l’ESC. Pour sa part, Hamadi Fehri a occupé les postes de directeur de l’ENA, de l’IHEC et de La Poste tunisienne.

Ils ont cosigné un excellent ouvrage intitulé « L’économie tunisienne à l’épreuve de la démocratie ».

Ensuite, elle a rappelé que depuis 2011, l’économie tunisienne a connu plusieurs chocs internes et externes, mais aussi une gestion économique insuffisamment adaptée, des fragilités institutionnelles, ce qui a fait que les déséquilibres financiers se sont creusés au fil des ans, dit-elle. Elle ajoutera que la Tunisie affichait des taux de croissance enviables avant 2011, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

Saha Mechri, animant la table ronde

En attentant de revenir sur les débats qui ont ponctué cette table ronde, les deux auteurs ont résumé la problématique en ces termes.

Tout d’abord, ils ont rappelé que « la Tunisie était, jusqu’en 2010, présentée par les institutions internationales (Fonds monétaire international et Banque mondiale en tête) comme un exemple de réussite économique. Depuis 2011, les chocs externes défavorables et la gestion chaotique de l’économie avec des politiques économiques et sociales inadéquates ont ouvert la voie au désastre », écrivent-ils.

Toutefois, poursuivent les professeurs, « l’économie fait face depuis à un déséquilibre majeur des finances publiques et à un niveau préoccupant de la dette ».

Selon eux, le FMI se penche de nouveau sur l’économie tunisienne dans le cadre de ses consultations de l’article IV. « Son diagnostic de la situation économique actuelle en l’absence de réformes est sévère et ses recommandations de l’époque du Programme d’ajustement structurel (PAS) de 1986 n’ont pas changé en 2021, dénoncent-ils. Sauf que, « cette fois c’est différent » », ajoutent-ils, car « le chef de l’État rejette les « diktats » du Fonds et déclare que nous n’avons d’autres alternatives que de « compter sur nous-mêmes » et « la volonté de notre peuple » pour réaliser un développement souverain qui s’oppose à la vision néolibérale du FMI proposée à la Tunisie ».

Dans ce cadre, MM. Zouari et Fehri soulignent que « le rôle social de l’État, tout en s’appuyant sur des ressources internes et en explorant de nouveaux marchés internationaux ainsi que de nouvelles opportunités de coopération économique, forme la trame de cette nouvelle orientation ». D’ailleurs, ils ne manquent pas de rappeler que la loi de finances 2025 détaille les mesures à prendre dans ce sens.

Sauf que les notions « compter sur nous-mêmes » et « volonté de notre peuple », considérées comme un socle de politique souverainiste, « ne semblent pas, en l’état actuel, une stratégie économique efficace ». Et ce, compte tenu des « contraintes économiques, structurelles et politiques » auxquelles est soumise aujourd’hui la Tunisie qui risquent même de « … plonger le pays dans le précipice », s’inquiètent nos deux interlocuteurs.

En conclusion, Abderazzek Zouari et Hamadi Fehri pensent qu’il est peu probable que le problème de la dette soit résolu de manière rapide. « Toutefois, il est possible d’envisager des solutions de politique économique en s’attaquant autant que possible aux racines du mal. Les solutions que nous préconisons ne sont pas mutuellement exclusives ».

Le débat

En toute logique, les débats ont porté sur la dette tunisienne, sa soutenabilité ou non, son impact sur la croissance économique, mais surtout sur les réformes, le compter sur soi, souveraineté économique, politique monétaire et politique et déficit budgétaires, Banque centrale, climat des affaires…

Mais ce qui a le plus attiré l’attention, c’est sans doute le manque d’une « révolution institutionnelle » en Tunisie. Car, selon plusieurs intervenants, l’administration tunisienne fonctionne avec les mêmes process que ceux des années ’60 ou ’70 du siècle dernier.

Concernant la question de la « réorientation » de la Tunisie évoquée ici et là et rappelée à cette occasion par l’animatrice de la table ronde, le professeur Zouari n’a pas manqué d’exprimer son malaise par rapport à cela. Et ce, parce que, explique-t-il, cela supposerait que la Tunisie laisse tomber son partenaire historique qu’est l’Union européenne, avec lequel elle réalise près de 75% de ses échanges, au profit d’autres pays ou entités économiques, à l’instar des BRICS.

Dans ce cadre, il rappellera du reste que les BRICS possèdent une banque de développement… qui ne prête pas de l’argent et qui n’investit que dans les pays ayant une participation dans le capital.

Dans cette optique, les deux intervenants proposent cinq solutions qui seraient à même de sortir le pays du marasme économique :

• La croissance économique permet d’assurer mécaniquement la réduction du ratio dette/PIB. Historiquement, certaines économies (avancées, mais aussi émergentes et en développement) ont pu réduire leur dette en atteignant des taux de croissance supérieurs aux taux d’intérêt. Les perspectives de croissance restent malheureusement faibles en Tunisie en l’absence de réformes structurelles qui tardent à être implémentées. Pourtant, les opportunités de croissance existent en libérant le secteur privé et en démantelant les bases de l’économie de la rente. Cette première solution, techniquement possible, nécessite un consensus social que la situation politique actuelle ne semble pas faciliter.

• L’instauration d’une règle budgétaire stable et effective et d’un déficit structurel maximal stable permettra de baisser rapidement le ratio dette publique/PIB. Cela devra concerner l’ensemble des administrations publiques. Pour qu’elle soit viable, cette règle devra s’étaler sur plusieurs années, rendant ainsi nécessaire le fait de passer d’un budget annuel à un budget pluriannuel, intégré dans le cadre d’une loi de programmation des finances publiques, explicitant clairement et en termes concrets l’objectif du déficit. De tels budgets portent, généralement, sur une période de trois ans ou plus

• L’amélioration de l’efficacité du secteur public (Administration, Entreprises publiques) permet de baisser son coût de fonctionnement et par là les dépenses publiques. Cela concerne non seulement les entreprises publiques mais également certaines administrations qui représentent un fardeau pour les finances publiques. Certaines administrations créées dans les années ’70 continuent à fonctionner sans que l’on sache exactement leur rôle.

• Sans un surplus primaire positif, le déficit public attendu serait supérieur au solde stabilisant le poids de la dette dans le PIB qui continuerait donc d’augmenter à court terme. Par conséquent, la réalisation d’un surplus primaire positif exige que les recettes totales dépassent les dépenses hors intérêt de la dette. Il faut remarquer que le niveau de ce surplus est clairement du ressort du gouvernement. Afin de réaliser cet objectif, il est nécessaire, tout d’abord, de stabiliser le ratio dépenses publiques/PIB (en d’autres termes, une hausse des dépenses publiques ne dépassant pas celle du PIB), de prendre ensuite les mesures nécessaires afin que les recettes non fiscales soient à leur niveau maximal (notamment les recettes provenant des secteurs sinistrés comme, par exemple, le secteur des phosphates) et, enfin, d’élargir l’assiette fiscale (sachant que la hausse des taux d’imposition a dans la plupart des cas pour effet de réduire les recettes fiscales).

• La réduction de l’écart entre le coût moyen de l’emprunt et le taux de croissance constitue également un moyen de réduire le poids de la dette. À court terme, le gouvernement doit chercher à minimiser le coût de l’emprunt en adoptant une politique active de la dette publique, en recherchant par exemple des garanties auprès de gouvernements amis, comme ce fut le cas il y a quelques années. À plus long terme, la réalisation d’un taux de croissance plus élevé reste la clé de voute d’une réduction du ratio dette publique/PIB.

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Tunisie : 150 millions de dollars pour renforcer les soins et la production de vaccins

Von: walid
13. Dezember 2024 um 10:27

La Banque mondiale accordera des fonds supplémentaires d’un montant de 150 millions de dollars au ministère de la santé pour soutenir plusieurs programmes sanitaires vitaux en Tunisie, apprend-on dans un communiqué publié jeudi soir sur la page officielle du ministère de la santé.

D’après la même source, lors d’une réunion tenue entre le ministre de la santé, Mustapha Ferjani, et la directrice régionale du développement humain pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord à la Banque mondiale, Fadia Saada, il a été convenu de consacrer ces fonds au développement des services de soins curatifs et préventifs au niveau des structures de première ligne, à la promotion de la digitalisation du secteur et au renforcement des programmes de télémédecine, ainsi qu’à la mobilisation des ressources nécessaires pour transformer la Tunisie en un hub régional de fabrication de vaccins.

Ces fonds serviront également à l’amélioration de la capacité du système de santé à répondre aux urgences sanitaires, ajoute le communiqué.

Ousmane Dione en visite au complexe d’eau de Billy : partenariat renforcé avec la SONEDE

Von: walid
13. Dezember 2024 um 09:26

Le vice-président de la Banque mondiale (BM) pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Ousmane Dione a réitéré la disposition de son Institution à soutenir les efforts consentis par la Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE) pour mettre en œuvre des projets d’avenir.

Au cours d’une visite effectuée au complexe de traitement d’eau à Billy, Dione qui été accompagné d’une délégation de haut niveau, a pris connaissance des sources d’approvisionnement en eau du complexe qui comprennent l’eau du nord et le canal de Medjerda, outre les différents composants du complexe.

Ont assisté à la visite du responsable de la BM, Abdelhamid MNEJJA Administrateur délégué de la SONEDE et le directeur central de la production, Nôomen Mreyhi, annonce un communiqué de la SONEDE.

Le Premier ministre Kamel Maddouri a rencontré mardi 10 décembre 2024 au Palais du gouvernement à la Kasbah, Othmane Diouni et la délégation qui l’accompagne.

Accord Tunisie-Banque mondiale : Renforcement des projets sociaux et économiques prioritaires

Von: walid
11. Dezember 2024 um 09:32

Le ministre de l’Economie et de la planification, Samir Abdelhafidh et le Représentant résident de la Banque Mondiale pour la Tunisie, Alexandre Arrobbio, ont signé, lundi 09 décembre 2024, un mémorandum sur l’accès à l’instrument mis par la Banque mondiale (BM) pour une réponse rapide aux crises. Un nouveau mécanisme pour les pays en développement qui leur permet d’accéder à 10 % des soldes non décaissés de son portefeuille pour une riposte rapide après la survenue d’une situation d’urgence.

Ce mémorandum a été signé, lors d’un entretien tenu hier entre le ministre de l’Economie et de la planification, Samir Abdelhafidh, et le vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Ousmane Dione, qui effectue une visite de travail en Tunisie.

L’entretien, qui s’est déroulé en présence du directeur pays de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte Moustapha Ndiaye, et Alexandre Arrobbio, Représentant résident de la Banque pour la Tunisie, a été l’occasion pour les deux parties de discuter de l’état d’avancement de la coopération financière et technique entre la Tunisie et la Banque, ainsi que des programmes de travail pour la prochaine période.

Abdelhafidh a souligné l’importance des domaines de coopération qui seront programmés, étant donné qu’ils sont des priorités nationales, notamment les domaines sociaux, tels que la santé, l’éducation et la sécurité sociale, en plus d’autres secteurs vitaux, relatifs à l’eau, à l’énergie, au transport et à l’appui aux petites et moyennes entreprises.

Le ministre a également évoqué les réformes les plus importantes envisagées par le gouvernement tunisien pour améliorer le climat des investissements et des affaires, ainsi que les mesures adoptées pour accélérer le rythme d’exécution des projets, notamment ceux financés dans le cadre de la coopération internationale.

Pour sa part, Osmane Dione a exprimé sa satisfaction quant au niveau de coopération entre les deux parties, soulignant la disponibilité de la Banque à renforcer le partenariat pour aider la Tunisie à atteindre ses objectifs en matière de développement économique et social.

Il a également souligné l’importance des domaines de coopération fixés pour la prochaine période, et leur cohérence avec les orientations de la Banque, saluant les efforts de réforme déployés pour relancer l’activité économique ainsi que les mesures prises pour améliorer le rythme de mise en œuvre des projets.

Banque mondiale : Nouvelles approches pour une transformation économique en Tunisie

Von: walid
11. Dezember 2024 um 09:22

Les perspectives de coopération entre la Tunisie et la BM devront s’inscrire dans le cadre des choix du peuple tunisien et non dans le cadre des « diktats » rejetés du Fonds Monétaire International, a souligné le président de la République, Kaïs Saïed , au cours de son entretien tenu, mardi, avec le vice-président de la Banque mondiale (BM) pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), Ousmane Dione.

Saïed a mis l’accent sur les orientations de l’Etat dans le domaine social, notamment, dans les secteurs de la santé, de l’éducation, du transport et de la sécurité sociale, selon un communiqué publié par la Présidence de la République.

Le Chef de l’Etat a rappelé les relations de coopération entre la Tunisie et le Groupe de la BM qui datent de plus de 70 ans, notamment avec l’Association internationale de développement (IDA) et qui ont abouti au financement de plusieurs projets de développement dans plusieurs domaines, comme l’éducation.

Saïed a mis l’accent sur les transformations majeures et complexes qui nécessitent l’adoption d’approches économiques basées sur de nouveaux concepts et méthodes.

Ces approches qui devront rompre avec les anciennes pratiques qui se sont avérées limitées et ont montré leur échec, doivent placer la dimension sociale parmi leurs premières priorités, a-t-il ajouté.

De son côté, Dione a souligné que l’entretien a permis de discuter du contrat social, des mécanismes d’avancement sur un ensemble de dossiers qui devraient permettre d’améliorer davantage la situation économique et sociale de tous les tunisiens.

L’entretien avec le président Kaïs Saïed a, également, permis de passer en revue les dossiers de l’emploi, de la relance économique, de la santé, de l’éduction et de la protection sociale, outre l’impact des changements climatiques, a indiqué Dione.

Selon une vidéo partagée par la Présidence de la République, le responsable de la BM a mis l’accent sur la nécessité de réfléchir conjointement sur de nouveaux concepts et approches dynamiques et innovantes qui permettront d’insuffler une transformation à l’ensemble de l’économie tunisienne.

« Nous croyons fermement au potentiel de la Tunisie et à un avenir radieux et meilleur pour tous les Tunisiens », a-t-il appuyé, exprimant la disposition de son Institution à coopérer davantage avec la Tunisie conformément à ses objectifs.

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