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Le “Djerba Music Land” en lice pour les Heavent Festival Awards 2025                

Le festival Djerba Music Land vient d’être nominé aux Heavent Festival Awards.

C’est une reconnaissance internationale pour le festival emblématique de l’île des rêves. Le Djerba Music Land vient d’être nominé aux Heavent Festival Awards, l’une des plus prestigieuses distinctions européennes dédiées aux grands événements musicaux.

Cette nomination consacre le travail et la créativité des équipes de Tunisia Music Land, organisatrice de ce festival créé en 2016, et confirme la place de Djerba sur la carte des destinations clubbing majeures dans le bassin méditerranéen.

Un jury d’experts et de professionnels

Les Heavent Festival Awards récompensent chaque année les événements musicaux les plus marquants dans différentes catégories. Les festivals sélectionnés défendront leur candidature devant un jury d’experts lors d’une présentation de six minutes, avant la délibération finale.

Le Djerba Music Land concourra dans la catégorie « Best International Festival – Capacité de 5 000 à 15 000 personnes par jour », face à des manifestations musicales identiques organisées notamment en Roumanie et au Maroc.

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« Cette nomination est une formidable reconnaissance du travail accompli tout au long de ces dix éditions. Nous sommes fiers de représenter Djerba et de porter haut les couleurs de notre île, véritable fief de ce festival qui ne cesse de grandir », déclare Mohamed Jerad, fondateur du Djerba Music Land et directeur général de Tunisia Music Land.

7 critères d’évaluation

La cérémonie de remise des trophées se tiendra le 5 novembre 2025 à Paris. Au total, 14 distinctions seront décernées, évaluées selon 7 critères de performance : intégration RSE, production et logistique, programmation, retombées médiatiques et économiques, services aux festivaliers, espace partenaires, ainsi qu’innovation et créativité.

Le jury, composé de 14 personnalités du monde de l’événementiel, réunit des professionnels du marketing, des représentants de grandes marques sponsors, un haut fonctionnaire du ministère français de la Culture, ainsi que des dirigeants du Heavent Festival Awards.

Événement incontournable de l’été sur l’île, le Djerba Music Land attire chaque année plusieurs milliers de festivaliers. Devenu une véritable vitrine du clubbing international, il accueille des DJ de renom tout en offrant une scène d’expression aux talents locaux, contribuant ainsi chaque été à la vitalité culturelle et musicale insulaire.

Un stimulant pour le tourisme

Au-delà de sa dimension artistique, le festival constitue un levier économique majeur pour l’île, stimulant l’activité touristique et hôtelière grâce à l’afflux de festivaliers venus de tout le pays.

Lors de sa 10ᵉ édition, tenue en août 2025 sur le site du Grand Casino, le Djerba Music Land a renforcé son engagement social avec la création du Djerba Music Land Market, un espace dédié à la valorisation de l’artisanat local. Ce marché a réuni des artisans et créateurs de la région proposant vêtements, bijoux, accessoires, sacs et objets d’art uniques. À travers cette initiative, le festival affirme sa volonté de faire rayonner les savoir-faire djerbiens et de faire profiter d’autres acteurs économiques des retombées positives de l’événement, tout en enrichissant l’expérience culturelle et humaine de ses visiteurs.

Sur le plan artistique, chaque édition du Djerba Music Land se distingue par une évolution constante, tant sur le plan créatif que technique. Le festival accueille des DJ de renommée internationale tout en mettant un point d’honneur à valoriser la jeune scène tunisienne. En offrant à ces talents émergents une véritable plateforme d’expression et de visibilité, l’événement contribue activement à leur développement professionnel, ouvrant la voie à de nouvelles opportunités sur la scène musicale nationale et internationale.

Lire aussi à propos de la dernière édition du Djerba Music Land

Djerba Music Land : l’événement annuel qui fait vibrer le tourisme sur l’île

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El Gouna 2025 – « Where the Wind Comes From » sacré Meilleur film de fiction arabe

25. Oktober 2025 um 12:40

Hier soir, lors de la cérémonie de clôture de la 8ᵉ édition du Festival international du film d’El Gouna, le film tunisien Where the Wind Comes From, réalisé par Amel Guellaty, a remporté l’Étoile d’El Gouna du Meilleur film de fiction arabe.

Cette récompense vient distinguer le premier long métrage de la réalisatrice tunisienne, produit par Asma Chiboub pour Yol Film (Tunisie) et Karim Aïtouna pour Haut les Mains Productions (France), en coproduction avec le Doha Film Institute (Qatar). Le film, d’une durée d’environ 100 minutes, est interprété par Eya Bellagha et Slim Baccar dans les rôles principaux.

Présenté pour la première fois en janvier 2025 au Festival de Sundance dans la section World Cinema Dramatic Competition, Where the Wind Comes From a ensuite figuré dans plusieurs festivals internationaux, notamment à Rotterdam et à La Valette, où il avait remporté le Golden Bee Award du meilleur long métrage ainsi que le prix de la meilleure interprétation féminine pour Eya Bellagha. Sa sélection à El Gouna, en compétition pour les films de fiction arabes, a confirmé la reconnaissance croissante du film sur la scène régionale.

Le récit suit deux jeunes Tunisiens, Alyssa, 19 ans, et Mehdi, 23 ans, qui quittent Tunis pour se rendre à Djerba afin de participer à un concours de dessin. Ce voyage devient pour eux une manière d’explorer leur rapport au monde, à la liberté et à leurs propres choix. Le film se déroule principalement sur les routes du sud tunisien et aborde, à travers ce déplacement, les aspirations et les contradictions d’une jeunesse tunisienne contemporaine.

Where the Wind Comes From se distingue par une approche réaliste, ancrée dans la société tunisienne d’aujourd’hui, tout en laissant place à des moments de respiration et de contemplation. Amel Guellaty, également scénariste du film, y prolonge les thématiques qu’elle avait amorcées dans ses courts métrages, autour du passage à l’âge adulte et du rapport entre la jeunesse et son environnement social.

Avec cette Étoile d’El Gouna, le film rejoint la liste des œuvres arabes primées par le festival depuis sa création, confirmant la présence du cinéma tunisien dans les principales manifestations de la région.

Neïla Driss

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El Gouna Film Festival 2025 : “Where the Wind Comes From” d’Amel Guellaty sacré meilleur film arabe de fiction

25. Oktober 2025 um 09:14

Le long métrage tunisien “Where the Wind Comes From”, signé Amel Guellaty au niveau du montage, du scénario et de la réalisation, a remporté le prix du meilleur film arabe de fiction dans la compétition des longs-métrages lors de la 8ème édition du Festival du film de El Gouna (GFF, 16-24 octobre 2025), dont le palmarès a été annoncé vendredi soir.

Premier long-métrage de la jeune cinéaste tunisienne Amel Guellaty, “Where the Wind Comes From” est un road movie poétique capturant l’élan de la jeunesse tunisienne d’aujourd’hui, en quête de chances et d’un avenir meilleur. En suivant les pas de Mehdi et Alyssa de Tunis jusqu’à Djerba, la réalisatrice raconte le parcours d’un frère et d’une sœur de cœur qui rêvent d’échapper à un quotidien sans horizon.

Alyssa, 19 ans, est une jeune femme rebelle et pleine de vie. A Tunis, elle jongle entre ses études, une mère souffrante et la garde de sa petite sœur. Elle rêve d’opportunités et d’un futur encore inaccessibles dans un pays corseté par le conservatisme et l’autoritarisme. Mehdi, son frère de cœur, semble plus réservé quant à ses ambitions. Il tente de s’insérer sur le marché de l’informatique, même si le dessin reste sa véritable passion. Lorsqu’Alyssa découvre un concours d’art offrant une résidence artistique en Allemagne, elle y voit une échappatoire. Elle va convaincre Mehdi d’y participer. Seul obstacle : le concours a lieu à Djerba, plus de 500 kilomètres au sud. Grâce à son audace, elle trouve le moyen de prendre la route. Ce film qui est une coproduction entre la Tunisie, la France et le Qatar, met en scène Eya Bellagha et Slim Baccar dans les rôles principaux d’Alyssa et Mehdi.

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CIFF 2025 – Cairo Classics, Quand la mémoire du cinéma devient un acte de résistance culturelle

23. Oktober 2025 um 13:39

Après le succès rencontré par les deux précédentes éditions, le Festival international du film du Caire poursuit cette année encore son entreprise de sauvegarde et de transmission du patrimoine cinématographique mondial. En recréant la section Cairo Classics, le festival ne se contente pas d’honorer des chefs-d’œuvre anciens : il affirme la conviction que préserver la mémoire du cinéma est aussi un geste politique et artistique, une manière de rappeler que chaque film, restauré ou redécouvert, raconte l’histoire d’une époque, d’un regard et d’un pays.

Cette section, initiée pour replacer le cinéma égyptien et international dans une perspective patrimoniale, s’est rapidement imposée comme l’un des piliers du CIFF. Elle incarne l’idée d’un dialogue entre passé et présent : un espace où le spectateur d’aujourd’hui peut mesurer la force d’un art capable de traverser les décennies sans perdre de sa modernité. Le festival, fidèle à son ambition de préserver à la fois la mémoire du cinéma égyptien et celle du cinéma mondial, propose cette année une programmation éclectique, mêlant chefs-d’œuvre restaurés et redécouvertes inattendues.

Un dialogue entre continents et générations

La sélection Cairo Classics 2025 met en lumière cinq œuvres d’horizons très différents, réunies par un même souci de mémoire et d’humanité. Des États-Unis à la France, en passant par l’Irak, chaque film illustre une manière singulière de raconter l’homme dans son rapport au monde et à l’Histoire.

The Citizen (États-Unis, 2012) de Sam Kadi, propose une réflexion poignante sur l’identité et l’exil. L’histoire de ce jeune Arabe arrivé à New York le 10 septembre 2001, à la veille des attentats, prend aujourd’hui une résonance particulière. Sam Kadi y dépeint le parcours d’un homme que l’Histoire dépasse, prisonnier d’un système où la citoyenneté devient un privilège précaire. Restauré pour cette édition, le film retrouve la puissance émotionnelle de son propos initial : interroger le rêve américain à travers le regard de l’autre.

Autre regard sur l’humanité, The Elephant Man (États-Unis, 1980) de David Lynch reste un monument du cinéma moderne. Le festival présente une copie restaurée de ce chef-d’œuvre qui, sous son noir et blanc somptueux, raconte la dignité retrouvée d’un homme difforme exploité dans les foires victoriennes. À travers la figure bouleversante de John Merrick, Lynch questionne la cruauté d’une société fascinée par la monstruosité. En replaçant ce film dans la programmation du CIFF, les organisateurs rappellent combien la compassion et la différence constituent des thèmes universels, qui traversent toutes les cultures et toutes les époques.

Plus inattendu, Moi qui t’aimais/C’est Si Bon! (France, 2025) de Diane Kurys rejoint probablement la section en raison de son sujet : la passion tumultueuse entre Yves Montand et Simone Signoret, couple mythique du cinéma français. Inspiré de faits réels, le film se concentre sur leur relation et sur la dimension émotionnelle de cette histoire. Sa sélection dans Cairo Classics illustre la volonté du festival d’inclure, dans sa programmation patrimoniale, des œuvres récentes qui évoquent des figures ou des moments marquants de l’histoire du cinéma.

Autre rareté, Sa’eed Effendi (Irak, 1956) de Kamiran Hasni, considéré comme l’un des premiers grands films du cinéma irakien, sera projeté dans une copie restaurée. Situé dans le Bagdad des années 1950, le film dépeint avec justesse les tensions sociales et familiales d’un quartier populaire. À travers le conflit entre un instituteur et son voisin cordonnier, Hasni brosse un tableau sensible d’un monde où la dignité des classes modestes se heurte à la rigueur des traditions.

Enfin, le festival rend hommage une nouvelle fois à David Lynch avec The Short Films of David Lynch (États-Unis, 2002), compilation de courts métrages réalisés entre 1967 et 1995. Ces œuvres, souvent expérimentales, révèlent les obsessions esthétiques du cinéaste – la texture du son, la matière du rêve, l’angoisse du quotidien – et permettent de comprendre la genèse d’une œuvre majeure. Leur présentation au Caire, sous la forme d’un programme restauré et commenté par Lynch lui-même, offre une plongée fascinante dans l’univers mental d’un créateur qui a su transformer la marginalité en poésie visuelle.

Les classiques égyptiens : un miroir de l’histoire et de la société

La section Cairo Classics du CIFF 2025 consacre une place majeure au patrimoine égyptien, offrant un panorama exceptionnel du cinéma du pays, des années 1950 aux années 1970, mais incluant également des œuvres emblématiques des décennies suivantes. La sélection rend hommage à la richesse et à la diversité de la production égyptienne, allant des grands drames sociaux et familiaux aux réflexions historiques et artistiques, en passant par le cinéma d’introspection et de critique politique. Vingt-quatre films restaurés sont ainsi présentés, signés par les maîtres du cinéma égyptien tels que Youssef Chahine, Salah Abu Seif, Kamal El Sheikh, Hussein Kamal, Henry Barakat, Ezz El-Dine Zulficar, Hassan al-Imam ou Hossam El-Din Mostafa.

Parmi les œuvres emblématiques, Une Femme sur la route (Ezz El-Dine Zulficar, 1958) explore les tensions familiales et les conflits de loyauté dans un contexte social marqué par les inégalités et la rivalité fraternelle. Crime dans un quartier calme (Hossam El-Din Mostafa, 1967) place le spectateur dans une intrigue politique où l’engagement et le devoir personnel se confrontent aux événements tragiques de l’histoire. L’Impasse des Deux-Palais (Hassan al-Imam, 1964), première partie de la trilogie adaptée de Naguib Mahfouz, retrace la vie d’Ahmad Abd al-Jawad et de sa famille avant la Révolution de 1919, offrant une observation fine des rapports familiaux, sociaux et politiques de l’époque. Khan al-Khalili (Atef Salem, 1966) met en scène la vie quotidienne dans le célèbre quartier cairote, mêlant drame familial et tensions sociales.

La programmation inclut également des œuvres majeures de Youssef Chahine, offrant des perspectives différentes sur le rôle de l’artiste et de l’histoire. Alexandrie encore et toujours (1989) revient sur la situation du cinéma égyptien à la fin des années 1980, mêlant fiction et réalité à travers le regard du réalisateur et ses interactions avec les acteurs et les créateurs. L’émigré(1994), quant à lui, transpose le mythe biblique de Joseph dans l’Égypte ancienne, explorant des questions de foi, de savoir et de destinée humaine, tout en donnant une dimension épique et spirituelle à l’œuvre. Ces gens du Nil (1972) relie, de manière plus contemporaine, des trajectoires individuelles aux grands projets nationaux, ici le détournement du Nil, questionnant la relation entre idéal et progrès.

Les films de Salah Abu Seif témoignent de son engagement critique et social : Cairo 30 (1966), adaptation du roman de Mahfouz, expose la corruption et les compromis moraux d’une société en mutation, tandis que La Seconde Épouse (1967) dénonce l’oppression patriarcale dans les villages et les rapports de force liés aux héritages et aux traditions.Le Mendiant  (Hossam El-Din Mostafa, 1973) offre un portrait existentiel d’un homme confronté au vide moral et aux contradictions d’une société en crise. Des films comme L’Impossible (Hussein Kamal, 1965) ou Le Mirage (Anwar al-Shanawi, 1970) mettent en lumière l’articulation entre destin individuel et contraintes sociales, où les relations personnelles se heurtent aux conventions et à l’autorité familiale ou sociale.

D’autres œuvres interrogent le pouvoir et ses excès : Un soupçon de peur  (Hussein Kamal, 1969) dépeint une tyrannie villageoise qui devient allégorie d’un pouvoir oppressif, Crépuscule et Aurore  (Kamal El Sheikh, 1970) plonge dans les intrigues et les conflits de pouvoir à la veille de la Révolution, et Les Grives et l’Automne (Hossam El-Din Mostafa, 1967) illustre les désillusions personnelles après les bouleversements politiques.

Les classiques du réalisme et de l’humanisme égyptien sont également au programme : Le Péché (Henry Barakat, 1965) raconte la difficulté d’une jeune paysanne à protéger son enfant après une agression, exposant la pauvreté, la morale sociale et la condition des femmes ; La Lampe à huile  (Kamal Attia, 1968) confronte science moderne et croyances populaires dans le quartier de Sayyida Zainab ; Voie sans issue (Hossam El-Din Mostafa, 1964) et Les Assassins (Ashraf Fahmy, 1971) explorent la justice, la trahison et les choix moraux complexes. L’Homme qui a perdu son ombre  (Kamal El Sheikh, 1968) et Le Palais du désir (Hassan al-Imam, 1967) poursuivent la réflexion sur le destin, les héritages familiaux et la quête de liberté individuelle, tandis que Ma femme et le chien  (Said Marzouk, 1971),  Ma femme est PDG (Fatin Abdel Wahab, 1966) et Nuit et Barreaux  (Ashraf Fahmy, 1973) abordent des contextes plus intimes, sociaux ou symboliques, centrés sur les relations, la jalousie, la modernité et le désir de justice.

Le patrimoine comme horizon

Dans un monde où le cinéma est souvent soumis à la logique du flux et de l’oubli, la section Cairo Classics agit comme un contre-champ salutaire. Elle replace le film dans le temps long, celui de la mémoire et de la réévaluation. Chaque projection devient une conversation entre hier et aujourd’hui, un acte de résistance face à la disparition culturelle. Cette année, plus encore, le CIFF confirme que préserver le patrimoine, c’est aussi le faire vivre : en reliant David Lynch à Kamiran Hasni, Diane Kurys à Youssef Chahine, Sam Kadi à Salah Abu Seif, le festival tisse une cartographie du cinéma mondial où chaque œuvre, qu’elle vienne de Paris, Bagdad ou du Caire, raconte la même chose : le besoin universel de témoigner, d’aimer et de comprendre. Le passé, au Caire, n’est jamais figé : il respire, se projette, et éclaire notre présent.

C’est également dans cette perspective que le festival inscrit la question de la restauration numérique au cœur de ses Cairo Industry Days. Deux initiatives majeures y sont consacrées cette année :

D’abord, un panel intitulé Restaurer le patrimoine visuel du cinéma arabe, organisé en partenariat avec Coventry University. Ce rendez-vous met en lumière la restauration numérique comme un art autant qu’une mission culturelle : redonner vie à l’identité visuelle du cinéma arabe et préserver son héritage pour les générations futures. Les échanges porteront sur les techniques modernes de restauration, la coopération internationale et la transmission des savoirs. Seront notamment évoqués la restauration d’œuvres emblématiques comme Saeed Afandi, la formation des nouvelles générations et la nécessité d’équilibrer production contemporaine et sauvegarde des classiques.

Un atelier de formation sur la restauration numérique complète cette démarche. Dirigé par Mounir Al Mahmoud, Ossen El Sawaf et Idir Ben Slama, il offre une immersion dans les processus, outils et principes éthiques de la restauration numérique. De la numérisation des éléments originaux à la correction des défauts d’image et de son, en passant par la fidélité chromatique et la préservation de l’intégrité artistique, cet atelier illustre la volonté du CIFF de faire de la restauration un pilier durable de la renaissance visuelle du cinéma arabe.

Neïla Driss

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RSIFF 2025 – Trésors du cinéma restauré

21. Oktober 2025 um 12:40

Depuis quelques années, les plus grands festivals de cinéma accordent une place croissante aux sections consacrées aux films restaurés et aux trésors du patrimoine mondial. À Cannes, Venise ou Berlin, ces programmations dites « Classics » ou « Treasures » sont devenues des rendez-vous incontournables : elles ne se limitent plus à la nostalgie, mais incarnent la continuité même du cinéma, sa mémoire vive. En redonnant vie à des œuvres oubliées ou fragilisées par le temps, elles rappellent que la préservation du patrimoine n’est pas seulement un acte de sauvegarde, mais aussi un geste de transmission. Montrer un film restauré, c’est offrir à de nouvelles générations la possibilité de voir — souvent pour la première fois sur grand écran — des images fondatrices, des voix et des émotions qui ont façonné l’histoire du septième art. C’est aussi replacer ces œuvres dans un présent qui, sans elles, perdrait une part essentielle de sa culture et de sa sensibilité.

C’est dans cette dynamique que s’inscrit désormais le Festival international du film de la mer Rouge, dont la 5ᵉ édition se tiendra à Djeddah du 4 au 13 décembre 2025. En seulement quelques années, l’événement s’est imposé comme un acteur central dans la redécouverte et la valorisation du cinéma d’hier, en particulier dans le monde arabe. Sa section Treasures (Trésors), devenue emblématique, réunit cette année six films majeurs, arabes et internationaux, minutieusement restaurés, et proposera, pour la première fois en Arabie saoudite, une projection de films muets accompagnée en direct.

Pensé comme un hommage vibrant aux archives vivantes du septième art, le programme Treasures offre au public l’occasion rare de redécouvrir des œuvres devenues légendaires, sublimées par les restaurations les plus récentes. Faisal Baltyuor, directeur général de la Red Sea Film Foundation, en résume la philosophie : « Cette année, Treasures met en lumière de véritables légendes du cinéma, des moments et des performances devenus immortels, recréés pour les spectateurs saoudiens et internationaux. Chacun de ces films a marqué une étape importante lors de sa sortie initiale, et c’est un honneur particulier pour nous d’avoir contribué à la restauration de deux des œuvres les plus mémorables d’Oum Kalthoum, dans le cadre de notre engagement constant à offrir le meilleur du cinéma à l’Arabie saoudite. »

L’héritage d’Oum Kalthoum magnifié par la restauration

Parmi les joyaux de cette sélection figurent deux films légendaires du patrimoine égyptien, Aïda (1942) et Nashid al-Amal (Le Chant de l’Espoir, 1937), tous deux réalisés par Ahmed Badrakhan et portés par la voix et la présence inégalables d’Oum Kalthoum, véritable icône du monde arabe. Restaurés en 4K grâce à la collaboration entre la Red Sea Film Foundation et Egypt Media City, ces films seront projetés pour la première fois dans leurs nouvelles versions au festival.

Dans Aïda, Oum Kalthoum incarne la fille d’un modeste fermier, amoureuse de Sami, un jeune noble. Leur relation, condamnée par les barrières de classe, se heurte au refus du père de ce dernier, un pacha inflexible. Mais tout bascule lorsque celui-ci, assistant à une représentation musicale d’Aïda, est bouleversé par sa voix et finit par accepter leur union. Ce mélodrame romantique est aussi une réflexion sur la société égyptienne de l’époque, traversée par les tensions entre classes sociales et les aspirations individuelles.

Le Chant de l’Espoir explore, quant à lui, un dilemme plus intime et profondément féminin. Oum Kalthoum y interprète Amal, une jeune femme talentueuse, écartelée entre son amour et son ambition artistique. Contrainte de choisir entre sa carrière de chanteuse et les attentes d’une société patriarcale, Amal incarne le conflit douloureux entre devoir social et liberté personnelle. Derrière cette intrigue mélodramatique se dessine la figure d’une femme qui, dans la vie réelle comme à l’écran, n’a jamais cessé de défier les conventions pour imposer sa voix dans un monde dominé par les hommes.

RSIFF 2025 Treasures
Oum Kalthoum dans le film Le Chant de l’Espoir, 1937

Spellbound : Hitchcock et le pouvoir du rêve

Le programme met également à l’honneur un chef-d’œuvre du cinéma mondial : Spellbound (La Maison du Docteur Edwardes, 1945) d’Alfred Hitchcock, récemment restauré par Walt Disney Studios en association avec The Film Foundation, avec la participation de l’Academy Film Archive et le soutien de Martin Scorsese et Steven Spielberg. Ce thriller psychologique, produit par David O. Selznick, témoigne de la fascination du producteur pour la psychanalyse, sujet encore peu abordé à Hollywood dans les années 1940.

Sur le tournage, Selznick imposa même la présence de son propre psychanalyste en tant que conseiller, au grand dam du réalisateur. Le film est également célèbre pour la séquence onirique imaginée par Salvador Dalí, dont il ne subsiste que deux minutes dans la version finale, mais qui demeure un moment d’anthologie du cinéma surréaliste.

Porté par Ingrid Bergman et Gregory Peck, Spellbound explore la frontière trouble entre culpabilité et folie, raison et désir. Sa projection au Festival de la mer Rouge marquera la première présentation publique de cette restauration de 2024.

Le Grand Bleu : le souffle infini de Luc Besson

Autre moment fort du programme : Le Grand Bleu (The Big Blue, 1988) de Luc Besson, film culte franco-américain-italien qui fera ses débuts sur grand écran en Arabie saoudite.

Inspiré de la vie de champions d’apnée, le film raconte la rivalité fraternelle entre Jacques Mayol (Jean-Marc Barr) et Enzo Molinari (Jean Reno), deux amis d’enfance devenus plongeurs de légende. À leurs côtés, Rosanna Arquette incarne la ligne fragile entre l’amour terrestre et l’appel des profondeurs.
Réalisé à une époque où les effets spéciaux numériques n’existaient pas encore, Le Grand Bleu repose sur de véritables plongées, filmées avec une grâce et une intensité inégalées. La bande originale d’Éric Serra, aux accents planants, accompagne ces images subaquatiques d’une beauté hypnotique. Véritable phénomène populaire, le film est resté à l’affiche en France pendant un an, attirant près de dix millions de spectateurs.

Un hommage vibrant à l’âge du muet

L’édition 2025 offrira au public saoudien une expérience inédite : celle d’un programme intitulé Silent Film Spectacular, consacré à l’âge d’or du cinéma muet accompagné en direct. Pour cette grande première en Arabie saoudite, le célèbre pianiste britannique Neil Brand, référence mondiale de l’accompagnement musical des films muets, fera résonner sa musique en parfaite harmonie avec les images d’époque.

Ce spectacle réunira trois courts métrages burlesques signés Buster Keaton, Charlie Chaplin et Laurel & Hardy : The Immigrant, Liberty et One Week. Avec un pianiste et un batteur jouant en direct, le public retrouvera l’esprit des premières projections du début du XXᵉ siècle, lorsque chaque salle devenait un théâtre vivant. Un moment de grâce et de rires, à partager en famille, qui rappellera la puissance universelle du cinéma muet et son humour intemporel.

Umrao Jaan : la poésie de l’Inde restaurée

Enfin, le festival accueillera la projection exceptionnelle du film indien Umrao Jaan (1981) de Muzaffar Ali, restauré en 4K cette année par les Archives nationales du film de l’Inde dans le cadre du National Film Heritage Mission. Adapté du roman de Mirza Hadi Ruswa publié en 1899, Umrao Jaan Ada, ce drame somptueux raconte le destin d’une poétesse et courtisane de Lucknow au XIXᵉ siècle, interprétée par Rekha, dont la prestation reste l’une des plus marquantes du cinéma indien.

Porté par la musique envoûtante de Khayyam et les vers de Shahryar, le film recrée avec minutie l’élégance raffinée de la culture d’Awadh, à travers ses costumes, ses décors et ses chansons devenues mythiques. Œuvre d’auteur réalisée en marge du cinéma commercial, Umrao Jaan a acquis au fil du temps un statut culte, célébré pour sa sensualité, sa poésie et son regard mélancolique sur un monde disparu.
Sa projection au Festival de la mer Rouge sera aussi la première organisée hors d’Inde, confirmant la portée internationale du travail de restauration entrepris par les institutions cinématographiques indiennes.

En réconciliant mémoire et modernité, le programme Treasures du Red Sea International Film Festival 2025 invite à un voyage à travers les époques et les continents, un dialogue entre l’Orient et l’Occident, entre le silence et la musique, entre l’amour et la mer, la folie et la poésie.
Chaque film y devient un témoin vivant, restauré pour reprendre sa place dans la lumière, et rappeler que le cinéma, au-delà des langues et des frontières, demeure avant tout un art de la mémoire.

Neïla Driss

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RSIFF 2025 – Des courts métrages au cœur des réalités arabes

13. Oktober 2025 um 12:19

À l’approche de sa cinquième édition, le Festival international du film de la Mer Rouge (Red Sea International Film Festival, RSIFF) a levé le voile sur la sélection officielle de son programme Arab Shorts 2025, une section dédiée aux courts métrages arabes en compétition. Cette année, onze films venus d’Arabie saoudite, de Palestine, du Liban, d’Égypte, du Maroc, d’Irak et des Émirats arabes unis y concourront, révélant la vitalité et la pluralité des écritures cinématographiques arabes contemporaines. Ces œuvres seront projetées du 4 au 13 décembre 2025 dans le quartier historique d’Al-Balad, cœur battant de Djeddah, où les ruelles anciennes et les écrans éphémères se rencontrent pour célébrer un cinéma ancré dans la mémoire et tourné vers l’avenir.

Une mosaïque d’identités et de regards

Depuis sa création, le RSIFF a fait de la diversité des récits arabes l’un de ses piliers. L’édition 2025 ne déroge pas à cette ambition : le programme Arab Shorts réunit des cinéastes émergents dont les œuvres interrogent avec finesse les notions de mémoire, d’identité et d’appartenance. Ces films courts, souvent intimes mais toujours audacieux, abordent la complexité des sociétés arabes contemporaines en mêlant réalisme, poésie et introspection.

Le festival décrit cette sélection comme « une nouvelle vague de voix distinctives », incarnant à la fois la richesse culturelle du monde arabe et l’universalité des émotions humaines. Chacun des onze films choisis explore un territoire singulier : celui du corps, du deuil, de la foi, de la peur, de la transmission ou encore de la solitude, mais tous partagent une même volonté — celle de donner forme au tumulte intérieur d’une génération qui observe, questionne et se réinvente.

Les films sélectionnés

Coyotes, réalisé par Said Zagha (Palestine)
Dans un décor nocturne de Cisjordanie, un chirurgien palestinien rentre chez lui après une garde éprouvante. Mais ce trajet banal devient une traversée initiatique, où les frontières physiques et psychologiques se confondent. À travers ce huis clos mobile, Zagha filme la fatigue, la peur et la résistance du quotidien sous occupation, dans une tension feutrée où le silence pèse plus lourd que les mots.

Empty Lands, de Karim Eldin El Alfy (Égypte)
Un officier fidèle à l’État et son épouse emménagent dans une maison autrefois occupée par une famille déplacée. Les traces laissées par l’ancienne présence — notamment l’ombre d’une fille disparue — réveillent un malaise diffus. Le film s’impose comme une allégorie subtile sur la culpabilité et la mémoire, interrogeant ce qui reste quand la loyauté se heurte à l’injustice.

Quo vadis, Meryem!, d’Amine Zeriouh (Maroc)
Lorsqu’une femme rend visite à une amie mourante, elle décide de raviver un mariage usé par le silence. Mais cette tentative réveille d’anciennes blessures familiales. Zeriouh livre ici un portrait sensible et nuancé du couple, où les non-dits deviennent des personnages à part entière.

Umbilical Cord, d’Ahmed Hasan Ahmed (Émirats arabes unis)
À travers le parcours fiévreux d’un homme pressé par le temps et hanté par ses appels manqués, le film adopte la forme d’une odyssée poétique sur la peur et l’espoir. Le montage rythmique et la photographie épurée traduisent la tension intérieure d’une âme suspendue entre urgence et rédemption.

With the Wind, d’Inès Lehaire (Maroc)
Un vieux fleuriste décide de fermer boutique et de distribuer ses dernières fleurs, entamant ainsi un voyage mélancolique. Derrière la simplicité du geste se cache une méditation sur la perte, la transmission et la beauté des adieux. Lehaire signe un film délicat, empreint de douceur et de silence, où chaque bouquet devient offrande au temps qui passe.

Beyond the Mind, de Lanya Nooralddin (Irak)
L’histoire de Mekhak, un âne fidèle abandonné par sa famille, devient la métaphore bouleversante de la dévotion et du rejet. À travers cette fable minimaliste, la réalisatrice irakienne aborde la loyauté et la solitude avec une intensité tragique, faisant dialoguer l’humain et l’animal dans un même cri d’incompréhension.

Irtizaz, de Sara Balghonaim (Arabie saoudite)
Dans une société où le regard social demeure implacable, une jeune divorcée assiste à des funérailles où chaque geste devient compétition silencieuse. Par ce huis clos féminin, Balghonaim offre une critique acérée des rapports de genre et de classe, tout en révélant la force des non-dits dans les espaces sociaux saoudiens.

Opening Ceremony, de Hussain Almutlaq (Arabie saoudite)
Un enfant de neuf ans, choisi pour couper le ruban lors de l’inauguration d’un centre culturel, doit en parallèle remettre une enveloppe secrète pour sa mère. Entre innocence et devoir, le film capte ce moment où l’enfance bascule vers la conscience morale.

The Sea Remembers My Name, de Hussein Hossam (Égypte)
Après la noyade de son frère jumeau, un garçon endosse son identité pour regagner l’amour d’un père brisé. Hossam traite le thème du deuil avec une sobriété poignante, où la mer devient mémoire et miroir.

What If They Bomb Here Tonight?, de Samir Syriani (Liban)
Dans la pénombre d’une nuit menaçante, un couple libanais reste éveillé, partagé entre la peur du bombardement et l’impossible décision de fuir. Syriani filme cette tension avec une précision clinique, explorant la psyché d’un pays en attente permanente du pire.

She’s Swimming, de Liliane Rahal (Liban)
À la suite du décès de sa cousine dans un crash aérien, une cinéaste entreprend un voyage intérieur au contact de la nature. Par le prisme du deuil, Rahal évoque la renaissance et la continuité, dans un film contemplatif où la mer, encore, devient élément de guérison.

Un miroir du monde arabe contemporain

En réunissant ces onze récits, le Red Sea International Film Festival confirme son rôle de plateforme essentielle pour la jeune création arabe. Chaque film, par sa forme et son ton, témoigne d’un cinéma en mutation, libre de ses codes, souvent intime mais toujours politique. Qu’ils soient issus de Riyad, Ramallah, Beyrouth ou Casablanca, ces jeunes réalisateurs traduisent une même urgence : celle de raconter le réel, de dire l’indicible, de faire entendre des voix trop longtemps reléguées.

À travers ces courts métrages, le festival célèbre non seulement la diversité géographique et linguistique du monde arabe, mais aussi son souffle créatif, ancré dans les réalités locales tout en dialoguant avec le monde. À Djeddah, entre les pierres d’Al-Balad et les lumières du port, ces histoires courtes promettent de résonner longtemps, comme autant d’échos d’un cinéma en pleine renaissance.

Neïla Driss

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CIFF 2025 – Une nouvelle affiche porteuse de paix et d’espérance

16. Oktober 2025 um 15:48

À l’approche de sa 46ᵉ édition, le Festival international du film du Caire (CIFF) a dévoilé une nouvelle affiche officielle, profondément symbolique, venue remplacer celle présentée quelques jours plus tôt lors de la conférence de presse du 12 octobre.

Ce changement intervient dans un contexte de bouleversements régionaux et internationaux, alors que se tenait au même moment le Sommet pour la paix de Charm el-Cheikh, présidé par le président de la République arabe d’Égypte, Abdel Fattah Al-Sissi, en présence de nombreux dirigeants du monde entier. Le festival a estimé que l’affiche initialement présentée ne reflétait plus l’esprit de l’instant, et a souhaité proposer une image à la fois plus universelle et plus en phase avec la conjoncture actuelle.

Une affiche tournée vers la paix et la lumière

Le CIFF, fidèle à sa vocation culturelle et humaniste, a voulu faire de sa nouvelle affiche un symbole de résistance et d’espoir. En tant que plateforme qui voit dans le cinéma la conscience du monde, le festival a choisi d’exprimer, à travers cette image, les valeurs de paix, de lumière et de renouveau face à la guerre et à la destruction.

Au centre de la composition, une ouverture lumineuse traverse l’image comme un passage vers la liberté, guidant une colombe blanche qui s’élance vers l’horizon. Cette colombe, symbole universel de paix et de rédemption, incarne ici le rôle du cinéma comme voie d’élévation et de libération humaine.

Autour d’elle, la scène se déploie dans une palette de tons dorés et bronze, des dégradés lumineux s’étirant depuis les profondeurs vers la ligne d’horizon, rappelant un lever de soleil naissant des ténèbres. Des branches d’olivier encadrent l’image, évoquant la régénération du cycle de la vie, tandis que deux rubans cinématographiques enserrent la composition comme une mémoire commune, celle du septième art qui relie les êtres au-delà des frontières et des guerres.

Cette nouvelle affiche, véritable métaphore de la renaissance, célèbre la force du cinéma qui, tel un art surgissant des ruines, redonne voix à l’humanité. Tous les éléments convergent dans une même direction : celle d’un passage de l’ombre à la lumière, de la douleur à l’espérance.

Le président du festival, Hussein Fahmy, a résumé l’intention du visuel en une phrase :

« L’affiche incarne le cinéma comme une renaissance qui touche l’âme et rallume la lumière du monde. »

CIFF 2025 Affiche Poster

Une première version vite remplacée

Quelques jours auparavant, le festival avait présenté une première affiche conçue par l’artiste Ziad El Samahy (FP7 McCann Cairo). Elle montrait une jeune femme avançant vers la lumière, en référence au célèbre monument du sculpteur Mahmoud Mokhtar, La Renaissance de l’Égypte. Cette image, célébrant la créativité et la transmission du savoir, se voulait une métaphore du passage du noir et blanc vers la couleur, du passé vers l’avenir.

Mais face à l’évolution du contexte international, la direction du festival a préféré une affiche plus universelle et apaisée, centrée sur la paix et la solidarité humaine. La première, conçue comme une ode à la renaissance esthétique, a ainsi cédé la place à une image plus intemporelle, capable de parler au monde entier.

CIFF 2025 Affiche Poster

Un symbole fort pour une édition sous le signe de la résilience

À travers cette nouvelle affiche, le Festival international du film du Caire rappelle que le cinéma n’est pas seulement un art du regard, mais aussi un acte de résistance face à la peur et à la destruction. La colombe et l’olivier, symboles d’union et d’espérance, viennent rappeler que le cinéma reste un langage universel, celui du dialogue et de la paix retrouvée.

En ces temps où les ombres s’étendent, cette colombe blanche qui s’élève vers la lumière devient plus qu’un simple symbole graphique : elle incarne la mission même du festival, celle d’un cinéma porteur d’humanité, d’écoute et d’espérance.

Fondé en 1976, le festival demeure l’un des plus anciens et des plus prestigieux du monde arabe et du continent africain. Il reste à ce jour le seul festival de la région reconnu en catégorie “A” par la Fédération internationale des producteurs de films (FIAPF) à Paris. Organisé chaque année sous le patronage du ministère égyptien de la Culture, il perpétue un héritage cinématographique unique, mêlant mémoire, modernité et ouverture sur le monde.

Neïla Driss

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CIFF 2025 – Une présence tunisienne marquante

14. Oktober 2025 um 08:55

La Tunisie s’impose cette année encore au Festival international du film du Caire (CIFF) avec une présence remarquée dans plusieurs sections, entre compétition, jury et espace professionnel. La 46e édition du festival, qui se déroule du 12 au 21 novembre 2025, offre une vitrine de choix au cinéma tunisien contemporain, porté par des cinéastes confirmés et de jeunes auteurs qui s’affirment sur la scène régionale et internationale.

La réalisatrice Leyla Bouzid figure parmi les membres du jury de la compétition internationale, la section la plus prestigieuse du festival. Révélée avec À peine j’ouvre les yeux (2015) et confirmée avec Une histoire d’amour et de désir (2021), elle représente une génération de cinéastes tunisiens dont le travail s’impose de plus en plus sur la scène mondiale.

CIFF 2025 Tunisiens Compétition Internationale Leyla Bouzid

En compétition internationale, la Tunisie est représentée par Exile de Mehdi Hmili (Tunisie, Luxembourg, France, Qatar, Arabie saoudite, 2025, 120 min). Le film suit Mohamed, ouvrier dans une aciérie blessé lors d’une explosion qui laisse un fragment de métal incrusté dans son crâne. Mis à l’écart de son travail, il sombre dans une quête de vengeance qui met à nu la corruption et l’injustice d’un système défaillant, tandis que son corps se détériore lentement. À travers ce récit, Mehdi Hmili explore la douleur, la marginalité et la lutte contre un environnement social oppressant.
Le cinéaste avait déjà participé au Festival International du Film du Caire en 2021 avec son film Streams, présenté dans la compétition Horizons du cinéma arabe.

CIFF 2025 Tunisiens 
Compétition Internationale

Dans la compétition Horizons du cinéma arabe, deux longs métrages tunisiens attirent également l’attention.

Le premier, Looking for Aida de Sarra Abidi (Tunisie, 2025, 89 min), se déroule dans un centre d’appels où Ayda voit sa vie bouleversée par le départ soudain d’un collègue qu’elle connaissait depuis des années. Entre regrets, désirs refoulés et désorientation, elle entreprend une réflexion sur le temps, l’amour et le sens de son existence. À travers ce portrait de femme en quête d’elle-même, Sarra Abidi signe un film sensible et introspectif.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe Tunisiens

Le second, Round 13 de Mohamed Ali Nahdi (Tunisie, 2025, 89 min), plonge dans l’univers d’un ancien champion de boxe, Kamel, qui a mis fin à sa carrière par amour pour sa femme Samia. Leur vie bascule lorsque leur fils Sabri se fracture le bras et se voit diagnostiquer une tumeur maligne. Entre douleur, courage et amour, le film met en scène une succession d’émotions et de choix déchirants, révélant la force de résilience d’une famille confrontée à l’épreuve.
Mohamed Ali Nahdi avait déjà participé au Cairo International Film Festival en 2019 avec son court métrage Fatum, sélectionné dans la compétition officielle.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe Tunisiens

En sélection officielle hors compétition, le film de clôture du festival est signé Kaouther Ben Hania : The Voice of Hind Rajab (Tunisie, France, 2025, 89 min). Inspiré d’une histoire réelle, le film revient sur le destin tragique de Hind Rajab, une fillette palestinienne de six ans coincée pendant des heures dans une voiture bombardée à Gaza, alors qu’elle tente d’appeler les secours. À travers ce récit mêlant documentaire et reconstitution, Kaouther Ben Hania interroge la mémoire, la responsabilité et la puissance des images face à la guerre.
The Voice of Hind Rajab a été choisi par la Tunisie pour représenter le pays à l’Oscar 2026 du Meilleur Film International.

CIFF 2025 La voix de Hind Rajab Kaouther Ben Hania

La Tunisie se distingue également dans la compétition des courts métrages. Deux films y sont présentés :

First the Blush Then the Habit de Mariam Al Farjani (Tunisie, Italie, 2025), où Layla, après un long périple, se retrouve dans la même ville qu’Ettore, un homme qui, des décennies plus tôt, avait fui la guerre. Leurs corps « non-morts » errent désormais chaque nuit à la recherche de nourriture, dans un conte de sang, de solitude et d’intimité, où les deux protagonistes refusent de rester prisonniers d’un passé qu’ils n’ont pas choisi.

CIFF 2025 Tunisiens

The Bird’s Placebo de Rami Jarboui (Tunisie, Qatar, Allemagne, 2025), raconte l’histoire de Yahya, un jeune homme en fauteuil roulant vivant dans un quartier marginalisé de la capitale tunisienne. Rêvant de traverser la Méditerranée, il voit sa trajectoire bouleversée par une rencontre étrange et transformatrice.

CIFF 2025 Tunisiens

Enfin, dans le cadre du Cairo Film Connection, organisé par les Cairo Industry Days, la réalisatrice Sarra El Abed présente son projet Goodbye Party (Tunisie, Canada). Ce projet, soutenu par plusieurs institutions, confirme la présence dynamique de la nouvelle génération de cinéastes tunisiens dans les espaces de coproduction et de développement international.

Entre films engagés, regards intimes et récits à portée universelle, la participation tunisienne au CIFF 2025 illustre la diversité d’un cinéma en constante évolution, qui continue de s’affirmer comme l’un des plus riches et des plus audacieux du monde arabe.

Neïla Driss

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CIFF 2025 – Deux films tunisiens en compétition Horizons du cinéma arabe

13. Oktober 2025 um 09:00

Lors de la conférence de presse organisée pour présenter la 46ᵉ édition du Festival international du film du Caire (CIFF), placée cette année sous le signe de l’humanité, Mohamed Nabil, responsable de la compétition « Horizons du cinéma arabe », a dévoilé la sélection des films et les membres du jury qui auront la lourde tâche de décerner les prix. Parmi les huit films en lice, deux productions tunisiennes, Looking for Aida de Sarra Abidi et Round 13 de Mohamed Ali Nahdi, marquent la présence du cinéma du pays au sein de cette compétition, aux côtés d’œuvres venues d’Égypte, du Liban, du Maroc, d’Irak et de France.

Mohamed Nabil a insisté sur la richesse et la diversité de cette sélection : tous les films présentés sont des premières, qu’elles soient mondiales ou limitées à la région MENA, et chacun explore des thèmes variés, parfois intimes, parfois sociaux, toujours avec une approche artistique singulière. « Je tiens à remercier tous les cinéastes arabes, qui malgré les difficultés, continuent de créer et de faire des films, apportant leur vision et leur voix uniques », a-t-il déclaré.

La moitié des films sont réalisés par des femmes, une proportion qui illustre la place croissante des réalisatrices dans le paysage cinématographique arabe.

Le jury de la compétition « Horizons du cinéma arabe » réunit trois professionnels du cinéma : Karim Aïtouna, producteur marocain reconnu pour son soutien à la production indépendante ; Nadia Dresti, membre du conseil du Festival de Locarno en Suisse ; et Abdelsalam Moussa, directeur de la photographie égyptien. Ensemble, ils auront la responsabilité de juger des œuvres très diverses, tant par la forme que par les sujets, et d’attribuer les prix selon leur appréciation artistique.

La compétition propose une palette de récits et de styles qui reflète la vitalité du cinéma arabe contemporain. Ainsi, Azza de Stefanie Brockhaus (Allemagne | 2025 | 89 min) suit le parcours d’une enseignante de conduite pour femmes en Arabie saoudite, contrainte de jongler entre sa passion pour son métier et la nécessité de subvenir aux besoins de ses quatre enfants. Pour s’échapper de ses difficultés quotidiennes et se libérer d’un passé douloureux, Azza décide de partir pour un road trip dans le désert, une aventure qui devient à la fois un voyage physique et une quête de liberté personnelle.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

En Égypte, Complaint No. 713317 de Yasser Shafiey (2025 | 76 min) s’ouvre sur un incident banal : un réfrigérateur en panne. Un couple de soixante ans, menant une vie tranquille, tente simplement de le faire réparer. Mais la réparation se transforme en un labyrinthe d’appels, de retards, de promesses non tenues, de pots-de-vin et de silences, révélant la fragilité de la dignité humaine face à un système administratif oppressant. Ce récit, à la fois simple et poignant, met en lumière les luttes quotidiennes que peuvent traverser les individus, tout en dévoilant l’absurdité et la rigidité de certaines structures sociales.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

Du Liban, Dead Dog de Sarah Francis (2025 | 92 min) explore les méandres d’un mariage éloigné. Walid et Aida se retrouvent après de nombreuses années passées à l’étranger pour Walid. La réalisatrice, dans une construction narrative minutieuse, dévoile peu à peu les secrets et tensions enfouis depuis longtemps. Chaque geste, chaque silence, chaque regard devient une pièce du puzzle d’un mariage qui tente de se reconstruire, révélant les blessures et les non-dits qui ont façonné leur histoire commune.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

La quête du passé et de la mémoire prend une dimension intime et universelle dans Flana de Zahraa Ghandour (Irak, France, Qatar | 2025 | 85 min). Le film suit une réalisatrice qui tente de comprendre son enfance, de retrouver une amie disparue et de donner voix aux filles oubliées d’Irak. La narration se déploie dans un mélange d’investigation personnelle et de confrontation avec l’histoire collective, révélant la fragilité et la force des souvenirs et des identités que le temps tend à effacer.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

Au Maroc, Goundafa, The Cursed Song d’Ali Benjelloun (2025 | 96 min) plonge le spectateur dans la vie d’un village du Haut Atlas. Trois jeunes hommes, Said, Brahim et Omar, rêvent de succès musical, tandis que Fadma et les autres femmes du village travaillent la terre en chantant. L’arrivée d’un imam conservateur bouleverse progressivement le quotidien : il impose des restrictions, incite certains à renier leur identité amazighe et provoque des tensions au sein de la communauté. Le film explore avec sensibilité la collision entre traditions, ambitions personnelles et changements sociaux.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

Looking for Aida de Sarra Abidi (Tunisie | 2025 | 89 min) raconte le bouleversement provoqué par le départ inattendu d’un collègue de longue date dans le centre d’appels où travaille Ayda. Ses sentiments longtemps tus pour lui, combinés à une série d’événements imprévus, la poussent à interroger sa vie, son rapport au temps, à son environnement et à elle-même, dans un récit à la fois introspectif et sensible.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

Pasha’s Girls de Mohamed Al Adl (Égypte | 2025 | 98 min) mêle drame et tension sociale. Après un attentat terroriste, Nadia, esthéticienne, est retrouvée morte. Nour El Basha et son équipe tentent de dissimuler le suicide apparent pour préserver leur image. En préparant le corps et en recherchant un permis d’inhumation illégal, les employés confrontent les vérités sur eux-mêmes et sur leur relation avec Nadia, offrant au spectateur un portrait complexe et nuancé des réactions humaines face à la tragédie et au poids des responsabilités sociales.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

Round 13 de Mohamed Ali Nahdi (Tunisie | 2025 | 89 min) suit Kamel, ancien champion de boxe ayant mis fin à sa carrière par amour pour sa femme Samia. La vie de la famille bascule lorsque leur fils Sabri se fracture le bras et reçoit un diagnostic de tumeur maligne, entraînant les personnages dans une succession d’émotions, de questionnements et de choix difficiles.

CIFF 2025 Compétition Horizons du cinéma arabe

Cette édition du CIFF, à travers la compétition « Horizons du cinéma arabe », met en lumière la diversité, la créativité et la résilience du cinéma arabe. Chacun des films présentés offre un regard singulier sur la réalité contemporaine, les luttes personnelles et sociales, et la manière dont les cinéastes arabes continuent, année après année, à renouveler les formes narratives tout en faisant entendre leur voix sur la scène internationale.

Neïla Driss

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CIFF 2025 – La sélection de la compétition internationale dévoilée

12. Oktober 2025 um 21:06

La direction du Festival international du film du Caire (CIFF) a tenu, ce matin, une conférence de presse très attendue pour dévoiler les détails de la 46e édition, qui se tiendra du 12 au 21 octobre 2025. Fidèle à sa tradition d’ouverture et de réflexion sur le monde, le festival place cette année sa programmation sous le signe de l’humanité, un mot d’ordre qui traverse toutes ses sélections. Le directeur artistique a souligné que cette édition entend célébrer le cinéma qui raconte les êtres avant les événements, les émotions avant les effets, et les histoires humaines dans toute leur complexité et leur beauté.

Les films choisis, venus des quatre coins du monde, ont en commun d’interroger la condition humaine, les liens qui nous unissent, la mémoire, la douleur, mais aussi la résilience et la capacité d’aimer. Dans cette perspective, le CIFF 2025 promet d’être un espace de dialogue universel, où les regards se croisent et où le cinéma demeure, plus que jamais, un miroir de l’âme.

Un président du jury d’exception : Nuri Bilge Ceylan

Le festival a dévoilé la composition du jury de la Compétition internationale, présidé par l’un des plus grands cinéastes contemporains : Nuri Bilge Ceylan. Le réalisateur turc, reconnu dans le monde entier pour la profondeur humaine et philosophique de ses œuvres, incarne parfaitement l’esprit de cette édition. Son cinéma, à la fois contemplatif et viscéral, explore les silences, les paysages intérieurs, les questionnements existentiels et les contradictions de la vie moderne.

Ceylan a marqué de son empreinte le Festival de Cannes, où il a reçu de multiples distinctions : le Grand Prix et le Prix d’interprétation masculine pour Distant (2003), le Prix de la mise en scène pour Three Monkeys (2008), puis de nouveau le Grand Prix pour Once Upon a Time in Anatolia (2011). En 2014, il remporte la Palme d’or avec Winter Sleep, fresque ample et majestueuse sur la solitude et le désenchantement. Plus récemment, son film About Dry Grasses a valu à son actrice principale le Prix d’interprétation féminine à Cannes en 2023, confirmant la force et la constance de son œuvre.

Autour de lui, le jury international réunit des personnalités venues d’horizons variés : la réalisatrice égyptienne Nadine Khan, la monteuse italienne Simona Paggi, la cinéaste tunisienne Leyla Bouzid, le réalisateur chinois Guan Hu, le cinéaste roumain Bogdan Mureșanu, et l’actrice égyptienne Basma. Ensemble, ils auront la lourde tâche de départager une sélection d’une richesse et d’une diversité impressionnantes.

CIFF 2025
Compétition Internationale 
Leyla Bouzid

Les films en compétition internationale

La sélection officielle rassemble douze films, chacun porteur d’une voix singulière et d’un regard profondément humain sur le monde d’aujourd’hui.

Calle Málaga de Maryam Touzani (Maroc, France, Espagne, Allemagne, Belgique, 2025, 116 min) prolonge la veine intime et sensible de la réalisatrice marocaine. Le film suit une femme espagnole vieillissante à Tanger, confrontée à la décision de sa fille de vendre la maison familiale. Refusant de s’en détacher, elle s’accroche à ses murs comme à la mémoire d’une vie, et dans cette résistance se redécouvrent l’amour, le désir et la nécessité de rester fidèle à soi-même. Présenté à la Mostra de Venise, ce film y a remporté l’Audience Award – Armani Beauty (Orizzonti Extra).

Du Canada, Félix Dufour-Laperrière signe Death Does Not Exist (2025, 75 min), récit poétique et métaphysique d’une femme en fuite dans une forêt où la nature se transforme et où les frontières du réel s’effritent.

CIFF 2025 compétition internationale

Du Royaume-Uni, Dragonfly de Paul Andrew Williams (2025, 98 min) explore la compassion et la duplicité : Colleen, bouleversée par le manque de soins infligé à sa voisine âgée, décide de s’en occuper elle-même, mais ses intentions se révèlent plus troubles qu’il n’y paraît.

La Tunisie sera dignement représentée par Exile de Mehdi Hmili (Tunisie, Luxembourg, France, Qatar, Arabie saoudite, 2025, 120 min). Le film suit Mohamed, ouvrier dans une aciérie, blessé lors d’une explosion qui laisse un morceau de métal incrusté dans son crâne. Écarté de son poste, il sombre dans une quête de vengeance qui met à nu la corruption et l’injustice, tandis que son corps se détériore lentement.

CIFF 2025 compétition internationale

Les frères Tarzan et Arab Nasser présenteront Once Upon a Time in Gaza (France, Palestine, Allemagne, Portugal, Qatar, Jordanie, 2025, 87 min), plongée dans le Gaza de 2007, où un étudiant et un trafiquant au grand cœur s’allient pour vendre de la drogue depuis un restaurant de falafels. Entre corruption policière et survie, le film, lauréat du Prix de la mise en scène Un Certain Regard à Cannes, mêle tragédie, humour noir et rage de vivre.

D’Égypte et de Palestine, One More Show de Mai Saad et Ahmed Eldanf (2025, 74 min) s’attache à la troupe du cirque Free Gaza, qui continue de jouer malgré les bombardements et la mort omniprésente. Filmé dans une intimité bouleversante, ce documentaire témoigne de l’art comme ultime résistance, de la scène comme refuge d’espérance.

CIFF 2025 compétition internationale

Du nord de l’Europe, la réalisatrice lituanienne Gabrielė Urbonaitė signe Renovation (Lituanie, Lettonie, Belgique, 2025, 90 min), portrait d’une jeune femme de 29 ans, Ilona, obsédée par la réussite avant la trentaine. Lorsqu’elle emménage dans un appartement flambant neuf avec son compagnon, la rénovation du bâtiment révèle les fissures intimes d’un couple en pleine désillusion.

Sand City du Bangladais Mahde Hasan (2025, 99 min) déroule deux récits parallèles autour du sable : Emma, qui trouve un doigt humain dans le sable pour la litière de son chat, et Hasan, ouvrier rêvant de créer sa propre fabrique de verre. Deux existences solitaires liées par la matière même qui les obsède, dans une méditation étrange sur le désir et la fragilité.

CIFF 2025 compétition internationale

Le Liban est représenté par Souraya, Mon Amour de Nicolas Khoury (Liban, Qatar, 2025, 81 min), un film-mémoire dans lequel la danseuse et actrice Souraya Baghdadi revisite sa vie et son amour avec le cinéaste Maroun Baghdadi. Entre archives et introspection, elle explore la survivance du sentiment amoureux après la disparition.

Avec The Silent Run (Belgique, Canada, 2025, 94 min), Marta Bergman suit Sara et Adam, un couple arrivé illégalement en Belgique avec leur petite fille, rêvant d’atteindre enfin l’Angleterre. Une odyssée discrète mais poignante sur l’exil et la quête de dignité.

CIFF 2025 compétition internationale

Dans The Things You Kill (Alireza Khatami, Turquie, Canada, France, Pologne, 2025, 113 min), un professeur, hanté par la mort suspecte de sa mère, entraîne son jardinier dans une spirale de vengeance qui met à nu les secrets enfouis d’une famille et les abîmes de la conscience humaine.

Enfin, Zafzifa de Peter Sant (Malte, 2025, 99 min) clôt la sélection sur une note mélancolique : Dimitrios, homme solitaire hanté par son passé, rencontre Annie dans une ville côtière où le béton a remplacé le rêve. Tous deux, brisés mais semblables, tentent de se reconstruire, tandis que la vie les sépare à nouveau.

CIFF 2025 compétition internationale

Une sélection profondément humaine

À travers ces douze films, le CIFF 2025 s’annonce comme une célébration du cinéma dans ce qu’il a de plus essentiel : la recherche du sens, la tendresse du regard, la fragilité de la condition humaine. Chacune de ces œuvres raconte des êtres confrontés à la perte, à l’amour, à la résistance ou au passage du temps. Toutes, à leur manière, témoignent que l’humanité – dans ses douleurs comme dans sa lumière – demeure le plus grand sujet du cinéma.

Neïla Driss

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CIFF 2025 — Une édition placée sous le signe de l’humain

12. Oktober 2025 um 18:43

Le Festival international du film du Caire (CIFF) a levé le voile sur tous les détails de sa 46ᵉ édition, qui se tiendra du 12 au 21 novembre 2025. L’annonce a eu lieu lors d’une conférence de presse à l’hôtel Sofitel Downtown Nile du Caire, en présence d’un large public d’artistes, de cinéastes, de journalistes, de représentants des médias, ainsi que de nombreux partenaires, sponsors, ambassadeurs et responsables institutionnels.

La rencontre s’est ouverte sur une note solennelle, marquée par l’exécution de l’hymne national égyptien. Puis, sous les applaudissements, Hussein Fahmy, président du festival, et Mohamed Tarek, critique de cinéma et directeur artistique, sont montés sur scène pour dévoiler les contours de cette nouvelle édition.

Dans son discours d’ouverture, Hussein Fahmy a salué l’assistance avec émotion, rappelant que le Festival du Caire demeure « l’un des repères essentiels de la mémoire artistique de l’Égypte et du cœur de tout amateur du véritable cinéma dans le monde arabe ». Avec la chaleur d’un homme profondément attaché à sa mission, il a ajouté :
« Je suis heureux et honoré de me tenir devant vous aujourd’hui, en tant qu’homme passionné de cinéma, convaincu que le véritable art détient le pouvoir de changer la réalité et de faire naître l’espoir dans le cœur des gens, même dans les moments les plus difficiles. »

Cette 46ᵉ édition, a-t-il poursuivi, s’articulera autour d’un thème central : “l’humain”. Un mot simple, mais porteur d’une résonance puissante. Les films choisis, a-t-il expliqué, raconteront les rêves, les luttes et les préoccupations de l’homme moderne, tout en incarnant la vocation du Festival du Caire à demeurer un phare de création et d’illumination culturelle.

Hussein Fahmy a rappelé que le festival n’est pas seulement une vitrine artistique, mais un espace de réflexion, de dialogue et de transmission. Il a insisté sur le rôle du cinéma comme lien entre les peuples : « Le Festival du Caire fait partie de la mémoire collective de l’Égypte. Le cinéma nous a appris que l’art n’est jamais un luxe, mais une nécessité. L’image à l’écran peut changer la manière dont les gens perçoivent leur vie et ouvrir les portes de l’espoir, même dans les moments les plus sombres. »

S’adressant au public et aux invités internationaux, il a insisté sur la nécessité de garder l’humain au centre : « Notre monde change vite, mais ce qui demeure inchangé, c’est l’humain. C’est pourquoi, cette année, nous avons choisi des films qui parlent de l’expérience humaine, de la recherche du sens et de la beauté. »

Son discours s’est teinté d’une émotion particulière lorsqu’il a évoqué le cessez-le-feu obtenu à Gaza grâce à la médiation égyptienne. « L’art, a-t-il dit, porte toujours un message humaniste qui rapproche les peuples et rappelle le droit de tous à rêver et à vivre en sécurité.»
Il a rappelé que l’édition 2024 avait consacré un programme spécial de solidarité avec la Palestine (voir ici 1, ici 2, ici 3, ici 4 et ici 5), et qu’en 2025, cette continuité se traduirait par la projection du film La Voix de Hind Rajab de Kaouther Ben Hania, choisi comme film de clôture.

Avant de conclure, Fahmy a adressé ses remerciements aux institutions et personnalités qui accompagnent le festival : le comité consultatif supérieur, composé d’Amel Osman, Gaby Khoury, Jasmine Taha Zaki, Samir Farag, Tarek El Shennawy, Omar Abdel Aziz, Amr Badr, Laila Eloui, Mohamed El Adl, Mosaad Fouda et Hisham Abdel Khaleq. Il a tenu aussi à saluer chaleureusement l’équipe du festival, salariés et bénévoles confondus, qu’il a décrits comme « les véritables gardiens de cette mémoire collective ».

L’affiche officielle de cette 46ᵉ édition a ensuite été dévoilée. Inspirée de la célèbre sculpture La Renaissance de l’Égypte de Mahmoud Mokhtar, elle symbolise la continuité entre la grandeur du passé et la vitalité du présent. Dans la même lignée, une sélection de films classiques égyptiens restaurés a été présentée, un projet que Fahmy a qualifié de « pont entre l’histoire du cinéma et son avenir ».

Plusieurs partenariats culturels et éducatifs ont été annoncés : avec l’Université américaine du Caire, qui mettra à disposition des espaces de projection et d’ateliers ; avec la Fondation Drosos, qui soutient pour la deuxième année consécutive la venue de jeunes issus des gouvernorats d’Égypte ; avec Dar Risha Publishing, chargée de publier cinq ouvrages consacrés aux personnalités honorées ainsi qu’un volume commémorant le centenaire de la FIPRESCI ; et enfin avec l’Université de Coventry, en hommage à son président disparu, Dr Yasser Sakr, pour son rôle dans le partenariat.

Hussein Fahmy a également mis en avant la présence du festival sur la scène internationale — à Berlin, Cannes, Shanghai, Venise et ailleurs —, soulignant la consolidation des relations avec les partenaires étrangers, notamment en Chine. Il s’est félicité du retour du pavillon égyptien à Cannes, après dix ans d’absence, en partenariat avec le Festival d’El Gouna et la Cairo Cinema Commission. Ce pavillon a d’ailleurs remporté le prix du meilleur design au Marché du Film 2025, un succès qui, selon lui, symbolise « la renaissance du cinéma égyptien sur la scène mondiale ».

Cette ouverture internationale se concrétisera aussi à travers la participation d’une importante délégation chinoise, invitée d’honneur de cette édition, illustrant l’intérêt croissant du public asiatique pour le cinéma égyptien.

Trois personnalités égyptiennes seront honorées cette année : Mohamed Abdel Aziz, réalisateur, et Mahmoud Abdel Samie, directeur de la photographie, tous deux récompensés par une Pyramide d’or pour l’ensemble de leur carrière, ainsi que Khaled El Nabawy, acteur, qui recevra le Prix Faten Hamama de l’excellence.

Le directeur artistique, Mohamed Tarek, a ensuite pris la parole pour présenter la vision de cette édition. Dans un discours à la fois introspectif et passionné, il a confié :
« C’est une nouvelle édition d’un festival ancien, auquel j’ai été lié depuis mes débuts, à travers les différents postes que j’y ai occupés au fil des ans. J’ai parcouru ses couloirs comme ceux de ma propre maison. C’est un festival à travers lequel j’ai appris à aimer le cinéma, et le diriger aujourd’hui est à la fois un honneur et un rêve devenu réalité. »

Il a raconté comment l’équipe du festival avait commencé très tôt les préparatifs de cette 46ᵉ édition, en construisant une équipe soudée, en définissant les rôles, puis en sillonnant les festivals du monde, d’Est en Ouest, à la recherche de films uniques et de jurés potentiels.
« Au Festival de Cannes, a-t-il rappelé, nous avons été fiers de voir l’Égypte remporter le Prix du meilleur design de pavillon au Marché du Film 2025, coorganisé par le CIFF. Ce pavillon portait haut le nom d’un pays dont l’histoire cinématographique reflète la richesse de sa civilisation. »

Mohamed Tarek a précisé que le festival n’avait pas cherché la quantité, mais la justesse. « Nous avons voulu présenter chaque film de manière à ce qu’il trouve son public. Malgré cette sélectivité, notre programme compte 80 longs métrages, couvrant tous les genres – fiction, documentaire, animation, expérimental – issus de plus de 45 pays. »

Il a également évoqué les discussions engagées avec les organisateurs d’autres festivals arabes afin de mieux coordonner les avant-premières régionales : « Nous avons voulu rétablir la place du Caire comme plaque tournante du cinéma arabe », a-t-il souligné.
Et d’ajouter que cette volonté se manifeste à travers la présence de films très attendus tels que Once Upon a Time in Gaza de Tarzan et Arab Nasser (qui a remporté le prix de la mise en scène Un certain regard au festival de Cannes), Calle Malaga de Maryam Touzani, ou encore Exile de Mehdi Hmili, mais aussi d’autres titres arabes majeurs qui feront leur première au CIFF avant de poursuivre leur parcours vers Marrakech, Doha, la Mer Rouge ou Carthage.

Le programme comprend aussi une section spéciale consacrée à 22 classiques égyptiens restaurés, ainsi qu’une sélection de 25 courts métrages, offrant « un espace de découverte et d’expérimentation » à de jeunes cinéastes. « C’est ainsi que nous réunissons l’esprit du renouveau et celui de la préservation du patrimoine », a résumé Tarek.

Deux figures internationales seront également à l’honneur : la réalisatrice hongroise Ildikó Enyedi, qui sera récompensée par la Pyramide d’or pour l’ensemble de sa carrière en reconnaissance d’une œuvre d’une grande profondeur humaine, couronnée notamment par la Caméra d’or et l’Ours d’or. Son avant-dernier film, L’Histoire de ma femme, avait été sélectionné en compétition officielle à Cannes, et son dernier opus, The Silent Friend, sera présenté en compétition officielle au CIFF. L’actrice palestinienne Hiam Abbass sera également célébrée pour une carrière internationale marquée par des rôles puissants, notamment dans Munich et Succession, et pour avoir porté avec force la voix du peuple palestinien.

Le jury de la compétition internationale sera présidé par le cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan, entouré de Simona Paggi (Italie), Guan Hu (Chine), Nadine Khan (Égypte), Basma (Égypte), Leyla Bouzid (Tunisie) et Bogdan Muresanu (Roumanie).

Les sections parallèles incluront Horizons du cinéma arabe (dirigée par Mohamed Nabil), la Semaine internationale de la critique (Osama Abdel Fattah), la Compétition des courts métrages (Marwan Amara), le Prix du meilleur documentaire (Rami El Motwali) et une nouvelle section dédiée aux nouvelles formes et médias innovants, confiée à Noura Kaheel. Les jurys du prix NETPAC, du prix FIPRESCI et du prix du meilleur film arabe ont également été confirmés.

Le directeur des Cairo Industry Days, Mohamed Sayed Abdel Rahim, a ensuite présenté les grandes lignes du programme professionnel, avant que Rodrigo Broom n’annonce les sponsors, jurys et projets du Cairo Film Connection, qui s’impose comme une plateforme incontournable de coproduction et de formation dans la région.

La conférence s’est achevée sur les mots pleins de promesse de Hussein Fahmy :
« Nous vous donnons rendez-vous en novembre pour une véritable renaissance, à la hauteur de l’histoire du Festival du Caire et de l’Égypte. »
Puis les lumières se sont tamisées, laissant place à la projection du clip promotionnel officiel de cette 46ᵉ édition — prélude vibrant à un rendez-vous que le Caire prépare avec passion et fierté.

Neïla Driss

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CIFF 2025 – Le film tunisien « Goodbye Party » parmi les projets sélectionnés au Cairo Film Connection

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CIFF 2025 – Le film tunisien « Goodbye Party » parmi les projets sélectionnés au Cairo Film Connection

10. Oktober 2025 um 17:05

À quelques semaines de l’ouverture de la 46ᵉ édition du Festival international du film du Caire (CIFF), qui se tiendra du 12 au 21 novembre 2025, le Cairo Film Connection (CFC) a révélé les projets retenus pour sa 11ᵉ édition, prévue du 17 au 20 novembre. Intégré au sein de Cairo Industry Days, le CFC est une plateforme consacrée à la coproduction, au développement et au réseautage pour les cinéastes arabes et internationaux.

Cette année, 15 projets issus de 10 pays ont été sélectionnés, couvrant différents stades de production, du développement à la postproduction. Parmi eux, on compte quatre projets d’Égypte, trois du Liban, deux d’Irak, deux de Palestine, ainsi qu’un projet chacun de Tunisie, Jordanie, Soudan, Algérie et Yémen. S’ajoute Alicante, de Lina Soualem, coproduction algéro-française intégrée grâce au partenariat entre le CFC et Amman Industry Days.

Dans la catégorie Post-Production, la sélection comprend All That the Wind Can Carry de Maged Nader (Égypte), Asphalt de Hamza Hamid (Jordanie), The Colour of Our Time de Hayder Helo (Irak, Belgique, Égypte), The Day of Wrath de Rania Rafei (Liban) et Revolutionaries Never Die de Mohanad Yaqubi (Palestine, Belgique).

La catégorie In-Development Non-Fiction rassemble les projets Aman de Maythem Ridha (Irak, Égypte, Royaume-Uni, Jordanie), Dance with Me de Leila Basma (Liban, République tchèque), Goodbye Party de Sarra El Abed (Tunisie, Canada), I Have Other Friends de Yomna Khattab (Égypte) et Where Do I Belong d’Ibrahim Mohamed (Soudan).

Enfin, la catégorie In-Development Fiction inclut Al-Madeeneh 2008 de Youssef Assabahi (Yémen), The Side Effects of Trusting Life d’Ahmad Ghossein (Liban, Allemagne, Norvège), Rainbows Don’t Last Long de Mayye Zayed (Égypte), Rock Paper Sea de Randa Ali (Égypte) et Ping-Pong de Saleh Saadi (Palestine).

Le directeur du Cairo Film Connection, Rodrigo Brum, a souligné que cette sélection reflète le travail collectif et l’attention portée à chaque projet : « Nos choix sont le fruit de mois de travail collectif et d’une observation approfondie. Ce qui me passionne, c’est que derrière chaque titre se trouvent non seulement un cinéaste porteur d’une vision, mais aussi des collaborateurs, des communautés et des histoires que ces films mettent en lumière. Cette année, nous avons voulu bâtir une sélection qui témoigne à la fois des réalités de la région et de sa capacité d’innovation cinématographique. »

Avec cette 11ᵉ édition, le Cairo Film Connection confirme son rôle de plateforme essentielle pour le cinéma arabe, offrant aux cinéastes un espace pour développer leurs projets, renforcer les coproductions régionales et internationales, et favoriser la rencontre entre talents, producteurs et professionnels du monde entier.

Neïla Driss

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CIFF 2025 – Le festival lance « Cairo Pro-Meet », nouveau hub pour les professionnels du cinéma

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CIFF 2025 – Le festival lance « Cairo Pro-Meet », nouveau hub pour les professionnels du cinéma

07. Oktober 2025 um 14:05

Le Festival international du film du Caire (CIFF) vient d’annoncer le lancement d’un tout nouveau programme professionnel baptisé « Cairo Pro-Meet », organisé dans le cadre du Cairo Film Market, au sein de la plateforme Cairo Industry Days, la branche dédiée aux professionnels de l’industrie cinématographique. Cette initiative inédite sera inaugurée lors de la 46e édition du Festival international du film du Caire, qui se tiendra du 12 au 21 novembre 2025.

Pensé comme un espace de rencontre, de dialogue et de collaboration, Cairo Pro-Meet a pour ambition de rassembler des cinéastes arabes émergents et confirmés avec des figures majeures de l’industrie, venues d’Égypte, du monde arabe et de l’international. En s’appuyant sur des rencontres professionnelles structurées et des activités de réseautage ciblées, le programme vise à stimuler les échanges d’idées, encourager la coproduction et accompagner le développement de nouveaux projets cinématographiques.

Une plateforme pour bâtir des ponts entre les cinémas arabes et le monde

Avec Cairo Pro-Meet, le festival renforce sa volonté de faire du Caire un carrefour stratégique pour la création et la production cinématographique régionale. À travers cette initiative, il s’agit de mettre en lumière le rôle moteur de l’Égypte dans la structuration du paysage cinématographique arabe et africain, tout en consolidant ses liens avec les marchés européens, asiatiques et américains. Les professionnels invités pourront ainsi explorer de nouvelles pistes de collaboration, qu’il s’agisse de financement, de diffusion, de coproduction ou de mentorat.

Le programme s’inscrit dans la continuité du travail entrepris par Cairo Industry Days, devenu en quelques années un rendez-vous incontournable pour les acteurs du cinéma dans la région MENA. En offrant un espace de dialogue entre producteurs, réalisateurs, scénaristes, distributeurs, institutions et plateformes numériques, Cairo Pro-Meet entend accélérer la circulation des talents et des idées, dans un contexte mondial où les frontières entre cinéma d’auteur et production indépendante s’estompent de plus en plus.

Des rencontres structurées pour accompagner la création

Au cœur de Cairo Pro-Meet, une série de rencontres personnalisées et de sessions de travail permettra aux participants d’aborder concrètement les différentes étapes du processus cinématographique : écriture, développement, financement, coproduction, postproduction et distribution. Ces échanges directs offriront aux cinéastes la possibilité d’obtenir des conseils stratégiques sur la faisabilité de leurs projets, les modèles économiques possibles et les circuits de financement internationaux.

Les organisateurs prévoient également la présence d’experts internationaux issus de grands festivals, de fonds de soutien, de chaînes de télévision, de plateformes de streaming et de sociétés de production indépendantes, afin d’encourager les projets à fort potentiel. L’un des objectifs essentiels de Cairo Pro-Meet est ainsi d’aider les créateurs arabes à adapter leurs projets aux exigences d’un marché mondial en pleine mutation, tout en préservant la singularité de leurs voix et de leurs récits.

Une mission au service des talents arabes

À travers cette nouvelle initiative, le Festival international du film du Caire réaffirme son rôle de passeur entre les jeunes générations de cinéastes et les grands professionnels du secteur. En soutenant activement les talents émergents, le festival entend favoriser l’émergence de nouvelles perspectives narratives, tout en consolidant la visibilité du cinéma arabe sur la scène mondiale.

Depuis plusieurs années, le CIFF œuvre à faire de Cairo Industry Days un véritable laboratoire d’idées et un incubateur de projets, en phase avec les mutations technologiques et artistiques du cinéma contemporain. Cairo Pro-Meet vient prolonger cette dynamique en offrant un cadre concret d’échanges et de coopération, conçu pour déboucher sur des collaborations réelles, des coproductions internationales et une circulation accrue des œuvres arabes sur les marchés mondiaux.

Le Caire, au cœur des échanges cinématographiques

En initiant Cairo Pro-Meet, le festival ne fait pas qu’ajouter une section à son dispositif professionnel : il pose un jalon supplémentaire dans la construction d’un réseau régional solide, où le Caire s’impose plus que jamais comme un pivot culturel et créatif. L’Égypte, forte de son histoire cinématographique et de sa position géographique, reste un point de convergence naturel entre les cinémas du monde arabe, de l’Afrique et de la Méditerranée.

Avec cette initiative, le CIFF réaffirme ainsi sa double vocation artistique et stratégique : soutenir la création et renforcer la coopération entre les industries du cinéma à l’échelle internationale. Cairo Pro-Meet s’annonce d’ores et déjà comme une étape essentielle de l’évolution du festival, consolidant sa réputation de plateforme ouverte sur l’avenir et sur la diversité des voix du cinéma contemporain.

Le Festival international du film du Caire confirme ainsi son engagement en faveur d’un cinéma libre, audacieux et connecté, où les créateurs arabes trouvent enfin l’espace nécessaire pour s’exprimer, échanger et bâtir l’avenir du septième art dans la région et au-delà.

Neïla Driss

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Tunis Tout Court fête ses 20 ans : le court-métrage tunisien à l’honneur

27. September 2025 um 12:45

Du 3 au 5 octobre 2025, la Maison de la Culture Ibn Rachiq accueillera la 13e édition de Tunis Tout Court, unique festival national exclusivement consacré au court-métrage professionnel. Une édition anniversaire qui marquera les vingt ans de cette manifestation initiée en 2005 par l’Association Tunisienne pour la Promotion de la Critique Cinématographique (ATPCC). Après quelques années d’interruption dues à la pandémie, le festival revient avec la volonté affirmée de réinscrire le format court au cœur du paysage cinématographique tunisien, tout en célébrant un parcours déjà riche et significatif.

Né d’une conviction forte – celle que le court-métrage est un terrain d’expérimentation et de renouvellement artistique – Tunis Tout Court s’est imposé au fil des années comme un espace de reconnaissance, de diffusion et de réflexion. Depuis sa première édition en 2005, il a offert aux jeunes cinéastes une vitrine privilégiée et permis aux critiques de nourrir un dialogue fécond avec les créateurs. Aujourd’hui, alors que l’ATPCC s’apprête à fêter ses quarante ans, cette édition anniversaire du festival s’annonce comme un moment double : retour sur un héritage et ouverture vers de nouvelles perspectives.

Cette 13e édition s’articulera autour d’un programme dense : projections des meilleurs courts-métrages tunisiens récents, séminaire et atelier de formation autour de la thématique de l’adaptation, compétition d’articles critiques, débats et rencontres conviviales. Fidèle à sa vocation, Tunis Tout Court ne se contente pas de présenter des films : il stimule aussi la réflexion, interroge les enjeux esthétiques et industriels, et ouvre des pistes pour l’avenir.

Le cœur du festival battra au rythme de la compétition officielle des films, qui réunit cette année seize courts-métrages sélectionnés parmi les œuvres les plus marquantes des saisons 2023 et 2024. Fiction, documentaire et animation se côtoient, témoignant de la vitalité et de la diversité des écritures cinématographiques émergentes. Ces films concourront pour quatre prix attribués par un jury composé de critiques et d’universitaires : meilleure réalisation, meilleur scénario, meilleure contribution technique et meilleur jeu d’acteur.

Les seize films en compétition sont :
Leni Africo de Marouene Labib,
373, Pasteur Street de Mohamed Ismail Louati,
Where is Diana de Samy Chaffai,
Makun de Fares Naanaa,
Le sentier de Isha de Selma Hobbi,
Loading de Anis Lassoued,
In Three Layers of Darkness de Houcem Slouli,
Aucun Numéro de Hiba Dhaouadi,
Kamikaze de Hassen Marzougui,
Le chemin de l’oubli de Ali Marwen Chekki,
To Be de Ghassen Gacem,
The Carob Tree de Imed Methneni,
Between Two Worlds de Hedia Ben Aicha,
Flesh and Blood de Inès Arsi,
Le monde est petit de Bilel Bali
Fragments of Life de Anis Ben Dali.

ATPCC Tunis Tout court films

À côté de la compétition de films, Tunis Tout Court met également la critique cinématographique à l’honneur. Une compétition d’articles récompensera deux prix : celui du meilleur article critique de l’année 2023-2024 et celui du meilleur article écrit pendant le festival. Avec cette initiative, l’ATPCC affirme son rôle de passeur, convaincue que la critique reste un maillon essentiel de la vie culturelle, permettant de nourrir le débat et de donner aux œuvres une profondeur supplémentaire.

Les dix articles en lice pour le prix 2023-2024 sont :
RSIFF 2024 – « Les Enfants Rouges », un cri contre l’oubli de Neila Driss (Webdo.tn),
Les Enfants rouges : interroger le silence des victimes de Houssem Laachi (Yawmiyat al-Ayyam, Journées de Carthage 2024),
Mé El Aïn de Mariem Joobeur : maternité et identité face à l’extrémisme de Lassaad Mahmoudi (TAP),
Agora d’Ala Eddine Slim : où le corbeau et le chien racontent les maux de l’homme et de la patrie de Yosra Chikhawi (Réalités Online),
La Pietà et ses revenants de Meysem Marrouki (La Presse),
« Là d’où l’on vient », la sublime beauté de l’horreur de Rihab Boukhayatia (Nawaat),
Seuils interdits : entre fantasme et fracture sociale de Fadoua Medallel,
L’union d’un œil-oignon et d’un écran au-delà du noir et du blanc de Mohamed Ismail Louati (A Ticket to),
L’intervention de l’État dans le financement de la production cinématographique de Fathi Kharrat (Al Hayat Athakafiya)
Lorsque Hedi Khélil explore la photographie (Gouvernants et gouvernés) de Abeljelil Bouguerra (Al Hayat Athakafiya).

ATPCC Tunis Tout Court Critiques

La réflexion théorique et historique trouvera sa place dans un séminaire consacré à l’adaptation littéraire. Intitulé « Aux origines du court-métrage tunisien : l’adaptation littéraire comme geste premier », ce rendez-vous analysera comment les premiers courts tunisiens, dès les années 1960-1970, ont trouvé dans les nouvelles et récits littéraires une matière fondatrice. L’adaptation sera ainsi explorée comme geste culturel, esthétique et identitaire, en interrogeant sa pertinence actuelle à l’heure des hybridations intermédiatiques et des mutations globales de l’image.

Dans le prolongement du séminaire, un atelier de formation rassemblera une dizaine de participants pour réfléchir au rôle de la critique dans l’analyse de l’adaptation et pour écrire sur un corpus de courts-métrages. Cette initiative confirme la volonté pédagogique du festival, qui souhaite transmettre des outils d’analyse et former de nouvelles voix critiques capables d’accompagner le cinéma tunisien avec exigence et indépendance.

L’édition 2025 de Tunis Tout Court ne se limite pas aux projections et débats. Elle s’accompagne également d’une production livresque portée par l’ATPCC, fidèle à sa tradition éditoriale. Les publications récentes consacrées à Khemaies Khayati, Jilani Saadi ou encore au cinéma amateur tunisien en témoignent : la critique tunisienne écrit son histoire et enrichit le patrimoine cinématographique par la mémoire et l’analyse.

En investissant la Maison de la Culture Ibn Rachiq, lieu emblématique de la vie culturelle tunisienne, le festival renoue avec un ancrage urbain et populaire, accessible au grand public comme aux professionnels. Étudiants en cinéma, chercheurs, critiques, réalisateurs, producteurs et simples passionnés d’images y trouveront un espace de rencontre et de dialogue.

À travers Tunis Tout Court, l’ATPCC poursuit une mission claire : valoriser le court-métrage comme laboratoire de formes et d’idées, soutenir les jeunes talents, représenter la diversité culturelle du pays, encourager les politiques publiques en faveur du court, et offrir une vitrine internationale à ces films trop souvent invisibilisés. Vingt ans après sa création, ce festival confirme que le court-métrage n’est pas une étape secondaire, mais un langage artistique à part entière, essentiel à l’écosystème cinématographique. En réunissant films, critiques, publications, séminaires et ateliers, Tunis Tout Court 2025 se présente comme un carrefour unique, où la célébration du passé se double d’une réflexion sur l’avenir. Une édition qui promet d’honorer vingt ans d’existence tout en ouvrant de nouvelles voies pour les générations à venir.

Neïla Driss

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Le Festival International du Film du Caire et l’Europe unissent leurs forces pour révéler les jeunes talents égyptiens

23. September 2025 um 10:27

Le cinéma égyptien se prépare à un nouvel élan. Le 23 septembre 2025, le Festival International du Film du Caire (CIFF) a annoncé la signature d’un partenariat inédit avec les Instituts Nationaux de Culture de l’Union Européenne (EUNIC), représentés en Égypte par l’Institut Culturel Italien au Caire, dans le cadre du Programme Culturel UE–Égypte 2023–2027. À travers cette collaboration, le festival offrira à de jeunes cinéastes venus de tous les coins du pays une occasion unique de perfectionner leur art et d’échanger avec des experts européens, lors d’un atelier intensif organisé pendant sa 46ᵉ édition, du 12 au 21 novembre 2025.

Pour le CIFF, l’accord a été signé par son président, M. Hussein Fahmi, et pour EUNIC par le Dr Maurizio Guerra, directeur de l’Institut Culturel Italien au Caire et coordinateur du programme UE–Égypte. Mais au-delà des signatures officielles, ce partenariat incarne une ambition simple et profonde : faire du cinéma un pont entre les cultures et offrir aux jeunes talents égyptiens une plateforme pour exprimer leur créativité.

Dans le cadre du programme « Cairo Industry Days », dix cinéastes issus de gouvernorats moins favorisés seront invités à participer à un atelier de cinq jours animé par des professionnels européens. L’occasion pour eux de se confronter à de nouvelles techniques de narration visuelle, de production et de présentation de projets, mais aussi de dialoguer, d’échanger et de nourrir leur inspiration auprès de figures reconnues du cinéma international. Ce genre d’expérience peut transformer une carrière, et le CIFF en a pleinement conscience.

« Nous sommes fiers de soutenir la prochaine génération de cinéastes égyptiens et de leur ouvrir les portes de l’expertise internationale », explique M. Hussein Fahmi. « Échanger avec des professionnels venus d’Europe, découvrir de nouvelles perspectives, partager des expériences : tout cela nourrit la créativité et contribue à renforcer la présence du cinéma égyptien dans le monde. »

Depuis sa création en 1976, le Festival International du Film du Caire est devenu une véritable institution. Premier festival international de cinéma du monde arabe et d’Afrique, et seul festival de la région accrédité par la FIAPF, le CIFF a toujours été un lieu où les films rencontrent leur public, où la jeunesse découvre les métiers du cinéma et où se tissent des liens culturels durables. La 46ᵉ édition, sous le haut patronage du ministère de la Culture, promet une fois de plus de faire dialoguer l’Égypte et le monde à travers le cinéma, du 12 au 21 novembre 2025.

EUNIC, de son côté, regroupe les instituts culturels des États membres de l’Union européenne et œuvre depuis plusieurs années à favoriser les échanges artistiques et culturels. Le réseau soutient des projets qui renforcent la compréhension mutuelle et encouragent le développement durable, tout en créant des passerelles entre l’Europe et l’Égypte. Grâce à cette coopération, le cinéma égyptien bénéficie d’un souffle nouveau, et les jeunes réalisateurs peuvent se mesurer à des pratiques internationales tout en restant ancrés dans leur réalité locale.

Ce partenariat illustre parfaitement ce que le CIFF défend depuis toujours : le cinéma comme vecteur d’émotions, de dialogue et de créativité, mais aussi comme outil de transformation sociale. Pour les jeunes cinéastes qui franchiront le seuil de l’atelier, c’est une chance rare de se faire entendre, d’apprendre et de tisser des liens qui pourraient façonner leur parcours artistique pour les années à venir.

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El Gouna 2025 – Le film « Where the Wind Comes From » d’Amel Guellaty en compétition

18. September 2025 um 13:00

Le 8ᵉ Festival de cinéma d’El Gouna, prévu du 16 au 24 octobre 2025, accueillera en compétition des films de fiction le premier long-métrage d’Amel Guellaty, Where the Wind Comes From. Le film y tiendra sa première dans le monde arabe, après un parcours international déjà couronné de succès.

Présenté en avant-première mondiale au Festival de Sundance, le film a rapidement séduit la critique et a poursuivi sa tournée dans de grands rendez-vous comme Rotterdam et Istanbul. Partout, il a été remarqué pour son mélange d’humour et d’émotion, la justesse de ses interprètes et la puissance de ses images. Les distinctions n’ont pas tardé : Golden Bee du meilleur film au Mediterranean Film Festival de Malte et prix du meilleur long métrage de fiction au Toronto Arab Film Festival.

La presse spécialisée a unanimement salué cette œuvre. Pour Variety, il s’agit d’« un film visuellement frappant qui explore de nombreux thèmes dans le cadre simple du road movie ». Cineuropa a mis en avant « le portrait d’une génération perdue qui cherche à se réinventer ». Le Hindustan Times a parlé d’« un petit miracle avec un immense cœur », tandis que Fasllah a souligné « une voix nouvelle et fraîche du cinéma tunisien », insistant sur son originalité par rapport aux films tunisiens récents.

C’est dans ce contexte que le film arrive à El Gouna. À l’annonce de la sélection, Amel Guellaty a confié son émotion : « Je suis profondément honorée de présenter mon film au Festival de cinéma d’El Gouna, un lieu qui l’a soutenu dès les premières étapes, du développement jusqu’à la post-production. Pouvoir enfin partager le fruit de plusieurs années de travail ici est une grande fierté. Ramener ce film dans la région MENA a une signification particulière pour moi, et j’ai hâte de le présenter au public. »

Where the Wind Comes From raconte l’histoire d’Alyssa, 19 ans, et de Mehdi, 23 ans, deux jeunes qui rêvent de fuir une réalité étouffante. En découvrant un concours offrant une chance de départ, ils se lancent dans un road trip à travers le sud tunisien. Leur voyage devient une quête initiatique, faite d’épreuves, de découvertes et de révélations sur eux-mêmes.

Produit par Asma Chiboub pour Atlas Vision, le film réunit Slim Baccar, Eya Bellagha, Sondos Belhassen et Lobna Noomane. La photographie est signée Frida Marzouk, le montage assuré par Amel Guellaty, Ghalya Lacroix et Malek Kammoun, la musique composée par Omar Aloulou et le son par Aymen Labidi. La distribution arabe et les ventes internationales sont confiées à MAD Distribution.

Née en 1988, Amel Guellaty s’est d’abord formée au droit à la Sorbonne avant de se consacrer au cinéma. Elle a débuté comme assistante sur Après Mai d’Olivier Assayas et Foreign Body de Raja Amari, avant de réaliser en 2017 Black Mamba, court-métrage sélectionné dans plus de soixante festivals, primé à vingt reprises, et acquis par Canal+ et la chaîne italienne RT. En 2022, son deuxième court, Chitana, a confirmé son talent. Elle a également signé des campagnes pour Dior, Montblanc et IWC. Avec Where the Wind Comes From, son premier long-métrage, elle impose une voix singulière et prometteuse dans le cinéma arabe contemporain.

En rejoignant la compétition des films de fiction d’El Gouna 2025, le film tunisien confirme l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes capables de faire rayonner leur cinéma bien au-delà de leurs frontières, tout en résonnant profondément dans leur région d’origine.

Neïla Driss

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CIFF 2025 : Un partenariat stratégique avec Coventry University Cairo

16. September 2025 um 21:12

Le Festival international du film du Caire (CIFF) a annoncé un partenariat important avec Coventry University Cairo, implantée au sein de The Knowledge Hub Universities (TKH). Cette collaboration sera officiellement inaugurée le 24 septembre 2025 lors de l’ouverture du Coventry Media Hub sur le campus de TKH dans la Nouvelle Capitale Administrative égyptienne. Ce partenariat vise à rapprocher l’excellence académique de l’industrie cinématographique égyptienne et à offrir aux étudiants et jeunes cinéastes des opportunités concrètes d’apprentissage et de mise en pratique.

L’événement marquera également la signature d’un protocole d’accord (MoU) entre le CIFF et Coventry University. Le Media Hub, centre de création et d’innovation, offrira aux étudiants et aux professionnels du cinéma des espaces de travail pratiques, favorisant les échanges culturels et la collaboration avec la communauté cinématographique locale. Parmi les invités de marque, on retrouvera Hussein Fahmy, acteur renommé et président du CIFF.

Hussein Fahmy a insisté sur l’importance de ce partenariat : « Notre collaboration avec Coventry University marque une étape essentielle dans l’intégration de l’expertise académique aux parcours professionnels dans l’industrie du cinéma. Nous voulons offrir aux jeunes talents un environnement idéal pour apprendre et se confronter à la réalité du métier, renforçant le rôle du festival comme tremplin pour les nouvelles voix et les générations futures du cinéma égyptien et arabe. »

Pour Prof. Ebtissam Farid, responsable de l’école Design & Media à Coventry University Cairo: « Ce protocole d’accord renforce notre mission d’intégrer éducation, culture et industrie. Le Media Hub offrira aux étudiants un environnement proche des conditions réelles du secteur et un accès direct à la dynamique du cinéma égyptien. Nos diplômés seront ainsi à la fois prêts sur le plan académique et pleinement conscients du contexte culturel et professionnel. »

Prof. Marouan Omara, directeur du cursus Production Cinématographique, souligne :
« Ce partenariat ouvre une nouvelle ère pour les étudiants et jeunes cinéastes en Égypte. Relier les enseignements théoriques aux opportunités offertes par l’un des festivals de cinéma les plus prestigieux au monde leur permettra de développer les outils, les réseaux et l’expérience nécessaires pour réussir dans l’industrie créative internationale. »

Mohamed Tarek, critique de cinéma et directeur artistique du CIFF, ajoute :
« Nous voulons créer des plateformes où l’innovation technologique se mêle à la vision artistique et à l’expertise internationale. Cette collaboration montre l’engagement du festival à soutenir des projets ambitieux et à révéler de nouveaux talents audacieux. »

Dans le cadre de ce partenariat, Coventry University disposera d’un pavillon dédié au CIFF Film Market, donnant aux étudiants l’occasion de rencontrer des professionnels et leaders de l’industrie. L’université présentera également ses outils numériques pour soutenir l’exposition Immersive Technologies (XR) du festival, intégrant les technologies interactives dans la programmation du CIFF.

Le Media Hub deviendra un véritable pilier pour l’éducation et l’échange culturel, offrant des installations pratiques de formation et favorisant l’innovation dans la production de médias numériques. Cette initiative consolide la position de Coventry University Cairo comme centre créatif et culturel, soutenant la prochaine génération de cinéastes et professionnels des médias.

Fondé en 1976, le CIFF est l’un des plus anciens et prestigieux festivals de cinéma du monde arabe et d’Afrique, reconnu en catégorie A par la Fédération internationale des associations de producteurs de films (FIAPF). Coventry University, institution britannique de renom, est reconnue pour son approche pratique, son innovation et son engagement international. Grâce à son implantation au sein de TKH, l’université propose des programmes accrédités internationalement, alliant formation académique et préparation à la carrière professionnelle dans les industries créatives.

Neïla Driss

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CIFF 2025 – Clôture du festival avec « La voix de Hind Rajab » de Kaouther Ben Hania

17. September 2025 um 19:23

La 46ᵉ édition du Festival international du film du Caire (CIFF), qui se déroulera du 12 au 21 novembre 2025, s’achèvera sur un moment d’une portée symbolique et artistique majeure pour le cinéma arabe et international. Le film La voix de Hind Rajab, dernière réalisation de la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania, a été choisi pour clore le festival. Sa projection, qui marquera sa première en Afrique, offrira au public égyptien l’opportunité de découvrir une œuvre déjà largement saluée sur la scène internationale et qui, à travers son récit, porte une cause universelle : faire entendre la voix des Palestiniens confrontés à la colonisation et au massacre.

Cette sélection au CIFF s’inscrit dans un parcours exceptionnel. Lors de la 82ᵉ Mostra de Venise, La voix de Hind Rajab a remporté le prestigieux Lion d’Argent – Grand Prix du Jury, l’une des distinctions les plus convoitées du cinéma mondial, ainsi que six des huit prix décernés dans les sections parallèles. Acclamé par la critique et accueilli par une ovation record de près de vingt-quatre minutes, le film s’est imposé comme l’une des œuvres majeures de l’année. Au-delà de Venise, le film a été choisi par la Tunisie pour la représenter à l’Oscar 2026 du meilleur film international, renforçant sa reconnaissance mondiale et soulignant le rôle de Kaouther Ben Hania comme ambassadrice du cinéma arabe contemporain.

Co-production tuniso-française, La voix de Hind Rajab mêle habilement fiction et documentaire, s’inspirant d’événements réels bouleversants. Il raconte l’histoire de Hind Rajab, une fillette palestinienne de six ans, prise au piège dans une voiture sous un bombardement intense à Gaza après avoir perdu sa famille. Dans ces instants terrifiants, Hind parvient à joindre les services d’urgence du Croissant-Rouge palestinien, tandis que les équipes de secours luttent pour atteindre sa position. Le film utilise l’enregistrement audio authentique de cet appel, offrant une expérience cinématographique saisissante où le silence, la peur et l’attente deviennent tangibles. La voix de l’enfant, fragile et déterminée, se transforme en symbole universel de l’innocence confrontée à la violence et permet au public de saisir, par l’émotion, la réalité de millions de Palestiniens dont la vie est bouleversée par le conflit.

Kaouther Ben Hania s’impose depuis plus d’une décennie comme une figure essentielle du cinéma tunisien et arabe contemporain. Ses films, profondément engagés, explorent avec sensibilité les grandes questions humaines et sociales, mêlant souvent fiction et documentaire pour créer un cinéma qui interpelle et émeut. Elle a notamment été reconnue pour La belle et la meute (2017), présenté à Cannes, qui dénonçait les violences faites aux femmes en Tunisie, et L’homme qui a vendu sa peau (2020), sélectionné à Venise et nommé aux Oscars. Son documentaire Les filles d’Olfa, en compétition officielle à Cannes et nommé à l’Oscar du meilleur documentaire, illustre son intérêt constant pour les récits de vies individuelles confrontées à des enjeux collectifs. Dans chacun de ses films, Kaouther Ben Hania met en lumière des voix souvent étouffées, transformant l’expérience personnelle en récit universel et offrant au spectateur un engagement intellectuel et émotionnel profond.

Hussein Fahmy, président du festival, a déclaré : « Présenter La voix de Hind Rajab comme film de clôture de cette édition reflète la conviction profonde du festival dans le rôle du cinéma comme défenseur des causes humaines, et tout particulièrement de la cause palestinienne. Il s’agit d’une œuvre bouleversante qui démontre comment l’art peut devenir une voix pour la justice et la liberté. »

Mohamed Tarek, directeur artistique, a ajouté : « La sélection du film de Kaouther Ben Hania pour le final du festival célèbre le rôle du cinéma arabe dans la transmission de la voix de la Palestine au monde et réaffirme que le cinéma peut être un pont unissant les peuples et préservant notre mémoire commune. Le Lion d’Argent remporté à Venise renforce encore sa portée internationale et le choix de la Tunisie de le proposer aux Oscars 2026 confirme son importance et l’excellence du cinéma tunisien. »

La projection de La voix de Hind Rajab à la clôture du CIFF 2025 rappelle à tous le pouvoir de l’art pour affronter la douleur et témoigner des injustices. À travers la voix de Hind et de tous les enfants dont l’enfance a été volée par la violence, le film démontre que le cinéma peut transformer un récit tragique en lumière, offrir une voix à ceux qui n’en ont pas et maintenir l’espoir vivant, tout en incitant à une réflexion collective sur la solidarité et l’humanité.

Neïla Driss

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CIFF 2025 – Nuri Bilge Ceylan, président du jury de la compétition internationale

17. September 2025 um 17:54


Le Festival international du film du Caire (CIFF) a annoncé une nouvelle qui place déjà sa 46ᵉ édition, prévue du 12 au 21 novembre 2025, au cœur de l’actualité cinématographique mondiale. Le cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan, l’un des plus grands auteurs du cinéma contemporain, a été choisi pour présider le jury de la compétition internationale.

Considéré comme un maître du cinéma d’auteur, Nuri Bilge Ceylan a bâti une œuvre d’une rare cohérence esthétique et philosophique. Né en 1959 à Istanbul, il a d’abord étudié l’ingénierie électrique avant de se tourner vers la photographie, discipline qui restera au cœur de son approche visuelle. Cette double formation explique en partie la singularité de son style: une rigueur technique héritée de son parcours scientifique, alliée à un sens aigu de la composition picturale, nourri par la photographie et par une profonde culture artistique.

Dès ses premiers courts métrages, Nuri Bilge Ceylan affirme un univers personnel, marqué par une atmosphère contemplative et une mise en scène de la solitude et de l’incommunicabilité. Kasaba (1997), son premier long métrage, révèle déjà cette attention au détail, ce rapport étroit au paysage et à la mémoire familiale. Avec Nuages de mai (1999) et surtout Uzak (2002), il s’impose comme une voix incontournable du cinéma mondial.

Son œuvre explore inlassablement des thèmes universels : la solitude des êtres face au temps, la complexité des rapports familiaux, la confrontation entre la ville et la campagne, mais aussi la place de l’intellectuel dans une société en mutation. Ses personnages, souvent en quête de sens ou de rédemption, évoluent dans des espaces marqués par une beauté mélancolique, entre l’âpreté des paysages anatoliens et l’intimité des intérieurs.

Le parcours de Nuri Bilge Ceylan est intimement lié au Festival de Cannes, où il a été régulièrement couronné. En 2003, son film Uzak (Lointain) reçoit à la fois le Grand Prix et le Prix d’interprétation masculine. En 2008, Les Trois Singes lui vaut le Prix de la mise en scène. Trois ans plus tard, Il était une fois en Anatolie remporte à son tour le Grand Prix, confirmant la puissance de son regard cinématographique. Le sommet arrive en 2014, lorsque Winter Sleep (Sommeil d’hiver) décroche la Palme d’or, consacrant Ceylan parmi les figures incontournables du cinéma mondial. Plus récemment, en 2023, Les Herbes sèches a offert le Prix d’interprétation féminine à Merve Dizdar, preuve de la vitalité et de l’actualité de son œuvre.

Au-delà de ses distinctions, ce qui caractérise Nuri Bilge Ceylan est sa capacité à mêler une introspection profondément philosophique à une dimension esthétique proche de la peinture. Ses plans larges, où la nature devient un personnage à part entière, dialoguent avec les silences et les regards de ses protagonistes. Chaque film est une expérience immersive, qui invite à la méditation et à l’analyse des contradictions humaines.

C’est cette stature internationale qui a convaincu les organisateurs du Festival du Caire. Hussein Fahmy, président du CIFF, a salué ce choix en déclarant : « Le cinéma de Nuri Bilge Ceylan est un étalon d’excellence artistique. Sa sélection en tant que président du jury reflète l’engagement du CIFF à promouvoir un cinéma audacieux et visionnaire, et à positionner Le Caire comme un lieu de rencontre privilégié pour les voix cinématographiques les plus passionnantes du monde. »

Dans le même esprit, Mohamed Tarek, directeur artistique du festival, a insisté sur la cohérence entre la vision de Nuri Bilge Ceylan et la ligne artistique de cette édition : « Les films de Ceylan explorent en profondeur le personnage, le lieu et le temps — des valeurs au cœur de notre programmation cette année. C’est un cinéaste que nous attendions depuis longtemps au Caire, et c’est un honneur de l’accueillir enfin à la tête de notre jury international. Sa présence nourrira un dialogue puissant sur les possibles du cinéma. »

En tant que président du jury, Ceylan aura la tâche de diriger un panel de cinéastes, artistes et professionnels venus du monde entier, chargé de décerner la Pyramide d’or et les principales distinctions de la compétition internationale. La composition complète du jury, ainsi que la sélection officielle des films, sera annoncée dans les prochaines semaines.

L’annonce de cette présidence s’accompagne d’un partenariat inédit entre le Festival du Caire, TESİYAP — l’Association professionnelle des producteurs de télévision et de cinéma, qui représente les principaux producteurs turcs et soutient la croissance de l’industrie audiovisuelle en favorisant les coproductions et la diffusion internationale —, TÜRSAK — la Fondation turque du cinéma et de la culture audiovisuelle, une institution à but non lucratif qui œuvre à la préservation et à la promotion du cinéma turc à travers festivals, semaines de cinéma et événements internationaux —, ainsi que l’ambassade de Turquie en Égypte. Ce partenariat renforcera la présence turque au festival, avec notamment la projection de plusieurs films turcs, la venue d’une délégation de quinze représentants de l’industrie audiovisuelle du pays, et une participation accrue au Cairo Film Market.

Cette coopération illustre le rôle diplomatique que peut jouer le cinéma et souligne la volonté du CIFF de s’ouvrir davantage aux cinémas de la région tout en consolidant ses liens avec l’Europe et l’Asie.

Créé en 1976, le Festival international du film du Caire demeure aujourd’hui le plus ancien et le seul festival compétitif reconnu par la FIAPF dans le monde arabe et en Afrique. Sa longévité témoigne de sa capacité à conjuguer enracinement régional et rayonnement international. Chaque année, il propose une sélection rigoureuse de films venus du monde entier, en accordant une place privilégiée aux découvertes régionales et aux premières mondiales. Ses activités professionnelles, son marché du film et ses événements publics en font un espace de dialogue culturel unique, ancré dans l’histoire de la capitale égyptienne et tourné vers les échanges globaux.

Avec l’arrivée de Nuri Bilge Ceylan à la tête de son jury, la 46ᵉ édition du CIFF s’annonce déjà comme un rendez-vous marquant de l’année cinématographique. Elle promet de croiser les regards, d’élargir les horizons, et de confirmer la place du Caire comme carrefour incontournable des cinémas du monde.

Neïla Driss

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