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Boeing met des milliers de salariés en congé sans solde

19. September 2024 um 16:39

Boeing a annoncé le 18 septembre 2024 qu’il mettrait temporairement en congé des dizaines de milliers d’employés après qu’environ 30 000 machinistes se sont mis en grève le 14 septembre dernier, interrompant ainsi la production de son 737 MAX et d’autres avions.

« Nous allons lancer des congés temporaires dans les prochains jours. Ce qui aura un impact sur un grand nombre de cadres, de dirigeants et d’employés basés aux États-Unis ». C’est ce qu’a déclaré le PDG Kelly Ortberg dans un courriel adressé aux employés. « Nous prévoyons que certains employés prendront une semaine de congé toutes les quatre semaines sur une base continue pendant toute la durée de la grève ».

M. Ortberg a également déclaré que lui et d’autres dirigeants de Boeing « accepteront une réduction de salaire proportionnelle à la durée de la grève ».

Les longs congés sans solde montrent que le PDG de Boeing prépare l’entreprise à résister à une grève prolongée qui ne sera probablement pas facilement résolue, étant donné la colère des travailleurs de base.

Cette grève, la première de Boeing depuis 2008, s’ajoute à une année tumultueuse pour l’avionneur qui a commencé lorsqu’un panneau de porte a explosé en plein vol d’un nouvel avion 737 MAX.

Une bataille sociale prolongée pourrait coûter à Boeing plusieurs milliards de dollars, mettant encore plus à rude épreuve ses finances et menaçant sa cote de crédit, ont déclaré les analystes.

« Il est peu probable que les réductions compensent entièrement les coûts d’une grève prolongée », a déclaré Ben Tsocanos, directeur de l’aérospatiale chez S&P Global Ratings.

Le syndicat réclame une augmentation de 40 % sur quatre ans dans le cadre de ses premières négociations contractuelles complètes avec Boeing depuis 16 ans; bien au-dessus de l’offre de 25 % du constructeur aéronautique, qui a été rejetée sans réserve.

« La balle est dans le camp de Boeing. Ils pourraient régler cette grève demain », a déclaré Brian Bryant, président international de l’IAM. Tout en ajoutant qu’il faudrait pour cela un salaire équitable, une retraite, le rétablissement d’un bonus et une assurance maladie.

Arrêt de la production

La grève a interrompu la production des avions 737 MAX, les plus vendus de Boeing, ainsi que de ses gros-porteurs 777 et 767, retardant les livraisons aux compagnies aériennes.

Boeing a annoncé lundi 16 septembre qu’il gelait les embauches pour réduire les coûts, son bilan étant déjà alourdi par une dette de 60 milliards de dollars.

La société a également cessé de passer la plupart des commandes de pièces pour tous les programmes d’avions Boeing, à l’exception du 787 Dreamliner, une mesure qui portera préjudice à ses fournisseurs.

Un fournisseur de premier plan a qualifié la dernière annonce de « panique » et a déclaré qu’elle soulignait le manque de marge de manœuvre de Boeing en raison de son bilan déjà tendu.

Enfin, dans ce contexte, les actions de Boeing ont chuté d’environ 40 % depuis le début de l’année.

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Manque d’emplois, croissance insuffisante : Les défis de l’économie tunisienne

Von: hechmi
18. September 2024 um 11:52

Abdelkader Boudriga, président du cercle des financiers tunisiens, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation économique du pays, lors d’une intervention à l’émission Expresso sur radio ExpressFM. Selon lui, l’économie tunisienne est confrontée à plusieurs défis majeurs : un taux de croissance insuffisant, un manque d’emplois décents et un cadre législatif peu favorable à l’entrepreneuriat.

Le président du cercle a souligné l’importance cruciale de disposer de données économiques fiables pour élaborer des stratégies efficaces. Il a regretté l’absence de statistiques précises sur la croissance du troisième trimestre 2024, soulignant que les données actuelles ne reflètent pas la réalité du terrain.

Boudriga a également mis en avant le potentiel de l’économie à impact, qui pourrait contribuer à un développement plus équitable et durable. Il a appelé à un soutien accru de l’entrepreneuriat, notamment en révisant le code des changes pour créer un environnement plus favorable aux startups et aux jeunes entrepreneurs.

Le président du cercle des financiers a enfin alerté sur le vieillissement de la population tunisienne et sur la nécessité de créer des emplois de qualité pour les jeunes générations. Il a estimé que le taux de croissance actuel de 2,5 à 3% est insuffisant pour relever ce défi.

La France en marche vers la récession (1-2)

11. September 2024 um 10:29

Les tendances économiques se développant en France depuis la crise de 2008 ont reçu un important coup d’accélérateur dès l’installation au pouvoir suprême de la république en 2017 du parti d’Emmanuel Macron, dont le cadre de la politique intérieure et de la politique étrangère autodestructrice mène directement vers la récession économique dans laquelle la France est en train d’entrer à grand pas.

Oleg Nesterenko *

La personne qui était à la tête du ministère français de l’Economie, monsieur Bruno Le Maire, a prononcé un discours magistral, le 1er mars 2022, dans lequel il n’a «laissé planer aucune ambiguïté sur la détermination européenne » dans sa volonté de «livrer une guerre économique et financière totale à la Russie», afin de faire effondrer son économie. Son enthousiasme était sans équivoque : «Nos sanctions sont efficaces. Les sanctions économiques et financières sont même d’une efficacité redoutable […] Nous allons donc provoquer l’effondrement de l’économie russe!».

Deux ans et demi se sont écoulés depuis les exultations publiques dudit personnage et nous retrouvons l’économie de la Fédération de Russie très exactement à l’opposé des lumineuses prévisions du ministre : dans une des meilleures de ses formes – ce qui est très loin d’être le cas pour l’économie de l’Hexagone, dont ce dernier est censé de s’occuper.

Le PIB de la Russie a augmenté de 4,6% sur un an au premier semestre 2024, contre 1,1% en France. Le FMI, qui a déjà prévu une croissance confortable du PIB russe, a récemment revu à la hausse ses prévisions initiales de croissance, anticipant désormais une hausse du PIB de 3,2% sur l’ensemble de l’année 2024. Des prévisions qui ne prennent pas, néanmoins, en compte tous les éléments de la réalité des marchés démontrant que la croissance sur l’ensemble de l’année en cours sera plutôt de 3,5-4%.

Selon les dernières statistiques, en juin 2024 la Russie est devenue le pays avec le plus faible taux de chômage parmi les pays du G-20. Le niveau du chômage parmi la population active n’est que de 2,4% contre 7,4% en France qui entre dans le peu glorieux Top-5 des pays du G-20 avec le taux du chômage le plus élevé et dont l’indice INSEE du climat d’emploi annonce un taux de chômage de 8,5% pour la fin de l’année en cours.

En ce qui concerne le pouvoir d’achat de la population russe, au premier trimestre 2024, les revenus nets disponibles – les revenus monétaires corrigés de l’inflation moins les paiements obligatoires des impôts, taxes, redevances et autres contributions obligatoires au budget de l’état – ont vu l’augmentation de 5,8% par rapport à l’année précédente (source : Rosstat). Sur l’ensemble de l’année 2024, l’augmentation du pouvoir d’achat est attendu à hauteur de 9,2% (source : ministère de l’Économie). Pour la France, cependant, une augmentation du pouvoir d’achat à hauteur de 1% brut pour l’année 2024 serait déjà considérée comme un très bon résultat, après une croissance de 0,8% brut pour l’année 2023 (source : l’OFCE).

De même, la Fédération de Russie est entrée dans le Top-3 du G-20 au niveau de la plus faible dette publique par habitant qui n’est que de 2 070$/hab., contre 40 300$/hab. en France, 50 600$/hab. au Royaume-Uni ou encore 104 500$ par habitant aux Etats-Unis d’Amérique.

En France, le taux de chômage élevé de ce jour, la très faible croissance du PIB et la dette publique exorbitante pesant sur le présent et le futur de l’économie française ne sont que les constantes structurelles se développant en synchronie avec toute une série d’autres facteurs économiques résultant de la politique française irresponsable des dernières années et démontrant l’entrée prochaine de la France dans la récession économique.

La croissance du PIB à hauteur de 1,1% pour le premier semestre 2024, dont le chiffre correspond également à la croissance attendue pour l’ensemble de l’année en cours, malgré les prévisions de stagnation annoncées auparavant par l’INSEE, ne doit guère être surestimée et prise pour une constante. La non-modération de la joie serait une importante erreur d’appréciation, car son augmentation n’est grandement due qu’à la hausse des dépenses publiques (+0,3% de la consommation des administrations et +0,6% de l’investissement public pour le second trimestre) qui ne fait que soutenir artificiellement le PIB du pays en creusant davantage la dette de l’Etat français. 

La ré-industrialisation ou la désindustrialisation ?

La désindustrialisation de la France n’est nullement un phénomène nouveau. Elle s’est mise en place dès la crise de 1974 et ne s’est jamais arrêtée depuis, en faisant de la France le pays européen qui s’est le plus désindustrialisé ces 50 dernières années.

Si en 1972 la part de l’industrie manufacturière française dans le PIB était de 19%, en 2020 elle n’est plus que de 9%. De même pour la part d’emplois dans le secteur industriel : 37,4% en 1982, contre 13,3% en 2020.

Dès la période de la propagande électorale précédant la prise du pouvoir en 2017, Emanuel Macron a choisi de se promouvoir avec un message politique tout à fait attractif adressé aux masses électorales : faire de la ré-industrialisation de la France un chantier prioritaire de son mandat. Message adressé à des masses qui ne connaissent à peu près rien du fonctionnement de l’économie mondiale et des lois qui la gouvernent pour être pris au sérieux.

Le travail d’un illusionniste, c’est de concentrer l’attention des spectateurs sur des détails devant leurs yeux et de ne surtout pas leur permettre la vision globale de l’ensemble du processus en développement, ce qui mènerait, le cas échéant, inévitablement à la découverte de la supercherie.

Les années ont passé et Emmanuel Macron se vante de la grande réussite de son initiative de ré-industrialisation de l’Hexagone. Les éléments mis en avant sont le solde positif de la création d’emplois dans l’industrie depuis 2017 et la création de 500 usines de plus en France en 2023 par rapport à 2016.

Très jolie image. Toutefois, la réalité est tout à fait différente.

La spécificité du secteur industriel français d’aujourd’hui et de ses capacités de production sont dans une situation sous très forte dépendance directe des approvisionnements étrangers en matières premières critiques et en énergie.

Vouloir se libérer de cette dépendance – c’est une chose; pouvoir se permettre ce luxe – s’en est une autre. Chercher des alternatives aux approvisionnements depuis, notamment, la Chine et la Russie est non seulement une idée utopique, mais, tout simplement, financièrement suicidaire pour de nombreux secteurs de l’industrie française, dont les marges de manœuvres sont déjà quasi inexistantes.

Et c’est exactement ce que le gouvernement Macron est en train d’imposer au secteur secondaire de l’économie française. En violant d’une manière grossière les règles de l’OMC, le tenant actuel du pouvoir en France est en train de provoquer la mise en place d’une riposte de la part de la Russie et de la Chine à l’hostilité française. Une riposte asymétrique qui aura des répercutions désastreuses et à très long terme sur l’économie française.

Le seul espoir de l’industrie de l’Hexagone est dans la retenue rationnelle des décideurs de la coalition sino-russe qui ne se limiteront qu’à une riposte proportionnelle, au lieu d’exercer leur pouvoir de déclencher une guerre économique et de faire effondrer d’une manière radicale et dans des délais limités non seulement le secteur industriel de l’économie française, mais celui de l’ensemble de l’Union européenne (UE), en les privant d’importations vitales.    

En parlant des chiffres du «miracle» de la ré-industrialisation réalisée par le parti présidentiel, plusieurs éléments sont à retenir. Selon les dernières statistiques disponibles, la production industrielle française accuse une décroissance nette de 3,1% pour la période du 05/2023 au 05/2024.

Selon les indices de l’INSEE datant de juillet 2024 sur le climat des affaires, hormis la période particulière du Covid, ce dernier est au plus bas depuis le mois d’avril 2015 pour le secteur des services et, pour le secteur de l’industrie, au plus bas depuis ces 11 dernières années – depuis le mois du juillet 2013.

Dans le secteur du BTP, le climat des affaires est au plus bas depuis avril 2016. Dans celui du commerce de détail, hormis la chute d’avril 2022 liée à l’incertitude produite par le déclenchement du conflit en Ukraine, le climat des affaires est au plus bas depuis novembre 2014. 

En ce qui concerne les 500 nouveaux sites industriels de plus en France en 2023 par rapport à 2016, les communicants de l’Elysée «oublient» de mentionner que la production manufacturière française, quant à elle, a baissé de 4,45% pour la même période. Alors qu’entre 2012 et l’arrivée de Macron au pouvoir en 2017, elle a, au contraire, connu une augmentation de 1,2%.

En ce qui concerne la production du matériel de transport sous les deux quinquennats de Macron, elle s’est, tout simplement, effondrée.

En mettant en avant le solde positif de création d’emplois dans l’industrie depuis 2017, une fois de plus, ils «oublient» de préciser qu’aujourd’hui la France est au 22e rang européen sur les 27 en matière d’emploi industriel rapporté à l’emploi total.

La part de l’industrie dans le PIB français en 2016, avant la prise du volant du pouvoir par Emmanuel Macron, était de 17,43% ; en 2022, à l’issue des cinq années de son mandat, cette même part été de 17,38% (Statista), ce qui n’est rien d’autre que la démonstration d’une parfaite stagnation tout à fait éloignée des narratifs développés par l’Elysée. 

L’indice de la production industrielle des PMI est à 42,1, ce qui le place au plus bas depuis avril 2009, hors période Covid et la remontée post-Covid de décembre 2023.

Avec une vision à long terme, les statistiques nationales démontrent nettement et indiscutablement que le grand projet de la ré-industrialisation de la France par le parti du président Macron, projet qui a été promu en tant que chantier prioritaire de ses deux quinquennats, ne peut guère être qualifié de grande réussite. Et il n’est pas à négliger que nous parlons bien de l’élément de la politique nationale où l’effort et l’investissement ont été parmi les plus considérables. 

La grande dépendance incontournable de l’industrie française vis-à-vis des importations énergétiques et des matières premières critiques depuis les pays envers lesquels la France se positionne ouvertement d’une manière de plus en plus hostile, la main d’œuvre française incomparablement plus coûteuse que celle d’un grand nombre de concurrents sur le marché mondial et tant d’autres éléments de contraintes spécifiques à la production sur le sol français rendent l’idée de la réussite de la ré-industrialisation française illusoire et totalement coupée de la réalité économique.

Le résultat de la gouvernance de Macron, étroitement associée à celle de l’UE, a directement mené vers l’impossibilité non seulement du développement, mais même d’une stagnation simple des industries énergivores françaises et européennes. 

La survie durable de ces dernières ne peut être assurée qu’avec la délocalisation vers des pays procurant l’accès à des énergies à des coûts abordables pour pouvoir rester concurrentielles au sein du marché mondial. Notamment vers les Etats-Unis d’Amérique qui sont aujourd’hui les premiers bénéficiaires de la nouvelle politique économique de l’UE et de la France.

A moyen et long terme, le processus de désindustrialisation de la France ne va que s’accentuer et ne fera qu’aggraver l’important déséquilibre du commerce extérieur déjà existant, ce que j’évoquerai plus loin. Ce déséquilibre ne sera que proportionnel à l’ampleur de la désindustrialisation qui risque d’être plus vaste que celle connue entre 1979 et 1984, quand la chute de l’industrie française a été la plus brutale en Europe.

La production industrielle française risque d’être de moins en moins concurrentielle sur le marché mondial et de se replier progressivement sur le marché intérieur intra-européen, dont l’exécutif assurera le protectionnisme qui est déjà en train de prendre de l’ampleur. Le protectionnisme qui est bien une lame à double tranchant avec le prix qui va avec et qui sera également à payer.

Le protectionnisme ou le néolibéralisme ?

La réponse est sans équivoque. D’une part, la politique commerciale protectionniste dans son état pur et irréfléchi ne peut être que porteuse d’une grave récession économique.

A ne pas oublier les leçons de l’histoire : c’est bien la politique commerciale protectionniste qui fut la cause majeure de la Grande Dépression que le monde a connue de 1929 à 1939. L’instauration d’importantes mesures protectionnistes dans les pays industrialisés a fait muter la crise financière et la récession économique du début des années 1930 en une dépression économique à l’échelle mondiale.

La hausse des droits d’importation pour venir en aide à certains secteurs de l’économie nationale provoque inexorablement des mesures de rétorsion, symétriques ou asymétriques, de la part des pays-victimes des mesures protectionnistes. Le résultat obtenu n’est que la diminution réciproque du commerce international des pays impliqués.

Mais, d’autre part, le néolibéralisme tel qu’on le connaît depuis des décennies, ne peux être bénéfique à des pays occidentaux, dont la France, qu’à la condition qu’il s’applique à des pays «partenaires», dont la politique intérieure et étrangère est globalement soumise à la volonté occidentale. La soumission, telle qu’on la connait depuis l’époque de la prétendue décolonisation : via la pression par des institutions financières internationales contrôlées par l’Occident collectif, telles que la Banque mondiale (BM) et le Fond monétaire international (FMI); via l’installation des présidences et des gouvernements dans des pays visés sous le contrôle du pouvoir occidental et, le cas échéant, via l’organisation de coups d’état, voir le lancement de guerres de remise en ordre des rapports «dominant-dominé».

La guerre en Ukraine s’est avérée être un élément accélérateur de la refondation de l’échiquier politico-économique mondial dans lequel la soumission du monde non-occidental à des règles néolibérales de l’Occident deviendra de plus en plus compliqué à maintenir et à développer par ce dernier.

De même, vu la montée en puissance des économies non-occidentales disposant de plus en plus de leviers de pressions et de capacités de ripostes symétriques et asymétriques vis-à-vis de la force occidentale dominatrice, le renforcement des mesures protectionnistes par les marchés occidentaux ne peut guère être considéré comme une solution salutaire.

Ainsi, les nouvelles réalités mondiales en cours de développement ne peuvent que produire des constats alarmants vis-à-vis du futur de l’économie française.

* Ancien professeur auprès des masters des grandes écoles de commerce de Paris), président du CCIE

A suivre…

La France en marche vers la récession (2-2) : Les technologies avancées seront-elles salutaires ?

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Tunisie : l’économie à l’épreuve de la démographie

05. September 2024 um 07:35

The Economic intelligence unity (EIU) a publié, mercredi 4 septembre 2024, un rapport alarmant au sujet du choc démographique en Tunisie. Le blog Economics for Tunisia (E4T) de l’économiste universitaire Moktar Lamari en a traduit les extraits reproduits ci-dessous.  (Illustration: migrants tunisiens débarqués en Italie).

Des niveaux d’éducation élevés maintiennent la croissance démographique à des niveaux faibles par rapport aux normes régionales.

L’EIU s’attend à ce que la population tunisienne augmente de 0,5% par an en moyenne au cours de la période de prévision, pour atteindre 12,4 millions en 2028.

Ce taux est bien inférieur à celui de la plupart des pays en développement et comparable aux taux de nombreux pays occidentaux. La croissance démographique a ralenti de 3% par an en 1966, en raison des niveaux d’éducation plus élevés (en particulier chez les femmes), de l’entrée d’un plus grand nombre de femmes sur le marché du travail et du succès des programmes nationaux de contrôle des naissances depuis la création de l’Office national de la famille et de la population (la première organisation nationale de planification familiale dans le monde arabe).

Le nombre de personnes par ménage continuera de baisser pendant la période de prévision (2024-28). Le dernier recensement complet en 2014 a montré que le nombre de ménages était passé à 2,7 millions, contre 2,2 en 2004 – un taux de croissance annuel moyen de 2,1%, soit plus du double du taux de croissance démographique.

La taille moyenne de la famille est passée de 4,5 personnes en 2004 à un peu plus de 4 personnes en 2014. Cela reflète de grands changements dans la société tunisienne, notamment la lente dégradation des unités familiales élargies incorporant trois générations ou plus et l’augmentation du nombre d’unités unifamiliales, qui est également entraînée par l’urbanisation.

La structure démographique tunisienne est ainsi devenue de plus en plus similaire à celle d’un pays occidental – un processus qui est accéléré par l’urbanisation.

Le chômage élevé continuera d’éclipser la stabilité sociale

Même avec un taux relativement faible de croissance de la main-d’œuvre, prévu en moyenne 1,1% par an au cours de la période de prévision, les niveaux élevés de chômage seront l’une des plus grandes menaces pour la stabilité sociale au cours de cette période.

Selon l’Institut national de la statistique, le chômage a atteint en moyenne 16,2 % au premier trimestre de 2024, soit plus qu’avant la révolution de 2011, bien que cela varie considérablement selon l’âge, le sexe et le lieu.

L’économie devrait croître d’environ 6% par an sur une période prolongée pour absorber les 90 000 nouveaux entrants sur le marché du travail chaque année et faire une brèche majeure dans les taux de chômage persistants du pays. Nous nous attendons à ce que le taux de chômage reste supérieur à 15% en 2024-28, car l’incertitude politique, l’insuffisance des investissements privés et la faible situation budgétaire du gouvernement continuent de restreindre les politiques efficaces de création d’emplois.

Il y a un décalage croissant entre le besoin de l’économie en main-d’œuvre semi-qualifiée et l’offre croissante de diplômés.

L’échec du secteur privé à créer suffisamment d’emplois de niveau supérieur a conduit la plupart des diplômés dans le secteur public, où 60% d’entre eux sont maintenant employés, mais ce n’est pas une solution à long terme, compte tenu des pressions fiscales. Le chômage des jeunes reste l’un des défis les plus urgents du gouvernement.

Selon le bureau des statistiques du pays, 39,2% des Tunisiens âgés de 15 à 24 ans étaient au chômage au premier trimestre de 2024. En outre, de nombreux Tunisiens ont cherché un emploi à l’étranger, encore une fois au détriment du potentiel économique de la Tunisie.

Face à l’opposition des partis de gauche et des puissants syndicats, le gouvernement aura du mal à adopter des réformes pour accroître la flexibilité du marché du travail, réaligner les compétences de la population active et réformer les politiques salariales et les procédures de licenciement.

Les taux de migration resteront plus faibles qu’en 2023-24 en raison de l’affaiblissement des perspectives d’emploi en Europe et de la faiblesse de la croissance de l’UE, mais reprendront à moyen terme.

Cela stressera les relations avec l’Europe, qui est la destination de la grande majorité des migrants, mais cela permettra au président tunisien, Kaïs Saïed, d’obtenir des plans de financement à court terme et des subventions pour renforcer la sécurité des frontières – quelque chose qu’il tiendra à exploiter.

L’urbanisation va augmenter, en raison des possibilités limitées d’emploi rural.

Les grands écarts dans la répartition des revenus entre le nord et l’est plus prospères et urbanisés du pays d’une part et le sud et l’ouest appauvris d’autre part resteront un problème et susciteront parfois des manifestations, bien que celles-ci soient pour la plupart localisées.

Depuis la révolution, les gouvernements ont reçu des sommes substantielles d’aide étrangère, et la majeure partie de celle-ci continuera d’aller au développement des infrastructures et à de nouveaux projets dans le sud et l’ouest.

Nous nous attendons à ce que la dérive démographique du sud et de l’ouest vers le nord et l’est se poursuive pendant la période de prévision, malgré les dépenses d’infrastructure dans le sud et l’ouest, car ces régions continueront d’offrir les meilleures opportunités d’emploi.

La population sera de plus en plus concentrée le long du littoral nord-est de Bizerte à Sfax, où vivent actuellement les deux tiers de la population. La population deviendra également plus urbanisée. Les citadins reprenaient 67,8% du total en 2014, contre 60% en 1990. Nous estimons que ce chiffre a légèrement augmenté en 2016-21 et nous nous attendons à ce qu’il continue d’augmenter pendant la période de prévision.

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