Loi de finances 2026 : un budget social sous forte contrainte ? (Texte complet publié au JORT)
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Adoptée en décembre 2025, la Loi de finances 2026 s’inscrit dans un contexte économique et social marqué par la nécessité de préserver la cohésion sociale, de soutenir la croissance et d’accompagner les mutations structurelles de l’économie tunisienne. Elle repose sur un équilibre délicat entre mobilisation des ressources publiques, maîtrise des équilibres financiers et renforcement du rôle économique et social de l’État
Un cadre budgétaire sous contrainte
Pour l’exercice 2026, les recettes de l’État sont estimées à 52,56 milliards de dinars, tandis que les dépenses budgétaires atteignent 63,58 milliards de dinars, faisant apparaître un besoin de financement significatif. Celui-ci est couvert par un recours combiné à l’endettement intérieur et extérieur, ainsi que par des ressources de trésorerie, dans un contexte de pression persistante sur les finances publiques.
Le renforcement du rôle social de l’État comme priorité
La loi consacre un axe central à la dimension sociale, avec des mesures en faveur de l’emploi, du pouvoir d’achat et de la protection sociale. Elle prévoit notamment :
- des incitations à l’embauche des diplômés de l’enseignement supérieur dans le secteur privé, via une prise en charge progressive des cotisations sociales patronales ;
- une revalorisation programmée des salaires et des pensions de retraite sur la période 2026-2028 ;
- le soutien aux systèmes de santé et de sécurité sociale, ainsi que la création de nouveaux mécanismes de financement au profit des caisses sociales ;
- l’instauration d’un Fonds de promotion des personnes en situation de handicap, destiné à renforcer leur inclusion économique et sociale
Soutien à l’investissement et aux entreprises
La Loi de finances 2026 met également l’accent sur la relance de l’investissement, en particulier dans les régions moins développées. Plusieurs lignes de financement sont créées ou renforcées au profit :
- des petites et moyennes entreprises,
- des entreprises communautaires,
- des porteurs de projets et des jeunes entrepreneurs,
- des petits agriculteurs et des acteurs du secteur agricole.
Des mécanismes de bonification des taux d’intérêt et des facilités de crédit visent à améliorer l’accès au financement et à stimuler l’activité productive.
- Lire aussi : Loi de Finances
Transition énergétique, écologique et numérique
La loi introduit des mesures significatives en faveur de la transition énergétique et environnementale, notamment par l’encouragement aux investissements dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et la mobilité propre. Parallèlement, elle poursuit les efforts de réforme fiscale et de digitalisation des services publics, à travers l’élargissement de la facturation électronique et la simplification des procédures administratives, y compris pour les Tunisiens résidant à l’étranger.
Une loi de finances à vocation redistributive
Dans son ensemble, la Loi de finances 2026 reflète une orientation clairement redistributive et interventionniste, visant à amortir les chocs sociaux, soutenir les catégories vulnérables et accompagner la transformation du tissu économique. Elle illustre la volonté des pouvoirs publics de concilier impératifs budgétaires, équité sociale et soutien à la croissance, dans un environnement national et international toujours incertain.
Chiffres clés
- Recettes de l’État : 52,56 milliards TND
- Dépenses budgétaires : 63,58 milliards TND
- Déficit à financer : ≈ 11 milliards TND
- Plafond des facilités BCT : 11 milliards TND
- Effectif public autorisé : 687 000 agents
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