Expulsion entre 12 et 13 millions de migrants. Sauf que cela coûterait quelque 967,9 milliards de dollars sur dix ans (environ 3 010,508 milliards de dinars tunisiens). Donald Trump n’est pas le seul. Un certain Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français, issu des rangs d’une droite bien sûre d’elle, serait prêt à dépenser 13 794 euros par expulsion (environ 46183 dinars tunisiens). Donc, pour exécuter chacune des quelque 130 000 Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF).
Un proverbe tunisien dit bien qu’« il ne faut pas demander si votre ami s’est enrichi, car sa nature ne va pas changer ». Un proverbe qui va comme un gant au président Donald Trump, fraîchement élu pour un second mandat après avoir quitté la Maison Blanche, il y a quatre ans, alors qu’il était battu face à Joe Biden, l’actuel président qui se doit de plier bagages, en janvier prochain, pour lui céder le fauteuil présidentiel.
Et le président Trump arrive, quant à lui, avec un projet dans ses bagages, encore une fois difficile à mettre en place. Mais dont il a fait un de ses principaux thèmes de campagne : lancer une vaste opération d’expulsion de quelque 12 à 13 millions, pas moins que cela, de migrants. Une opération qui coûterait, selon une estimation de l’American Immigration Council (AIC), une ONG d’aide aux migrants, pas moins de 967,9 milliards de dollars sur dix ans (environ 3 010,508 milliards de dinars).
« Il ne faut pas demander si votre ami s’est enrichi, car sa nature ne va pas changer » (proverbe tunisien). Un proverbe qui va comme un gant au président Donald Trump.
« Il n’y a pas d’os dans une langue »
Il faudra bien payer les arrestations, assurer les détentions – on parle de la nécessité de construire de nouveaux centres à cet effet -, recruter de nouveaux fonctionnaires, dont des agents du fameux ICE (Immigration and Coustoms Enforcement), une agence de police douanière et de contrôle des frontières du département de la Sécurité intérieure, instruire les dossiers, les former… Il y a déjà 3,6 millions de dossiers d’expulsions en attente et seulement 700 juges pour les traiter.
Il faut dire que pour les populistes, comme Donald Trump, et comme le dit un proverbe bien de chez nous, « Il n’y a pas d’os dans une langue » ! On n’a qu’à lancer des projets et des initiatives, le reste viendra. Du moment du reste qu’il y a toujours des personnes capables de croire des balivernes. Ne dit-on pas que les promesses électorales n’engagent que ceux qui les croient ?
Seulement 727 km sont édifiés
Donald Trump a du reste l’habitude de cet exercice. Qui ne se souvient pas de son projet d’extension de la barrière entre les États-Unis et le Mexique ? Lors de sa campagne présidentielle de 2016, Donald Trump avait promis la construction d’un « mur frontière beaucoup plus grand et fortifié », affirmant que « le Mexique va payer le projet ».
Il n’en fut rien. Le Mexique n’a pas dépensé un sou. De plus, et c’est le plus important, « en 2021, au moment de quitter la Maison Blanche, au cours de son premier mandat, sur les 1 600 km de murs promis par Donald Trump, environ 727 km sont édifiés ».
Il n’en fut rien. Le Mexique n’a pas dépensé un sous. De plus, et c’est le plus important : « en 2021, au moment de quitter la Maison Blanche, au cours de son premier mandat, sur les 1 600 km de murs promis par Donald Trump, environ 727 km sont édifiés ».
Expulser près de 130 000 personnes
Beaucoup plus proche de nous, en France, le nouveau ministre de l’Intérieur, issu des rangs d’une droite sûre d’elle, rêve d’expulser toutes les personnes faisant l’objet d’une Obligation de Quitter le territoire français (OQTF). Soit environ 134 280 OQTF en 2022, selon les derniers chiffres disponibles. Dont seulement près de 6,5 % ont été exécutés.
Savez-vous combien tout cela coûterait ? « 13 794 euros (environ 46 183 dinars tunisiens) pour chaque éloignement forcé », selon les chiffres présentés par notre confrère français Capital, disponible sur internet, dans un article publié en août 2024.
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