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L’état de santé de Donald Trump au cœur de spéculations persistances outre-Atlantique 

04. Dezember 2025 um 11:19

L’arroseur arrosé ! Dans un cruel tour de manivelle dont l’Histoire a le secret, Donald Trump, 79 ans, qui moquait jadis le déclin des capacités physiques et cognitives de son rival démocrate, Joe Biden, montre aujourd’hui les mêmes signes.

Paupières lourdes, démarche hésitante, incapacité de garder les yeux ouverts en pleine réunion avec son cabinet, larges ecchymoses sur la main droite parce qu’il « serre des mains toute la journée, tous les jours », chevilles anormalement enflées… Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier dernier, la santé de Donald Trump ne cesse de susciter de vives interrogations outre-Atlantique.

Ainsi, contrairement à ses habitudes, ces dernières semaines, le président américain n’a plus laissé entendre qu’il tenterait de se maintenir au pouvoir après 2028, à l’issue de son mandat. S’est-il rendu à l’évidence qu’il lui serait impossible de faire quatre ans de plus à la tête du pays le plus puissant du monde ? A-t-il été rattrapé, ironie du sort, par le syndrome de « Sleepy Joe », le surnom ironique qu’il donnait volontiers à Joe Biden, son prédécesseur à la Maison Blanche pour railler le déclin de ses capacités physiques et cognitives?

« Il est clair que le président décline sérieusement, Je suis extrêmement inquiet qu’on ait quelqu’un de profondément incapable de remplir la fonction », tranche Tim Walz, le gouverneur du Minnesota et ancien candidat à la vice-présidence de Kamala Harris.

Somnolence

Toujours est-il que Donald Trump, 79 ans, le plus vieux président élu de l’histoire des États-Unis qui se targuait d’être « plus en forme qu’il y a 25 ans », semblait somnoler au milieu de ses collaborateurs. Pendant une heure et demie, les yeux mi-clos, légèrement enfoncé dans son siège de cuir, il a semblé lutter contre le sommeil, rapportent plusieurs médias américains, dont CNN, le New York Times et le Washington Post.

Or, ce n’est pas la première fois que le locataire de la Maison Blanche somnole lors d’un événement officiel. Le 6 novembre dernier, dans le Bureau ovale, rapporte le Washington Post, « il avait lutté pendant près de 20 minutes pour garder les yeux ouverts ».

Interrogée au sujet de la somnolence présidentielle, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a assuré, mardi 2 décembre, que le président avait « écouté attentivement et dirigé l’intégralité de cette réunion-marathon du cabinet, qui a duré trois heures ». Tout en arguant qu’une IRM, purement « préventive » selon le médecin de la présidence, Sean Barbabella, montre que le président américain est en « excellente » santé cardiovasculaire.

« Globalement, son système cardiovasculaire montre une excellente santé. Son imagerie abdominale est aussi parfaitement normale. Tous les organes majeurs paraissent très sains et bien irrigués », a-t-il assuré.

En effet, Donald Trump a subi une IRM, début octobre, à l’hôpital militaire Walter Reed, une procédure d’imagerie inhabituelle pour une visite médicale de routine. Aucun détail n’a filtré sur la zone du corps qui a été analysée. Le locataire de la Maison Blanche, lui-même, a entretenu le flou. « Je n’ai aucune idée de ce qu’ils ont analysé », a-t-il indiqué.

Un cardiologue interrogé par CNN a toutefois souligné que les IRM cardiaques préventifs ne font pas partie de l’examen de routine, « même à un âge avancé ».

De quoi alimenter les doutes sur le réel état de santé du 47e président des États-Unis qui construit une partie de sa popularité sur une image d’invulnérabilité.

Journées courtes, activités réduites

Pis. Le milliardaire républicain se montre de moins en moins en public. Il ne descend jamais au Bureau ovale avant midi, et le quitte vers 17 heures. Le nombre de ses apparitions publiques a chuté de 39 % par rapport à son premier mandat, ont même calculé des journalistes du New York Times, dont l’enquête, intitulée « Journées plus courtes, signes de fatigue : Trump confronté aux réalités du vieillissement au pouvoir », a beaucoup fait réagir.

Goujaterie

« Les tordus du New York Times, journal en faillite, recommencent », a écrit Donald Trump sur son réseau social Truth social. « J’ai gagné l’élection […], réglé huit guerres, les Bourses sont au plus haut, l’économie va bien et notre pays est respecté dans le monde entier. Faire tout cela demande énormément de travail et d’énergie. Et je n’ai jamais travaillé aussi dur de ma vie», a réagi avec véhémence le président américain. Ajoutant non sans goujaterie que « l’auteure de l’article, Katie Rogers, chargée de n’écrire que des choses négatives à mon sujet, est une journaliste de troisième ordre, laide à l’intérieur comme à l’extérieur ».

Les féministes apprécieront l’élégance des propos présidentiels!

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Conférence d’Alger : reconnaissance du fait colonial et réparations

02. Dezember 2025 um 12:26

Faire reconnaître les crimes de l’époque coloniale et obtenir réparation, tel était l’objectif de la «Conférence internationale sur les crimes du colonialisme» qui s’est tenue à Alger les 30 novembre et 1er décembre 2025.

 

L’Afrique face à son passé colonial. Ce dossier – très sensible, voire explosif parce que les plaies ne sont pas entièrement cicatrisées – était au cœur de la «Conférence internationale sur les crimes du colonialisme» organisée sous l’égide l’Union africaine (UA) à Alger les 30 novembre et 1er décembre 2025. Et ce, en présence de ministres, juristes, historiens et autres universitaires venus d’Afrique et même des Caraïbes.

Sur le banc des accusés : la France, l’Angleterre, la Hollande, la Belgique, l’Allemagne, le Portugal, l’Espagne ou encore l’Italie, et même Israël. Mais, curieusement, et bien que les Ottomans eurent pourtant colonisé durant plusieurs siècles une partie du Maghreb, la Turquie n’est citée nulle part dans cette liste de l’infamie.

Pragmatisme

Un Sommet symbolique pour faire le procès du colonialisme ? Il faut reconnaître que les participants ont placé la barre très haut en évitant surtout de concentrer les débats uniquement sur le discours mémoriel larmoyant relatif aux violations humaines, spoliation économique, destruction du patrimoine culturel, traumatismes intergénérationnels et impacts environnementaux, notamment les essais nucléaires menés sur des populations civiles.

A contrario, ils ont adopté une démarche politique et juridique destinée à considérer dans un premier temps le colonialisme, l’esclavage, la ségrégation raciale et l’apartheid comme crimes contre l’humanité. Pour réclamer, en deuxième étape, reconnaissance et réparation. Y compris la restitution des œuvres d’art spoliées par les musées occidentaux.

Vaste programme.

Un processus semé d’embuches

Car l’un des enjeux majeurs du Sommet panafricain est avant tout d’unifier les positions des États africains face aux anciennes puissances coloniales. L’objectif étant de présenter une démarche collective au niveau du continent auprès des instances internationales.

Par quel mécanisme ? L’enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, Idrissa Ba, explique qu’il y a au moins deux étapes à respecter pour concrétiser le processus de la reconnaissance du fait colonial avant d’obtenir réparation. D’abord, réussir à quantifier le nombre de victimes du colonialisme, et pour cela, il faut remonter loin dans l’histoire. «Il faut aller dans le détail des chiffres concernant les massacres, les dégâts coloniaux. Je suis pour qu’on invoque la durée longue et qu’on remonte au moins jusqu’au 15e siècle», assure l’universitaire sénégalais.

Ensuite: contraindre les pays colonisateurs à reconnaître ces crimes et à faciliter l’accès aux archives. «Il y a une tendance à la demi-mesure qui consiste à ne reconnaître qu’une partie des crimes commis, à minimiser l’ampleur des dégâts sur le plan humain», détaille-t-il, avant de poursuivre : «Il va se poser la question très importante de la mise à disposition des chercheurs africains, des archives coloniales dans leur complétude. Il faut que ces puissances-là arrêtent de nous mettre à disposition des archives tronquées, javélisées qui ne permettent pas de reconstruire la vérité historique».

L’exemple de l’Algérie

Ces pays au passé colonial sont-ils prêts à faire leur mea culpa? Prenons l’exemple de l’Algérie, un pays meurtri par 132 ans de colonisation ; lequel exige des excuses pour les massacres de Sétif le 8 mai 1945, 40 000 morts. Des excuses pour la torture pendant la guerre d’Algérie et des explications sur les disparus. Des excuses pour les 17 essais nucléaires que la France aura menés au Sahara algérien entre 1960 et 1966, dont l’héritage de contamination radioactive est toujours présent.

Tergiversations

Comment l’ancienne puissance coloniale a-t-elle réagi ? Il va sans dire que les excuses que la France pourrait présenter à l’Algérie s’inscrivent dans une ligne délicate pour l’Etat français, oscillant entre reconnaissance historique et refus de repentance officielle.

Ainsi, Emmanuel Macron assume-t-il un discours ambivalent : lors de sa campagne en 2017, il qualifia la colonisation de «crime» et même de «crime contre l’humanité». Allant même durant ses deux mandats jusqu’à multiplier les gestes symboliques : restitution de restes humains conservés au musée de l’Homme et ouverture d’archives. Il a également lancé, avec Alger, une commission d’historiens chargée d’explorer la période coloniale «sans tabous». Une manière, selon l’Élysée, de construire une mémoire partagée plutôt que de figer les récits dans l’affrontement.

Cela étant, l’actuel locataire du palais de l’Elysée ne présentera pas d’excuses officielles. Sous prétexte qu’une demande de pardon risquerait d’«enfermer» la relation bilatérale dans un registre de culpabilité, plutôt que d’ouvrir le dialogue. Ainsi, défend-il, une démarche «d’apaisement» fondée sur la vérité historique plutôt que sur un geste politique jugé trop définitif.

Au final, le chef de l’Etat français assume une approche intermédiaire : reconnaître sans s’excuser, éclairer le passé sans s’en excuser au nom de l’État. Calcul politique interne oblige.

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Quid du mystérieux transfert des Palestiniens de Gaza à destination de Johannesburg?

29. November 2025 um 11:48

Un vol avec 153 Palestiniens à bord a atterri dernièrement en Afrique du Sud, soulevant des questions sur un possible transfert forcé. Israël parle de départs volontaires, Pretoria soupçonne «une manœuvre de dépeuplement», avec au cœur de cette opération une organisation obscure qui se présente comme humanitaire.

 

«Départs volontaires», comme le prétendent les autorités israéliennes, ou «manœuvre de dépeuplement» et «mécanisme d’expulsion », comme le soupçonne Pretoria ? Toujours est-il qu’un mystère total enveloppe encore l’affaire de l’avion de la compagnie sud-africaine Global Airways qui a atterri le 23 novembre à l’aéroport de Johannesburg, avec à son bord 153 Palestiniens.

Ces Palestiniens sont-ils à la recherche d’une terre d’accueil pour fuir l’enfer de Gaza alors même qu’ils sont confrontés au dilemme de rester dans un territoire détruit ou de risquer un exode vers l’inconnu ? Ont-ils été embarqués par la force vers une destination inconnue ? Ont-ils été bernés par des organisations opaques et peu scrupuleuses dont l’ambition serait de vider Gaza sous l’ombre de coordination israélienne?

« Il s’agit manifestement d’une opération orchestrée, d’un plan visant à déplacer les Palestiniens vers différentes régions du monde », tranche le ministre sud-africain des Affaires étrangères, Ronald Lamola. D’autant plus que, selon l’ONG sud-africaine Gift of the Givers, un premier avion transportant 176 Palestiniens avait atterri à Johannesburg le 28 octobre dans des circonstances similaires.

Des passagers de nulle part

Examinons d’abord les faits. Sur les 153 Palestiniens qui sont arrivés après un voyage comprenant une escale au Kenya, 130 sont entrés sur le territoire avec un visa provisoire de 90 jours et les 23 autres ont décidé de prendre des vols de correspondance pour la destination de leur choix.

Selon des témoignages recueillis par la chaîne Al Jazeera, le voyage a clairement été coordonné par l’armée israélienne et comprenait une fouille minutieuse de leurs effets personnels au poste-frontière de Karem Abu Salem, au sud de Gaza. Des témoins ont également affirmé que les passagers ignoraient leur destination finale et ne pouvaient emporter qu’un téléphone, de l’argent liquide et un sac à dos.

Toujours selon le média qatari, des familles palestiniennes de Gaza ont payé entre 1 500 et 5 000 dollars par personne après avoir répondu à des annonces sur les réseaux sociaux. Elles sont transportées en bus depuis Rafah jusqu’à l’aéroport de Ramon et voyagent sans que leurs passeports ne soient tamponnés. Les paiements s’effectuent par virement vers des comptes individuels et les vols sont opérés par des avions roumains avec escale à Nairobi au Kenya, où existerait également une coordination avec les autorités locales.

Pendant près de douze heures, les passagers ont été retenus sur le tarmac, le temps que les services frontaliers tentent de comprendre comment ces passagers avaient pu arriver (sur le sol sud-africain) sans tampons de sortie, ni visas et sans billets de retour, avant que la police ne les autorise à fouler le sol sud-africain.

À noter que certains passagers palestiniens ont affirmé ne pas savoir qu’ils allaient en Afrique du Sud. Ils expliquent avoir payé environ 2 000 dollars par personne à une organisation qui se présente comme humanitaire nommée «Al-Majd Europe». Laquelle a fait de la publicité sur les réseaux sociaux miroitant aux familles désireuses de fuir la guerre et la misère à Gaza, l’espoir de les évacuer pour les relocaliser hors de l’enclave.

La main d’Israël

Qui se cache derrière cette mystérieuse organisation ? Selon les révélations du grand quotidien israélien Haaretz, l’organisation en question est dirigée par un ressortissant israélo-estonien, un certain Tomer Janar Lind, dont les liens avec une unité de l’armée israélienne chargée du transfert forcé des Palestiniens de Gaza ne sont un secret pour personne.

L’organisation en question présente de multiples irrégularités : son nom de domaine a été enregistré il y a seulement dix mois, son adresse e-mail ne fonctionne pas, elle utilise de fausses photos dans ses «histoires d’impact» et demande des virements vers des comptes personnels.

Toujours selon la même source connue pour son sérieux, cette unité, baptisée «Bureau de l’émigration volontaire», a été créée début 2025 sous l’égide du ministère israélien de la Défense afin de mettre en œuvre une politique visant à chasser les Palestiniens de leur terre natale.

À noter qu’Al-Majd Europe a rompu son silence en publiant un document dans lequel elle se définit comme une association fondée par des «réfugiés ayant fui des régimes dictatoriaux», tout en niant catégoriquement tout lien avec le Mossad.

Épuration ethnique

En effet, tout s’explique quand on se rappelle que ces mystérieux vols coïncident avec l’objectif de la politique de «départ volontaire» des Palestiniens de Gaza ; une politique crapuleuse que les autorités israéliennes auront institutionnalisée en mars dernier, en créant un bureau ad hoc dédié à l’exil forcé des Gazaouis au sein du ministère de la Défense. Une politique «d’épuration ethnique» dénoncée par les organisations de défense des droits humains.

Sans oublier, il va sans dire, que la politique israélienne marche sur les pas des suggestions controversées du président américain Donald Trump visant à transformer Gaza en une «Riviera du Moyen-Orient» par la réinstallation des Palestiniens dans des pays d’accueil. Le puzzle se met ainsi en place.

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Guerre en Ukraine : le plan de paix américain téléguidé par Moscou ?

27. November 2025 um 15:54

La récente révélation par Bloomberg des échanges de Steve Witkoff- ami personnel de Donald Trump et investisseur immobilier promu diplomate- avec le conseiller diplomatique russe Iouri Ouchakov, illustre, s’il en était encore nécessaire, la proximité contre nature sur le dossier ukrainien entre Moscou et Washington. Eclairage.

L’étrange proximité des présidents américain et russe et la fascination qu’éprouve Donald Trump pour le maître du Kremlin, ne sont plus à prouver. Deux exemples illustrent d’une manière éclatante l’emprise de l’ancien officier du KGB, rompu aux techniques de manipulation, sur l’actuel locataire de la Maison Blanche. Un ascendant qui nourrit  des soupçons non vérifiés selon lesquels Moscou détiendrait des dossiers compromettants sur le milliardaire républicain.

La main  de Moscou

Premier exemple. Selon la presse internationale, le projet de plan de paix de 28 points pour l’Ukraine proposé par les Etats-Unis la semaine dernière- lequel prévoit notamment que Kiev cède les régions de Donetsk et Louhansk et que la Russie réintègre le G8- semble donner surtout satisfaction aux ambitions de Moscou, puisqu’il reprend presque mot par mot les exigences clefs formulées par les Russes.

Pis, ce projet se serait inspiré d’un document rédigé par Moscou soumis à l’administration Trump en octobre. Au point que Le Monde et le Guardian avancent que le texte anglais n’est qu’une traduction approximative du document russe.

Ainsi, selon les experts, certaines tournures paraissent maladroites en anglais mais logiques en russe. Ce qui alimente les spéculations sur l’origine de ce plan. Par exemple, le document américain utilise l’expression « it is expected », que l’on pourrait traduire par « il est attendu que ». Une tournure inhabituelle en anglais mais qui est parfaitement courante en russe.

Diplomatie parallèle

Pour rappel, et en dehors des canaux diplomatiques officiels, la feuille de route visant à mettre en œuvre un plan de paix en Ukraine sur la base de la logique générale des discussions entre Vladimir Poutine et Donald Trump, lors du sommet historique à Anchorage, en Alaska, a été élaborée lors d’une rencontre secrète à Miami, fin octobre, entre d’une part, Jared Kushner, le beau-fils du président américain qui a été mobilisé pour transposer sur l’Ukraine le modèle de médiation qu’il avait utilisé pour la libération des otages du Hamas; et Steve Witkoff, l’ami personnel et représentant spécial de Trump. Alors que, d’autre part, on retrouve l’envoyé russe Kirill Dmitriev.

A noter que ce document élaboré sans consultation ni de l’Ukraine ni de ses partenaires européens, aura provoqué un certain embarras dans l’administration américaine. Phil Gordon, ancien conseiller diplomatique à la Maison-Blanche, a critiqué pour sa part l’absence du Conseil de sécurité nationale dans la coordination de ce texte.

Les liaisons dangereuses

Deuxième exemple. Mardi 25 novembre, l’agence américaine Bloomberg a publié in extenso une conversation téléphonique troublante dans laquelle Steve Witkoff, l’ami du président américain, se montre très complaisant avec le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov. Le premier ayant conseillé «  son ami russe » sur la manière d’introduire auprès du président américain le plan de règlement du conflit.

Ainsi, pendant ce coup de fil de cinq minutes qui a eu lieu le 14 octobre, juste après l’accord de paix à Gaza, Steve Witkoff explique à son interlocuteur comment faire pour rallier Donald Trump au point de vue russe : « Ma recommandation », dit-il, « je ferais l’appel et je réaffirmerais simplement que tu félicites le président pour cette réussite [Gaza], que tu l’as soutenue, que tu respectes le fait qu’il est un homme de paix et que tu es vraiment heureux d’avoir vu cela se produire »; « je pense qu’à partir de là, ce sera un très bon appel »…

Faut-il rappeler que Steve Witkoff, qui est un ami de quarante ans de Donald Trump avec lequel il a travaillé dans l’immobilier et disputé de nombreuses parties de golf, a été promu diplomate en novembre 2024?  Invité surprise dans l’équipe du président américain, il s’est vu confier une première mission au Proche-Orient et a été l’un des artisans de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas entré en vigueur le 10 octobre dernier.

Pourtant, ces révélations n’ont pas choqué Donald Trump : « C’est un truc normal. Il doit vendre cela à l’Ukraine, il doit vendre l’Ukraine à la Russie. C’est ce que fait un négociateur […] j’imagine qu’il dit la même chose à l’Ukraine, car chaque partie doit donner et prendre », a justifié Donald Trump face à des journalistes, à bord de l’avion présidentiel.

Qui est à l’origine de la fuite ?

Pour résumer, le contenu de la conversation révélée mardi 25 novembre par Bloomberg entre Steve Witkoff et le conseiller de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, sur la meilleure façon de « vendre » à Trump un soi-disant plan de paix élaboré en majeure partie par Moscou, n’est pas vraiment une surprise. Tellement, pour l’actuelle administration américaine, les intérêts de Moscou l’emportent sur ceux de Kiev et de la sécurité en Europe.

Mais, la vraie leçon à tirer de la conversation surréaliste entre Witkoff et Ouchakov fuitée par l’agence Bloomberg,  c’est la façon condescendante, voire méprisante, avec laquelle le promoteur immobilier parle de son patron. Et ce, en conseillant au Russe de le flatter et de caresser son égo surdimensionné dans le sens du poil.

Reste la question non moins troublante : qui a fait fuiter la conversation entre les deux hommes ? Un conseiller de Trump agacé par la place prise par Witkoff ? Un service de renseignement européen effaré par la façon dont les Américains abandonnent l’Ukraine aux Russes ? Le Mossad ?  Dans tous les cas de figure, cela fait désordre.

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