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Gestern — 10. August 2025Haupt-Feeds

Farah Tounsi – Fondatrice SD Academy : “L’éducation comme vocation, la justice comme moteur”

10. August 2025 um 07:41

Âgée de 25 ans, diplômée de l’enseignement supérieur, Farah Tounsi a obtenu sa licence en analyses biologiques médicales en 2022. Elle réalise rapidement qu’elle n’est pas là où elle doit être. Plutôt que de poursuivre dans cette voie, elle choisit de se réorienter vers un domaine qui pourrait changer le présent et agir sur l’avenir : celui de l’éducation, de l’inclusion et de la justice sociale.

Des valeurs héritées

Son engagement prend racine dans les valeurs transmises par sa mère, dont une phrase est devenue son fil conducteur : « Tout le bonheur du monde commence par l’éducation. »
Elle grandit avec la conviction que l’éducation est un droit fondamental, universel, et que nul ne devrait en être privé. Pour elle, l’accès au savoir est bien plus qu’un levier d’émancipation : c’est un acte de justice pour ceux qui ont été, à la naissance, privés d’ouïe et donc de parole… Privés de parole mais pas de pensée. Une pensée que Farah veut développer par l’éducation comme pour tous les autres enfants, dotés eux de toutes leurs facultés.

Un souvenir fondateur

Un souvenir d’enfance continue de nourrir son combat. À l’école primaire, sa classe était composée en grande majorité d’élèves sourds. Mais, au fil des mois, ces camarades disparaissaient les uns après les autres, sans explication. Chaque tentative pour comprendre cette situation se heurtait à un mur de silence de la part du corps enseignant.

Ce non-dit l’a profondément marquée. Il a fait naître en elle une question lancinante : « Que se passe-t-il vraiment pour les personnes sourdes dans notre société ? » Ce moment fondateur l’a poussée à s’interroger, à observer, puis à s’engager.

Un engagement pour l’inclusion

Aujourd’hui encore, elle porte cette scène comme un rappel constant de l’injustice que peut représenter l’exclusion silencieuse. Elle souhaite désormais œuvrer pour une éducation inclusive, attentive aux différences, et respectueuse de chaque parcours de vie. Ce choix de réorientation n’est pas une fuite, mais un acte assumé, un engagement personnel en faveur de ceux qu’on oublie trop souvent. Parce qu’elle croit, profondément, qu’une société ne peut progresser que lorsqu’elle choisit de ne laisser personne derrière.

A.B.A

Portrait de la fondatrice – Farah Tounsi

  • Âge : 25 ans.
  • Formation initiale : Licence en analyses biologiques médicales (2022).
  • Réorientation : Choisit l’éducation, l’inclusion et la justice sociale plutôt que sa spécialité initiale.
  • Valeur fondatrice : Inspirée par sa mère et sa phrase clé — « Tout le bonheur du monde commence par l’éducation ».
  • Vision de l’éducation : Un droit universel et un acte de justice, notamment pour les enfants sourds.
  • Déclencheur : Enfance marquée par la disparition inexpliquée de camarades sourds à l’école.
  • Engagement : Défendre une éducation inclusive et lutter contre l’exclusion silencieuse.

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La Tunisie Qui Gagne : De Tunis à l’Afrique, une plateforme pionnière pour les malentendants

09. August 2025 um 09:30

SD AcademyForte d’une volonté de fer et d’un engagement personnel, Farah Tounsi a créé une plateforme dédiée à l’inclusion des personnes sourdes et malentendantes en Tunisie, financée entièrement par des fonds propres. Pourvue de l’accréditation de l’État, elle s’apprête à franchir une nouvelle étape en étendant ses actions à l’échelle nationale et africaine, tout en sensibilisant la société tunisienne à l’importance cruciale de l’égalité et de l’inclusion.

Dès le départ, le choix d’un autofinancement total a été une décision délibérée et personnelle. Plutôt que de recourir à un prêt bancaire, souvent synonyme de contraintes et d’obligations financières lourdes, les fondateurs ont préféré avancer avec leurs propres moyens. Ce modèle a permis de garder la maîtrise complète du projet et de bâtir une plateforme à l’image de ses valeurs, sans compromis.

Un cadre officiel et de nouvelles opportunités

Aujourd’hui, après plusieurs étapes de validation et de reconnaissance, la plateforme bénéficie d’un programme structuré pour la collecte de subventions. Une chance s’est offerte après l’obtention d’une accréditation officielle délivrée par l’État tunisien, un gage de confiance qui facilite désormais l’accès à des financements publics et privés. Ces ressources permettront de consolider les acquis et d’accélérer le développement des services proposés.

« Ce n’est pas aux personnes sourdes de s’adapter à un monde conçu sans elles, mais à la société de s’ouvrir et d’inclure. »

 

Vers une expansion régionale

La priorité immédiate est la finalisation d’une nouvelle version de la plateforme, pensée pour être plus intuitive, plus complète et mieux adaptée aux besoins spécifiques des personnes sourdes et malentendantes. Cette évolution technique est cruciale pour améliorer l’expérience utilisateur et offrir des fonctionnalités innovantes.

Parallèlement, un partenariat stratégique est en train de se mettre en place avec le ministère des Affaires sociales. Avec SD Academy, on prépare le lancement de projets B2G (Business-to-Government) à l’échelle nationale, ce qui permettra d’intégrer la plateforme dans les dispositifs publics et d’assurer un déploiement à grande échelle.

« L’autofinancement nous a permis de bâtir une plateforme fidèle à nos valeurs, sans compromis. »

 

Ce partenariat institutionnel ouvre la voie à une reconnaissance renforcée et à une plus grande efficacité dans l’inclusion sociale. Au-delà des frontières tunisiennes, la plateforme vise également une expansion vers l’Afrique, où les besoins en matière d’inclusion et d’accessibilité sont tout aussi cruciaux. Cette ouverture régionale témoigne d’une volonté de partager un modèle innovant et adaptable, tout en renforçant la solidarité continentale.

Sensibiliser et mobiliser pour une société inclusive

L’un des enjeux majeurs de SD Academy est la sensibilisation de la société tunisienne dans son ensemble. Il s’agit de changer le regard porté sur les personnes sourdes et malentendantes, souvent perçues à tort comme isolées ou marginales. En réalité, elles sont pleinement membres de la communauté, avec leurs droits, leurs aspirations et leurs talents.

« L’inclusion n’est pas une option : c’est une nécessité pour une société équitable. »

 

Le message transmis est donc clair et porteur d’espoir : ce n’est pas aux personnes sourdes de s’adapter en permanence à un monde conçu sans elles, mais bien à la société de s’ouvrir, de s’adapter et d’inclure. Cette inversion de perspective est essentielle pour faire progresser l’égalité des chances, notamment en matière d’éducation et d’emploi, mais aussi pour garantir une vie digne à tous.

Une démarche qui devrait susciter une prise de conscience collective et une mobilisation de tous les acteurs — pouvoirs publics, entreprises, écoles, familles — afin de bâtir une société réellement inclusive, où la différence n’est pas un obstacle mais une richesse.

A.B.A

EN BREF

Les étapes clés de SD Academy

  • Création : Lancement de la plateforme par Farah Tounsi, financée à 100 % par des fonds propres.
  • Vision : Promouvoir l’inclusion des personnes sourdes et malentendantes en Tunisie.
  • Accréditation : Obtention de l’agrément officiel de l’État tunisien.
  • Développement : Mise en place d’un programme structuré pour collecter subventions et financements.
  • Innovation : Conception d’une nouvelle version plus intuitive et complète.
  • Partenariat : Collaboration avec le ministère des Affaires sociales pour des projets B2G nationaux.
  • Expansion : Objectif d’implantation en Afrique pour élargir l’impact.

 

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StartUP : D’où est née l’idée de SD Academy ? Y a-t-il une histoire personnelle derrière ce projet engagé ?

08. August 2025 um 09:50

L’idée de l’académie est née il y a longtemps. J’ai grandi avec elle. J’ai grandi dans le sud de la Tunisie, plus précisément à Médenine. Mon père est journaliste et ma mère est enseignante. Elle répétait toujours cette phrase : « Tout le bonheur du monde commence par l’éducation ». La plupart de nos conversations étaient des dialogues profonds et des discussions sur les groupes vulnérables et défavorisés qui avaient dû abandonner l’école.

Interview avec Farah Tounsi – Fondatrice de SD Academy.

Quels sont aujourd’hui les principaux obstacles que rencontrent les personnes sourdes et muettes en Tunisie pour accéder à l’éducation et à l’emploi ?

En réalité, de nombreux obstacles et problèmes existent dans la vie des personnes sourdes. Tout d’abord, il y a des lois qui existent mais ne sont pas réellement appliquées.

La loi stipule que pour qu’un enfant sourd soit intégré dans une école ordinaire, il doit passer par plusieurs étapes de formation dans des centres de soins, être soumis à des évaluations, et finalement, cinq autres enfants doivent quitter la classe pour que son intégration soit “légale”. C’est une loi qui est non seulement décourageante, mais aussi inapplicable et inefficace.

« Tout le bonheur du monde commence par l’éducation. »

 

De plus, les personnes sourdes qui ont la chance d’aller à l’école souffrent d’intimidation et, surtout, ne parviennent pas à suivre le système éducatif, qui n’est pas adapté à leurs besoins et à leurs spécificités.

Sans oublier que les enseignants ne connaissent pas la langue des signes, ce qui force les personnes sourdes à abandonner l’école à un très jeune âge.

SD Academy se présente comme une plateforme “intelligente” : en quoi cette intelligence se manifeste-t-elle concrètement ?

SD Academy est la première plateforme éducative intelligente en Tunisie destinée aux personnes sourdes et malentendantes. Son aspect intelligent réside dans le fait qu’elle propose un contenu pédagogique qui s’adapte aux besoins individuels de chaque apprenant et s’adresse à tous les profils de surdité.

La plateforme offre la possibilité aux personnes atteintes de surdité profonde d’apprendre en langue des signes à 100 %, avec une traduction en temps réel et synchronisée avec l’enseignant.

Comment avez-vous adapté les contenus pédagogiques aux besoins spécifiques de cette communauté ?

Au début du projet, nous avons effectué de nombreuses visites sur le terrain dans des centres pour personnes sourdes. Cela nous a permis de recenser les problèmes éducatifs qu’elles rencontrent et de mieux comprendre leurs méthodes d’apprentissage.

Nous avons ensuite travaillé avec des conseillers pédagogiques des directions régionales de l’éducation pour adapter le contenu éducatif tunisien. Nous y avons apporté de légères modifications pour qu’il soit plus en phase avec leurs besoins spécifiques.

Votre ambition va au-delà de l’éducation : vous parlez aussi d’intégration sociale et économique. Comment cela se traduit-il dans la pratique ?

SD Academy est bien plus qu’une simple plateforme éducative, c’est un état d’esprit. Son objectif principal est d’offrir une seconde chance éducative aux personnes sourdes, sans aucune limite d’âge ou de niveau d’expérience.

« C’est à nous d’apprendre à nous adapter aux personnes sourdes, pas à elles de s’adapter à un système qui les exclut. »

 

Nous avons des enfants qui n’ont jamais été scolarisés et qui commencent leur parcours d’apprentissage à partir de zéro avec notre programme.

Travaillez-vous en partenariat avec des écoles spécialisées, des associations ou des institutions publiques ?

Nous travaillons avec des startups, des écoles privées, des centres de soins pour personnes sourdes et, bientôt, des écoles publiques.

Quelles sont les outils mis à disposition sur la plateforme : vidéos en langue des signes, sous-titres, tutoriels visuels ?

Nous proposons différents packs adaptés aux besoins de chaque apprenant. Nos cours sont disponibles sur notre plateforme interactive en direct, avec des enregistrements. Nous avons également mis en place un système d’évaluation continue. Nos packs s’adressent aux personnes sourdes et muettes, à leurs parents et aux experts.

Combien de personnes utilisent aujourd’hui SD Academy ? Avez-vous des premiers retours sur l’impact ?

Tout d’abord, il est important de noter que nous avons mené des projets pilotes. Le projet étant autofinancé et notre équipe étant limitée, il était nécessaire de restreindre le nombre de participants sur la plateforme pour réduire les ressources. Nous avons donc eu plus de 150 inscriptions.

Cependant, cette situation ne durera pas, car nous avons signé un partenariat avec le ministère des Affaires sociales pour que SD Académie devienne une plateforme reconnue par l’État et puisse ainsi augmenter le nombre de nos apprenants.

« SD Academy, c’est bien plus qu’une école en ligne : c’est une seconde chance, un nouveau départ pour des personnes qu’on a trop longtemps ignorées. »

 

Concernant notre impact, je peux vous raconter une histoire. Lors d’une mission officielle avec le Croissant-Rouge des Émirats dans un village de sourds en Tunisie, une fille de 10 ans a retrouvé l’ouïe pour la première fois. Je me souviens très bien de sa réaction : sa peur, son souffle court, ses regards innocents et surtout le jour où elle a rejoint notre plateforme.

Elle a commencé son programme d’études en pleurant. Ce jour-là, elle a commencé une nouvelle vie avec un avenir prometteur.

L’inclusion des personnes sourdes passe aussi par la sensibilisation du grand public. Avez-vous mené des actions en ce sens ?

Nous travaillons activement sur des campagnes de sensibilisation, nous produisons des vidéos qui abordent des sujets d’intérêt pour les personnes sourdes et nous menons régulièrement des sondages pour recueillir l’avis des membres de la communauté.

« Grâce au numérique, une fille sourde de 10 ans a pu commencer à apprendre… en pleurant de joie. »

 

De plus, la deuxième version de notre plateforme inclut une section de type blog avec des articles, des histoires de réussite et des podcasts dédiés aux personnes sourdes.

Le numérique peut-il combler le vide laissé par les institutions en matière d’éducation inclusive ? Où voyez-vous ses limites ?

Oui, la technologie peut être une solution alternative pour combler le manque d’éducation dans les institutions, surtout dans les régions de l’intérieur du pays. Malheureusement, la majorité des personnes sourdes se trouvent dans ces zones, où la plupart des centres de soins sont fermés ou nécessitent des réparations. Avec la technologie numérique, nous pouvons créer une solution.

Quant aux limites, elles résident dans l’accès aux ressources électroniques, à internet et à l’électricité.

Comment financez-vous aujourd’hui le développement de la plateforme ? Des levées de fonds ou subventions sont-elles prévues ?

Tout ce que la plateforme a accompli a été réalisé grâce à un autofinancement. C’était une décision personnelle de ne pas contracter de prêt, surtout au début.

Oui, il existe un programme pour collecter des subventions, notamment après avoir obtenu l’accréditation de l’État.

Quelles sont vos prochaines étapes : développement régional, ouverture à d’autres handicaps, traduction en langues étrangères ?

Nos prochaines étapes majeures consistent à finaliser la nouvelle version de notre plateforme. Nous lancerons des projets B2G (Business-to-Government) à travers toute la Tunisie en partenariat avec le ministère des Affaires sociales. De plus, nous allons intensifier nos efforts de sensibilisation de la communauté et planifier notre expansion vers l’Afrique.

« Les lois existent, mais elles ne sont ni appliquées ni adaptées. L’innovation, elle, n’attend pas. »

 

Quel message adressez-vous à la société tunisienne concernant l’inclusion des sourds-muets ?

Je souhaite adresser un message à la société tunisienne : les personnes sourdes et malentendantes ne sont pas en marge de notre communauté. Elles font partie de nous, elles sont simplement différentes. C’est à nous d’apprendre à nous adapter à elles, et non l’inverse.

Nous devons reconnaître qu’elles sont des personnes comme nous, et qu’elles méritent l’égalité des chances en matière d’éducation et d’emploi, ainsi qu’une vie digne, comme n’importe qui d’autre.

Entretien initié par Amel Belhadj Ali

EN BREF

  • SD Academy est la première plateforme éducative tunisienne pensée pour les personnes sourdes et malentendantes.
  • Elle propose des contenus personnalisés, 100 % adaptés à la langue des signes.
  • L’initiative est autofinancée et portée par une vision inclusive de l’éducation.
  • Malgré les lois inadaptées, elle offre une seconde chance à ceux qui ont été exclus du système scolaire.
  • Soutenue par un partenariat avec le ministère des Affaires sociales, SD Academy prépare son expansion en Tunisie et en Afrique.

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