Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Gestern — 20. März 2025Haupt-Feeds

20 Mars – Prêter – Coloniser : le revers de la médaille

20. März 2025 um 06:00

La colonisation, telle qu’elle était pratiquée par le passé, a pris un visage nouveau au XXIe siècle. Aujourd’hui, plutôt que d’utiliser des méthodes militaires pour asseoir leur domination, les puissances économiques recourent à l’endettement comme moyen de contrôle. En Tunisie, ce phénomène est particulièrement palpable.

Alors que le pays tente de se redresser économiquement après une période de bouleversements politiques et sociaux, il se retrouve contraint de s’endetter pour financer ses besoins essentiels. Cependant, cette stratégie, loin d’assurer une véritable autonomie, pourrait bien mener à une nouvelle forme de dépendance de la Tunisie.

L’illusion de l’indépendance économique

Depuis son indépendance en 1956, la Tunisie a cherché à établir son identité et sa souveraineté. Cependant, cette indépendance est régulièrement mise à mal par la réalité des relations financières internationales.

Aujourd’hui, le pays est confronté à un endettement croissant, tant vis-à-vis d’institutions financières internationales que de créanciers privés, souvent étrangers. Ce phénomène est exacerbé par les conditions économiques difficiles, où le financement des déficits publics devient une nécessité pour maintenir les services essentiels et stabiliser l’économie.

Le rôle grandissant de la Chine

Dans ce contexte, la Chine est devenue un acteur incontournable sur la scène économique tunisienne. Par le biais de son initiative de la « ceinture économique de la Route de la soie », elle accorde d’importants prêts à des pays en développement, dont la Tunisie fait partie. Ces investissements, qui sont souvent présentés comme des coups de pouce pour le développement, sont en réalité des mécanismes d’influence.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un nombre croissant de pays, notamment en Afrique, se retrouvent liés à la Chine par des dettes qui dépassent parfois 10 % de leur PIB.

Cette stratégie de prêt, bien que séduisante à première vue, peut rapidement se transformer en piège. Les emprunts, contractés par des entreprises locales ou des projets d’infrastructure, échappent souvent à la transparence et à la régulation.

Les dirigeants tunisiens se retrouvent alors dans une situation délicate, où la gestion de la dette publique se complique avec l’augmentation des engagements privés. La réalité est que les sommes considérables qui transitent entre la Chine et les entreprises tunisiennes ne sont que très peu déclarées.

Cela soulève des interrogations sur la capacité des autorités tunisiennes à gérer une situation où la frontière entre la dette publique et la dette privée devient floue.

Du contrôle à la transparence

L’absence de transparence dans les contrats de prêt et les modalités d’emprunt rend difficile toute analyse véritable de l’impact de ces dettes sur l’économie tunisienne. Dans de nombreux cas, les emprunts à des entreprises privées ne sont pas soumis aux mêmes règles de déclaration que ceux contractés par l’État. Ce qui signifie que la véritable ampleur de la dette est souvent sous-estimée.

Cela complique la tâche des économistes et des décideurs qui tentent de tracer une ligne claire entre des engagements financiers sains et ceux qui pourraient mener à une crise.

Face à ce constat, les dirigeants tunisiens sont confrontés à un dilemme : comment protéger les intérêts de leurs citoyens, tout en naviguant dans un environnement où une proportion significative de la dette échappe à tout contrôle?

La réponse n’est pas simple. Il est essentiel que la Tunisie mette en place des mécanismes de transparence et de régulation permettant de suivre les flux financiers et de garantir que les investissements réalisés soient véritablement bénéfiques à la population.

Un nouvel asservissement économique…

Le véritable danger réside dans le fait que cette forme d’endettement ne mène pas seulement à une dépendance économique, mais peut également s’accompagner d’une perte de souveraineté. Les créanciers, en exerçant un contrôle sur les finances des pays endettés, peuvent dicter des politiques économiques, sociales et même politiques.

Ce phénomène rappelle les pratiques coloniales, où les puissances occupantes imposaient leurs propres lois et régulations sur les territoires colonisés.

La Tunisie, qui aspire à un avenir prospère et autonome, doit être vigilante face à cette dynamique. Les leçons de l’histoire nous montrent que la dépendance économique peut rapidement se transformer en un nouveau type de colonisation, où la souveraineté nationale est compromise au profit d’intérêts étrangers.

Il est temps que le pays prenne des mesures pour protéger sa souveraineté économique et veiller à ce qu’elle ne devienne pas une victime des jeux de pouvoir des créanciers internationaux.

La situation actuelle de la Tunisie illustre les défis contemporains liés à l’endettement et à la souveraineté économique. En choisissant de s’endetter, le pays court le risque de se retrouver piégé dans un cycle d’asservissement économique, où l’indépendance est simplement une illusion.

Pour éviter cela, il est temps d’adopter une approche plus socio-responsable transparente en matière de gestion de la dette, en veillant à ce que les intérêts des citoyens soient au cœur des décisions économiques.

La Tunisie doit se réapproprier son destin économique pour assurer son avenir et qu’il ne soit pas dicté par des créanciers, mais construit par et pour son peuple.

==============================

* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

L’article 20 Mars – Prêter – Coloniser : le revers de la médaille est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

ECLAIRAGES – Tunisie – L’inflation étouffera-t-elle la reprise… ?

19. März 2025 um 06:11

La Banque centrale de Tunisie (BCT) a récemment dû faire face à une inflation croissante qui menace sérieusement la stabilité économique du pays. À l’instar des économies émergentes, la Tunisie éprouve des pressions inflationnistes qui remettent en question la reprise économique. Les décisions de hausse des taux d’intérêt ont été envisagées dans un contexte où les prix des denrées alimentaires et des matières premières importées continuent d’augmenter.

En effet, des indicateurs montrent que les prix des matières premières ont atteint des niveaux de volatilité alarmants, dépassant même les pics observés lors des crises passées. Cette flambée des coûts, notamment pour les produits énergétiques et de première nécessité, pourrait conduire à des resserrements de la politique monétaire en Tunisie, comme cela a été le cas dans d’autres pays émergents.

Dans un contexte d’incertitude géopolitique, cette hausse des prix des matières premières pose un risque significatif pour la fragile reprise économique que le pays connaissait récemment. Le souvenir des crises précédentes, comme celle de 2008, rappelle les conséquences dévastatrices que de telles situations peuvent engendrer sur l’économie globale. La hausse des prix pourrait à terme affecter l’indice général de l’inflation en Tunisie, entraînant une augmentation des taux d’intérêt qui pourrait ralentir davantage une croissance déjà hésitante.

En outre, l’inflation affecte également les valorisations des actions et des obligations et des actifs immobiliers qui sont particulièrement sensibles aux variations des prix. Bien que la BCT prenne des mesures pour injecter des liquidités sur le marché, des questions subsistent concernant la durabilité de ces politiques, notamment en ce qui concerne les programmes d’assouplissement quantitatif.

Au-delà des chiffres et des statistiques les décideurs économiques et autres experts de la BCT doivent donc prêter attention aux signaux avant-coureurs d’alerte concernant l’inflation, comme les tensions sur les capacités et sur les circuits de distribution, tout en veillant à ne pas freiner une croissance qui peine à décoller. Les taux d’intérêt « mesurés », bien qu’ils soient censés stimuler l’économie, pourraient au contraire aggraver la situation en favorisant l’augmentation des prix, réduisant ainsi le pouvoir d’achat des consommateurs et impactant les marges bénéficiaires des entreprises.

En définitive, la Tunisie, au cours de ce mois de Ramadhan et à la veille d’une saison touristique prometteuse, se trouve à un carrefour très critique. La gestion de l’inflation sera déterminante pour éviter de compromettre la reprise économique et pour garantir la stabilité financière du pays dans un environnement global incertain.

 

==============================

* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

L’article ECLAIRAGES – Tunisie – L’inflation étouffera-t-elle la reprise… ? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

ECLAIRAGES – L’inflation, quelle inflation (2/2)

18. März 2025 um 06:10

Ne vous laissez pas tromper par les apparences statistiques. La déflation salariale qui touche notre économie est le résultat d’une baisse généralisée des salaires réels, orchestrée depuis des décennies, qui entraîne inévitablement une hausse des prix à la consommation.

En réalité, les prix ne font que s’ajuster à la dégradation de notre niveau de vie. La déflation salariale n’est donc qu’une conséquence naturelle de la pression constante exercée sur nos salaires réels et de l’érosion de notre pouvoir d’achat.

En d’autres termes, la déflation salariale est le reflet d’une réalité alarmante : de nombreux Tunisiens n’ont plus les moyens de vivre dignement.

Trop tard pour lutter contre les inégalités en Tunisie?

Dans les années 90, nos dirigeants ont clairement opté pour un modèle économique qui favorise le capital au détriment de la classe ouvrière. Ce choix, qui remonte à plusieurs décennies, a entraîné une inégalité croissante et un sentiment d’injustice sociale parmi la population.

Aujourd’hui, la situation est telle que le grand capital est contraint de « moduler » des prix pour écouler certains produits « de premières nécessité ». Car une partie significative de la population n’est plus en mesure de consommer.

La Tunisie, à l’instar d’autres pays émergents, n’est pas épargnée par cette tendance. La déflation salariale pourrait rapidement s’inviter dans notre paysage économique, aggravée par des facteurs internes et externes initiés par des lobbies et autres spéculateurs.

La dépréciation de notre dinar, par exemple, impacte nos exportations et accentue la crise économique en cours. Les entreprises tunisiennes, qui investissent, qui emploient et qui produisent, déjà confrontées à des défis considérables, voient leurs marges se réduire. Ce qui, à terme, pourrait entraîner des licenciements massifs et des fermetures.

Une transition douloureuse

En outre, la situation économique est exacerbée par une montée des faillites et une fragilisation croissante de notre système financier. La transition douloureuse vers une économie plus stable et équitable semble de plus en plus lointaine. Alors que la colère et le mécontentement de la population grandissent. Les inégalités de richesse, qui se creusent, ne tarderont pas à provoquer des réajustements majeurs dans notre société.

Il est essentiel de prendre conscience que l’illusion d’une profusion des liquidités et du « crédit facile » ne peuvent plus masquer les véritables enjeux économiques que nous traversons.

La déflation salariale, en Tunisie, ne viendra pas seule. Elle entraînera avec elle des conséquences dramatiques pour notre tissu économique, avec des faillites en cascade et une diminution du pouvoir d’achat qui remet en question notre modèle de développement.

La fin de cette période trouble n’est pas sans conséquences morales et sociales. Il est temps d’agir pour redresser la barre et œuvrer pour une société plus juste et équitable.

 

Article en relation : ECLAIRAGES – L’inflation? Quelle inflation?

 

===========================

* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

L’article ECLAIRAGES – L’inflation, quelle inflation (2/2) est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

ECLAIRAGES – La « Trump-economics » à l’épreuve des marchés

15. März 2025 um 12:00

Un essai critique du décrochage des marchés boursiers américains, qui se propose de mettre en lumière les différentes dimensions économiques, politiques et psychologiques qui l’entourent le « Trupisme ».

Le contexte

Depuis le 19 février 2025, les marchés boursiers américains, en particulier l’indice S&P 500, sont en déclin constant, affichant une perte de 6,5 % au 7 mars par rapport à la période précédant ce décrochage. Cette situation est d’autant plus frappante si l’on considère que le marché avait connu une hausse significative suite à l’élection de Trump en novembre 2024.

L’analogie utilisée par certains analystes, qui évoquent un « scénario gagnant-gagnant », semblait initialement séduisante, suggérant que la politique tarifaire de Trump renforcerait l’économie américaine tout en affaiblissant ses alliés, qui resteraient en sécurité sous le parapluie américain. Cependant, cette vision simpliste ne tient pas compte des complexités et des interrelations inhérentes à l’économie mondiale.

Trump-economics

Un discours économique biaisé

Le discours entourant la Trump-economics, qui promettait une dynamique économique fondée sur des mesures protectionnistes, montre déjà ses limites. Les dirigeants d’entreprise et les investisseurs avaient initialement adhéré à l’idée que les augmentations de droits de douane inciteraient les nations ennemies et alliées à adopter des comportements plus favorables aux États-Unis. Toutefois, ce postulat repose sur une compréhension erronée des dynamiques économiques globales. Les tensions commerciales exacerbées ont non seulement créé de l’incertitude sur les marchés, mais ont également contribué à une diminution de la confiance des consommateurs et des investisseurs.

La réaction des marchés face à l’incertitude

La réaction négative des marchés face aux politiques de Trump souligne la fragilité de la confiance des investisseurs. La chute du dollar, avec une dépréciation de 4,9 %, est un indicateur clé de cette perte de confiance. En effet, un dollar affaibli peut avoir des conséquences à long terme sur l’inflation et la capacité d’emprunt des États-Unis.

La perception d’une Amérique en déclin économique, accentuée par une inflation persistante et des taux d’intérêt élevés, constitue une menace non seulement pour les marchés boursiers, mais aussi pour la position géopolitique des États-Unis.

Les failles de la Trump-economics

Le modèle économique proposé par la Trump-economics repose sur des contradictions. D’une part, il prétend favoriser une croissance durable par des mesures protectionnistes, tout en négligeant l’importance d’une coopération économique internationale. D’autre part, les bénéfices espérés d’une telle stratégie se heurtent à la réalité des chaînes d’approvisionnement mondiales et des interdépendances économiques. La récente stagnation des marchés européens, en dépit d’une progression de 12 % depuis le 5 novembre 2024, démontre qu’une dynamique positive peut exister en dehors de l’approche protectionniste américaine.

Les répercussions psychologiques sur les investisseurs

Les fluctuations des marchés boursiers ne sont pas uniquement régies par des données économiques tangibles, mais également par des perceptions et des attentes. La volatilité accrue et les incertitudes politiques engendrent une atmosphère de méfiance. Les investisseurs, en quête de stabilité, sont plus enclins à se tourner vers des marchés perçus comme plus sûrs. L’inversion des tendances économiques, où l’Europe semble désormais bénéficier d’une conjoncture plus favorable, pourrait inciter les investisseurs à reconsidérer leurs allocations d’actifs, ce qui pourrait aggraver davantage le décrochage américain.

Vers une réévaluation des priorités économiques

L’analyse du décrochage des marchés boursiers américains révèle des failles structurelles dans la Trump-economics ainsi qu’une dépendance excessive à des narratifs simplistes. Alors que les États-Unis se retrouvent à un carrefour économique, il est décisif d’adopter une stratégie qui favorise non seulement la croissance intérieure, mais aussi la stabilité et la coopération sur la scène mondiale. Ignorer ces aspects pourrait mener à un effritement de la position des États-Unis sur le plan économique et géopolitique, plaçant ainsi le pays dans une position de vulnérabilité accrue.

  

===============================

* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

 

L’article ECLAIRAGES – La « Trump-economics » à l’épreuve des marchés est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌
❌