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Condamnés à des peines de prison, des créateurs de contenu font appel

19. November 2024 um 16:57

En Tunisie, les avocats de certains créateurs de contenu ont interjeté appel et contesté les décisions prononcées, ce mois-ci, à l’encontre de leurs clients poursuivis pour des contenus jugés attentatoires à la morale publique et aux bonnes mœurs.

C’est ce qu’a déclaré à l’agence TAP, Me Ghazi Mrabet, avocat de l’une des accusées. La date des audiences d’appel n’a pas encore été fixée, a-t-il ajouté.

Début novembre, la justice a prononcé des peines d’emprisonnement contre cinq créateurs de contenu, allant de 18 mois à quatre ans et demi.

Le ministère de la Justice avait demandé, fin octobre, au parquet de prendre les mesures judiciaires nécessaires pour lutter contre des contenus sur les réseaux sociaux, notamment TikTok et Instagram, jugés contraires aux bonnes mœurs, immorales ou contraires aux valeurs de la société.

Après le verdict rendu dans cette affaire, le porte-parole des tribunaux de première instance de Monastir et Mahdia, Farid Ben Jha, a déclaré, aux médias, que la justice a prononcé la peine maximale prévue par la loi.

Il a précisé que les accusés, tout comme le ministère public, peuvent interjeter appel. La cour d’appel peut soit confirmer, diminuer ou aggraver les peines. Elle peut également remplacer la peine d’emprisonnement par des peines alternatives, telles que le travail d’intérêt général.

Les dispositions de la loi

Dans ce genre d’affaires, la justice s’appuie sur une série de lois prévues, principalement, par le Code des télécommunications, le Code pénal et de la loi relative à la lutte contre les infractions des systèmes d’information et de communication, selon Farid Ben Jha.

Il a, à ce propos, expliqué que les poursuites judiciaires contre certain de ces « créateurs de contenus » ont été engagées sur les dispositions des articles 86 du Code des télécommunications, 226 et 226 bis du Code pénal, ainsi que des articles 24 et 25 de la loi sur la lutte contre les infractions des systèmes d’information et de communication.

L’article 86 du Code des télécommunications prévoit que Est puni d’un emprisonnement d’an à deux ans et d’une amende de cent à mille dinars quiconque sciemment nuit aux tiers ou perturbe leur quiétude à travers les réseaux publics des télécommunications.

L’article 226 du Code pénal dispose que: Est puni de six mois d’emprisonnement et de quarante huit dinars d’amende, quiconque se sera, sciemment, rendu coupable d’outrage public à la pudeur.

Selon l’article 226 bis, qui a été ajouté par la loi n° 2004-73 du 2 août 2004):

Est puni de six mois d’emprisonnement et d’une amende de mille dinars quiconque porte publiquement atteinte aux bonnes moeurs ou à la morale publique par le geste ou la parole ou gène intentionnellement autrui d’une façon qui porte atteinte à la pudeur.

Est passible des mêmes peines prévues au paragraphe précédent, quiconque attire publiquement l’attention sur une occasion de commettre la débauche, par des écrits, des enregistrements, des messages audio ou visuels, électroniques ou optiques.

L’article 24 de la loi sur la lutte contre les infractions des systèmes d’information et de communication prévoit:

Est puni de six mois d’emprisonnement et d’une amende de cinq mille dinars quiconque utilise intentionnellement un système d’information ou de communication pour la propagation de données contenant des paroles obscènes ou un outrage aux bonnes mœurs.

La peine est de 3 ans d’emprisonnement et d’une amende de dix mille dinars si le contenu des données vise à inciter à l’adultère ou à l’impudicité.

Selon l’article 25 de la même loi:

Est puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de cinquante mille dinars quiconque utilise intentionnellement un système d’informations pour le traitement des données personnelles d’autrui afin de les lier à un contenu portant atteinte aux bonnes mœurs ou les montrer d’une manière blessant son honneur et son estime.

Les Tunisiens et les réseaux sociaux

Il ressort d’une étude réalisée par la « Fondation Media Net » et publiée en avril 2024 que 7 millions 700 mille Tunisiens ont une page Facebook, soit une évolution de 14 pc par rapport à 2023.

La même étude souligne que les utilisateurs d’Instagram se chiffrent à 3 millions 512 mille Tunisiens enregistrant une hausse de 19 pc par rapport au mois de janvier 2023.

A noter que 2 millions 320 mille Tunisiens sont inscrits à la plateforme Linked-In.

L’application Messenger occupe la deuxième place, en termes d’utilisation suivi de Tik Tok avec une hausse qui a atteint 75 pc.

Les utilisateurs de Facebook sont de la tranche d’âge entre 35 et 54 ans (31 pc). Cette plateforme est moins utilisée par les jeunes de 25 à 34 ans qui sont beaucoup plus porté sur Instragram, alors que le réseau Tik Tok est le plus utilisé par les moins de 24 ans.

A l’heure des « influenceurs et des créateurs de contenus » tunisiens actifs sur les réseaux sociaux, l’Etat a mis en place une cellule chargée d’enquêter et d’exploiter les informations qui les concernent en vue de les soumettre au devoir fiscal.

La ministre des Finances, Sihem Nemsia Boughdiri, avait, lors de la discussion du budget du département pour l’exercice 2025, rappelé qu’un contrôle fiscal de 15 millions de dinars a été réalisé pour cette catégorie.

Sensibilisation et application de la loi

Commentant les peines de prison infligées à des créateurs de contenu tunisiens, le doyen de la Faculté des Sciences juridiques, politiques et sociales de l’Ariana Wahid Ferchichi a souligné qu’en droit, les premières règles à prendre en considération sont la proportionnalité et la nécessité et qui ne le sont pas dans cette affaire.

Dans une déclaration à la TAP, il a ajouté qu’en aucun cas la dissuasion par la loi n’a été la meilleure solution pour protéger la société en général, les enfants et les adolescents en particulier contre les « contenus inacceptables ».

Le crime éthique est un crime relatif et la sanction punitive doit intervenir en dernier et décidée dans de rares exceptions, a-t-il poursuivie.

La responsabilité de protéger les enfants et les adolescents incombent en premier lieu aux parents estime l’universitaire qui insiste tout autant sur la révision des systèmes éducatifs pour sensibiliser les jeunes générations des risques des réseaux sociaux.

Dans ce contexte, le sociologue Fathia Saidi a fait observer que les réseaux sociaux constituent à un espace public virtuel qui reflète toutes les orientations, visions, avis et comportements de la société, ce qui exige de nous, aujourd’hui, d’inscrire l’éducation aux nouvelles technologies dans les programmes scolaires.

Pour la sociologue, il est également nécessaire d’accompagner et d’orienter les jeunes et d’établir des liens de confiance et d’échange entre parents et jeunes générations.

Saidi estime que la solution ne réside pas dans le placement des « créateurs de contenu » en prison.

La punition par la prison approfondit le sentiment d’injustice et nourrit de la compassion envers les détenus.

La peine de prison peut dissuader et réduire les contenus de mauvaise qualité, mais ses effets restent limités dans le temps. De plus elle n’aura pas d’impact sur les comportements. Pire, elle produira un effet contraire.

Avec TAP

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Tunisie : La fibre optique arrive dans toutes les écoles !

Von: hechmi
17. November 2024 um 18:52

Fibre optiqueLe ministère des Technologies de la Communication s’apprête à finaliser le raccordement des écoles et lycées du pays au réseau de fibre optique. Cette initiative, selon le ministre Sofiene Hemissi, facilitera l’accès des zones rurales éloignées à Internet, avec pour objectif de connecter toutes les “zones blanches” au haut débit d’ici 2025, garantissant ainsi le droit de chaque citoyen tunisien à une connexion Internet.

Sur le front de la 5G, le dépouillement des offres des opérateurs touche à sa fin, ouvrant la voie à la signature des contrats et au lancement commercial prévu début 2025. Par ailleurs, le ministère prépare un cahier des charges pour réguler les centres d’appels internationaux.

Le ministre a également annoncé des projets pour moderniser et élargir le réseau de la Poste Tunisienne, avec l’ouverture de nouveaux bureaux fixes et mobiles dans plusieurs gouvernorats. Un concours de recrutement de 294 agents sera organisé en 2025 pour pallier le manque de personnel.

Tunisie : Nomination de Kamel Hamidi à la tête de l’Agence technique des télécommunications

Von: La Presse
16. November 2024 um 13:50

Le ministère des Technologies de la communication a annoncé la nomination de Kamel Hamidi en tant que directeur général de l’Agence technique des télécommunications (ATT). Cette désignation, officialisée par le décret n° 570 de l’année 2024 en date du 13 novembre, a été publiée dans le Journal officiel n° 138 du vendredi 15 novembre 2024.

L’ATT, institution publique dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière, est placée sous la tutelle du ministère des Technologies de la communication et de l’Économie numérique. Bien qu’elle ne dispose pas d’un statut administratif classique, elle joue un rôle crucial dans le soutien technique aux enquêtes judiciaires liées aux crimes des systèmes d’information et de communication.

Créée par le décret n° 4506 du 6 novembre 2013, l’Agence est régie par un cadre organisationnel, administratif et financier spécifique. Ce cadre a été partiellement modifié par le décret gouvernemental n° 985 du 15 août 2017, afin d’optimiser ses modes de gestion.

Parmi ses principales missions, l’ATT est responsable de :

– Recevoir et traiter les mandats de recherche émis par l’autorité judiciaire concernant les infractions numériques, conformément à la législation en vigueur ;

– Coordonner avec les opérateurs de réseaux publics de télécommunications, les fournisseurs d’accès et les prestataires de services pour garantir l’exécution de ses missions ;

– Exploiter les systèmes nationaux de surveillance du trafic des communications, tout en respectant les cadres juridiques liés à la protection des données personnelles et les conventions internationales sur les droits de l’Homme.

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