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Kais Assali, cofondateur de Juridoc.Tn : Comment Juridoc facilite-t-il l’accès aux textes juridiques en Tunisie et à l’international ?

26. April 2025 um 10:00

JuridocLa LegalTech s’impose de plus en plus en tant qu’outil incontournable dans l’automatisation des documents juridiques et la facilitation de l’accès aux documentations utilisées par tous les acteurs évoluant dans le monde économique, qu’il s’agisse d’avocats d’affaires, de fiscalistes, d’experts-comptables, d’organisations professionnelles, d’investisseurs ou d’administrations publiques.

L’usage de technologies avancées permet d’être édifié sur toutes les nouveautés légales, administratives et réglementaires, allège la charge de travail des acteurs en question, leur fait gagner du temps et leur permet de mieux en saisir les enjeux.

C’est sur cette mission que s’attelle Juridoc.Tn, qui a vu le jour en 2019. Le point avec Kais Assali, un des fondateurs de la plateforme :

Comment vous est venue l’idée de créer Juridoc.tn ?

L’idée est venue avec mon associé Anis Wahabi, un camarade d’école — nous avons fait l’IHEC ensemble. Nous voulions mettre en place une plateforme pour rendre accessible un arsenal juridique assez touffu et complexe. Notre objectif ? Offrir une expérience utilisateur simple et fiable.

Nous savons aujourd’hui qu’il est difficile d’accéder à une certaine typologie de documentation, et encore plus difficile de trouver une documentation à jour, même sur le Journal Officiel. Nous avons donc voulu créer un guichet unique d’accès à la documentation juridique, centralisant des textes issus de différentes sources officielles : le Journal Officiel, les circulaires, les tribunaux, la Cour de cassation, les juridictions administratives, etc.

L’objectif était clair : offrir une expérience utilisateur à la fois simple, fiable et complète.

Au démarrage, nous avons choisi de nous concentrer sur le droit des affaires, avec un focus particulier sur le droit des affaires. Le projet a réellement commencé entre fin 2019 et début 2020.

Entre-temps, une autre solution est apparue sur le marché, portée par une avocate — Me Maya Ben Jemaa — avec un positionnement orienté vers les métiers du droit : avocats, juristes, etc.

En quoi a consisté la solution ?

Nous avons alors décidé de fusionner nos projets pour ne former qu’une seule entité : Juridoc. Cela nous a permis de proposer une offre plus complète, couvrant à la fois la législation, la réglementation, la jurisprudence, la doctrine, les textes administratifs, etc.

Aujourd’hui, nous avons plus de 4 000 utilisateurs. Nos utilisateurs sont principalement des professionnels du droit : avocats, juristes d’entreprise, responsables juridiques, DAF, DRH, etc.

« Chez Juridoc, nous croyons que l’accès aux textes juridiques ne doit pas être un parcours du combattant. Grâce à l’intelligence artificielle, nous facilitons une recherche rapide, fiable et contextualisée, en Tunisie et à l’international. »

 

Mais au fur et à mesure, notre solution s’est étendue à d’autres secteurs, tels que les secteurs financier et bancaire, les assurances, les fintechs, la microfinance, les entreprises de taille moyenne à grande, là où il y a un DAF, un directeur juridique, ainsi que les organisations qui ont besoin d’être édifiées sur la documentation juridique.

Notre plateforme propose un accès complet à toute la base documentaire, ainsi qu’à un ensemble de fonctionnalités avancées. Nous avons mis en place un moteur de recherche intelligent, des alertes personnalisées et constitué une bibliothèque virtuelle de textes selon les besoins spécifiques de chaque utilisateur (ex : RH, fiscalité, etc.).

Quel est votre business modèle ?

Notre business modèle consiste en un abonnement par utilisateur à la plateforme. Un abonné peut accéder à toutes les rubriques et toutes les documentations existant sur la plateforme.

Un utilisateur peut, par exemple, attacher un document à un dossier spécifique pour y revenir rapidement ou suivre les mises à jour qui l’affectent. C’est important car souvent, on arrive à un texte via plusieurs clics, on perd le fil, et surtout on ne sait pas s’il a été modifié depuis.

« Le droit évolue chaque jour. Notre mission est de mettre ces évolutions à portée de clics pour tous les professionnels, en centralisant les textes, en les mettant à jour en temps réel, et en simplifiant leur compréhension. »

 

Et c’est justement là qu’intervient notre double valeur ajoutée : un suivi en temps réel des textes officiels (lois, circulaires, décrets, etc.). Une équipe de documentalistes et de juristes qui assure la veille, la mise à jour et la traçabilité des textes dans la base de données.

Face à un arsenal réglementaire presque unique dans le monde et malheureusement pas dans le sens positif, comment vous faites pour y mettre de l’ordre ?

Par exemple, la loi de finances 2025 a modifié plus de 30 textes existants, dont certains datant des années 60. Sur le Journal Officiel, vous ne trouverez pas toujours ces modifications dans les versions des anciens textes. Chez nous, ces mises à jour sont répercutées automatiquement, y compris dans les textes anciens, pour garantir une version consolidée et à jour.

Combien de collaborateurs travaillent à Juridoc ?

Aujourd’hui, notre équipe est en croissance soit une vingtaine de collaborateurs, avec pour objectif d’atteindre une quarantaine de collaborateurs d’ici la fin de l’année. Nous recrutons des profils variés : documentalistes, juristes, mais aussi des ingénieurs en IA, car une grande partie de notre travail repose désormais sur l’intelligence artificielle.

Quel est le plus de l’intelligence artificielle pour vous ?

Nous avons développé des algorithmes de traitement automatique des documents juridiques. Par exemple, lorsqu’un arrêt de la Cour de cassation ou un jugement administratif est publié, il contient souvent des données personnelles qu’il faut anonymiser. Ce travail prenait plus de 30 minutes en manuel. Aujourd’hui, grâce à notre moteur d’IA — que nous avons baptisé Lilia — ce même travail est réalisé en moins de 3 minutes, avec une précision supérieure. Nous avons donc conçu notre propre OCR, nos propres modèles d’anonymisation, et une chaîne complète de traitement des documents.

En résumé, Juridoc c’est bien plus qu’une base documentaire. C’est un outil stratégique pour tous les professionnels du droit, avec une expérience utilisateur moderne, fiable et intelligente, qui s’adapte aux besoins des métiers et anticipe les évolutions réglementaires à venir.

Combien d’applications vous avez créé depuis la création de Juridoc ?

Avec l’évolution constante du droit et la complexité croissante des textes juridiques, Juridoc a développé des algorithmes de traitement avancé pour gérer et structurer ces documents.

Le défi est d’autant plus important car de nombreux textes juridiques incluent des notes explicatives, des renvois entre articles, des liens intertextuels, ainsi que des applications et des jurisprudences connexes.

L’objectif était de rendre l’expérience d’utilisation aussi fluide et efficace que possible. Pour résoudre cela, nous avons mis en place des algorithmes de maillage automatique des textes juridiques.

Nous avons développé un système où un article d’une loi peut être lié à des documents complémentaires comme des notes explicatives ou des renvois vers d’autres textes, qu’ils soient dans la même législation ou dans une autre législation nationale ou internationale.

« Dans un monde où la complexité réglementaire grandit sans cesse, Juridoc offre une solution unique : rendre le droit accessible, interconnecté et exploitable par tous, où que vous soyez. »

 

Cela permet à l’utilisateur, lorsqu’il consulte un texte, de voir en temps réel des liens vers d’autres textes pertinents, des explications supplémentaires, ou des documents qui développent davantage le sujet abordé.

Nous avons poussé cette interconnexion à un niveau très granulaire, permettant de lier des articles spécifiques dans un texte à d’autres documents ou lois qui en font référence. C’est un vrai gain de temps pour l’utilisateur, car il n’a plus besoin de chercher ailleurs. Ces informations sont mises à disposition de manière claire et précise directement sur la plateforme.

En parallèle, nous avons travaillé sur le traitement des documents issus de textes anciens. Dans de nombreux pays, y compris en Tunisie, les textes juridiques ne sont pas toujours accessibles sous une forme numérique ou structurée. Par exemple, au Journal Officiel, l’accès aux textes n’est pas aussi fluide qu’on le souhaiterait, et les documents ne sont pas indexés de manière à faciliter leur récupération. Nous avons donc entrepris un travail de numérisation et d’indexation de ces textes, même les plus anciens, pour les rendre accessibles et faciles à retrouver.

Cependant, ce n’est pas qu’une question de technologie. Certains pays, comme le Sénégal, rencontrent des défis similaires. Le pays n’a pas de site officiel qui regroupe les textes du Journal Officiel, ce qui rend l’accès à ces informations encore plus complexe.

Nous avons donc pris l’initiative de numériser tous les journaux officiels du Sénégal depuis 1960, les rendant accessibles en ligne pour la première fois. Cela a été une opportunité stratégique, car cela permet de combler un vide juridique, mais aussi de mieux structurer l’accès à la législation dans une région où beaucoup de pays partagent des problématiques similaires.

Dans cette région CFA (Union économique et monétaire ouest-africaine), de nombreux textes législatifs sont communs à plusieurs pays. Par exemple, la législation bancaire de cette région, la réglementation sur le franc CFA, les directives UEMOA, etc. Ces textes partagés entre pays (comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Togo, etc.) facilitent notre travail de centralisation et de mise à jour des informations. Cela nous permet de déployer une plateforme efficace pour un grand nombre d’utilisateurs dans plusieurs pays.

Vous exploitez l’IA pour adapter votre offre aux pays où vous vous implantez ?

Nous avons conçu notre intelligence artificielle pour qu’elle soit capable de répondre de manière fiable aux questions des utilisateurs, en se basant sur une data juridique structurée et à jour.

Notre IA est conçue avec une logique juridique claire, ce qui lui permet de comprendre le langage humain et de formuler des réponses pertinentes, en tenant compte des dernières évolutions législatives et réglementaires. C’est ce qu’on appelle un “Legal Graph”, une base de données interconnectée qui permet à notre IA de naviguer dans les textes et d’en extraire des informations précises et contextualisées pour chaque utilisateur. En d’autres termes, notre IA peut effectuer un raisonnement juridique, trouver les textes pertinents et apporter des réponses d’une grande précision.

« Grâce à notre Legal Graph et à l’intelligence artificielle, nous ne nous contentons pas d’archiver les textes juridiques : nous donnons du sens aux lois, en créant des passerelles entre les textes, les décisions de justice et les évolutions réglementaires. »

 

Ce travail sur les algorithmes de l’IA, couplé à notre base de données dynamique et à notre approche intertextuelle, permet d’offrir une solution puissante et évolutive pour les professionnels du droit. En améliorant continuellement cette technologie, nous avons l’ambition de révolutionner la façon dont les textes juridiques sont consultés et utilisés, en mettant à disposition des outils ultra-rapides, fiables et personnalisés.

En résumé, nous avons créé une plateforme qui non seulement permet l’accès à la documentation juridique, mais qui, grâce à la puissance de l’intelligence artificielle et des algorithmes de lien entre textes, transforme la recherche juridique en un processus instantané et extrêmement pertinent.

Les investisseurs qui ne maitrisent pas la langue arabe peuvent-ils accéder à votre plateforme ?

Aujourd’hui, Juridique.ma offre une solution innovante permettant de poser des questions en langage naturel et d’obtenir des réponses structurées et très précises, avec des références juridiques directement liées aux textes de loi pertinents.

Par exemple, un utilisateur peut poser une question en allemand, français ou une autre langue, et recevoir une réponse dans la même langue, même si le texte juridique auquel elle se réfère n’est disponible qu’en arabe. Cela permet de lever les barrières linguistiques et offre une accessibilité internationale aux textes juridiques de pays comme la Tunisie.

Cette technologie repose sur une intelligence artificielle avancée et un dictionnaire juridique précis, permettant d’offrir des réponses fiables tout en respectant le langage juridique spécifique. L’IA comprend le contexte juridique et fournit des réponses adaptées, ce qui est crucial pour garantir la qualité des informations délivrées.

JuridocCombien de levées de fonds avez-vous réalisées ?

Nous avons récemment réalisé un tour de table d’investissement avec deux fonds tels que 216 Capital Fund et Go Big Partners. Ce sont des levées à 7 chiffres. Cela a permis de renforcer notre développement, particulièrement en intelligence artificielle et dans notre expansion internationale. Ces financements nous ont aussi permis d’étendre notre implantation dans des marchés clés, comme la Côte d’Ivoire et l’Arabie Saoudite.

Comment faites-vous pour optimiser vos coûts ?

Nous utilisons une logique de localisation des tâches là où elles sont les plus économiques, tout en garantissant la qualité et la fiabilité des services. Nous avons des implantations en France, en Tunisie, au Sénégal et nous nous apprêtons à nous installer en Côte d’Ivoire. Cette organisation en réseau permet de maximiser l’efficacité tout en répondant aux besoins locaux.

Nous avons été retenus dans le programme Microsoft Start et avons un accès privilégié à l’infrastructure Azure de Microsoft. Cela nous permet de garantir une protection des données de haut niveau. Nous avons mis en place des systèmes de cryptage pour sécuriser les données sensibles, et nous utilisons des architectes spécialisés pour optimiser l’architecture de notre plateforme.

Aujourd’hui, nous avons développé un outil d’intelligence artificielle appelé Lilia, qui permet d’analyser des documents juridiques, comme des contrats, pour vérifier leur conformité. Par exemple, Lilia peut scanner un contrat et indiquer si les clauses sont correctement rédigées et conformes à la réglementation en vigueur.

Qu’en est-il des retours expériences client ?

Notre modèle repose sur un système d’abonnement récurrent. Nous avons un taux de fidélisation exceptionnel, avec moins de 3 % de résiliation l’année dernière, et un 0 % sur le premier trimestre 2025. Cela témoigne de la qualité de notre service et de la satisfaction de nos clients. De plus, nous observons une demande croissante pour des services supplémentaires, qui deviennent payants et génèrent une valeur ajoutée pour nos utilisateurs.

Offrez-vous des accès gratuits ?

Une de nos priorités est de rendre la documentation juridique accessible aux étudiants. Nous nous adressons à un marché potentiel de plus de 80 000 étudiants en droit, économie, fiscalité, etc. Nous avons déjà établi des partenariats avec des universités et des laboratoires de recherche en droit et fiscalité pour permettre aux étudiants et chercheurs d’accéder à nos outils.  Nous sommes en train de monter une offre accessible aux étudiants de façon directe ou indirecte.

Entretien conduit par Amel Belhadj Ali

EN BREF

Juridoc

  • Création : 2019 en Tunisie.
  • Mission : Faciliter l’accès aux textes juridiques grâce à l’IA et un moteur de recherche intelligent.
  • Utilisateurs : +4 000 professionnels du droit, finance, assurance et fintechs.
  • Technologie : Algorithmes d’anonymisation, veille réglementaire en temps réel, Legal Graph interconnecté.
  • Expansion : Présent en Tunisie, Sénégal, bientôt Côte d’Ivoire et Arabie Saoudite.
  • Investissements : Levées de fonds à 7 chiffres avec 216 Capital Fund et Go Big Partners.

Citation clé : « Le droit accessible, mis à jour, et compréhensible en un clic. ».

 

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Gestern — 25. April 2025Haupt-Feeds

Révolution Numérique au Travail : Comment l’IA et la Robotique impactent la santé et la sécurité ?

25. April 2025 um 10:27

L’intelligence artificielle (IA), la numérisation, la robotique et l’automatisation peuvent améliorer la santé et le bien-être au travail, mais elles créent aussi de nouveaux risques, avertit un nouveau rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT), relevant les lacunes dans la gestion des risques en matière de sécurité et de santé au travail liés à la numérisation.

Intitulé: “Révolutionner la santé et la sécurité : le rôle de l’IA et de la numérisation au travail”, le rapport souligne la nécessité de politiques proactives pour faire face à ces nouveaux risques, en mettant en évidence les lacunes réglementaires dans la gestion des risques en matière de sécurité et de santé au travail liés à la numérisation, appelant à cet effet à un renforcement des politiques mondiales, régionales et nationales.

En assumant des tâches dangereuses, en participant à des opérations chirurgicales et en optimisant la logistique, les robots contribuent à réduire les risques et à améliorer l’efficacité, souligne le rapport notant toutefois, que ces progrès peuvent également entraîner de nouveaux risques.

Si les robots se chargent efficacement des tâches dangereuses, les travailleurs qui entretiennent, réparent ou collaborent avec ces machines peuvent être confrontés à de nouveaux dangers, explique-t-il, ajoutant que les comportements imprévisibles des robots, les défaillances des systèmes ou les cybermenaces peuvent compromettre la sécurité.

Le document fait également observer qu’une dépendance excessive à l’égard de l’IA et de l’automatisation peut réduire la supervision humaine, ce qui, à son tour, augmenterait les risques pour la sécurité et la santé au travail, tandis que les charges de travail pilotées par des algorithmes et le fait d’être connecté en permanence peuvent contribuer au stress, à l’épuisement professionnel et aux problèmes de santé mentale.

Le rapport l’OIT met aussi en lumière, les risques en matière de sécurité et de santé auxquels sont confrontés les travailleurs tout au long de la chaîne d’approvisionnement numérique, des processus d’extraction à ceux qui alimentent l’IA, en passant par les travailleurs chargés de la gestion des déchets électroniques.

Selon l’organisation, la participation des travailleurs est essentielle à chaque étape de l’adoption des technologies. Les initiatives de formation et de sensibilisation sont également essentielles pour garantir une utilisation sûre des nouvelles technologies.

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Volker Türk dénonce un «revers pour la justice et l’État de droit» en Tunisie

25. April 2025 um 06:57

Les lourdes et longues peines de prison prononcées récemment contre 37 personnes en Tunisie dans l’affaire du «complot» constituent un revers pour la justice et l’État de droit, a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk. 

«Le procès a été entaché de violations du droit à un procès équitable et à une procédure régulière, suscitant de sérieuses inquiétudes quant à des motivations politiques», a-t-il ajouté dans un communiqué de presse publié jeudi 24 avril 2025.

Les accusés, dont la plupart sont des personnalités publiques et politiques connues, ont été jugés en vertu de la loi antiterroriste et du Code pénal tunisiens. Les accusations, «vagues et générales», comprenaient la formation d’une organisation terroriste, l’intention de commettre un crime terroriste, le financement du terrorisme et le complot contre la sécurité intérieure et extérieure de l’État. Les peines allaient de 4 à 66 ans de prison.

Manque de transparence

Huit des 37 accusés étaient en détention provisoire depuis février 2023, dépassant la limite légale de 14 mois prévue par le Code de procédure pénale, avec des restrictions aux visites de leurs avocats. Les audiences n’ont eu lieu qu’en 2025, et les personnes détenues n’auraient été autorisées à y assister qu’à distance, conformément à une législation adaptée aux restrictions liées à la pandémie de Covid-19, qui n’avait pas été adoptée par le Parlement.

Selon le chef des droits de l’homme de l’Onu, le procès a également manqué de transparence, les preuves n’ayant pas été présentées publiquement ni contre-interrogées. L’accès aux audiences publiques a également été refusé à plusieurs journalistes, représentants de la société civile et diplomates. Avant le prononcé des peines, les accusés autorisés à assister en personne n’ont pas eu la possibilité de s’exprimer, et leurs avocats n’ont pas eu suffisamment de temps pour présenter leurs arguments.

Les avocats de la défense ont déclaré que les seuls faits présentés à l’appui de l’accusation concernaient leurs réunions visant à organiser des actions d’opposition politique, ainsi que des rencontres avec des citoyens étrangers, notamment des diplomates. «La participation aux affaires publiques et politiques n’est pas un crime et ne doit jamais être assimilée au terrorisme», rappelle le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies.

Droit à un procès équitable

Ahmed Souab, l’un des avocats de la défense, a été arrêté et inculpé d’infractions liées au terrorisme pour des propos qu’il aurait tenus après le procès. Ceci suscite des inquiétudes supplémentaires quant à la capacité des avocats à représenter leurs clients et à la sécurité des professionnels du droit, a déclaré le Haut-Commissaire.

Il a appelé à ce que tous les accusés se voient garantir pleinement leurs droits à une procédure régulière et à un procès équitable pendant la procédure d’appel. «Les charges doivent être abandonnées lorsqu’il n’existe pas de preuves suffisantes d’actes illégaux commis», a-t-il déclaré.

Volker Türk a également réitéré son appel aux autorités tunisiennes pour qu’elles mettent fin à la tendance générale aux persécutions politiques, aux arrestations, aux détentions arbitraires et à l’emprisonnement de dizaines de défenseurs des droits humains, d’avocats, de journalistes, de militants et de responsables politiques, et qu’elles respectent tous leurs droits humains, y compris leur droit à la liberté d’opinion et d’expression.

«La détention provisoire ne doit être envisagée qu’en dernier recours ; ses limites doivent être respectées et toutes les personnes détenues arbitrairement doivent être libérées immédiatement et sans condition», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : «J’exhorte également la Tunisie à s’abstenir d’utiliser une législation générale sur la sécurité nationale et la lutte contre le terrorisme pour museler la dissidence et restreindre l’espace civique. Toute législation de ce type devrait être révisée afin de garantir sa conformité avec les normes et standards internationaux en matière de droits humains».

«La Tunisie a été un modèle et une source d’inspiration pour de nombreuses nations de la région après la transition politique de 2011, et j’espère que le pays reviendra sur le chemin de la démocratie, de l’État de droit et des droits de l’homme», a conclu la Haut-Commissaire.

Communiqué.  

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L’Ordre des Ingénieurs Tunisiens en colère

18. April 2025 um 10:36

L’Ordre des Ingénieurs Tunisiens (OIT) a publié un communiqué sur sa page officielle commentant l’arrestation d’ingénieurs travaillant à la direction régionale de l’Équipement ainsi que d’ingénieurs-conseils au gouvernorat de Kasserine.

Cette arrestation d’ingénieurs a eu lieu dans le cadre du projet de la piste agricole de Boulehnach (délégation de Thala) et du projet de la Maison des jeunes à Fouchana.

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