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A Charm El-Cheikh, la Palestine réduite à une carte postale égyptienne

16. Oktober 2025 um 10:10

Le 13 octobre 2025, les dirigeants du monde se sont réunis à Charm El-Cheikh, au bord de la mer Rouge, pour parler de paix à Gaza. Autour de la table : Abdel Fattah Al-Sissi, Donald Trump et une vingtaine de chefs d’État venus d’Europe, du Golfe et d’Afrique du Nord. Le décor était parfait : drapeaux, caméras, formules calibrées. Mais derrière la mise en scène, un vide régnait. Les corps étaient là, l’esprit non. La diplomatie parlait encore, mais le sens avait quitté la salle. Et les mots flottaient comme des drapeaux sans vent. 

Manel Albouchi *

Donald Trump a déclaré : «La phase deux a déjà commencé… Gaza, c’est un nettoyage à faire.»  Des mots d’entrepreneur, pas de bâtisseur d’humanité. Il parlait en mètres carrés, en contrats, en «reconstruction rentable».

Ce sommet, prétendument pour la paix, sonnait comme une transaction immobilière sur les ruines d’un peuple. Et les représentants paraissaient lourds de pouvoir, mais légers de sens. Ils incarnent la matière : l’économie, les intérêts, les chiffres sans plus porter d’idéal. Ils n’ont plus le poids des pères fondateurs, ni la parole : seulement la posture de gestionnaires du visible. Comme si leur gravité vient de la matière, non de la conscience. Comme un Moi hypertrophié, sûr de ses moyens, mais vidé de son âme. 

Les absents, eux, pesaient autrement : le peuple palestinien n’a eu aucune voix (celle de Mahmoud Abbas, présent, compte pour des prunes), Netanyahu s’est retiré, le Hamas et l’Iran n’ont pas droit de cité. Mais l’absence la plus lourde était celle des mères de Gaza; celles qui dorment entre les décombres, respirent la poussière des écoles détruites et bercent encore des enfants qu’elles n’ont plus. Leur douleur ne figure dans aucune déclaration finale. Elle brûle sous la cendre diplomatique, comme une braise sous la peau du monde. Et sous cette cendre, il y a aussi les souffles à venir : les enfants qui ne sont pas encore nés, ceux dont le monde prépare déjà le certificat de martyr avant même leur naissance. 

Au même moment à Téhéran 

Pendant que les puissants jouaient la gravité à Charm El-Cheikh, un autre sommet, plus discret, se tenait à Téhéran : la 8ᵉ Conférence internationale de solidarité avec les enfants palestiniens, organisée à l’occasion de la commémoration de l’assassinat de Muhammad al-Durrah, tué avec son fils, le 30 septembre 2000, à Gaza, par l’armée israélienne, lors d’un échange de tirs. 

Plus de cent participants venus de trente-deux pays d’Asie, d’Afrique, d’Europe et du monde arabe s’y sont rassemblés non pour négocier, mais pour penser et pleurer ensemble. Pas de tapis rouge, pas de promesses de milliards : seulement des visages marqués par la réalité. 

À Charm El-Cheikh, on parlait de bâtir des murs, on comptait des budgets de reconstruction.  À Téhéran, on comptait les cicatrices, on tentait encore de recoudre la peau du monde. Deux conférences, deux humanités : l’une dans la lumière artificielle des caméras, l’autre dans la clarté silencieuse de la conscience meurtrie. 

Freud parlait du trauma comme d’une effraction du pare-excitation. Aujourd’hui, c’est la peau du monde qui a cédé. Les guerres sont ses inflammations : elles surgissent quand le lien humain ne tient plus. 

Le sommet de Charm El-Cheikh n’a pas réparé cette peau; il a seulement posé un pansement diplomatique sur une brûlure encore vive. 

Pour Didier Anzieu, penser, c’est peau-tenir : tant que le monde n’aura pas retrouvé sa fonction symbolique, il continuera de se gratter jusqu’au sang. 

Le regard qui ne voit plus 

Tout se joue dans le regard : celui des puissants, des médias, des peuples, des algorithmes…  

À Charm El-Cheikh, les dirigeants regardaient la paix comme un objet à négocier, non comme une blessure à penser et à panser. 

La politique, autrefois espace de vision, est devenue un espace de gestion. Et dans ce glissement, la parole a perdu son poids symbolique : elle flotte, sans ancrage, comme un regard vide sur un monde épuisé.  

Et la paix dans tout cela ? 

Gaza n’est pas une géographie, c’est une peau blessée de l’humanité. Les représentants du monde se sont réunis pour la soigner, mais ils n’ont apporté ni souffle ni regard. Leurs mots ont du poids dans les bilans, mais aucune gravité dans la conscience. 

La paix ne viendra pas de ceux qui possèdent, mais de ceux qui ressentent. Elle ne se signe pas. Elle se respire. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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Gaza : « L’Histoire jugera sévèrement ce silence », dénonce Al-Sissi !

05. August 2025 um 18:29

Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue vietnamien Luong Cuong, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a vivement condamné l’offensive en cours à Gaza, qu’il a qualifiée de « guerre de famine et de génocide ».

« Il ne s’agit plus d’une guerre à objectif politique », a-t-il lancé, soulignant que la bande de Gaza subissait désormais une destruction systématique. Al-Sissi a rappelé qu’avant le début du conflit, entre 600 et 700 camions d’aide humanitaire entraient chaque jour dans l’enclave palestinienne, contre zéro aujourd’hui.

Le président égyptien a de nouveau interpellé les grandes puissances, en particulier l’Union européenne et les États-Unis, leur demandant d’assumer leurs responsabilités pour faire cesser une guerre qu’il considère comme une entreprise d’« anéantissement ». « L’Histoire jugera sévèrement ce silence », a-t-il averti.

Face aux accusations pointant l’Égypte comme co-responsable du blocus imposé à Gaza, Al-Sissi a rejeté catégoriquement ces allégations, les qualifiant de « faillite morale ». Il a affirmé que plus de 5 000 camions d’aide étaient actuellement stationnés en territoire égyptien, prêts à entrer dans Gaza, précisant que plus de 70 % de cette aide provenait d’Égypte.

Le chef de l’État a également assuré que son pays était disposé à intensifier ses efforts humanitaires. Il a rappelé que cinq points de passage relient l’Égypte à la bande de Gaza, dont le poste de Rafah, qui selon lui « n’a jamais été fermé du côté égyptien ». Il a toutefois précisé que ce poste avait été « détruit à quatre reprises depuis le début de la guerre » et reconstruit à chaque fois par l’Égypte.

Mais Al-Sissi a insisté : « Le véritable verrou, c’est le contrôle israélien du côté palestinien. C’est un point que le monde doit clairement comprendre. »

Fidèle à sa position historique, l’Égypte, a-t-il conclu, continuera d’être « une porte d’entrée pour l’acheminement de l’aide à Gaza », tout en affirmant avec fermeté : « Nous ne serons jamais une porte de sortie pour la déportation des Palestiniens. »

Lire aussi : Un départ depuis Tunis : La « Flottille de la résistance » prépare son voyage pour briser le blocus de Gaza

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