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Sommet de l’Alaska : l’Ukraine en vitrine, l’Arctique en coulisses

20. August 2025 um 15:00

La rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska ne relève pas simplement de la diplomatie bilatérale. Elle a discrètement inauguré un nouvel espace de compromis géostratégique, bien au-delà du théâtre ukrainien.

Loin des communiqués officiels, ce sommet a dessiné les contours d’une entente implicite autour d’un redéploiement des priorités : désescalade en Ukraine, consolidation dans l’Arctique.

Le choix de l’Alaska, territoire à forte charge stratégique et symbolique, n’est pas anodin. Cette ancienne terre russe devenue avant-poste américain sur le cercle polaire a servi de décor à un échange feutré mais stratégique.

À son arrivée, Poutine aurait été accueilli par un dispositif de dissuasion non revendiqué : le survol discret d’un avion furtif américain, un message clair, à la fois ferme et respectueux, dans la tradition des signaux codés entre puissances nucléaires. Le ton était donné : équilibre, non-affrontement.

Dans cette atmosphère de test réciproque, les déclarations ambivalentes de Trump sur l’Ukraine ont résonné comme un autre signal. En évoquant l’idée d’un compromis où « tout le monde doit perdre un peu », il préparait l’opinion à une sortie de crise où la Russie conserverait certains acquis, en échange d’un apaisement ailleurs, notamment dans l’Arctique.

Ce glissement s’inscrit dans un contexte plus large : une éventuelle transition politique à Kiev. Le nom de Vadym Prystaïko, militaire expérimenté et diplomate aguerri, circule comme alternative potentielle à un Zelensky fragilisé. Un profil plus acceptable pour Washington comme pour Moscou, et peut-être déjà validé dans les coulisses du sommet.

La nature même de la rencontre en dit long : pas d’agenda public, pas de conférence de presse, des échanges confinés à des cercles restreints. Ce silence organisé suggère un accord politiquement inavouable à ce stade, mêlant redéfinition des lignes en Ukraine et reconnaissance mutuelle dans les territoires arctiques.

Enfin, les semaines entourant le sommet ont vu un changement d’orientation dans les rapports stratégiques occidentaux, centrés sur la militarisation de l’Arctique et la nécessité d’une coopération, même tacite, avec Moscou. Un déplacement géopolitique progressif, des plaines du Donbass vers les glaces polaires.

Loin de signer un traité ou de produire un choc diplomatique, le sommet de l’Alaska a joué un rôle plus subtil : ajuster les sphères d’influence, expérimenter un nouveau mode de régulation entre superpuissances, et préfigurer un monde régi moins par les déclarations que par les équilibres implicites.

Ce n’est peut-être pas en Ukraine, mais dans le silence stratégique de l’Arctique, que s’esquisse le prochain chapitre des relations russo-américaines.

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Mahjoub Lotfi Belhedi

Chercheur en réflexion stratégique optimisée IA // Data Scientist & Aiguilleur d’IA

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L’après-Alaska : Trump a-t-il la force et le courage d’aller jusqu’au bout ?

18. August 2025 um 12:34

Le surprenant sommet de l’Alaska a donc eu lieu et Trump n’a pas eu droit à la moindre concession de la part de son invité qui a pourtant bénéficié d’un accueil des plus chaleureux. Le mainstream media de part et d’autre de l’Atlantique a descendu en flammes le président américain non seulement pour n’avoir rien obtenu de Poutine, mais aussi pour avoir décidé tout seul du sommet et tenu à l’écart Zelensky, « le principal intéressé », et les alliés européens.

En dehors du mainstream media, plusieurs commentateurs américains, à l’instar des professeurs Jeffrey Sacks, John Mearcheimer, Michael Wolff, du colonel à la retraite Douglas Mc Gregor, du juge Andrew Napolitano et bien d’autres, ont donné raison à Poutine d’avoir refusé la demande occidentale de cessez-le-feu. Car, soutiennent-ils, « le conflit russo-ukrainien ne sera pas résolu par un cessez-le-feu de quelques semaines, mais en se penchant sur les causes réelles du conflit ».

Ces causes réelles, il faut bien le rappeler, ont été accumulées sur une durée de 30 ans par les présidents américains successifs qui ont contribué, chacun à sa manière, à instiller leur dose de venin dans la relation entre la Russie, d’une part, et les États-Unis et leurs alliés européens, d’autre part, jusqu’à la rendre explosive.

C’est Bill Clinton qui entama la course au désastre en 1994, en ouvrant les portes de l’Otan à la République tchèque, la Hongrie et la Pologne, en dépit de l’engagement pris trois ans plus tôt par Bush père et son secrétaire d’État James Baker que « l’Otan n’avancera pas d’un iota en direction de l’Est ». Et quand des journalistes ont rappelé cet engagement à Bill Clinton, il a eu cette réponse indigne d’un président d’une grande puissance : « Les États-Unis tiennent leurs engagements, à moins qu’ils changent d’avis et ne veulent plus les tenir ».

La course au désastre a continué avec George W. Bush qui, non seulement a accueilli plus d’anciens membres du Pacte de Varsovie à l’Otan, mais au sommet de Budapest de cette organisation, il a eu l’infernale idée d’inviter l’Ukraine et la Géorgie à se préparer à adhérer à l’Otan, ignorant la sévère mise en garde de Poutine, présent à ce sommet.

Barack Obama a accéléré radicalement la course au désastre en donnant son feu vert en février 2014 à la CIA de renverser le gouvernement légitime du président Ianoukovitch qui œuvrait pour le développement de l’Ukraine sur la base de la neutralité et des bonnes relations à la fois avec l’Occident et avec la Russie. En réaction, la Russie a repris la Crimée que la Grande Catherine a achetée en offrant un bon prix aux Turcs ottomans, mais que Khrouchtchev a offerte à la République soviétique d’Ukraine en 1954, à l’occasion… du 200e anniversaire de l’intégration de cette dernière à la Russie.

De 2014 à 2022, les gouvernements de Porochenko et de son successeur Zelensky ont mené une véritable guerre contre les populations russophones du Donbass, en lâchant contre elles les milices bandéristes nazies, dont l’idole Stépan Bandera fut l’auxiliaire ukrainien de Hitler pendant l’attaque de l’armée nazie contre l’Union soviétique en 1942…

De janvier 2021 (arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche) à février 2022 (déclenchement de la guerre), le Kremlin a tout fait pour obtenir l’accord de Biden sur un arrangement sécuritaire en Europe qui prendrait en considération les soucis sécuritaires de la Russie et qui fermerait la porte de l’Otan à l’Ukraine. Mépris total des demandes de la Russie avec cette réponse répétée ad nauseum par Biden et ses collaborateurs : « Ce n’est pas à la Russie de décider qui sera ou non membre de l’Otan ».

Sans parler bien sûr des accords de Minsk 1 et 2 utilisés, selon François Hollande et Angela Merkel, « pour détourner l’attention de la Russie et armer l’Ukraine pour la préparer à la guerre »…

Sans parler aussi de l’accord d’Istanbul de mars 2022 entre Russes et Ukrainiens qui aurait pu mettre fin au conflit trois semaines après son déclenchement, n’eût été l’interférence de Joe Biden et de Boris Johnson qui ont forcé Zelensky à ignorer l’accord et à poursuivre la guerre.

Et malgré tout cela, jusqu’à ce jour, hommes politiques et médias de part et d’autre de l’Atlantique continuent de parler de « guerre non provoquée menée par le dictateur Poutine contre la démocratie ukrainienne ».

C’est en ayant en tête toutes ces données que les commentateurs indépendants aux États-Unis et en Europe, par objectivité et honnêteté, donnent raison à Poutine de refuser le cessez-le-feu et d’insister sur sa condition principale : traiter les causes réelles du conflit.

Maintenant, comme on dit, les carottes sont cuites. L’Ukraine et ses alliés ont perdu la guerre. L’insistance des élites occidentales au pouvoir sur l’obtention d’un cessez-le-feu n’est rien d’autre qu’une tentative désespérée de cacher une défaite gravement embarrassante pour elles vis-à-vis de leurs populations. Celles-ci ne manqueront pas de leur demander des comptes sur les centaines de milliards d’euros du contribuable européen qui ont été détournés pour financer la guerre au lieu de négocier des arrangements sécuritaires avec la Russie.

Le déni de la défaite ne peut pas durer indéfiniment. Des voix commencent à se faire entendre dans le mainstream media occidental pour dire que rien ne va plus. L’une de ces voix est celle du quotidien londonien The Daily Telegraph qui a écrit dans son édition du 14 août : « L’Ukraine a perdu. Il n’y a plus d’espoir. Il est temps de mettre de côté les indignations passionnées et les vœux pieux et faire face à ce qui sera inscrit dans l’histoire comme le plus grand échec de la politique étrangère occidentale du XXIème siècle. L’Ukraine a perdu la guerre contre la Russie ».

Trump ne peut ignorer cela. Mais a-t-il la force et le courage d’agir en conséquence face à des néoconservateurs fanatiques, un complexe militaro-industriel vorace et des élites gouvernantes européennes terrorisées à l’idée de devoir rendre des comptes à leurs populations ?

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Sommet de l’Alaska : quand Donald Trump s’aligne sur la position de Moscou

18. August 2025 um 10:44

Au lendemain de sa rencontre avec Vladimir Poutine en Alaska, Donald Trump a tourné le dos aux engagements pris avec les Européens : il renonce de facto à exiger un cessez-le-feu en Ukraine avant toute négociation d’un accord de paix. Pour des raisons électorales ? 

 

Echec total de la diplomatie américaine, selon la presse internationale. Lors du Sommet de l’Alaska sur l’Ukraine censé être crucial pour la stabilité de l’Europe, Donald Trump aura fini par s’aligner totalement sur la position de son homologue russe : il a permis un retour spectaculaire de Vladimir Poutine sur la scène diplomatique, sans toutefois déboucher ni sur l’annonce d’une prochaine réunion tripartite incluant le président ukrainien, ni sur une pause dans les hostilités, ni sur de nouvelles sanctions visant la Russie.

En abandonnant « sa menace de sanctions immédiates contre la Russie si la réunion de vendredi ne produisait aucune avancée » et en passant « de la recherche d’un cessez-le-feu immédiat à un accord global, Donald Trump adopte un langage proche de celui de Poutine pour parler de la fin des combats », écrivait Politico, le média américain ; alors que le Washington Post juge pour sa part que la nouvelle tactique adoptée par le président américain constitue « une rupture avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et ses alliés européens et aligne les États-Unis sur Poutine » et pourrait en outre « faire des conditions russes le point de départ des négociations ».

Lire aussi : Sommet Poutine-Trump : un vainqueur et deux vaincus !

Revirement brutal

En effet, après avoir déclaré avant le Sommet qu’il souhaitait un cessez-le-feu « rapidement », sous peine de « graves conséquences », le locataire de la Maison Blanche aura opéré un changement radical dans sa position sur la manière de mettre fin à la guerre. Et ce, en assurant que « la meilleure façon de mettre fin à la terrible guerre entre la Russie et l’Ukraine est de conclure directement un accord de paix… et non un simple accord de cessez-le-feu, souvent rompu ».

Et c’est sans surprise que Vladimir Poutine a qualifié samedi dernier son entretien avec son homologue américain de « très utile » en vue d’une résolution du conflit « sur une base équitable », plus de trois ans et demi après l’invasion de l’armée russe en Ukraine !

Selon les observateurs, l’abandon du cessez-le-feu préalable semble favoriser Vladimir Poutine, qui défend depuis longtemps l’idée de négocier directement un accord « global et définitif ». En revanche, Kiev et ses alliés européens y voient, au contraire, une façon pour le maître du Kremlin de gagner du temps afin de poursuivre son offensive militaire et d’étendre ses prises territoriales. « La triste réalité est que la Russie n’a aucune intention de mettre fin à cette guerre de sitôt », a jugé la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

Monnaie de singe

De quel accord de paix s’agit-il au juste ? Même si Trump n’avait communiqué aucun détail sur cet accord qu’il appelle de ses vœux, il aurait toutefois assuré que Poutine serait prêt à faire des concessions, sans toutefois préciser lesquelles.

Selon le Washington Post, outre les territoires pris par la Russie pendant la guerre, le plan de paix suggère que l’Ukraine cède l’intégralité du Donbass en échange d’une « promesse » de geler les autres lignes de front. De plus, elle ne devra en aucun cas intégrer l’Otan, une ligne rouge pour Moscou.

En contrepartie, Donald Trump, qui est opposé à la demande de l’Ukraine de joindre l’Otan, proposerait à Kiev une garantie de sécurité similaire à celle de l’article 5 de l’Alliance. Lequel prévoit une défense mutuelle entre ses membres en cas d’attaque.

Un plan de paix dont les contours restent flous et qui a pris tout le monde à contre-pied. Du côté de Kiev, la prudence domine : le gouvernement ukrainien craint qu’un plan négocié directement par Washington et Moscou ne conduise à des concessions territoriales forcées. À Moscou, certains responsables saluent l’idée, espérant qu’elle ouvrira la voie à une reconnaissance de fait des zones occupées. Les alliés européens, eux, oscillent entre scepticisme et attente, redoutant que la paix “version Trump“ n’affaiblisse la cohésion occidentale face à l’ours russe.

Calculs politiques

Cela étant, n’est-il pas légitime de penser que la proposition américaine soit mue pour des raisons électorales ? En effet, à l’approche du mi-mandat, le milliardaire républicain mise sur l’argument de l’efficacité et de la rupture avec la diplomatie traditionnelle. Il veut séduire un électorat fatigué par un conflit lointain et coûteux tout en se démarquant de Joe Biden, partisan d’un soutien militaire continu à Kiev.

Sans oublier sa volonté affichée de se présenter comme l’homme capable de mettre fin à la guerre en Ukraine et qui se rêve en lauréat du prestigieux prix Nobel de la paix, lui qui se décrit comme un homme de paix. N’avait-il pas insisté sur le fait d’être le premier président à ne pas avoir déployé de soldats américains dans un conflit hors des États-Unis depuis Jimmy Carter ? De l’art de prendre ses désirs pour des réalités.

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