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Algérie | L’écrivain Boualem Sansal risque 10 ans de prison

21. März 2025 um 06:36

Le parquet du tribunal correctionnel de Dar El Beida a requis, mardi 20 mars 2025, une peine de 10 ans de prison ferme contre l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. L’auteur de ‘‘2084 : La fin du monde’’ est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, dont atteinte à l’intégrité territoriale, outrage à corps constitué et possession de documents menaçant la sécurité nationale.

Arrêté le 16 novembre 2024 à l’aéroport d’Alger, Boualem Sansal, 75 ans, avait été placé en détention provisoire après une série de déclarations publiques jugées controversées par les autorités algériennes. En octobre dernier, il aurait tenu des propos remettant en question les frontières de l’Algérie héritées de la colonisation française, une position perçue comme un soutien implicite à la thèse marocaine sur le Sahara occidental.

Selon son avocat, François Zimeray, le procès s’est déroulé «dans une opacité totale, sans respect des droits de la défense». L’écrivain, connu pour son engagement critique envers le pouvoir algérien, a entamé une grève de la faim pour dénoncer son incarcération.

Indignation en France et appel à sa libération

L’affaire suscite une vive émotion en France. Le président Emmanuel Macron a exprimé son inquiétude face à ce qu’il qualifie de «détention arbitraire», appelant Alger à garantir un procès équitable. Plusieurs intellectuels et écrivains, dont Kamel Daoud et Leïla Slimani, ont également dénoncé une atteinte à la liberté d’expression et demandé la libération de Sansal.

Du côté des autorités algériennes, aucune réaction officielle n’a été enregistrée. Le verdict est attendu pour le 27 mars. D’ici là, l’écrivain reste incarcéré à la prison d’El Harrach, dans des conditions jugées préoccupantes par ses proches.

Lors du procès, Sansal a nié toutes les accusations portées contre lui, déclarant qu’il «a simplement exercé son droit à la liberté d’expression». Selon Echorouk, Sansal, qui semblait en bonne santé, a déclaré qu’il «n’avait jamais eu l’intention de nuire à l’Etat» et n’avait «pas conscience que certaines de ses déclarations pouvaient être offensantes pour les institutions nationales».

L’écrivain a décidé de se défendre sans l’assistance d’un avocat, répondant directement aux questions du juge. Les accusations sont basées sur des éléments trouvés dans les appareils électroniques de l’accusé, notamment des téléphones portables, des ordinateurs et des supports de stockage, considérés comme nuisibles à l’ordre public et à la stabilité nationale.

Outre la prison, le procureur de la République a également requis une amende d’un million de dinars algériens (environ 25 000 dinars tunisiens).

Affaire à suivre.

I. B. (avec agences).

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