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Heute — 14. März 2025Haupt-Feeds

Energie en Tunisie : un déficit de 3,6 Mtep et une transition renouvelable trop lente

14. März 2025 um 10:51

Le taux d’indépendance énergétique de la Tunisie a chuté à 42 % fin août 2024; contre 49 % un an plus tôt. Révélant par là même une dépendance accrue aux importations et un déficit énergétique en hausse de 14 %. Décryptage des chiffres clés et des tendances qui marquent le paysage énergétique national.

Le taux d’indépendance énergétique, qui mesure le ratio des ressources d’énergie primaire sur la consommation primaire, s’est établi à 42 % à fin août 2024; contre 49 % à fin août 2023. C’est ce que révèle un rapport de l’Observatoire national de l’énergie et des mines. Sans la prise en compte de la redevance sur le transit du gaz algérien, ce taux tomberait à 31 %; contre 38 % un an plus tôt.

Par ailleurs, le bilan d’énergie primaire affiche un déficit de 3,6 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) à fin août 2024, en hausse de 14 % par rapport à la même période en 2023. Cette détérioration s’explique par une baisse des ressources énergétiques nationales et une demande stable, mais structurellement déséquilibrée.

Ressources énergétiques : baisse de la production nationale

Les ressources d’énergie primaire ont atteint 2,6 Mtep à fin août 2024, enregistrant une baisse de 15 % par rapport à fin août 2023. Cette diminution est principalement due à la baisse de la production nationale de pétrole brut et de gaz naturel, qui représentent 69 % des ressources totales.

La part des énergies renouvelables (électricité produite par la STEG, le privé et l’autoproduction) reste marginale, avec seulement 2 % des ressources primaires.

Redevance sur le gaz algérien : une contribution en baisse

La redevance sur le transit du gaz algérien, bien qu’elle contribue à améliorer le taux d’indépendance énergétique, a baissé de 4 % à fin août 2024 par rapport à l’année précédente. Cette diminution reflète les tensions sur les approvisionnements et les coûts liés aux importations.

Demande d’énergie : stabilité globale mais déséquilibres persistants

La demande d’énergie primaire est restée globalement stable entre fin août 2023 et fin août 2024. Cependant, des changements structurels sont observés :

  • La demande de gaz naturel a diminué de 2 %, en raison de la limitation des achats de gaz algérien. Pour compenser, la STEG a augmenté ses importations d’électricité.
  • La demande de produits pétroliers a augmenté de 2 %, reflétant une légère réorientation des besoins énergétiques.

En termes de structure, la part des produits pétroliers dans la demande totale est passée de 48 % à 49 %. Tandis que celle du gaz naturel a légèrement diminué, de 51 % à 50 %.

Ces chiffres soulignent les défis persistants de la Tunisie en matière de sécurité énergétique, avec une dépendance accrue aux importations et une production nationale en déclin. La transition vers les énergies renouvelables reste un enjeu majeur pour réduire ce déficit et assurer une indépendance énergétique durable.

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Pour réduire son déficit énergétique, la Tunisie doit s’orienter vers le nucléaire

27. Februar 2025 um 09:31

Nous assistons ces derniers temps à une explosion des prix des carburants à l’échelle internationale. Cette situation a aggravé le déficit énergétique de la Tunisie entraînant la détérioration de sa balance commerciale et la sortie de devises. D’où la nécessité d’opter pour des solutions alternatives et innovantes susceptibles de sortir le pays du cercle vicieux de la dépendance des énergies fossiles.   

Atef Hannachi *

Notre déficit énergétique a évolué comme suit entre 2010 et 2022 :  

Ce déficit, dominé par le pétrole et le gaz, se détaille comme suit :

En 2021, la demande d’électricité a atteint environ 16 442 GWh contre 13 015 GWh en 2010, soit un taux de croissance de 2% par an.

Quant à la structure de la consommation par niveau de tension entre 2010 et 2021, elle a évolué comme suit :

– baisse de la part de la haute tension de 9,9% à 8,8%;

– baisse de la part de la moyenne tension de 46,5% à 41,2%;

– hausse la part de la baisse tension de 43,6% à 50,5%.

La consommation individuelle a, par conséquent, évolué au cours de la même période, sachant que le taux d’électrification rurale a atteint 99,9% en 2021, selon les données du ministère de l’Industrie, des mines et de l’Energie.

On sait aussi que la production d’électricité en Tunisie est aux trois quarts issue de la transformation de sources énergétiques fossiles (gaz et pétrole) comme le démontre le schéma suivant :

Face à cette situation, l’Etat n’a pas élaboré un programme efficace à moyen terme pour réduire son déficit énergétique et la croissance du pays en a été négativement affectée (1,4% en 2024).

Pour satisfaire nos besoins en énergie, nous continuons d’importer, et notamment le gaz et l’électricité de l’Algérie voisine dont notre approvisionnement énergétique dépend beaucoup aujourd’hui.

Les efforts actuellement consentis pour le développement des énergies renouvelables ne permettent pas de satisfaire nos besoins en énergie pour répondre à l’augmentation des besoins et soutenir la croissance économique, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique restant en-dessous de 5%.

A l’échelle internationale, l’énergie nucléaire constitue un fournisseur important d’énergie. En France, par exemple, la production d’électricité d’origine nucléaire a atteint 361.7 TWh en 2024, soit 85% des besoins énergétiques du pays.

L’idée de construire une centrale nucléaire pour produire de l’électricité a été évoquée en Tunisie depuis le milieu des années 1990 et des discussions ont même été menées avec la France à ce sujet, mais le projet a fait pschitt et les autorités semblent même l’avoir abandonné puisqu’elles se sont embarquées depuis peu dans un projet de production massive d’hydrogène vert pour répondre aux besoins de l’Europe. Mais ceci n’empêche pas cela, et notre pays serait bien inspiré de s’orienter vers la production de l’électricité à partir de l’énergie nucléaire, ne fut-ce que pour diversifier ses sources d’approvisionnement et réduire sa dépendance d’une seule source, sachant que l’hydrogène vert que les Européens nous encouragent à produire en masse, en y mettant les soutiens financiers nécessaires, risque de provoquer de grands problèmes environnementaux, qui plus est, dans un pays qui souffre d’un stress hydrique aigu.

* Expert comptable.

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