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Pourquoi les Emirats s’impliquent-ils dans le conflit soudanais ?

04. November 2025 um 12:29

Pourquoi Abou Dhabi apporte-t-il une aide logistique essentielle aux paramilitaires responsables de massacres de masse à El-Facher ? Eléments de réponse à l’implication présumée des Emirats arabes unis dans la guerre civile qui déchire le Soudan.

 Alors qu’El-Fasher, la capitale de la province du Darfour du Nord, vit depuis dimanche 26 octobre au rythme quotidien d’exécutions sommaires, de massacres de masse et de viols, la presse internationale pointe du doigt le rôle présumé joué par les Émirats arabes unis (EAU), soupçonnés d’être le principal soutien des Forces de soutien rapide (FSR) dans le conflit au Soudan.

Ainsi, dans un article particulièrement virulent paru le 28 octobre dernier, le quotidien newyorkais, The Wall Street Journal, révèle que les renseignements américains font état d’une augmentation, depuis le printemps, des flux de matériel venus des EAU qui approvisionnent les FSR. Du matériel et des armes qui renforcent, selon les termes du média américain, « un groupe accusé de génocide » et alimentent « un conflit qui a créé l’une des pires crises humanitaires du monde ».

Guerre civile au Soudan

A cet égard, notons que le Soudan, troisième plus grand pays d’Afrique, est ravagé depuis deux ans par une guerre civile. Ce conflit, décrit comme « la crise humanitaire et de déplacement la plus dévastatrice au monde » par les Nations unies, oppose l’armée régulière commandée par Abdel Fattah al-Bourhane, chef de l’Etat de facto, au groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR), dirigé par Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemetti », ancien chef de milice qui a opéré pendant la guerre du Darfour (2003-2020). Sachant que les FSR sont les héritières des Janjawid, une milice arabe responsable de massacres de masse au Darfour dans les années 2000.

A noter également que, d’après des rapports de l’ONU, les FSR auraient ainsi reçu armes et drones des Émirats arabes unis. L’armée, elle, bénéficierait de l’appui de l’Égypte, de l’Arabie saoudite, de l’Iran et de la Turquie.

Scènes d’horreur

Le 26 octobre 2025, c’est le basculement du conflit entre frères ennemis dans l’horreur : après 18 mois de siège, les FSR ont pris El-Facher et les habitants qui échappaient à leur contrôle. Depuis, des milliers de civils ont fui. Mais les témoignages et informations de violences meurtrières contre les civils se multiplient. El-Fasher, « déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine », a plongé dans l’enfer avec des exécutions « de masse » après l’entrée des paramilitaires. C’est ce qu’a dénoncé, devant le Conseil de sécurité, le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher.

Ainsi, un survivant a rapporté des « scènes horribles » où des combattants écrasaient des prisonniers avec leurs véhicules. Autre drame, celui rapporté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Laquelle a vérifié qu’au moins 460 personnes ont été tuées dans une maternité. Quelque 177 000 civils sont encore piégés dans la ville, selon l’ONU.

Les chiffres sont insoutenables : on compte 12 millions de déplacés et plus de 150 000 morts. Près de 25 millions de personnes, soit la moitié de la population, souffrent d’une insécurité alimentaire aiguë, dont 8,5 millions en situation d’urgence ou de famine, selon les Nations unies.

Les convoitises d’Abu Dhabi

Mais que viennent alors faire les Emiratis dans cette sale guerre ? Ils lorgnent l’or et les terres arables. Sachant que le Soudan, qui occupe une position stratégique sur la mer Rouge, est le troisième producteur d’or d’Afrique.

Actuellement, des mines sont exploitées dans les zones sous contrôle de l’armée régulière comme des paramilitaires des FSR. Les bénéfices des ventes des deux groupes ennemis, qui avaient créé des sociétés de négoce d’or bien avant la guerre, leur permettent d’acheter des armes. Or, ce commerce fructueux profite aussi aux acheteurs, et surtout aux Émirats arabes unis (EAU). A savoir, l’une des « principales plaques tournantes internationales du commerce » de ce métal précieux et la première destination de l’or illégal africain, selon l’ONG suisse SwissAid.

D’autre part, les Émirats arabes unis, bien qu’extrêmement riches grâce à leurs énormes réserves de pétrole et de gaz, sont l’objet d’une insécurité alimentaire qui pèse sur ce pays obligé d’importer 90 % de sa nourriture.

Depuis des décennies, les EAU dépendent d’autres pays pour leur alimentation, à mesure qu’ils se développent pour devenir une puissance financière dont la population est majoritairement immigrée. Or, depuis la crise des prix alimentaires de 2007-2008, suivie de la Covid-19 et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, des événements qui ont tous perturbé l’approvisionnement des États du Golfe, les Émirats ont accumulé quelque 960 000 hectares d’exploitations agricoles à l’étranger. Surtout au Soudan où, actuellement, deux entreprises émiraties – International Holding Company (IHC), la plus grande société cotée en Bourse du pays, et Jenaan- y exploitent plus de 50 000 hectares.

De même, avant la guerre, les EAU avaient conclu avec Khartoum un contrat de six milliards de dollars pour construire un port sur la côte soudanaise et misaient sur des investissements agricoles à grande échelle. Et ce, d’autant plus que de grosses entreprises émiraties contrôlent des dizaines de milliers d’hectares dans le pays.

Business first

Au total, les chiffres traduisent bien l’importance que les ressources soudanaises représentent pour les EAU. Ainsi, en 2023, les principaux produits exportés par le Soudan vers les Émirats étaient l’or (1,03 milliard de dollars), des graines oléagineuses (15,9 millions de dollars) et des cultures fourragères (14,2 millions de dollars).

Cela étant, pour protéger leurs intérêts, les EAU n’ont pas hésité à prendre parti lorsque la guerre a éclaté. Ils auraient donc choisi de soutenir les FSR de Hemetti, avec lesquelles ils étaient déjà en lien d’affaires. N’hésitant pas à les alimenter, entre autres en armes, quitte à violer la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Les affaires sont les affaires; point final.

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Marine Le Pen, désormais maîtresse des horloges du tempo politique en France ?

31. Oktober 2025 um 11:45

Pour la première fois à l’Assemblée nationale, les députés ont voté une proposition de résolution revancharde du Rassemblement national (RN) visant à dénoncer les accords franco-algériens de 1968. Un événement politique inédit qui illustre l’effondrement du front républicain face à la montée en puissance de l’extrême droite en France.

Coup de tonnerre à l’Assemblée nationale française et une première sous la Vème République. A la surprise générale, le Rassemblement national (RN), le parti d’extrême droite dirigée d’une main de fer par Marine Le Pen, est parvenu jeudi 30 octobre 2025 à faire voter un texte qui enjoint au gouvernement d’abroger des accords de 1968 entre la France et l’Algérie.

En effet, dans un contexte de vives tensions entre Paris et Alger, ce texte-qui n’est pas contraignant juridiquement, mais dont la portée symbolique et politique est de la plus haute importance- a été adopté par une très courte majorité, à 185 voix pour, 184 voix contre, cinq abstention et 203 députés n’ayant pas pris part au vote.

Quid des accords de 1968 ?

Mais de quoi s’agit-il au juste ? Signés il y a une cinquantaine d’années et six ans après la fin de la guerre d’Algérie et les accords d’Évian, les fameux accords de 1968 octroient un statut particulier aux Algériens et leur offrent certains privilèges en matière de circulation, d’immigration et de séjour en France.

Ainsi, contrairement aux ressortissants d’autres pays dans le monde, l’entrée des Algériens sur le territoire français est plus fluide. Ils bénéficient aussi d’un accès plus rapide aux titres de séjour valable 10 ans et le rapprochement familial est également plus souple.

De plus, les accords de 1968 permettent aux Algériens d’ouvrir plus facilement un commerce ou d’exercer une profession indépendante. Cependant, ces accords ne comportent pas que des avantages. Les étudiants algériens, par exemple, ne peuvent pas avoir un travail à côté de leurs études sans autorisation. De même qu’ils sont aussi limités dans le nombre d’heures pendant lesquelles ils peuvent travailler en tant que salarié.

Notons que ces accords initiés sous la présidence du Général De Gaulle prévoyaient à l’époque une libre circulation entre les deux pays, ainsi que l’installation des travailleurs algériens en France, jusqu’à 35 000 par an à l’époque, ainsi que de leur famille. Sachant que la France était en plein dans la période des Trente Glorieuses et manquait cruellement de main-d’œuvre.

Un traité international

A noter que ces accords ont été déjà révisés trois fois en 1985, 1994 et 2001. Mais les grands principes de l’accord et les dérogations au droit commun ont toujours été maintenus. En outre, étant donné que cet accord est un traité international, il a une valeur supérieure aux lois nationales. Ce qui signifie que les différentes lois sur l’immigration votées ces dernières années ne s’appliquent pas aux Algériens, ou seulement en partie.

Réactions passionnées

Et c’est dans l’ordre des choses qu’en raison des relations tumultueuses entre Alger et Paris, les réactions du microcosme politique furent passionnées et passionnelles.

Ainsi, la droite jubile : à la sortie de l’hémicycle, Marine Le Pen savoure sa victoire et salue « une victoire historique ».

Pour sa part, le Premier ministre déclare, jeudi 30 octobre, qu’il fallait « renégocier » l’accord franco-algérien de 1968.

« Il faut le renégocier parce qu’il appartient à une autre époque », a-t-il assuré. Tout en précisant que « c’est le président de la République qui est garant des traités, qui les négocient et qui les signent ».

Pour sa part, le ministre des relations avec le Parlement, Laurent Panifous, a fait part de son « incompréhension » en expliquant que Paris entendait « privilégier la voie de la renégociation dans le cadre d’un dialogue exigeant » avec Alger. Car il n’y aurait « rien à gagner à une aggravation de la crise » déjà prégnante entre les deux pays.

A gauche, c’est l’indignation qui domine : Dominique de Villepin– ancien premier ministre de Jacques Chirac et président du parti La France Humaniste- regrette « la tentation » en France « de faire de l’Algérie le bouc émissaire d’un certain nombre de nos problèmes ». Alors que la cheffe des députés  « insoumis », Mathilde Panot, a fustigé « un texte raciste voté grâce à l’absence des macronistes ». « La droite est aujourd’hui avec l’extrême droite, dans la même folie xénophobe et raciste », a lancé pour sa part l’« insoumise » Danièle Obono.

Imbroglio juridique

Or, cette résolution portée par la candidate potentielle aux prochaines élections présidentielles met le président de la République, Emmanuel Macron, dans l’embarra. En effet, même s’il n’est pas juridiquement tenu de la prendre en compte, il ne  pourrait pas non plus la dénoncer au mépris du droit international qui stipule noir sur blanc que cet accord entre la France et l’Algérie ne prévoit pas la possibilité d’une rupture unilatérale. Au final, il s’agit d’une résolution-piège; à lui de ne pas tomber dans le panneau.

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Terres rares : le levier stratégique de Pékin face aux Etats-Unis

29. Oktober 2025 um 11:52

Au terme de sa tournée asiatique, Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping se rencontreront jeudi 30 octobre en Corée du Sud pour tenter de mettre un terme à leur guerre commerciale. Les terres rares seront au menu de cette rencontre qui s’annonce cruciale.

 

Finalement, la guerre commerciale entre les deux plus grandes économies du monde n’aura pas lieu. Une trêve qui illustre, au-delà de la surenchère verbale de part et d’autre, un fait incontournable : en dépit de leur rivalité économique, militaire, technologique et géopolitique, Pékin et Washington ont fini par prendre conscience que la logique du compromis est préférable à celle de la confrontation musclée, souvent périlleuse, voire stérile.

Le deal

La preuve ? Avant la rencontre cruciale qui se tiendra jeudi 30 octobre en Corée du Sud entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping en marge d’un sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), et sous l’effet de la surenchère fiévreuse au sein du couple sino-américain, le président américain menaça le 10 octobre d’imposer un tarif additionnel de 100 % sur les produits chinois si Pékin renforçait les contrôles sur les exportations de terres rares et sur les technologies nécessaires à leur raffinage.

Mais deux jours de négociations en Malaisie, le week-end des 25 et 26 octobre, ont permis de définir les contours d’un compromis susceptible de maintenir une relative stabilité dans les relations des deux pays. Ainsi, en échange du report des restrictions à l’exportation de terres rares et de la reprise de l’achat de soja à Washington, la Chine évite l’imposition de 100 % de droits de douane additionnels prévus à partir du 1er novembre en cas d’échec des négociations.

« Ils veulent faire un « deal » et nous voulons faire un « deal », a déclaré, dimanche dernier, le président américain.

Terres rares : des smartphones aux avions de chasse

Pékin avait-il d’autre choix que de suivre la voix du compromis face aux menaces américaines ?

« La Chine ne peut pas se permettre une confrontation prolongée. Elle a besoin de continuer à exporter. Non pas parce qu’elle adore avoir un excédent commercial; mais tout simplement parce qu’elle produit trop et que sa population ne consomme pas assez », estime François Godement, historien, conseiller pour l’Asie et les États-Unis à l’Institut Montaigne à Paris

Mais si « la Chine reste dépendante de ses marchés occidentaux, elle possède également des armes économiques redoutables, notamment dans le domaine des terres rares, indispensables à l’industrie numérique et à la défense », assure la même source.

Et d’ajouter : « La Chine produit aujourd’hui environ 60 % des terres rares extraites dans le monde et contrôle près de 90 % de leur raffinage. La remplacer, pas seulement sur l’extraction, mais surtout sur les processus de raffinage, prendrait des années. Or, les terres rares sont indispensables pour les industries d’armement. Par conséquent, c’est une arme de dissuasion massive pour les États-Unis et l’Europe ».

Pour preuve, le ministère chinois du Commerce vient de publier  un document intitulé « Annonce n° 62 de 2025 ». Lequel détaille de nouvelles restrictions majeures sur les exportations de terres rares. Ainsi, les entreprises étrangères doivent désormais obtenir l’approbation du gouvernement chinois pour exporter des produits contenant ne serait-ce qu’une infime quantité de terres rares et doivent en déclarer l’usage prévu. Des mesures qui resserrent encore l’emprise de Pékin sur l’approvisionnement mondial en ces minéraux critiques. De même qu’elles rappellent que l’ancien Empire du Milieu détient un levier stratégique dans la guerre commerciale avec les Etats-Unis.

La riposte américaine

Pour contrer cette « arme de dissuasion massive »,  les Etats-Unis se démènent comme un diable pour s’emparer des terres rares et des minerais stratégiques dont on recense 17 variétés et qui sont vitales à l’économie et à la défense américaine. D’où la volonté du président américain de contrôler des territoires comme le Groenland, l’Ukraine ou la République démocratique du Congo.

D’ailleurs, lors de sa récente tournée asiatique, Donald Trump a signé le 26 octobre avec la Malaisie un accord sécurisant l’accès des États-Unis aux terres rares de ce pays. Selon l’accord, la Malaisie s’engage à accélérer le développement de son secteur des minéraux critiques en partenariat avec les entreprises américaines, notamment en prolongeant les licences d’exploitation, afin d’accroître les capacités de production.

Un produit stratégique

Rappelons à ce propos que les minerais stratégiques sont utilisés comme aimants dans les moteurs des éoliennes (néodyme, dysprosium), les batteries (lanthanum) ou encore les catalyseurs automobiles (cérium). On en trouve aussi dans la plupart des écrans du quotidien comme nos télévisions, nos smartphones et nos ordinateurs. Sans oublier les panneaux solaires et les voitures électriques.

Plus stratégique encore : ils sont omniprésents dans l’industrie de la défense, puisqu’ils sont indispensables à la fabrication de missiles, de radars et de moteurs d’avions. Ainsi, transformés en aimants, ils permettent aux chasseurs de voler, aux missiles de trouver leur cible. On les retrouve dans les bâtiments de combat, les blindés, les bombes guidées et les radars.

Un exemple concret ? Un seul avion américain de chasse du type F-35 nécessiterait plus de 400 kg de terres rares pour ses revêtements furtifs, ses moteurs, ses radars et d’autres composants.

Faut-il s’étonner qu’au fur et à mesure que la demande pour ces technologies de pointe augmente, l’accès aux terres rares deviendra un levier stratégique pour la souveraineté énergétique, économique et technologique des nations ?

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