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Conflit Iran-Israël : comment le public arabe réagit-il?

16. Juni 2025 um 16:09

Suite à l’escalade militaire entre l’Iran et Israël, les conséquences des échanges de missiles ne se sont pas restreintes aux cartes du Moyen-Orient. Elles ont également débordé sur la sphère virtuelle arabe, où l’ampleur du clivage politique et confessionnel dans les opinions populaires et élitistes concernant les belligérants a été mise en lumière.

Les réseaux sociaux ont connu une prolifération de commentaires hétérogènes qui mettent en lumière l’ampleur du fossé arabe concernant la question « qui est l’adversaire et qui est le soutien ». Cela a aussi mis en lumière la manière dont le conflit régional s’entrelace avec les crises internes de chaque pays arabe, teintées d’une mémoire chargée de désillusion, de doute et d’activisme sectaire.

“Une rupture du monopole de la riposte”

Dans des pays tels que le Yémen, le Liban et l’Irak, ainsi que dans de plus larges cercles arabes qui soutiennent la cause palestinienne, certains ont applaudi la réaction de l’Iran face à Israël. Laquelle est considérée comme “une rupture du monopole de la riposte” et “une mesure disciplinaire pour une armée qui bombardait sans aucune sanction”, selon leurs propres termes. Des centaines de publications, vidéos et cartes ont été mobilisées pour mettre en avant l’appui à Téhéran.

Ce genre de rhétorique est couramment présent sur les plateformes qui sont contre la normalisation avec l’État hébreu et au sein des partisans du Hezbollah, des Houthis et des groupes palestiniens. Ils estiment que la riposte iranienne – peu importe son contexte – constitue une évolution significative dans la balance de la dissuasion régionale; notamment après avoir attaqué des objectifs militaires stratégiques à l’intérieur d’Israël.

Une approche “deux poids, deux mesures”

Par ailleurs, un flot de rejet et de colère a surgi, exprimant une certaine jubilation face aux attaques israéliennes contre Téhéran. Certaines voix vont même jusqu’à classer l’Iran parmi les ennemis majeurs, aussi menaçant qu’Israël, voire davantage. Cette position s’est largement exprimée à travers des tweets et des commentaires des utilisateurs du Golfe arabe, y compris des rédacteurs d’opinion influents et des entités médiatiques opposées à la politique iranienne.

Beaucoup de personnes font le lien entre l’appui de Téhéran au Hamas ou aux Houthis et une tentative d’influence “perse-chiite” visant à miner les régimes sunnites arabes. Des parallèles historiques ont aussi été tracés, reprochant à l’Iran d’adopter une approche “deux poids, deux mesures” concernant l’Irak et la Syrie, et de “tirer parti de la Palestine pour renforcer son pouvoir”.

Neutralité et position “intermédiaire”

Il convient de souligner que beaucoup d’Arabes semblent perplexes quant à la position à adopter, choisissant plutôt de ne pas se prononcer et se limitant à manifester leur désespoir et leur indignation face à une réalité arabe divisée entre deux forces étrangères qui, d’après eux, ne symbolisent pas un véritable projet de renouveau ou de libération.

Cette division hypothétique n’est pas spontanée. L’approche des Arabes vis-à-vis de l’Iran est empreinte d’un passé conflictuel, qui va de la guerre Iran-Irak au rôle joué par Téhéran en Syrie, en Irak et au Liban; sans oublier ses liens avec les groupes armés chiites et sa question nucléaire. Cette polarisation a été intensifiée en qualifiant l’Iran de « plus grand danger » et en dépeignant Israël comme un allié « modéré » face à la « vague chiite ».

Plusieurs gouvernements arabes ont embrassé cette stratégie, percevant l’influence iranienne comme un risque immédiat pour leur sécurité domestique et potentiellement pour leur survie. Cela a également été le cas de leurs médias officiels qui ont favorisé cette polarisation. Tout en intensifiant simultanément leurs assauts contre Israël.

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Conflit israélo-iranien : les pôles énergétiques critiques sous pression

16. Juni 2025 um 11:39

L’affrontement militaire israélo-iranien a une fois de plus mis en lumière le scénario le plus dangereux pour la sécurité énergétique et maritime mondiale : la déstabilisation du Golfe et du détroit d’Ormuz. Les derniers événements témoignent déjà de ce que beaucoup redoutaient : les marchés de l’énergie pourraient d’être déstabilisés en quelques heures. 

South Pars/North Dome dans le collimateur

Le gisement gazier conjoint irano-qatari de South Pars/North Dome, le plus grand au monde, aurait été indirectement affecté par les attaques israéliennes. L’Iran a annoncé une suspension partielle de la production après qu’un incendie s’est déclaré sur le site, attribuant l’incident à une frappe de drone israélien. L’information a été rapportée dimanche 15 juin par l’agence de presse Tasnim, sans confirmation officielle d’autres sources à ce jour.

Si cette première attaque ciblée contre le secteur énergétique iranien se confirmait, le conflit entrerait dans une nouvelle phase. South Pars/North Dome est une infrastructure essentielle pour le marché du gaz naturel liquéfié (GNL), qui représente une part importante des réserves mondiales. Une perturbation pourrait entraîner une flambée des prix, l’Asie et l’Europe, qui dépendent du GNL qatari, pourraient en souffrir.

Bandar Abbas : un port stratégique menacé

L’autre infrastructure sensible visée est la ville portuaire de Bandar Abbas, située au bord du golfe Persique. Des rapports indiquent que des frappes israéliennes ont touché les défenses aériennes près de la ville, mais aucune perturbation des opérations portuaires n’a été signalée. L’Iran affirme que les activités d’exportation se poursuivent normalement.

Cependant, Bandar Abbas gère environ 44 millions de tonnes d’exportations par an et est directement lié aux flux de pétrole et de conteneurs transitant par le détroit d’Ormuz. Tout dommage réel au port ou aux infrastructures environnantes affectera considérablement le transport de produits et de matières premières vers l’Asie et l’Afrique.

Le détroit d’Ormuz : le point d’étranglement vulnérable

Le cœur de la crise se situe, comme on pouvait s’y attendre, dans le détroit d’Ormuz. Ce passage maritime, long de seulement 33 km, transporte 20 % du pétrole mondial et plus de 30 % du GNL. L’Iran a une fois de plus menacé de « fermer » le détroit – pas nécessairement complètement, mais par des interventions telles que le mouillage de mines, des attaques de navires ou la saisie de pétroliers.

Bien qu’une panne totale soit un scénario extrême (compte tenu de la dépendance de l’Iran au pétrole), une interruption même partielle aurait des conséquences considérables. Les prix du pétrole avaient déjà augmenté de 9 % vendredi 13 juin, atteignant 87 dollars, et les analystes préviennent qu’un incident grave les ferait grimper directement au-dessus de 100 dollars.

Frontline se retire

Mais le signe d’inquiétude le plus immédiat est venu du secteur maritime. Lars Barstad, PDG de Frontline, la plus grande société de gestion de pétroliers cotée en Bourse au monde, a déclaré que son entreprise suspendait les nouveaux contrats de voyages vers le golfe Persique.

« Nous ne signons pas de contrats pour aller dans le Golfe. Ce n’est pas le cas actuellement », a-t-il déclaré, confirmant que « très peu » d’armateurs sont prêts à entrer dans le détroit dans ces conditions. Le message est clair : le transport maritime international entre dans une phase de désengagement massif du détroit d’Ormuz.

Cette évolution pourrait entraîner d’importantes perturbations pour l’ensemble du commerce maritime. Outre les flux énergétiques, les conteneurs sont également touchés, car la route Asie-Moyen-Orient-Afrique dépend de la stabilité de la région.

Le hub régional de Jebel Ali à Dubaï, qui sert de centre de transit pour une grande partie du Moyen-Orient, se trouve désormais dans une zone d’isolement potentiel.

Le risque est transféré : primes, délais, nouveaux itinéraires

Comme l’ont montré des crises similaires, la première chose à changer concerne les primes de risque. Les assureurs londoniens ont déjà classé la zone comme à haut risque, et en cas de résurgence – que ce soit dans une installation énergétique ou sur un navire –, les prix des assurances deviendront prohibitifs.

De plus, le détournement des navires autour de l’Afrique ajoutera 10 à 15 jours au voyage, provoquant une congestion dans les ports et des retards dans les chaînes d’approvisionnement.

Les négociants en énergie et les affréteurs de marchandises sèches sont déjà en alerte. Comme le soulignent les sources du marché, « personne ne souhaite être le premier navire à faire la une des journaux ».

Le lendemain : qui contrôle le risque ?

Cette crise démontre de la manière la plus brutale que la stabilité énergétique internationale est structurellement vulnérable. L’approvisionnement mondial dépend de quelques points géographiques et des décisions politiques de pays mutuellement hostiles. Chaque perturbation, aussi minime soit-elle, a un impact exponentiel.

Comme l’a déclaré un analyste du transport maritime à Reuters, « notre secteur ne peut pas évoluer dans de tels angles morts. Les décideurs doivent avoir accès à des données de risque précises et en temps réel. » Et cela ne s’applique pas seulement aux multinationales : cela s’applique également aux compagnies maritimes grecques, qui sont appelées à décider où, quand et comment naviguer – ou même s’il faut naviguer.

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