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Duplicité !

15. Oktober 2025 um 10:16

Des documents divulgués par le Washington Post révèlent la formation d’une alliance militaire israélo-arabe secrète sous surveillance américaine. Et ce, au moment même où les bombes israéliennes pleuvaient sur Gaza et où plus de 65 000 Palestiniens étaient ensevelis sous les décombres.

Si l’information était confirmée, ce serait le comble de la fourberie et le summum de l’hypocrisie. Car, tout en condamnant sur le bout des lèvres le génocide perpétré par les forces d’occupation israélienne contre leurs « frères » palestiniens à Gaza – probablement pour mieux anesthésier leur opinion publique toute acquise à la cause palestinienne -, six pays arabes, en l’occurrence l’Égypte, Bahreïn, la Jordanie, le Qatar, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, auraient, selon une enquête exclusive du Washington Post, discrètement intensifié leur coopération militaire et logistique sécuritaire avec l’armée israélienne au cours des trois dernières années, allant même jusqu’à établir secrètement une structure de sécurité régionale chapeautée par le Pentagone. Il s’en est suivi dialogue sécuritaire, partages de renseignements et exercices conjoints sur fond de guerre à Gaza, dans un contexte où la rivalité avec l’Iran façonne les choix stratégiques de la région.

Le hic, c’est que cette coopération clandestine contraste avec les déclarations publiques enflammées des dirigeants arabes. L’émir du Qatar a dénoncé une « guerre génocidaire menée contre le peuple palestinien » et accusé Israël d’être « un Etat hostile et complice de l’apartheid » dans un discours à l’ONU en septembre 2025.

Pour sa part, l’Arabie saoudite a dénoncé en août « la famine et le nettoyage ethnique » des Palestiniens. Tandis que les dirigeants de l’Egypte et de la Jordanie ont également parlé de génocide.

Réunions secrètes

Selon des documents classifiés obtenus par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), vérifiés par des archives officielles du Pentagone et sortis au grand jour le samedi 11 octobre par le prestigieux journal américain d’investigation,  l’on découvre qu’au cours des dernières années, de hauts responsables militaires d’Israël et des six États arabes se sont rencontrés lors d’une série de réunions de planification facilitées par les États-Unis à Bahreïn, en Égypte, en Jordanie et au Qatar. Lors de ces réunions secrètes, une structure de sécurité régionale a été créée, coordonnée par le Commandement central américain (CENTCOM) ; le Koweït et Oman étant cités comme partenaires potentiels du groupe.

Téhéran, la menace existentielle

Comment cela aurait été possible ? Toujours selon le Washington Post, cette collaboration tripartite est mue par la volonté commune de contrer l’influence grandissante de l’Iran et ses proxys dans la région, notamment le Hezbollah au Liban, les milices irakiennes du Hachd al-Chaabi, les Houthis au Yémen ou encore le Hamas à Gaza,  des branches armées décrites par Washington comme l’« Axe du Mal ». Un enjeu stratégique partagé par Tel-Aviv et ses voisins arabes.

Ainsi, entre 2022 et 2025, aurait été créé un système régional de défense aérienne pour contrer les missiles et les drones iraniens, avec des exercices militaires coordonnés et le partage de données radar entre partenaires. En 2024, le Centcom américain aura connecté les six pays arabes ainsi que Tel-Aviv à ses systèmes, permettant l’échange d’informations via un réseau de communication sécurisé exploité par l’US Air Force.

Un exemple édifiant ? La réunion de mai 2024 à la base aérienne d’Al Udeid, au Qatar, où des responsables israéliens auraient discuté en toute discrétion avec des représentants arabes pendant que l’accès civil à la base a été interdit afin d’éviter d’attirer l’attention du public.

Traumatisme

Sauf que cette coopération contre nature basée uniquement sur le rejet de l’Iran a explosé en vol suite à l’attaque israélienne contre Doha, au Qatar, le 9 septembre 2025. Car, allez expliquer aux monarchies du Golfe que les missiles visant les dirigeants du groupe palestinien Hamas, réunies à Doha, n’ont été détectés ni par les systèmes radar américains ni par les systèmes radar qataris.

Pourtant, sous la contrainte américaine, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait beau exprimer « ses profonds regrets » pour la mort du fonctionnaire qatari et pour avoir « violé la souveraineté de l’émirat », promettant de ne pas répéter d’actions similaires. Les Américains, soucieux de restaurer leur image de protecteurs des pays du Golfe, ont accordé pour leur part au Qatar une faveur dont aucun autre pays du Moyen-Orient – en dehors d’Israël – ne bénéficie. Ainsi, dans un décret présidentiel signé le 29 septembre, le président américain engage la parole de son pays, stipulant que toute attaque contre le Qatar serait considérée comme « une menace pour la paix et la sécurité des Etats-Unis ». Mais le mal est fait.

Car, pour les pays du Golfe, comment se fier désormais à l’Oncle Sam pour assurer leur propre défense ? Et comment se protéger dorénavant contre la menace de « l’ennemi sioniste » alors que Tel-Aviv ne semble plus avoir de frein pour frapper à sa guise tout pays de la région, y compris les alliés des États-Unis : le Qatar – membre fondateur du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et qui héberge de surcroît la plus grande base militaire américaine de la région – ne vient-il pas de subir les foudres d’Israël sans que les systèmes américains de défense aérienne, notamment les fameux Patriot, ne bougent le petit doigt ?

Mais, au final, les émirs du Golfe ont-ils le choix que de se soumettre à la Pax habraïca, sous couvert des accords d’Abraham ? Car, ils assistent, impuissants, à un bouleversement majeur des équilibres traditionnels du Moyen-Orient où Israël s’affirme en pivot régional et au sein duquel Washington renforce son rôle d’arbitre stratégique. Alors, à quel sain se vouer ?

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Prix Nobel de la paix : Amertume et déception à la Maison Blanche

11. Oktober 2025 um 11:32

Le prix Nobel de la paix a été attribué, vendredi 10 octobre, à l’opposante vénézuélienne María Corina Machado. Au grand dam de Donald Trump qui convoitait tant cette prestigieuse récompense.

 

 Il a fait de cette distinction une obsession. Il s’est démené comme un diable pour l’avoir, quitte à considérer que ne pas la lui donner serait une « insulte » contre les États-Unis ; il a beau assurer avoir mis fin à sept conflits, donnant pour exemples ses médiations entre l’Inde et le Pakistan, le Cambodge et la Thaïlande, l’Égypte et l’Ethiopie, le Rwanda et la République démocratique du Congo, la Serbie et le Kosovo: « Je ne sais pas vraiment ce que [le comité Nobel] va faire. Mais je sais une chose : personne dans l’histoire n’a jamais résolu huit guerres en l’espace de neuf mois », a fanfaronné le président américain jeudi dernier. « Et moi, j’ai mis fin à huit guerres. Cela ne s’était encore jamais vu », a-t-il dit, soulignant que celle de Gaza était « la plus importante de toutes ».

 

Pourtant, et au soulagement général, Donald Trump n’a pas reçu, vendredi 10 octobre, ce prix Nobel de la paix qu’il convoitait de toutes ses forces. Et c’est l’opposante vénézuélienne María Corina Machado, figure historique de l’opposition aux gouvernements d’Hugo Chávez et de Nicolás Maduro, qui aura raflé la mise cette année.

Zones d’ombre

Fidèle alliée des États-Unis, connue pour sa proximité avec les milieux conservateurs américains et israéliens – son parti Vente Venezuela a signé en 2020 un accord de coopération politique avec le Likoud de Benyamin Netanyahou, visant à renforcer les relations entre Caracas et Tel-Aviv, rompues depuis 2009 sous Hugo Chávez -, l’heureuse lauréate de la plus prestigieuse récompense décernée par le comité du prix Nobel a estimé vendredi que ce prix était un « élan » pour « conquérir la liberté » dans son pays, soulignant compter sur le soutien de Donald Trump, qui a déployé depuis août des bateaux de guerre dans les Caraïbes.

 

« Cette immense reconnaissance de la lutte de tous les Vénézuéliens est un élan pour achever notre tâche : conquérir la liberté. Nous sommes au seuil de la victoire et aujourd’hui plus que jamais, nous comptons sur le président Trump (…) Le Venezuela sera libre », a-t-elle écrit sur X. Un message que le président américain n’a pas manqué aussitôt de reprendre et de partager sur son réseau Truth social.

Réaction « plutôt modérée »

Or, alors que l’on s’attendait à une réaction brutale et explosive de l’intéressé – peu habitué à ce que ses caprices d’enfant gâté ne soient pas dare-dare satisfaits -, la Maison Blanche s’est fendue d’un communiqué plutôt « mesuré », estimant que le comité du prix Nobel de la paix avait fait passer la « politique avant la paix » en attribuant la récompense à la Vénézuélienne plutôt qu’au président américain.

 

« Le président Trump continuera à conclure des accords de paix, à mettre fin aux guerres et à sauver des vies », a réagi le directeur de la communication de la Maison Blanche, Steven Cheung, sur X. « Le comité Nobel a prouvé qu’il faisait passer la politique avant la paix », a-t-il déploré, ajoutant qu’« il a le cœur d’un humanitaire, et personne d’autre que lui ne saura déplacer des montagnes à la seule force de sa volonté ».

Trump hors-jeu

Mais, pourquoi l’actuel locataire de la Maison Blanche, qui « a le cœur d’un humanitaire », a-t-il été écarté de la course ?

 

Pour plusieurs observateurs, le slogan affiché par le président américain « l’Amérique d’abord » est contraire aux idéaux contenus dans le testament d’Alfred Nobel, tels que la coopération internationale, la fraternité entre les peuples et le désarmement.

 

Pour preuve, Øivind Stenersen, historien du prix Nobel, déclarait il y a quelques jours qu’il était « impensable » que Donald Trump soit récompensé car il « est à bien des égards à l’opposé des idéaux que représente le prix Nobel ».

 

Le Nobel de la paix, c’est la défense de la coopération multilatérale, par exemple à travers l’ONU. (…) Or Trump représente une rupture avec ce principe car il suit sa propre voie, de manière unilatérale », ajoutait-il.

 

D’ailleurs, il convient de rendre hommage au comité du prix Nobel de la paix qui a eu le mérite de résister aux pressions américaines et de ne pas tenir compte des soutiens parfois lourds et insistants d’autres chefs d’État alliés comme l’infréquentable Benjamin Netanyahu. « Dans la longue histoire du prix Nobel de la paix, le comité a vu tous les types de campagne, la tension dans les médias. Nous recevons chaque année des milliers et des milliers de lettres. (…) Ce comité délibère dans une pièce remplie des portraits des lauréats, une pièce qui est remplie de courage et d’intégrité. Nous basons notre choix seulement sur le travail et la volonté d’Alfred Nobel », a déclaré le Norvégien Jørgen Watne Frydnes, président du comité.

 

Rappelons enfin que cette distinction, qui obsède tant le président américain, a déjà été attribuée à quatre de ses prédécesseurs, parfois sur fond de polémiques : il s’agit en l’occurrence de Theodore Roosevelt en 1906, Woodrow Wilson en 1919, Jimmy Carter en 2002. Enfin, de la bête noire du milliardaire républicain, le flamboyant Barack Obama, en 2009.

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Syrie – Nouveau Parlement : entre inquiétude et espoir

09. Oktober 2025 um 14:11

Après un demi-siècle du règne de triste mémoire du clan Al-Assad et 14 ans de guerre civile en Syrie, le nouveau Parlement pourrait impulser la transition démocratique. Et ce, dans un pays où les plaies du passé peinent à se cicatriser.

De toute évidence, les premiers résultats des élections législatives en Syrie n’ont pas été à la hauteur des attentes. Alors qu’un tiers des sièges reste encore à pourvoir— deux provinces du Nord-est de la Syrie, sous contrôle des Kurdes, ainsi que celle à majorité druze de Soueïda, dans le Sud, théâtre de récentes violences, ont été exclues du processus pour des raisons de sécurité-, le nouveau Parlement de l’ère post-Assad père et fils, fruit d’un processus de transition politique après la chute du régime de Bachar al-Assad, ne semble en rien refléter les caractéristiques de l’ancien Biled el-Chaam, un carrefour des civilisations millénaires qui abrite depuis la nuit des temps une population hétéroclite composée de minorités ethniques et confessionnelles diverses. A l’instar des Arabes sunnites, Kurdes sunnites, Alaouites, Chrétiens de diverses confessions, Druzes ou encore d’autres groupes comprenant les Arméniens, les Assyriens, les Turkmènes, les Ismaéliens ou encore les Yézidis.

Un Parlement déséquilibré

Selon les résultats officiels annoncés lundi 6 octobre, la nouvelle Assemblée compte une très faible proportion de femmes et de représentants des minorités. Ce qui renforce le sentiment d’exclusion des communautés minoritaires qui se considèrent de facto comme tenues à l’écart du processus de transition démocratique.

Un simple pressentiment ? Selon les résultats annoncés le 6 octobre 2025 par le porte-parole du Comité supérieur pour les élections à l’Assemblée du peuple syrien, Nawar Najma, les femmes ne représentent que 4 % des parlementaires. Tandis que les chrétiens obtiennent seulement deux sièges. Le seul candidat juif n’a pas été élu.

A cet égard, notons que les chrétiens représentent près de 10 % de la population. La majorité sunnite, qui constitue 74 % de la population, domine largement le paysage politique. Alors que les autres sectes musulmanes représentent 13 %.

« La composante chrétienne ne dispose que de deux sièges, une représentation faible au regard de sa proportion dans la population syrienne », a reconnu Nawar Najma. « La place des femmes dans ce Parlement ne reflète pas leur rôle dans la société syrienne ni dans la vie politique, économique et sociale », ajoute Mme Najma.

Rappelons d’autre part qu’entre 6 000 et 7 000 délégués se sont rendus dimanche 5 octobre dans 62 bureaux de vote répartis sur onze gouvernorats pour élire la nouvelle Assemblée législative syrienne. Celle-ci comptera 210 sièges. A ce jour, 119 ont été pourvus, soit 40 de moins que sous le régime d’Assad.

Selon la nouvelle loi électorale établie par le nouveau régime, les candidats doivent respecter certaines conditions : âge et nationalité conformes; absence d’appartenance au régime précédent (sauf défection pendant la guerre); non-affiliation aux forces de sécurité; et casier judiciaire vierge. D’autre part, 20 % du collège électoral doit être composé de femmes.

Inquiétudes

Mais, parmi les 210 sièges de l’Assemblée, 70 sont directement nommés par le président intérimaire, Ahmad al-Charaa, et 21 restent vacants. Ce qui limite la participation populaire et accroît le contrôle du pouvoir exécutif sur la composition du Parlement. D’ailleurs, plusieurs organisations de défense des droits humains, estimant que ce processus équivaut à une « nomination » décidée par l’homme fort de Damas, ont dénoncé les larges prérogatives qui lui sont accordées pour composer l’Assemblée, chargée de proposer et d’amender les lois, d’approuver les traités internationaux et d’adopter le budget de l’État.

Des conservateurs « modérés » au Parlement

Cela étant, et contrairement aux craintes initiales d’une forte présence de jihadistes radicaux proches d’Ahmad el-Chareh, la majorité des élus de la nouvelle Assemblée législative syrienne semble issue d’un courant conservateur modéré.

Ainsi, d’après la commission électorale, seuls 7 % des parlementaires sont des religieux. Tandis que médecins, ingénieurs, avocats, économistes et universitaires représentent chacun entre 10 et 17 % des sièges.

En somme, l’Assemblée reflète un mélange varié des différentes composantes de la société syrienne, sans présence notable d’extrémistes radicaux, d’ultrareligieux ou de salafistes.

« Ce protocole électoral a continué à réduire l’influence des islamistes radicaux au sein des structures de gouvernance syrienne », analyse Charles Lister, chercheur au Middle East Institute, basé à Washington.

Alors que le gouvernement intérimaire initial était dominé par le mouvement islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), « aucun des députés nouvellement élus n’est affilié à HTS et seuls quatre des 119 députés sont considérés comme des islamistes convaincus. Cela constitue un signe très encourageant d’une consolidation de la politique syrienne autour d’une base plus modérée et centriste », écrit-il dans sa newsletter Syria Weekly dédiée à la Syrie.

Au final, il est permis de penser que ces élections qui mettent un terme à plus de cinquante ans de règne du clan Al-Assad et à quatorze années de guerre civile, inaugureront une série d’élections véritablement représentatives. Toutefois, le risque demeure que le nouveau Parlement renforce surtout la légitimité du régime en place, au détriment d’une véritable transition démocratique. Croisons les doigts.

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Crise politique en France : ou crise de régime !

07. Oktober 2025 um 14:49

« Beaucoup s’accordent à dire que Macron est directement responsable du chaos politique. Mais son départ ou la dissolution de l’Assemblée nationale ne changerait guère la crise politique dans laquelle se trouve la France ». C’est ce qu’estime le journal danois Politiken.

Décryptage d’une crise politique annonciatrice d’une Vème République qui vacille sur ses pieds.

Le général de Gaule doit se retourner dans sa tombe. Instaurée en 1958 par l’homme du 18 juin, la Vème République avait pour principal objectif de renforcer le pouvoir exécutif et la stabilité du gouvernement. Répondant ainsi aux instabilités politiques de la IVe République et au contexte de la guerre d’Algérie. Or, la crise politique, qui secoue actuellement la France, marque aux yeux des observateurs en France et ailleurs un inquiétant retour à un passé récent caractérisé par : un régime parlementaire déséquilibré; l’absence d’une majorité présidentielle; et la fragmentation du pouvoir législatif dominé par des coalitions fragiles et mouvantes.

Une journée folle

En effet, la démission surprise de Sébastien Lecornu, nommé à Matignon il y a à peine 27 jours, en est la parfaite illustration. Face aux menaces de censure de LFI et du RN et à la dérobade du LR, le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République,  a remis— 15 heures après avoir présenté son gouvernement- sa démission au président de la République, hier lundi 6 octobre, qui l’a acceptée.

Coup de théâtre : Emmanuel Macron lui confie de nouveau la mission de mener « d’ici mercredi soir d’ultimes négociations afin de définir une plateforme d’action et de stabilité pour le pays ». Du jamais vu sous les ors de la Vème République !

Entre temps, le locataire du palais de l’Elysée s’est dit prêt lundi à « prendre ses responsabilités » en cas de nouvel échec de Sébastien Lecornu. Par ce message, le président lance un dernier ultimatum à l’ensemble de la classe politique, en brandissant l’épée de Damoclès d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale.

Des choix cornéliens

Alors, quelle sera la marge de manœuvre du président de la République face aux élus de l’opposition qui appellent à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale et aux voix qui exigent sa démission ? Il devra trancher entre cinq scénarios.

La démission. Si cette option spectaculaire se produisait, ce qui et fort improbable, Macron ayant toujours exclu un départ précipité avant l’échéance de son mandat en 2027. Dans ce cas, l’article 7 de la Constitution prévoit que le Conseil constitutionnel constate la vacance et que le président du Sénat soit nommé par intérim en attendant la tenue d’une élection présidentielle anticipée qui doit être organisée dans un délai de 20 à 50 jours.

Autre option : le chef de l’Etat convoque des élections législatives anticipées après la dissolution de l’Assemblée nationale; le délai de douze mois imposés entre deux dissolutions prévu par l’article 12 de la Constitution étant terminé. Une option qui convient notamment au Rassemblement national.

D’ailleurs, après la démission du Premier ministre, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont en effet appelé Emmanuel Macron à la démission. « Nous sommes au bout du chemin. Il n’y en aura pas plus le lendemain. […] On est au bout de la blague, la farce a assez duré », a assuré Marine Le Pen.

A moins que le président de la République nomme tout simplement un nouveau chef de gouvernement, qui serait son huitième Premier ministre depuis 2017. Comme Sébastien Lecornu refuse catégoriquement d’être reconduit à son poste même s’il réussissait à former un nouveau gouvernement, il ne lui reste plus qu’à se tourner vers un autre nom, à gauche, à droite ou au centre, avec le risque d’une nouvelle motion de censure et un nouveau plongeon dans le vide.

Reste la possibilité de nommer un gouvernement technique ; soit  une équipe ministérielle apolitique de transition, qui sera chargée  de faire passer le budget et de gérer les urgences du pays.

Et pourquoi pas un gouvernement d’union combiné par plusieurs personnalités de sensibilité politique affiliées au centre, à droite ou encore à la gauche plurielle, à l’exception de la France insoumise ? Cela pourrait limiter les risques de motion de censure, mais c’est presque une mission impossible en raison des calculs politicards des uns et des autres. D’ailleurs, le Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, en rêvait. Avant de tomber des nues.

 « Une malédiction de 2ème mandat » en France

Au final, la crise politique française actuelle est « une malédiction de 2ème mandat », analyse un fin politologue, ancien enseignant à Sciences Po Toulouse. Cette situation, poursuit-il, est « déterminée par l’absence de majorité à l’Assemblée Nationale et par l’absence de volonté des forces politiques de trouver un accord fût-il a minima pour permettre à la France de fonctionner ». Tout a été dit.

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