La crise démographique en Italie s’est exacerbée en 2024, selon l’Istituto nazionale di statistica (ISTAT), ou Institut national de statistique, avec une chute des naissances atteignant un niveau record, un phénomène d’émigration accéléré, et une population qui continue de décroître.
Le taux de natalité en Italie, en baisse constante, est désormais une question d’”urgence nationale”. Malgré les promesses des différents gouvernements, notamment celle de la Première ministre Giorgia Meloni, aucun d’entre eux n’a réussi à inverser cette tendance alarmante. En 2024, les décès ont largement dépassé les naissances, l’écart atteignant 281 000 décès, tandis que la population a diminué de 37 000 individus pour se stabiliser à 58,93 millions d’habitants. Cela poursuit une tendance négative qui dure depuis plus de dix ans.
Depuis 2014, l’Italie a perdu environ 1,9 million d’habitants, soit l’équivalent de la population de Milan, la deuxième plus grande ville du pays, ou de la région de Calabre, dans le sud. En 2024, le nombre de naissances s’est limité à 370 000, soit une diminution annuelle pour la seizième année consécutive, et le taux de natalité a atteint son niveau le plus bas depuis l’unification du pays en 1861.
Le taux de fécondité a également atteint un point historiquement bas, tombant à 1,18 enfant par femme, bien en deçà du seuil de 2,1 nécessaire pour assurer le renouvellement des générations. Ce chiffre marque une baisse de 2,6 % par rapport à 2023 et de 35,8 % par rapport à 2008, dernière année où l’Italie avait enregistré une augmentation des naissances.
Le nombre de décès en 2024 a été de 651 000, ce qui constitue une baisse par rapport à l’année précédente, et ramène les statistiques à des niveaux similaires à ceux enregistrés avant la pandémie de Covid-19. Par ailleurs, l’espérance de vie a continué de progresser, atteignant 83,4 ans, soit une augmentation de près de cinq mois par rapport à 2023.
Le phénomène migratoire, quant à lui, a pris de l’ampleur. En 2024, 191 000 Italiens ont quitté le pays, un chiffre qui représente le taux d’émigration le plus élevé de ce siècle, avec une hausse de plus de 20 % par rapport à l’année précédente. Cette tendance a été partiellement influencée par un changement dans la législation, obligeant les expatriés à s’enregistrer officiellement dans leur pays d’accueil, sous peine de sanctions financières.
Parallèlement, la population étrangère en Italie a continué de croître, atteignant 9,2 % de la population totale, soit 5,4 millions de personnes, en hausse de 3,2 % par rapport à l’année précédente. La plupart de ces immigrants résident dans le nord du pays.
Enfin, l’Italie fait face à un vieillissement démographique marqué, avec environ un habitant sur quatre ayant plus de 65 ans. Le nombre de centenaires a également atteint un niveau record, dépassant les 23 500 individus.