Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Nouvelle nomination au palais de La Kasbah

22. März 2025 um 11:07

Kamel Maddouri a été remercié dans la nuit de jeudi à vendredi et remplacé dans la foulée par la ministre de l’Équipement, Sarra Zaafrani Zenzri. Sans explication aucune.

 

Au soir d’un jeudi gris où les drapeaux n’ont même pas été hissés pour égayer la commémoration des soixante-neuf ans de la déclaration de l’indépendance de la Tunisie, le président de la République décida, dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 mars 2025, de limoger son chef du gouvernement, Kamel Maddouri, et de nommer dans la foulée la ministre de l’Équipement et de l’Habitat, Sarra Zaafrani Zenzri, pour lui succéder.

Six chefs de gouvernement en un seul mandat

La nouvelle locataire du palais de La Kasbah est la seconde femme à être promue à cette haute charge, et la quatrième à occuper ce poste depuis le 25 juillet 2021 après Najla Bouden (du 11 octobre 2021 au 1er août 2023), Ahmed Hachani (du 1er août 2023 au 7 août 2024), et Kamel Maddouri (du 7 août 2024 au 20 mars 2025).

À noter que depuis son accession à la magistrature suprême en octobre 2019, six (6) chefs de gouvernement se sont succédé à ce siège éjectable. En effet, aux quatre précédemment nommés, il faut y ajouter Elyès Fakhfakh (de février à septembre 2020), puis Hichem Mechichi (de septembre 2020 à juillet 2021).

À titre de comparaison et durant plus de 30 ans au pouvoir, de 1956 à 1987, le président Bourguiba usa cinq locataires du palais de La Kasbah. Béhi Ladgham en tant que secrétaire d’État à la présidence puis Premier ministre après la création de ce poste en 1969, et ce, de 1958 à 1970 ; ensuite, Hédi Nouira de 1970 à 1980 auquel a succédé Mohamed Mzali d’avril 1980 à juillet 1986 ; puis Rachid Sfar (de juillet 1986 à octobre 1987) ; enfin, Zine El Abidine Ben Ali, du 2 octobre 1987 au 7 novembre 1987, date du « coup d’État médical ».

Pour sa part, Ben Ali a eu trois Premiers ministres en 23 ans de pouvoir : Hédi Baccouche de novembre 1987 à septembre 1989 ; Hamed Karoui, de septembre 1989 à novembre 1999, et enfin Mohamed Ghannouchi, de novembre 1999 jusqu’à la fuite du président déchu en Arabie saoudite le 14 janvier 2011.

Griefs obscurs

Révocation ou démission ? Le protocole observé lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale à laquelle l’ancien Premier ministre a pris part, était le signe avant-coureur de sa disgrâce : sa chaise à la droite du président était occupée par le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Brahim Bouderbala.

Mais que reproche Kaïs Saïed à son ancien Premier ministre ? Rien de très précis, sauf que lors de la réunion du Conseil de sécurité nationale du 20 mars 2025, il aura évoqué l’existence de « bandes criminelles opérant dans plusieurs services publics, avec des agents à leur solde » en déplorant que certains « lobbys de la corruption et leurs agents cherchent à étendre leurs activités à La Kasbah, oubliant que la mission du gouvernement est d’assister le président dans l’exercice de ses fonctions exécutives ».

Il a par ailleurs jugé suspecte une série de mouvements sociaux et d’immolations par le feu avant le mois de ramadan. « Tout cela a coïncidé avec le début du procès des accusés dans l’affaire du complot contre la sûreté de l’État », a-t-il lancé. « Pas besoin d’en dire plus » !

Il semble donc que M. Maddouri, qui n’a passé que 7 mois à son poste, ait servi de « fusible ». Dans la conception du chef de l’État, Premier ministre, chef de gouvernement ou « secrétaire d’État à la présidence » ne sont que des appellations pour désigner un « collaborateur » chargé d’exécuter les orientations présidentielles, comme il l’a rappelé non sans insistance lors du Conseil de sécurité nationale.

Compétence et intégrité

Kaïs Saïed a-t-il fait le bon choix en plaçant Mme Sarra Zaafrani Zenzri, 62 ans, au palais de La Kasbah ?

Diplômée en génie civil de l’École nationale d’ingénieurs de Tunis (ENIT) et spécialisée en génie géotechnique de l’Université de Hanovre en Allemagne, Sarra Zaafrani Zenzri aura dirigé, à partir de 2009 au sein du ministère de l’Équipement, la division chargée de la construction des autoroutes, où elle négociait notamment avec les bailleurs de fonds.

Polyglotte, maîtrisant l’arabe, le français, l’anglais et l’allemand, un atout pour représenter la Tunisie sur la scène internationale, sans affiliation partisane connue, perçue comme une fonctionnaire efficace et intègre, dotée d’une maîtrise des rouages administratifs, elle incarne le profil technocratique en ces temps où la Tunisie est confrontée à de graves difficultés économiques et financières, avec une croissance poussive de 0,4% en 2024, un taux de chômage de 16% et une dette équivalente à environ 80% de son produit intérieur brut (PIB).

In fine, Sarra Zaafrani Zenzri semble tout indiquée pour occuper ce poste exposé afin de mettre en pratique les réformes, ô combien urgentes, qui s’imposent. À condition qu’on lui laisse les coudées franches pour affronter la tempête. Elle en a l’étoffe et la carrure.

L’article Nouvelle nomination au palais de La Kasbah est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Tahar Ben Ammar, « l’autre père de l’indépendance »

20. März 2025 um 11:00

C’est lui qui négocie les accords d’autonomie interne le 3 juin 1955. Puis le 20 mars 1956, il signe avec Christian Pineau, le ministre français des Affaires étrangères, le protocole d’accord qui reconnaît l’indépendance de la Tunisie. Pourtant, à sa mort, Tahar Ben Ammar fut privé de funérailles nationales. Son unique tort aux yeux du Combattant suprême qui ne souffre point qu’on lui fasse de l’ombre? Avoir eu l’insigne honneur de parapher l’accord de l’indépendance, à Paris. 

Tahar Ben Ammar (1889-1985), à qui Béchir Ben Yahmed, fondateur de Jeune Afrique, lui avait décerné le titre de « l’autre Père de l’indépendance », fut successivement président de la Chambre d’agriculture, membre du Conseil consultatif pour l’Afrique du Nord, avant-dernier chef de gouvernement de Lamine Bey, négociateur en chef et architecte de l’autonomie interne. Enfin, signataire du protocole d’indépendance de la Tunisie, l’acte fondateur de l’Etat national. Et ce, dans un contexte explosif marqué d’une part par l’hostilité du lobby colonial français; et d’autre part par la rivalité entre Habib Bourguiba et Salah Ben Youssef, les deux têtes du néo-Destour. Sans négliger les manœuvres et les coups tordus portés au processus de l’indépendance de la Tunisie aussi bien par le palais beylical que par la résidence générale française.

Discrétion et dignité

Pourtant – lors de la grande discorde entre Bourguiba et Salah Ben Youssef sur les accords d’autonomie interne de 1954, qui donnent une autonomie progressive à la Tunisie tout en maintenant des liens avec la France, Salah Ben Youssef rejette ces accords et prône une rupture totale et immédiate avec la France, en s’inspirant des luttes armées en Algérie et en Égypte. Alors que Bourguiba adopte une vision modérée et pragmatique, cherchant une indépendance par la négociation et non par la confrontation directe avec la France; Tahar Ben Ammar, qui était l’un des membres fondateurs du Parti libéral constitutionnel (Destour) présidé par Abdelaziz Thaalbi, est adepte de la « politique d’étapes » chère à Bourguiba et se range par conséquent dans son camp et contre celui du secrétaire général du Néo-Destour déchu qui s’enfuit en Libye en janvier 1956. Mettant ainsi fin à la guerre civile qui menaçait l’existence même de la jeune République naissante.

Le 9 avril 1956, au lendemain de l’installation de la Constituante convoquée par ses soins, laquelle élut Habib Bourguiba comme premier président, il démissionna avec dignité, forçant même la main au Bey pour désigner Habib Bourguiba.

Une affaire montée de toute pièce

Il fut largement récompensé : Bourguiba, devenu entre temps le maître absolu du palais de Carthage, emprisonna en 1958 son frère d’armes sous l’accusation, qui ne repose sur aucun fondement juridique, de recel et vol de bijoux appartenant à la famille beylicale.

Jalousie, calculs politicards, nombrilisme du grand homme réputé pour sa mégalomanie? Le Combattant Suprême avait de quoi reprocher à son rival l’étendue de ses relations internationales, son rayonnement à l’intérieur même du pays, et surtout le prestige – qui devait à ses yeux lui revenir – d’avoir signé le protocole d’accord qui reconnaît l’indépendance de la Tunisie. Sachant que cet épisode controversé intervient dans un contexte de consolidation du pouvoir par le régime bourguibien après l’abolition de la monarchie husseinite en 1957.

Toutefois, nombre d’historiens estiment qu’il s’agit d’une affaire politique : profitant du fait que Tahar Ben Ammar aurait refusé de livrer un faux témoignage accusant Lamine Bey de collaboration avec le pouvoir colonial, Bourguiba – qui cherchait à éliminer toute opposition politique et à asseoir son autorité sur le pays – sauta sur l’occasion pour discréditer un homme devenu gênant pour le pouvoir en place.

Ainsi, l’affaire des bijoux beylicaux, qui auraient disparu après la dissolution de la monarchie, devient alors un prétexte pour écarter définitivement un sérieux rival de la scène publique.

Rivalité

Ainsi, Tahar Ben Ammar, autrefois respecté pour son rôle dans la libération du pays, termine ainsi sa vie dans l’ombre, loin des honneurs qu’il aurait pu espérer. Lui qui était devenu par son prestige international l’interlocuteur indispensable lors des négociations pour l’indépendance de la Tunisie.

Ultime humiliation pour ce grand patriote. A sa mort le 8 mai 1985, la presse nationale passa l’événement sous silence et il fut privé de funérailles nationales!

Alors, avec le recul et loin des passions qui marquèrent l’époque, n’est-il pas légitime de penser que face au nationalisme parfois ombrageux de Bourguiba, Tahar Ben Ammar, le grand propriétaire terrien, était l’emblème d’un certain « compromis » entre les milieux d’affaires locaux et le capitalisme étranger, notamment français? Autrement dit, ne représentait-il pas une alternative politique acceptable pour l’ancienne puissance coloniale?

Manipulation de la mémoire collective? Toujours est-il qu’en éliminant son rival potentiel, Bourguiba, l’animal politique mais également le Père de l’indépendance et le bâtisseur de la Tunisie moderne, eut ainsi toute latitude de remodeler l’Histoire. A sa guise.

L’article Tahar Ben Ammar, « l’autre père de l’indépendance » est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Pourquoi l’Etat hébreu fait-il les yeux doux aux Druzes?

18. März 2025 um 11:03

Tel-Aviv « s’engage auprès de nos frères druzes en Israël à faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher que leurs frères druzes en Syrie ne subissent des préjudices ». C’est ce qu’a déclaré le ministre israélien de la Défense, Israël Katz. Une empathie tout intéressée.

Diviser pour régner. Tel semble être la devise de l’Etat hébreu. En effet, celui-ci, depuis la chute du régime d’al-Assad, cherche à profiter des tensions confessionnelles en Syrie pour remodeler à son profit la carte du Proche-Orient. Et ce, afin de réaliser, enfin, son dessein diabolique : celui de créer les conditions adéquates pouvant conduire à la partition et à la balkanisation de l’ancien Bilad al-Cham. Un carrefour de civilisations et de grandes religions monothéistes qui englobait autrefois sous l’Empire ottoman la Syrie, le Liban, la Jordanie et la Palestine. Sachant qu’historiquement, certaines parties de la Turquie (sud-est, notamment autour d’Antioche) et de l’Irak (ouest) étaient également incluses dans des définitions plus larges du Bilad al-Cham.

Une politique de fragmentation pratiquée d’ailleurs par les grandes puissances coloniales à l’instar de la Grande-Bretagne et la France après la Première Guerre mondiale dans le but sournois de manipuler les minorités pour diviser les sociétés arabes et renforcer leur contrôle. Les Français n’avaient-ils pas divisé la Syrie en entités confessionnelles prétendument autonomes, en créant des États druzes et alaouites? Ce qui leur a permis d’affaiblir les élans nationalistes syriens. De même, qu’ils s’étaient alliés aux maronites pour créer le Grand Liban?

Les Druzes, alliés potentiels?

Israël semble s’inspirer de ces faits historiques. Ainsi, après avoir sévèrement affaibli le Hamas à Gaza, coupé les ailes du Hezbollah chiite au Liban et élargi ses positions sur le plateau du Golan. Mais aussi après avoir détruit entre 70% à 80% des capacités militaires de la Syrie en ayant mené environ 480 frappes en 48 heures qui ont visé des navires de guerre, des batteries antiaériennes, des aérodromes et des dizaines de sites de production d’armes, à Damas, Homs, Tartous, Lattaquié et Palmyre afin de créer « une zone tampon dans le sud de la Syrie. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou qui compte bien ne pas s’arrêter là, a prévenu que Tsahal maintiendrait sa présence dans les positions qu’elle occupe en territoire syrien « dans un avenir prévisible ».. Tout en exigeant une « démilitarisation totale » de tout le sud de la Syrie, qui pourrait s’étendre sur une profondeur de 60 km.

Or, il se trouve que les Druzes sont principalement établis au sud de la Syrie où ils occupent notamment la zone montagneuse du Hawran, connue sous le nom de djebel Druze, ainsi qu’au nord d’Israël, en Galilée et sur le plateau du Golan. Alors, pourquoi ne pas en faire un potentiel allié contre le régime islamiste des  nouveaux maîtres de Damas?

Ainsi, Tel-Aviv fera d’une pierre deux coups : tenter de créer un rempart contre cette influence chiite représentée par l’Iran et son bras militaire, le Hezbollah; affaiblir le régime syrien en favorisant une certaine autonomie des Druzes; enfin, assurer la stabilité de sa frontière nord en établissant de bonnes relations avec les Druzes du sud de la Syrie.

Solidarité très intéressée

C’est sans doute pour cette dernière raison que le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré le 1er mars que Tel-Aviv « s’engage auprès de nos frères druzes en Israël à faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher que leurs frères druzes en Syrie ne subissent des préjudices » ? Ajoutant que son pays « ne permettra pas au régime terroriste de l’islam radical en Syrie de nuire aux Druzes » ?

Pour sa part, la semaine dernière, après que des combats eurent éclaté dans la banlieue de Damas, à Jaramana, peuplée principalement de druzes et de chrétiens, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé qu’Israël interviendrait pour protéger les Druzes, si les forces gouvernementales les attaquaient.

Une minorité à part

En vérité, le boucher de Gaza, Benyamin, s’adresse principalement aux quelque 130 000 Druzes israéliens, qui contrairement à la minorité des Arabes israéliens, effectuent leur service militaire au sein de Tsahal. Les Druzes étant intégrés de gré ou de force depuis la création de l’État d’Israël, en 1948, dans l’armée israélienne.

Cependant, la majorité des Druzes syriens est historiquement restée fidèle à Damas. Pendant des décennies- cette communauté ethno-religieuse monothéiste et ésotérique, qui adhère à l’islam mais qui intègre aussi des éléments du néoplatonisme, du gnosticisme, du christianisme et d’autres traditions philosophiques et mystiques- aura bénéficié d’une relative autonomie sous les Assad père et fils, qui l’a protégée en échange de sa loyauté. Mais la guerre civile a rabattu les cartes géopolitiques et bouleversé ce fragile équilibre.

L’article Pourquoi l’Etat hébreu fait-il les yeux doux aux Druzes? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Parlement européen : le géant chinois Huawei au cœur d’une affaire de corruption

15. März 2025 um 10:57

Deux ans après celle du Qatargate, une nouvelle affaire de corruption secoue Bruxelles : au bout de 21 perquisitions dans la capitale belge, mais aussi en Flandre, au Portugal et en France, la justice belge soupçonne des lobbyistes de Huawei, la grande entreprise chinoise de télécommunications, d’avoir corrompu une quinzaine d’eurodéputés.

 

C’est la deuxième fois en moins de trois ans que le Parlement européen, seule institution élue de l’UE, est éclaboussé par un scandale de corruption.

En effet, en décembre 2022, éclata l’affaire du Qatargate ; un scandale de corruption impliquant des membres du Parlement européen, dont Eva Kaili, vice-présidente, et Antonio Panzeri, ancien eurodéputé italien, ainsi que d’autres assistants et lobbyistes soupçonnés d’avoir reçu des pots-de-vin de plusieurs pays en échange d’influence politique.

Les accusations portaient sur une tentative de ces pays d’influencer les décisions du Parlement européen, notamment en matière de droits de l’Homme. Ces pays sont soupçonnés d’avoir fait des cadeaux ou versements en liquide afin de lisser leur image en matière de droits humains, notamment sur les conditions de travail des ouvriers migrants avant la Coupe du Monde 2022.

Rebelote. Bruxelles est à nouveau au cœur d’un nouveau scandale avec cette fois des suspicions de « corruption active au sein du Parlement européen » et  de « faux et usage de faux ». Le tout dans le cadre d’une « organisation criminelle ». Et sous couvert de lobbying commercial du groupe chinois de télécommunications Huawei.

Guerre technologique

Pour rappel, le géant chinois est au cœur des rivalités entre la Chine et les États-Unis pour la domination technologique, notamment sur la 5G, l’intelligence artificielle et la cybersécurité.

Les Américains, qui tentent de limiter l’influence chinoise sur les infrastructures numériques mondiales, affirment sans preuve que les équipements de télécommunications pourraient être utilisés à des fins d’espionnage. Des accusations fermement démenties par Pékin. Ces accusations ayant conduit plusieurs pays à bannir Huawei de leurs infrastructures 5G.

Ainsi, la police belge a mené jeudi 13 mars une vingtaine de perquisitions en Région bruxelloise, en Flandre, en Wallonie mais aussi au Portugal. Plusieurs personnes ont été interpellées pour être auditionnées, selon le parquet fédéral.

Au cœur de l’enquête, figure un ex-assistant parlementaire employé comme directeur des affaires publiques au bureau bruxellois d’Huawei, alors qu’une quinzaine d’eurodéputés sont dans le radar des enquêteurs.

D’autre part, plusieurs lobbyistes ont été interpellés en vue d’être présentés à la juge d’instruction pilotant les investigations. Cela étant, aucun eurodéputé ne compte toutefois parmi les personnes interpellées jeudi matin.

Corruption active

Selon Le Soir, le quotidien belge de langue française qui a révélé l’affaire, l’enquête menée par une centaine de policiers belges visait à lever le voile sur les pratiques depuis 2021 de lobbyistes liés au géant de télécommunications Huawei.

Selon le parquet fédéral en charge de l’enquête, «la corruption supposée pratiquée régulièrement et très discrètement de 2021 à ce jour aurait eu lieu au profit de l’entreprise Huawei». Et ce, afin de promouvoir des intérêts commerciaux purement privés de favoriser la politique commerciale de l’entreprise sur le Vieux Continent.

Cadeaux « démesurés »

Le parquet fédéral ajoute dans un communiqué que «sous couvert de lobbying commercial, la corruption a pris différentes formes comme des rémunérations, des prises de position politiques ou encore des cadeaux démesurés comme des frais de bouche, de voyage, ou encore des invitations régulières à des matches de football».

D’après les révélations du Soir et contrairement au Qatargate impliquant des valises de cash, la corruption présumée consistait en des cadeaux de valeur, dont des smartphones Huawei, des places à des matchs de football – Huawei dispose notamment d’une loge privative au Lotto Park, l’antre du RSC Anderlecht -, ou des virements de quelques milliers d’euros. Sachant que d’après le code de conduite des députés européens, tout bien offert par un tiers d’une valeur supérieure à 150 euros doit être déclaré et répertorié publiquement dans le registre des cadeaux.

Alors, comment expliquer que des lobbyistes associés à Huawei aient enfreint la loi ? Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait de contrer le lobbying hostile de Washington, qui s’est intensifié dès 2019, pour exclure les sociétés de télécoms chinoises des marchés sensibles. De contre-attaquer les accusations d’espionnage et de plaider pour l’ouverture du marché européen aux investissements chinois.

Impunité

« La corruption doit être punie. Nous avons vraiment besoin d’un contrôle indépendant des violations éthiques, c’est un rappel douloureux après le Qatargate que l’Union européenne reste vulnérable », a déclaré l’eurodéputé écologiste allemand Daniel Freund.

« Depuis trop longtemps, les députés européens adoptent une approche insouciante de l’éthique et continuent de vivre dans une culture d’impunité », a réagi l’organisation Transparency International, jugeant ces nouvelles révélations « aussi graves » que celles du Qatargate. Entre-temps, la ligne jaune semble être allégrement franchie.

L’article Parlement européen : le géant chinois Huawei au cœur d’une affaire de corruption est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌
❌