DeepSeek, le dragon chinois qui menace la Silicon Valley !
Panique aux Etats-Unis. DeepSeek, une jeune start-up chinoise d’intelligence artificielle qui vient d’être lancée, fait déjà de la concurrence aux plus grands noms américains du secteur pour un coût au moins dix fois inférieur. Pis : ce nouveau chatbot a fait plonger en Bourse des géants de la Silicon Valley.
DeepSeek, le rival chinois de ChatGPT qui vient de faire une entrée fracassante sur le marché, est venu court-circuiter l’annonce du projet Stargate de Donald Trump. En effet, celui-ci promettait d’investir 500 milliards de dollars dans l’IA aux côtés d’OpenAI, SoftBank et Oracle, trois géants américains de la tech.
Ainsi, le petit dragon chinois aura surpris les analystes du monde entier par sa capacité à égaler ou même dépasser les performances de ses principaux concurrents dans l’IA. Sachant que la Chine, qui prévoit d’investir plusieurs dizaines de milliards de dollars dans cette technologie de pointe, ambitionne de devenir le leader de l’intelligence artificielle générative d’ici 2030.
Une percée spectaculaire
Faisant référence au lancement en 1957 de Spoutnik 1, le premier satellite soviétique en orbite autour de la Terre qui avait déclenché la course à l’espace durant la Guerre froide, un proche conseiller du président américain, Donald Trump, a qualifié DeepSeek de « tournant pour l’IA comme l’était Spoutnik pour la conquête spatiale ». Le modèle R1 de DeepSeek, sorti la semaine dernière, « est l’une des percées les plus incroyables que j’aie jamais vues », a-t-il écrit sur X.
DeepSeek est « impressionnant », a de son côté déclaré, lundi 27 janvier 2025, Sam Altman, le patron d’OpenAI, au sujet du rival de son propre modèle d’intelligence artificielle générative, ChatGPT. « Surtout étant donné ce qu’ils sont capables de fournir pour le prix », a-t-il ajouté sur X.
Donald Trump y voit pour sa part un « avertissement pour nos industriels ».
Des pertes colossales
Un sérieux avertissement? Le nouvel hôte de la Maison Blanche ne croyait pas si bien dire, puisque la sanction pour la Big Tech ne s’est pas fait attendre.
Ainsi, les actions de grandes entreprises technologiques aux Etats-Unis et au Japon ont chuté lundi 27 janvier face au défi posé par DeepSeek, à l’instar de Microsoft, Google, Meta, Nvidia – leader mondial des composants et logiciels pour l’IA-; ou encore du géant japonais SoftBank – investisseur clé dans un projet américain de 500 milliards de dollars pour développer des infrastructures en IA. L’action de Nvidia a plongé de 17 % en clôture à Wall Street lundi. Et le groupe californien a perdu près de 590 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Coûts dérisoires
Conçu il y a à peine deux ans par une start-up éponyme basée à Hangzhou, une ville chinoise connue pour sa forte concentration d’entreprises technologiques, le modèle R1 de DeepSeek est venu détrôner ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google) en devenant l’application gratuite numéro 1 sur l’App Store d’Apple.
De plus, ce modèle a même réussi une première pour une application chinoise : arriver, lundi 27 janvier, en top du classement à la fois sur les versions américaines et chinoises de la boutique d’applications de l’iPhone.
Mais le plus étonnant dans le nouveau-né chinois, c’est le nombre très limité de puces qu’il utilise. Ce qui explique qu’il n’a fallu que 5,6 millions de dollars pour développer ce modèle. Une somme dérisoire comparée aux milliards investis par les géants américains. Sachant que les Etats-Unis, qui se targuent de produire les puces les plus performantes au monde, auront tout fait pour interdire l’exportation vers la Chine de certains composants essentiels. Obligeant ainsi Pékin à trouver des solutions créatives pour contourner ces restrictions.
Langue de bois
Cela dit, l’on cherche déjà à trouver des poux à ce sérieux concurrent Deepseek. Lequel n’aime pas qu’on lui pose des questions sur les sujets sensibles. A l’instar de la répression sanglante du mouvement étudiant sur la place Tiananmen en 1989 ou la vie privée de Xi Jinping, le lider maximo chinois.
Ainsi, lorsqu’il est interrogé sur des sujets sensibles, il propose de « parler d’autre chose ». Style : « Désolé, je ne sais pas encore comment répondre à ce type de questions. Parlons plutôt de maths, de code ou de logique ! »
A titre d’exemple, à une question sur la diffusion de messages pro-indépendance à Taïwan, le robot conversationnel répond en affirmant que « la Chine est un pays multiethnique unifié et Taïwan en fait partie intégrante depuis l’Antiquité ».
Une réponse qu’aurait pu prononcer un communiqué officiel émanant de politburo du parti communiste chinois sur la question de Taïwan.
L’article DeepSeek, le dragon chinois qui menace la Silicon Valley ! est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.