Suite à son classement par la société AirHelp comme étant la plus mauvaise parmi les compagnies sondées, Tunisair riposte pour démonter l’argumentaire.
Tunisair 109e et dernière compagnie du classement d’AirHelp pour l’année 2024: l’information a fait couler beaucoup d’encre sur les réseaux sociaux le weekend écoulé, certains étant surpris par un tel réquisitoire, d’autres au contraire estimant que les retards enregistrés par la compagnie sur certains de ses vols n’étaient qu’un juste retour des choses.
Les dessous d’AirHelp
Mais sur quels critères AirHelp a-t-elle établi ce classement polémique ? D’abord, il faut savoir qu’il s’agit plus d’une entreprise à but lucratif qu’une association de protection des passagers comme elle se plait à le revendiquer. Elle se propose en effet de gérer les dossiers des voyageurs aériens ayant subi des retards sur les vols des compagnies aériennes avec la promesse de leur obtenir jusqu’à 600 euros de compensation, mais en contre-partie, elle récupère une commission quand elle réussit à faire payer la compagnie. Chose à laquelle les passagers ne s’attendent souvent pas. Elle n’hésite pas à se présenter comme «leader mondial du marché des droits des passagers et de l’indemnisation de vol», mais loin de tenir ses engagements.
Critères discutables
En second lieu, AirHelp use de critères somme toute discutables pour évaluer les compagnies aériennes. Dans le cas de Tunisair, elle pointe du doigt la ponctualité des vols, le service-client, mais aussi «l’efficacité du service client» sans aucune référence ou outil de mesure fiable ou indiscutable basé sur un panel représentatif de passagers ou sur un sondage concret fait dans les règles de l’art.
Tunisair n’est certes pas exempte de tout reproche, loin s’en faut, mais le classement qui lui a été attribué ne peut pas se résumer à ces quelques critères, certes impactants mais loin d’être suffisants pour mesurer sa fiabilité de manière globale.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, Tunisair rappelle qu’elle a été «classée dans le domaine de la sécurité aérienne avec un score de 6/7 par Skytrax, une agence de notation reconnue et dotée d’une riche expertise», souligne-t-elle. Dans le classement Skytrax pour les prestations de services, et certainement beaucoup plus fiable car usant des outils de mesure concrets, Tunisair récolte entre 2 et 3 étoiles. Très loin en tout cas de l’image attribuée par AirHelp.
Elle ne manque pas de souligner également qu’elle « compte parmi les compagnies les plus sûres au monde. Ses standards en matière de sécurité figurent parmi les plus élevés, grâce à une expertise technique reconnue et un personnel hautement qualifié.» «La compagnie est reconnue pour ses normes de sécurité élevées, attestées par des certifications internationales prestigieuses telles que l’IOSA (IATA Operational Safety Audit) et l’ISO 9001.»
Et à tous ceux qui ont pris ce classement pour de l’argent comptant, il n’est pas inutile de rappeler que dans le ciel européen, toute compagnie ne respectant pas les normes établies est tout simplement bannie de son espace aérien et placée dans une black-list (pour les plus dangereuses d’entre elles). Plus encore et pour être habilitée à faire du long-courrier et notamment des vols sur le Canada, Tunisair a obligation d’être parfaitement en phase avec les exigences et les critères les plus stricts en matière de transport aérien, et qu’elle doit être au même niveau de conformité que les majors internationales parmi les plus réputées.
D.T
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