Les dilemmes du concert de Saint Levant : respect des goûts ou quête d’excellence?
Le concert de Saint Levant à Carthage a suscité de vives réactions et divise profondément l’opinion publique. D’un côté, certains défendent son plein droit à se produire sur cette scène mythique, insistant sur la liberté artistique. De l’autre, certains estiment qu’il ne correspond pas à l’envergure des grands noms qui ont marqué cet endroit, tels que Feyrouz, Marcel Khalifa, Eros Ramazzotti, James Brown, les Jackson Five ou encore Rag’n’Bone Man, la liste est bien longue…
Face à ces critiques, de nombreux internautes ont pris la défense de Saint Levant en appelant à plus de tolérance et à la fin des jugements hâtifs. Selon eux, chacun est libre de ses goûts : si un artiste ou un spectacle ne plaît pas, il suffit de ne pas y prêter attention ou de ne pas y assister. Ils rappellent aussi que le fait de ne plus être jeune n’est pas la faute de la nouvelle génération, et dénoncent fermement l’attitude fermée, voire toxique, qui voudrait imposer ses préférences à tous et priver les festivals de leur diversité.
Cependant, sur un autre plan, Mourad Mathari, fondateur et Promoteur de Jazz à Carthage Fondateur et Gérant de Scoop Organisation, Co Fondateur de Mûsîqât, Producteur exécutif des plus belles éditions du Tabarka Jazz Festival(1997/2004), Fondateur de la start up culturelle Evolutik et de sa plateforme de vente en ligne EazyTick.com et expert du milieu artistique, reste sceptique. Il souligne une problématique importante, souvent ignorée par le public : « Beaucoup d’artistes, bien que largement rémunérés par l’État pour leurs prestations en Tunisie, ont recours au playback ou à des séquences préenregistrées. Le public n’y voit souvent que du feu, mais la question de l’exigence artistique et de la bonne utilisation des fonds publics mérite d’être sérieusement posée. «
Ainsi, si la liberté et le respect des goûts doivent prévaloir dans le débat, il est essentiel de ne pas perdre de vue la qualité artistique et la transparence dans la gestion des ressources publiques. Le défi reste de trouver un juste équilibre entre ouverture d’esprit et exigence, pour que la scène culturelle tunisienne continue à briller avec intégrité.
L’article Les dilemmes du concert de Saint Levant : respect des goûts ou quête d’excellence? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.