Résurgence du criquet pèlerin : 11 pays réunis à Tunis pour un plan d’action régional
Alors que le spectre du criquet pèlerin plane à nouveau sur la région occidentale de l’Afrique, onze pays se sont réunis à Tunis pour écrire ensemble une nouvelle page de la lutte collective contre ce ravageur redouté.
Face à une résurgence exceptionnelle et inédite depuis plusieurs années, cet atelier organisé par la FAO marque un tournant décisif : il s’agit d’élaborer un plan d’action régional opérationnel, capable de coordonner les efforts, d’anticiper les mouvements des essaims et de protéger les cultures fragiles avant la période estivale 2025.
C’est dans ce contexte que l’atelier d’élaboration d’un plan d’action régional pour faire face à la résurgence exceptionnelle du criquet pèlerin dans la région occidentale, incluant l’Afrique du Nord, a officiellement débuté ce lundi 5 mai 2025 à Tunis.
Organisé par la FAO via la Commission de Lutte contre le Criquet Pèlerin dans la Région Occidentale (CLCPRO). Et ce en présence de Ezzeddine Ben Cheikh, ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche Maritime, de Mohamed Amrani, chargé des affaires courantes au bureau FAO Afrique du Nord.
L’atelier a regroupé les responsables des unités nationales de lutte antiacridienne des onze pays membres de la CLCPRO : Algérie, Burkina Faso, Gambie, Libye, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Tunisie. Sont également présents des représentants du siège de la FAO, du Bureau Régional pour l’Afrique, du Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), ainsi que des secrétariats de la CLCPRO et de la Commission de Lutte contre le Criquet Pèlerin dans la Région Centrale (CRC).
Pour sa part, le ministre de l’Agriculture Ezzeddine Ben Cheikh a rappelé que, malgré la classification de la Tunisie comme pays d’invasion, le pays a récemment enregistré des groupes de criquets pèlerins dans le sud, avec près de 4 900 hectares déjà traités depuis mars 2025. Tous les moyens logistiques nécessaires ont été mobilisés, incluant un hélicoptère pour les traitements aériens.
Le secrétaire exécutif de la CLCPRO, Mohamed Lemine Hamouni, a qualifié cette résurgence d’inhabituelle, liée à des conditions écologiques favorables et à l’inaccessibilité de certaines zones du Sahel, ce qui a favorisé la multiplication et la migration des essaims. Tout en concluant: « il est essentiel de conjuguer nos forces, partager nos expertises et coordonner nos interventions pour une réponse régionale efficace ».
In fine, l’atelier a pour objectif d’établir un plan d’action régional coordonné afin que les pays anticipent et gèrent les vols de retour des essaims durant la saison estivale, période où les essaims se reproduisent massivement et causent davantage de dégâts aux cultures vulnérables.
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