Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belhaj, a annoncé une hausse de 30 % du nombre d’étudiants admis dans les facultés de médecine, en coordination avec le ministère de la Santé. Cette mesure vise à répondre aux besoins urgents du système de santé national et à renforcer la sécurité sanitaire dans toutes les régions, en particulier les zones de l’intérieur confrontées à une pénurie de cadres médicaux.
Lors d’une séance plénière de dialogue à l’Assemblée des représentants du peuple, le ministre a précisé que cette orientation s’inscrit dans une stratégie globale de réforme du système d’orientation universitaire.
Il a reconnu une baisse du nombre de bacheliers ayant réussi dans la section mathématiques et indiqué que ce constat est en cours de traitement, en concertation avec le ministère de l’Éducation, à travers des mesures incitatives visant à renforcer l’attractivité des filières scientifiques et techniques.
Concernant la recherche scientifique, le ministre a souligné que les établissements tunisiens regorgent de compétences et que les résultats en matière de publications scientifiques, ainsi que le classement progressif des universités et laboratoires, témoignent de la qualité du travail académique.
Il a annoncé le lancement de l’élaboration d’une stratégie nationale pour la recherche scientifique, fondée sur une approche participative impliquant les acteurs publics et le tissu économique, en partenariat avec l’Institut national de la statistique, afin de mieux cerner les besoins réels dans les différents domaines de recherche.
Le ministère prévoit également de réviser la carte nationale de la recherche et de soutenir davantage les projets portés par les universités les plus récentes, comme celles de Gafsa et Jendouba, afin de les aider à s’intégrer pleinement à leur environnement régional et à faire face aux défis liés à l’énergie, à l’eau, à la santé et à l’environnement.
Belhaj a affirmé sa volonté d’améliorer la gouvernance des laboratoires de recherche, en renforçant leur gestion humaine et financière. Des compétences issues des docteurs sont actuellement mobilisées, notamment dans les régions de l’intérieur. L’Agence d’évaluation et d’accréditation assure quant à elle le suivi et l’examen des dossiers.
Il a précisé que le taux d’exécution budgétaire du programme de recherche scientifique a atteint 46 % malgré les contraintes financières, illustrant l’engagement du ministère en faveur du développement des infrastructures et de la continuité des projets.
Sur le plan des services universitaires, le ministre a mis l’accent sur l’amélioration des conditions de vie estudiantines et la promotion des activités culturelles et d’entrepreneuriat. Il a annoncé la finalisation du projet de décret organisant la vie universitaire, qui précise les droits et devoirs des étudiants, ainsi que la révision du texte relatif aux bourses universitaires, avec un relèvement du plafond des revenus parentaux, permettant à de nouvelles catégories d’étudiants d’en bénéficier.
Le décret régissant le logement universitaire a également été modifié pour allonger la durée de résidence : deux ans pour les étudiants (au lieu d’un), trois ans pour les étudiantes (au lieu de deux). Le cahier des charges des foyers universitaires sera actualisé pour favoriser l’investissement privé dans ce domaine. Un projet de décret a également été élaboré pour organiser les liens entre établissements universitaires et vie culturelle.
Concernant la capacité d’accueil, Belhaj a assuré que 24 % des étudiants inscrits bénéficieront d’un logement, y compris les bénéficiaires de logements exceptionnels. Une attention particulière est portée aux étudiants en situation de handicap ou pris en charge par l’État, avec une circulaire spécifique facilitant leur intégration.
En matière de restauration, les restaurants universitaires ont servi 14 millions de repas au cours de l’année universitaire écoulée, soit une moyenne de 78 000 repas par jour. Les services de restauration sont en cours de digitalisation afin de réduire le gaspillage et optimiser les dépenses publiques.
Dans le cadre du soutien psychologique, une plateforme numérique de téléconsultation avec des psychologues a été lancée, avec 2 000 étudiants bénéficiaires. Le ministère œuvre également à renforcer les activités sportives et culturelles et à améliorer l’accueil des étudiants étrangers, via la création d’une agence spécialisée dès leur arrivée en Tunisie.
Le ministre a également annoncé le lancement d’un projet national de suivi du parcours universitaire dès le premier jour de la vie estudiantine, via une plateforme cloud déployée par le Centre de calcul El Khawarizmi, financée à hauteur de 20 millions de dinars.
Dans le cadre d’un partenariat avec la Chine, la Tunisie a obtenu un centre de calcul haute performance, le deuxième en Afrique par sa puissance, mis à disposition des chercheurs tunisiens pour effectuer des simulations scientifiques avancées sans recourir à des structures étrangères.
Le ministère finalise également le cadre juridique encadrant les établissements à vocation économique et technologique dans l’enseignement supérieur, tout en œuvrant à intégrer toutes les institutions dans les systèmes d’accréditation nationaux et internationaux, gage de qualité.
S’agissant des recrutements et des promotions, le ministre a indiqué que 165 commissions ont été mobilisées pour organiser les concours, impliquant plus de 800 enseignants-chercheurs, dont certains élus et d’autres nommés. Il a conclu en précisant que seuls 40 recours ont été enregistrés, tous examinés individuellement, dans un souci de transparence et de mérite.