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Gestern — 31. Mai 2025Haupt-Feeds

Economie politique transitionnelle en Tunisie : Ce que j’en pense

31. Mai 2025 um 06:10

La Faculté des Sciences économiques et de Gestion de Tunis (FSEGT) a brillamment achevé le cycle des conférences-débats 2025, consacré à la thématique hautement stratégique de l’économie politique transitionnelle en Tunisie. Ce cycle s’est distingué par la tenue de cinq manifestations académiques de très grande qualité, animées par d’éminents professeurs et intellectuels tunisiens : MM. les Professeurs Mongi Safra, Abdejabar Bsaies, Hachemi Alaya, Abdeljalil Bedoui et Mongi Boughzala, dont les interventions ont enrichi de manière substantielle le débat scientifique national.

Les Actes de ces conférences-débats, rassemblés et enrichis, feront prochainement l’objet d’une publication augmentée, témoignant de la richesse des échanges et de l’engagement de la FSEGT en faveur de la réflexion critique sur les mutations économiques contemporaines en Tunisie.

De cette mouture, un consensus s’est affirmé.

Ce que j’en pense…

Le débat national sera vain sans décisions fortes en faveur de la croissance et du pouvoir d’achat

Alors que la Tunisie traverse une période économique critique, marquée par une inflation persistante, un endettement élevé et une croissance atone, la question du pouvoir d’achat et de la relance économique s’impose comme une priorité nationale. Dans cette conjoncture, un débat national, même élargi et démocratique, risque de demeurer stérile s’il n’est pas suivi d’actes politiques concrets et audacieux.

Un mandat politique au service de la croissance

Il ne suffit plus de débattre, il faut trancher. La Tunisie a besoin d’un cap clair, tourné vers la croissance. Cela implique une révision en profondeur des politiques budgétaires, souvent dictées par des contraintes comptables qui étouffent toute perspective de relance. Aujourd’hui, le poids de la dette publique bride l’investissement dans les infrastructures et les programmes sociaux, pourtant essentiels pour améliorer les conditions de vie des Tunisiens.

Un mandat populaire clair en faveur de la croissance pourrait offrir au gouvernement la légitimité nécessaire pour négocier, sur le plan national comme international, un assouplissement des règles budgétaires. C’est à ce prix qu’une relance durable pourra être envisagée.

Réformer pour stimuler l’économie

La réussite d’un débat national ne se mesure pas au nombre de contributions mais à la qualité des réformes qu’il inspire. Plusieurs axes doivent être abordés avec courage :

La gestion des finances publiques ne peut plus être rigide. Il est temps de repenser les critères budgétaires pour les rendre plus compatibles avec les cycles économiques. Autoriser un déficit plus élevé en période de récession, tout en imposant des règles de rigueur en période d’expansion, permettrait une politique budgétaire plus efficace.

L’investissement dans l’infrastructure doit redevenir une priorité nationale. Routes, écoles, hôpitaux : ces chantiers créent de l’emploi, soutiennent la demande intérieure et contribuent au développement équilibré du pays.

Les secteurs stratégiques comme l’agriculture, le tourisme ou les nouvelles technologies doivent bénéficier de politiques incitatives. Qu’il s’agisse de subventions temporaires, d’avantages fiscaux ou de soutien à la recherche, il est urgent de redynamiser les moteurs productifs du pays.

Redéfinir le rôle de la Banque centrale

La Banque centrale de Tunisie joue un rôle clé dans l’orientation de l’économie, mais son action reste trop centrée sur la lutte contre l’inflation. Or, dans un contexte de stagnation, cette approche peut nuire à l’investissement et freiner la consommation. Il est temps d’envisager un mandat élargi pour la BCT, à l’image de la Réserve fédérale américaine, conciliant stabilité des prix et promotion de l’emploi.

Une politique monétaire plus souple permettrait d’abaisser le coût du crédit, favorisant ainsi l’investissement des entreprises et l’accès au financement pour les ménages. Cela devrait aussi inclure des dispositifs spécifiques en faveur des petites et moyennes entreprises, véritable colonne vertébrale de l’économie tunisienne.

Mobiliser la société autour des réformes

Aucune réforme ne peut réussir sans adhésion populaire. Le débat national ne doit pas être un exercice institutionnel isolé, mais une véritable dynamique de participation citoyenne. Des forums publics, des consultations locales et des plateformes d’expression doivent permettre aux citoyens de peser sur les choix économiques qui détermineront leur avenir.

Le référendum envisagé ne sera légitime que s’il engage des transformations tangibles. L’implication des Tunisiens ne doit pas se limiter à un vote, mais se prolonger dans la co-construction des politiques publiques.

Pour une Tunisie prospère et confiante

La Tunisie est à un tournant. Pour sortir de l’ornière économique, elle doit s’émanciper des carcans budgétaires qui l’empêchent de respirer. Elle doit aussi redonner à sa Banque centrale un rôle moteur dans la relance. Mais surtout, elle doit faire confiance à son peuple, en l’impliquant pleinement dans les choix d’avenir.

Un débat sans décisions est un luxe que la Tunisie ne peut plus se permettre. C’est le moment d’une vision audacieuse, d’une mobilisation collective, et d’un véritable contrat national pour la croissance et le pouvoir d’achat.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

d’Economie Financière (IAEF-ONG)

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ECLAIRAGES – La Fed à l’heure des choix …

28. Mai 2025 um 09:12

Alors que les projecteurs sont braqués sur la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) en juin, une tension croissante s’installe au sein des marchés : la Banque centrale baissera-t-elle enfin ses taux, ou choisira-t-elle la prudence face à une inflation encore tenace ?

Derrière cette interrogation se cache un dilemme plus profond, symptomatique de la fragilité actuelle de l’économie mondiale.

Un contexte paradoxal

À première vue, certains indicateurs pourraient rassurer : le marché du travail américain reste dynamique avec un chômage stable à 3,7 % et plus de 200 000 emplois créés chaque mois. La croissance salariale, contenue autour de 4 %, ne semble pas nourrir de spirale inflationniste. Pourtant, l’inflation sous-jacente, hors alimentation et énergie, stagne autour de 3,2 %, bien au-delà de la cible des 2 % fixée par la Fed.

Dans ce contexte, toute décision de politique monétaire devient périlleuse. Abaisser les taux trop tôt pourrait relancer l’inflation; les maintenir trop haut risquerait de freiner la croissance, peser sur le crédit et accélérer le ralentissement économique. D’autant que la croissance du PIB américain s’est déjà repliée à 1,8 % en glissement annuel.

Une Fed en mode observation

Le président de la Fed, Jerome Powell, l’a affirmé : aucune décision ne sera prise sans évaluation rigoureuse des données à venir. L’indice des prix à la consommation (CPI), attendu le 11 juin, sera un test décisif. De même, les négociations commerciales, notamment avec la Chine, pèseront lourd dans la balance.

Dans les couloirs de la Fed, le consensus penche encore pour un maintien des taux dans la fourchette actuelle de 5,25 % à 5,50 %. Mais la nervosité grandit : la plateforme de prévisions Polymarket évalue à 39 % la probabilité d’une récession américaine d’ici la fin de l’année.

Des répercussions concrètes pour l’économie réelle

Cette incertitude monétaire n’est pas sans effet sur l’économie concrète. Le maintien de taux élevés alourdit les coûts de crédit, pèse sur le marché immobilier et retarde les projets d’investissement. En revanche, un assouplissement — même modeste — des taux en juin serait un signal fort, susceptible de raviver les secteurs sensibles à la dette, comme la consommation et la construction.

Mais une baisse prématurée, dans un contexte d’inflation encore trop élevée, pourrait miner la crédibilité de la Fed. Et ce dilemme alimente une autre dynamique : la recherche de valeurs refuges. Pour certains investisseurs, le bitcoin devient une alternative face à l’incertitude monétaire et aux tensions inflationnistes.

Un tournant stratégique

La réunion de juin s’annonce donc comme un moment charnière. Plus qu’un simple ajustement de taux, il s’agira de tracer une trajectoire crédible pour une économie américaine qui oscille entre surchauffe et refroidissement. Le moindre signal sera scruté par les marchés, car c’est bien de confiance — ou de son absence — que dépendra la suite du cycle économique.

Dans un monde où la géopolitique, l’inflation et les tensions commerciales s’entrelacent, la politique monétaire ne peut plus être isolée. Le temps de l’orthodoxie tranquille est révolu. 

A bon entendeur, … s’il en existe.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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ECLAIRAGES – La BCT s’isole encore dans sa politique de taux élevés

26. Mai 2025 um 07:58

Le consensus des économistes est clair : croissance et inflation au premier trimestre 2025 sont en deçà des objectifs assignés.

Au premier trimestre de 2025, le Produit intérieur brut (PIB) de la Tunisie a enregistré une croissance annuelle de 1,6 %, selon les comptes nationaux trimestriels. Toutefois, par rapport au quatrième trimestre de 2024, une légère diminution de 0,2 % a été observée.

La croissance en 2025 est projetée à 1,9 %, contre 1,4 % en 2024, grâce à des conditions climatiques favorables et à la stabilisation de secteurs clés. Le tourisme et l’agriculture soutiennent la reprise, tandis que la croissance devrait se stabiliser entre 1,6 et 1,7 % en 2026-2027. Cependant, des incertitudes liées au commerce mondial et un financement extérieur limité représentent des défis. Des réformes renforcées pourraient améliorer les perspectives à moyen terme.

L’inflation a également montré des signes de ralentissement, atteignant 5,6 % en avril, son niveau le plus bas depuis 2021, et se rapprochant des moyennes d’avant la pandémie. L’inflation des prix alimentaires a été mesurée à 7,3 %, influencée par des pressions saisonnières et de l’offre.

Lire aussi: Edito – Croissance

En réponse à cette tendance, la Banque centrale de Tunisie avait réduit son taux directeur à 7,5 %, marquant sa première baisse en plus de deux ans… Trop timide, jugent les économistes de la place.

Relance de l’activité économique vs politique monétaire restrictive

Pour autant, elle semble s’enliser dans une politique de taux d’intérêt élevés, mettant sérieusement en danger la santé de l’économie tunisienne.

Dans un environnement économique mondial où d’autres régions, notamment l’Europe et certaines économies émergentes, cherchent activement à dynamiser l’accès au crédit pour stimuler la croissance, la Tunisie se retrouve dans une situation paradoxale, où la nécessité de relancer l’activité économique ne s’accorde pas avec une politique monétaire restrictive.

De fait, alors que la BCT maintient des taux d’intérêt élevés en invoquant la nécessité de stabiliser les prix, les conséquences de cette stratégie pourraient être désastreuses à court et à moyen termes.

Dans un contexte où la raréfaction des opportunités rentables se fait de plus en plus sentir, la Tunisie ne devrait-elle pas explorer de nouvelles avenues d’investissement ?

La Chine, par exemple, après avoir surmonté de profondes transformations économiques et politiques, se profile à nouveau comme un territoire d’investissement incontournable. La dynamique de croissance qui pourrait émerger de ce pays, semblable à celle observée après la crise financière de 2008, pourrait offrir aux investisseurs tunisiens des perspectives intéressantes.

Attention au déséquilibre entre l’offre et la demande

Récemment, le gouverneur de la BCT a confirmé – implicitement – le maintien des taux directeurs à leur niveau actuel, en mettant en garde contre un rebond potentiel de l’inflation dans les mois à venir.

Cette position s’accompagne d’une critique implicite des politiques tarifaires appliquées par les autorités locales, qui, tout comme celles mises en œuvre par des gouvernements étrangers, peuvent avoir des effets pervers sur le pouvoir d’achat des Tunisiens. Les taux de TVA, les droits de douane élevés et autres droits de consommation excessifs, bien qu’envisagés comme des mesures de protection et/ou pour doper les ressources fiscales, risquent d’accroître encore davantage les prix des biens de consommation, affectant directement les ménages déjà en difficulté.

Il est donc nécessaire que la BCT prenne en compte que la situation économique de la Tunisie en 2025 ne sera pas celle de 2022. En effet, la nouvelle vague d’inflation pourrait ne pas être le résultat d’une surchauffe économique, mais plutôt d’un déséquilibre croissant entre l’offre et la demande, aggravé par une forte déviance des circuits de distribution et d’une conjoncture internationale défavorable à l’importation de biens. La diminution des produits importés, conjuguée à une demande intérieure qui peine à se relever, pourrait plonger l’économie tunisienne dans une stagnation prolongée.

Impact d’une orthodoxie financière sur le pouvoir d’achat

En parallèle, la comparaison avec l’Europe devient de plus en plus pertinente. La stratégie adoptée par la BCT pourrait ressembler à celle de la Banque centrale européenne (BCE) d’il y a quelques années, lorsque celle-ci a cherché à étouffer la demande dans le but de rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande.

Une telle approche, orthodoxe certes, pourrait avoir des effets dévastateurs sur le pouvoir d’achat des citoyens tunisiens, déjà fragilisés par une inflation des produits alimentaires galopante, et sur la rentabilité des entreprises locales, qui ont besoin de conditions favorables pour investir et croître.

Tandis que d’autres banques centrales, en Europe et au Royaume-Uni, adoptent des politiques d’assouplissement monétaire pour faciliter l’accès au crédit, la BCT se retrouve isolée, désormais considérée comme une exception dans le paysage économique mondial.

De fait, même avec les récents efforts pour stimuler la croissance, l’accès au capital devient de plus en plus difficile en Tunisie, alors qu’il est en train de se normaliser ailleurs.

Cette situation constitue un revers pour un pays qui s’est longtemps vanté de sa stabilité et de son attractivité pour les investisseurs.

Nécessité d’envisager des mesures incitatives plus hardies

Dans ce contexte, les signaux envoyés par la BCT doivent être réévalués. Les récentes décisions des banques centrales à travers le monde, y compris l’assouplissement des politiques monétaires, montrent une tendance à prioriser la stimulation de l’économie sur la stricte maîtrise de l’inflation et/ou de réduction du déficit public

Ne serait-il pas plus sage pour la Tunisie d’adopter une approche similaire en cherchant à relancer la consommation et les investissements tout en surveillant attentivement les indicateurs d’inflation?

La nécessité d’un réajustement des taux d’intérêt et d’une libéralisation de l’accès au crédit (nous y reviendrons) devient donc impérative. La BCT devrait envisager des mesures incitatives plus hardies et des mécanismes de soutien visant à encourager les banques à prêter davantage aux entreprises et aux ménages.

La Tunisie pourrait-elle relancer sa consommation intérieure et stimuler ainsi l’économie dans son ensemble en créant un environnement où l’accès au crédit est facilité?

La BCT devrait-elle repenser sa stratégie monétaire pour éviter de tomber dans le piège de l’austérité?

Ne serait-il pas opportun qu’elle s’inspire des pratiques d’autres pays ayant trouvé un équilibre entre contrôle de l’inflation et soutien à la croissance?

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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