Sélim Beddi : ” malgré ses atouts, le retail traditionnel doit encore combler son retard “
La troisième édition des Tunisia Retail Days s’est poursuivie ce mercredi 17 avril 2025, réunissant de nouveau les professionnels du retail et du e-commerce autour d’un programme riche en conférences, ateliers, panels d’experts et échanges stratégiques. Cet événement, devenu un rendez-vous incontournable pour le secteur, a permis d’explorer les dernières tendances du commerce de détail en Tunisie, tout en mettant l’accent sur les mutations technologiques et les défis à venir.
Parmi les temps forts de la journée, la conférence animée par Sélim Beddi, Directeur Ecommerce et Innovation chez Carrefour Tunisie, a attiré l’attention. Intitulée « Comment les retailers traditionnels peuvent rivaliser avec les pure players online ? », son intervention a permis de dresser un état des lieux du marché tunisien et de proposer des pistes concrètes pour les enseignes physiques.
Selon Sélim Beddi, la Tunisie compte actuellement 1 126 sites marchands actifs, traduisant une croissance rapide du e-commerce. Ce développement s’accompagne d’une diversification des acteurs : les pure players pionniers comme Tunisianet, Mytek ou Spacenet, les marketplaces telles que Wamia, Tdiscount ou Arkan, ainsi que les plateformes de quick commerce (Q-commerce) comme Glovo, Yassir ou Kool.
Ces acteurs purement digitaux marquent des points grâce à leur compréhension fine des attentes clients : disponibilité immédiate, prix compétitifs grâce à des structures de coûts optimisées, expérience d’achat fluide, et délais de livraison respectés. Le client trouve facilement ce qu’il cherche, commande rapidement, et reçoit son produit en temps voulu, souvent à des conditions tarifaires très avantageuses.
Face à cette dynamique, les retailers traditionnels disposent cependant d’avantages différenciateurs : une présence physique rassurante, une proximité géographique avec plus de 90 % du territoire couvert, et une relation client enrichie par le conseil en magasin, la possibilité de tester les produits avant l’achat, ou encore un service après-vente localisé et efficace.
Mais pour combler l’écart avec les pure players, des efforts restent nécessaires, notamment en matière d’omnicanalité, de logistique segmentée, de personnalisation de l’expérience en ligne et hors ligne, et dans l’exploitation du retail media (monétisation de l’audience, marketing ciblé, contenus sponsorisés, etc.). L’absence, à ce jour, de dark stores chez la majorité des enseignes constitue également un frein à une gestion optimisée des stocks et des assortiments.
Cette édition a également introduit une nouveauté majeure : l’espace One2One Business Retail, dédié à des rencontres ciblées entre décideurs et fournisseurs de solutions.
Dans une déclaration accordée à Managers, Lamia Tritar, gérante d’Iceberg Agency et organisatrice de l’événement, a précisé : « Le One2One Business Retail est un concept nouveau pour cette 3e édition. Il permet de planifier à l’avance des rendez-vous entre porteurs de projets et prestataires de solutions. C’est un espace de rencontre structuré, qui pose les bases de futurs partenariats. »
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