Le président de la République, Kaïs Saïed, a effectué, hier, mercredi 5 février 2025, une visite aux locaux de la Commission de confiscation au siège du ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières avant de se rendre au siège du ministère des Finances et au palais du gouvernement à la Kasbah. Vidéo.
Lors de cette visite, le chef de l’Etat a fermement critiqué la démarche hésitante adoptée en matière confiscation des biens, estimant que ce dossier n’a pas avancé d’un iota et qu’il est encore «au point zéro».
Il a, dans ce contexte, rappelé que depuis janvier 2011, date de la chute de Ben Ali, jusqu’à février 2025, les travaux de la Commission de confiscation ont traîné en longueur, critiquant une démarche inopérante marquée par la profusion des commissions, la persistance des dépassements et des abus, le recours aux méthodes dilatoires dans le traitement des dossiers en instance et la manipulation des dossiers à travers la cession illégale d’un certain nombre de biens mobiliers et immobiliers sciemment dévalorisés.
Tout en déplorant une situation «anormale», le chef de l’Etat a réaffirmé que les biens spoliés [par Ben Ali et sa famille] sont la propriété du peuple tunisien, promettant à ce titre d’œuvrer sans relâche à servir l’intérêt de la Tunisie et à défendre l’autonomie de sa décision nationale.
Faire table rase du passé
Lors de sa visite au siège du palais du gouvernement à la Kasbah, le président Saïed s’est entretenu avec le chef du gouvernement, Kamel Maddouri. Une réunion lors de laquelle il appelé à mettre fin à cette interminable cascade de commissions en charge du dossier des biens confisqués, pointant du doigt des lobbies opérant en Tunisie et à l’étranger qui s’évertuent à torpiller la souveraineté nationale.
Il est impérieux de mettre sur pied des législations «révolutionnaires» conformes aux attentes du peuple dans tous les domaines, a souligné le chef de l’Etat, plaidant dans ce contexte en faveur d’«une nouvelle approche centrée sur de nouvelles perceptions et de nouveaux concepts qui font table rase du passé».
Lors de cette réunion, le chef de l’Etat a évoqué le dossier de la révision du code de travail ainsi que la suppression de la sous-traitance, estimant que cette forme de travail précaire est une forme d’«esclavage déguisé» à laquelle il faut mettre fin dans les plus brefs délais. Saïed a aussi appelé à purger le pays de ceux qui agissent dans l’ombre, qui ont vendu leur conscience et qui sont à la solde des puissances coloniales.
Plus besoin de rappeler que notre pays est un Etat souverain et que son peuple est libre de disposer de lui-même dans le cadre d’un système politique et d’un projet socio-économique bien définis, a encore martelé le président Saïed, fustigeant des projets «suspects» visant à diviser le pays et à y alimenter une guerre civile.
Toujours dans le cadre de cette réunion, le chef de l’Etat a pressé la Douane tunisienne à accomplir la mission qui lui est dévolue, qui est celle de protéger l’économie nationale, dénonçant à ce propos les exactions dont se plaignent beaucoup de citoyens alors que les gros bonnets de la contrebande bénéficient encore de l’impunité.
Nul n’est au-dessus de la loi, a fait savoir le chef de l’Etat, soulignant que la Tunisie n’est pas un «butin» à partager et que le peuple mène une course effrénée contre le temps face à la destruction systématique des services publics par ceux qui se font passer pour des victimes.
Bain de foule à Bab Souika
La Tunisie n’est pas à vendre ou à céder et notre avenir ne saurait être hypothéqué, a encore martelé le chef de l’Etat, qui a agité ainsi plusieurs menaces sans vraiment les préciser ni nommer les parties ou les personnes qui les incarnent, mais l’allusion est claire à ceux et celles qui ont gouverné le pays avant son accession au pouvoir en 2019, islamistes et autres, et dont beaucoup sont incarcérés et poursuivis dans des affaires de corruption ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat.
A sa sortie du Palais de la Kasbah, Saïed a effectué une visite au quartier de Bab Souika, où il est allé à la rencontre d’une foule de citoyens pour prendre connaissance de leurs soucis et préoccupations, réitérant son engagement à aller de l’avant en vue d’identifier des «solutions globales» aux problèmes des citoyens et promettant d’être à la hauteur des attentes et des aspirations du peuple tunisien.
De telles solutions doivent garantir les droits de tous les citoyens conformément à la loi, a encore souligné le chef de l’Etat dans une vidéo publiée sur la page officielle de la présidence de la République.
Avec Tap.
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