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ZOOM – État des lieux du marché des changes et perspectives pour la Tunisie

04. Dezember 2024 um 12:19

Dans un contexte où les tensions géopolitiques, les divergences monétaires et les dynamiques inflationnistes dominent tant les économies avancées qu’émergentes, le marché des changes demeure en proie à une volatilité soutenue.

Les mouvements des paires de devises, notamment l’EUR/USD, sont désormais fortement influencés par l’actualité macroéconomique et les signaux en provenance des zones de conflit.

 

L’EUR/USD : entre pression et perspectives

La paire EUR/USD subit actuellement une pression baissière significative, en grande partie en raison des tensions croissantes en Ukraine et des perspectives économiques peu engageantes en zone euro.

Les investisseurs redoutent des indices PMI en demi-teinte, renforçant ainsi leurs craintes d’un ralentissement économique majeur. Cette situation est exacerbée par la hausse des prix du gaz naturel, conséquence directe des escalades de violence en Ukraine. Ce qui pèse encore plus sur l’euro.

Par ailleurs, la Banque centrale européenne (BCE) se trouve divisée sur la façon de répondre aux mesures tarifaires proposées par l’administration américaine. Cette incertitude interne complique la stabilisation de l’euro. Alors que la politique monétaire restrictive de la Réserve fédérale américaine accentue l’écart avec la BCE. Consolidant ainsi l’attractivité du dollar et limitant le potentiel de rebond de l’EUR/USD, qui oscille désormais entre 1,05 et 1,06. 

Le dollar : un sanctuaire en temps de crise

Le dollar américain, porté par des taux d’intérêt élevés et des perspectives monétaires favorables, continue d’attirer les investisseurs.

La perspective d’une réduction des taux par la Fed en décembre semble s’éloigner. Ce qui maintient les rendements des actifs libellés en USD très compétitifs.

L’incertitude politique aux États-Unis, notamment avec le retour de Donald Trump, renforce la demande pour le dollar comme valeur refuge, surtout dans un climat de volatilité mondiale accrue.

Devises émergentes : une vigilance nécessaire

En ce qui concerne les devises émergentes, la situation est tout aussi délicate. En Turquie, la Banque centrale maintient ses taux à 50 %. Mais des signaux laissent envisager un éventuel assouplissement en décembre.

Cependant, la livre turque reste vulnérable face à la volatilité; même si des opportunités de carry trade lui apportent un certain soutien.

En Afrique du Sud, le rand est sous pression, influencé par des incertitudes tant locales qu’internationales, rendant les décisions de la Banque centrale cruciales pour sa stabilité future.

Répercussions sur la Tunisie : entre défis et opportunités

La volatilité des taux de change a des implications directes pour la Tunisie.

La dépréciation du dinar tunisien, alimentée par la force du dollar et de l’euro, pourrait aggraver les coûts des importations, notamment pour les biens essentiels comme les carburants et les denrées alimentaires. Bien qu’une monnaie plus faible puisse théoriquement favoriser les exportations, la forte dépendance du pays aux importations atténue ces effets; tout en alimentant les pressions inflationnistes.

La hausse des prix liée à cette dépréciation pourrait également réduire le pouvoir d’achat des ménages. Mais aussi exacerber les tensions sociales et rendre plus complexe la gestion économique du pays.

Face à cela, la Banque centrale de Tunisie pourrait être contrainte d’augmenter ses taux d’intérêt. Alourdissant ainsi le coût du crédit pour les entreprises et les particuliers.

La question de la sécurité alimentaire et énergétique devient décisive, avec des hausses des prix internationaux qui pèsent sur les finances de l’État.

Une réponse proactive pourrait résider dans la diversification des partenaires commerciaux et le renforcement de la production locale, permettant ainsi de mieux résister aux fluctuations monétaires.

Enfin, l’impact sur le secteur touristique pourrait être double. Si l’instabilité géopolitique en Europe incite certains touristes à rechercher de nouvelles destinations, la Tunisie pourrait en bénéficier, à condition de maintenir une stabilité interne.

Cependant, un euro affaibli pourrait également réduire le pouvoir d’achat des visiteurs européens, affectant les recettes du secteur.

En définitive, les défis qui se posent à la Tunisie, en raison des tensions sur le marché des changes et des facteurs économiques et géopolitiques, nécessitent une approche proactive.

Des ajustements des politiques monétaires, une diversification économique accrue et des réformes structurelles sont indispensables pour atténuer les effets de cette volatilité.

Les décideurs tunisiens doivent naviguer habilement dans cet environnement international complexe afin de préserver la stabilité économique et sociale, tout en anticipant les répercussions des chocs externes.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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ECLAIRAGES – Analyse économique et perspectives : La Tunisie face à ses défis financiers au 29 novembre 2024

02. Dezember 2024 um 06:20

L’économie tunisienne évolue dans un contexte marqué par des tensions sur les liquidités, une dette publique élevée et une dépendance aux flux extérieurs.

Les derniers indicateurs financiers (BCT) permettent de dresser un tableau précis de la situation actuelle et d’identifier les défis à relever pour assurer la stabilité économique à court et moyen terme.

 

Une pression accrue sur les liquidités publiques et bancaires

Le solde du compte courant du Trésor connaît une forte baisse, passant à 947,1 MDT, soit un recul de 183,3 MDT en une journée. Cette contraction reflète des tensions persistantes sur les liquidités publiques, amplifiées par une pression accrue sur le financement des dépenses de l’État.

Du côté des banques, le solde du compte courant ordinaire affiche une amélioration notable à 424,6 MDT. Toutefois, cette évolution positive ne suffit pas à dissiper les inquiétudes, d’autant que la Banque centrale de Tunisie (BCT) a réduit ses interventions sur le marché monétaire.

Le volume global de refinancement diminue de 1 933,6 MDT, traduisant une politique monétaire prudente visant à limiter l’inflation tout en évitant une surchauffe économique.

 

Un endettement public sous surveillance

L’encours des Bons du Trésor à court terme recule de 1 282,9 MDT, marquant une réorientation stratégique vers des instruments à moyen terme, dont l’encours augmente de 2 012,4 MDT. Cette stratégie vise à atténuer la pression immédiate sur le Trésor, mais elle s’inscrit dans un contexte où le service de la dette extérieure atteint 13 087,7 MDT, en hausse significative de 2 526 MDT par rapport à l’année précédente.

 

Des réserves en devises stables mais fragiles

Les avoirs nets en devises s’élèvent à 24 844,3 MDT, couvrant 112 jours d’importation. Bien que stables, ces réserves restent insuffisantes pour renforcer durablement la résilience économique face aux chocs extérieurs.

Le dinar tunisien, quant à lui, affiche une légère appréciation face au dollar américain (+1,72 %), mais s’affaiblit face à l’euro (-1,95 %). Cette dynamique reflète une vulnérabilité structurelle aux fluctuations des devises européennes, les principaux partenaires commerciaux de la Tunisie.

 

Des secteurs clés en soutien à la balance extérieure

Les recettes touristiques progressent de manière significative, atteignant 6 620,1 MDT, en hausse de 394 MDT par rapport à 2023. Ce secteur, essentiel pour les entrées de devises, confirme son rôle clé dans l’équilibre extérieur.

De même, les revenus des transferts des travailleurs tunisiens augmentent à 7 068,1 MDT, consolidant leur position comme stabilisateur financier.

 

Perspectives à court et moyen terme

À court terme, les défis restent importants. La baisse du solde du compte courant du Trésor et la contraction des refinancements bancaires risquent de limiter la marge de manœuvre pour stimuler l’économie.

Une gestion rigoureuse des dépenses publiques et une mobilisation accrue des recettes fiscales deviennent impératives.

À moyen terme, la Tunisie devra s’attaquer à ses déséquilibres structurels. La priorité doit être donnée à une réforme fiscale ambitieuse, à une gestion proactive de la dette et à une diversification des sources de financement, notamment à travers des partenariats public-privé.

Par ailleurs, il est décisif de renforcer les secteurs stratégiques comme le tourisme et les transferts de la diaspora, en améliorant leur compétitivité et leur impact sur les réserves de change. 

 

En définitive, la Tunisie se trouve à un tournant économique décisifSi les indicateurs financiers actuels reflètent des tensions persistantes, ils révèlent également des opportunités pour construire une résilience durable.

L’heure est à l’action : réformes structurelles, maîtrise des dépenses et valorisation des secteurs porteurs doivent figurer au cœur de la stratégie nationale.

Seule une réponse audacieuse et concertée permettra d’assurer une stabilité économique et de préparer le terrain pour une croissance soutenue.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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DOSSIER SPECIAL – Zoom 5/5 – Isolement et vulnérabilités exacerbées, la Russie face à des défis accrus

29. November 2024 um 08:43

Le groupe des BRICS, composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, a longtemps été considéré comme une force montante sur la scène mondiale.

 Avec des économies en forte croissance et une volonté d’affirmer leur influence face aux puissances occidentales, l’idée d’une monnaie unique BRICS a suscité de nombreux débats.

Cependant, l’abandon récent de ce projet soulève des questions sur l’unité de ce bloc et sur les implications pour l’économie mondiale.

 

Dépendance accrue à la Chine

Sous le poids des sanctions occidentales et des pressions économiques, la Russie se trouve de plus en plus dépendante de la Chine pour maintenir ses relations économiques et financières. Les conséquences de cette dépendance sont multiples :

Asymétrie dans les relations : L’absence d’une monnaie commune limite la capacité de la Russie à diversifier ses partenaires commerciaux. En conséquence, elle devient de plus en plus soumise aux décisions économiques de la Chine, ce qui peut entraîner une perte d’influence géopolitique au sein des BRICS. La Russie pourrait se retrouver dans une position où elle doit accepter les conditions imposées par Pékin pour obtenir un soutien économique.

– Vulnérabilités économiques : En raison de la dépendance vis-à-vis de la Chine, la Russie pourrait être exposée à des fluctuations économiques chinoises. Si l’économie chinoise rencontrait des difficultés, cela pourrait avoir des répercussions directes sur l’économie russe, amplifiant ainsi son isolement économique et la fragilité de ses relations commerciales.

– Marginalisation au sein des BRICS : Alors que les autres membres des BRICS cherchent à développer leurs propres relations bilatérales et régionales, la Russie pourrait être laissée pour compte, réduisant ainsi son rôle et son influence au sein du groupe. Cela pourrait également limiter sa capacité à jouer un rôle significatif dans la définition des politiques économiques et politiques des BRICS.

L’Afrique du Sud dans une position fragile

– Isolement économique potentiel :En tant que plus petite économie des BRICS, l’Afrique du Sud fait face à des risques d’isolement économique si elle ne parvient pas à tirer parti des accords bilatéraux ou à diversifier ses partenariats :

– Dépendance aux ressources naturelles : L’Afrique du Sud dépend fortement des exportations de matières premières, ce qui la rend vulnérable aux fluctuations des prix des commodities. Si elle ne peut pas diversifier son économie ou élargir ses marchés d’exportation, elle risque d’être marginalisée par les autres puissances BRICS, particulièrement la Chine et l’Inde, qui ont des économies plus diversifiées et dynamiques.

– Manque d’influence dans les décisions de groupe : L’incapacité à proposer des initiatives convaincantes ou à attirer des investissements pourrait également limiter la capacité de l’Afrique du Sud à influencer les décisions au sein des BRICS. Cela pourrait engendrer un sentiment d’isolement et l’inciter à chercher des alliances avec d’autres blocs régionaux ou pays.

– Rivalité avec les grandes puissances : L’Afrique du Sud pourrait également se retrouver en concurrence avec des économies plus grandes comme la Chine et l’Inde pour l’accès aux ressources et aux marchés, rendant sa position encore plus précaire. Cela pourrait également alimenter une dynamique où ses intérêts sont éclipsés par ceux des autres membres.

Fragmentation des intérêts entre la Chine et l’Inde : tensions croissantes

L’absence d’un projet commun de monnaie unique pourrait accentuer les rivalités entre la Chine et l’Inde, deux grandes puissances au sein des BRICS :

– Polarisation interne : L’Inde, en raison de son orientation vers l’Occident pour des raisons stratégiques et sécuritaires, pourrait commencer à prendre ses distances vis-à-vis de la Chine. Cela pourrait provoquer une polarisation interne au sein des BRICS, où les intérêts de l’Inde s’opposeraient de plus en plus à ceux de la Chine, rendant la coopération au sein du groupe plus difficile.

– Projets divergents : Les deux pays pourraient également diverger en matière de priorités économiques et de développement. Alors que la Chine cherche à étendre son influence à travers des initiatives comme la Belt and Road Initiative, l’Inde pourrait privilégier une stratégie différente, centrée sur le renforcement de ses alliances avec des pays occidentaux et d’autres nations asiatiques.

– Conséquences pour le groupe : Ces tensions entre la Chine et l’Inde pourraient affaiblir la structure des BRICS, rendant la prise de décision collective plus complexe et compliquant davantage les efforts visant à établir un front uni pour défendre les intérêts des économies émergentes.

 

En définitive, l’abandon du projet de monnaie unique par les BRICS engendre des risques d’isolement pour certains membres, tels que la Russie et l’Afrique du Sud, tout en exacerbant les vulnérabilités géopolitiques de ces nations. La dépendance accrue de la Russie à la Chine et la position fragile de l’Afrique du Sud illustrent les défis auxquels ces pays sont confrontés dans un environnement international de plus en plus compétitif.

Parallèlement, les tensions croissantes entre la Chine et l’Inde pourraient compromettre l’unité et l’efficacité des BRICS. Dans ce contexte, il sera essentiel pour ces pays de réévaluer leurs stratégies économiques et diplomatiques pour éviter un isolement accru et maintenir leur influence sur la scène mondiale.

 

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DOSSIER SPECIAL – Les BRICS abandonnent le projet de monnaie unique : Analyse des implications économiques et géopolitiques

DOSSIER SPECIAL – Les BRICS abandonnent le projet de monnaie unique : Analyse des implications économiques et géopolitiques

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

 

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DOSSIER SPECIAL – Les BRICS abandonnent le projet de monnaie unique : analyse des implications économiques et géopolitiques

28. November 2024 um 13:26

ZOOM 4 – Opportunités pour d’autres blocs régionaux : un repositionnement stratégique 

Le groupe des BRICS, composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, a longtemps été considéré comme une force montante sur la scène mondiale.

Avec des économies en forte croissance et une volonté d’affirmer leur influence face aux puissances occidentales, l’idée d’une monnaie unique BRICS a suscité de nombreux débats.

L’abandon du projet de monnaie unique par les BRICS crée des opportunités significatives pour d’autres blocs régionaux, qui peuvent tirer parti de cette fragmentation pour renforcer leur influence et leur position sur la scène mondiale.

Cela pourrait également entraîner un repositionnement stratégique des relations économiques et politiques dans divers contextes.

 

Première opportunité : l’ascension de blocs alternatifs

Émergence de l’ASEAN :

L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) pourrait se renforcer en tant qu’alternative viable aux BRICS. Grâce à sa structure bien établie et à ses initiatives d’intégration, l’ASEAN présente plusieurs avantages :

– Cadre d’intégration économique : l’ASEAN a mis en place des accords de libre-échange, des mécanismes de coopération économique et une vision d’intégration régionale. Ce qui lui permet d’agir de manière plus cohérente et efficace que les BRICS. En mettant l’accent sur une intégration régionale, l’ASEAN pourrait servir de modèle aux économies émergentes cherchant à se structurer autour d’une coopération plus solide.

– Moins de divergences internes : contrairement aux BRICS, qui sont souvent perçus comme un groupe hétérogène, l’ASEAN bénéficie d’une plus grande homogénéité culturelle et économique parmi ses membres, facilitant ainsi la prise de décision collective et la mise en œuvre de politiques communes.

– Attraction d’investissements : l’ASEAN pourrait également devenir un pôle d’attraction pour les investissements étrangers, en promouvant un environnement économique stable et en offrant des opportunités de marché intéressantes. Ce qui pourrait consolider sa position sur la scène internationale.

 

Deuxième opportunité: le renforcement de l’Afrique comme acteur économique

Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) :

L’Afrique, avec des initiatives telles que la ZLECAf, pourrait chercher à combler le vide laissé par les BRICS. Cela pourrait se manifester par :

– Une coopération économique accrue : les pays africains, frustrés par le manque de résultats tangibles provenant des BRICS, pourraient intensifier leur propre coopération économique au sein de la ZLECAf, qui vise à établir un marché commun. Cela leur permettrait d’élargir leurs échanges intra-africains, de stimuler le commerce et de diversifier les économies nationales.

– Une attraction d’investissements étrangers : en se concentrant sur l’intégration régionale et la création d’un marché plus vaste, les pays africains pourraient devenir plus attractifs pour les investisseurs étrangers. Des initiatives visant à améliorer les infrastructures et à faciliter le commerce intra-africain pourraient jouer un rôle essentiel dans cette dynamique.

– Un renforcement de la voix africaine : à mesure que l’Afrique développe sa coopération interne et renforce ses capacités économiques, elle pourrait également rechercher une plus grande influence dans les discussions mondiales sur des sujets tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire et l’économie numérique, devenant ainsi un acteur incontournable sur la scène internationale.

 

Troisième opportunité: une fragmentation du leadership des économies émergentes

Dissipation de l’autorité des BRICS :

La déception liée à l’incapacité des BRICS à réaliser des projets stratégiques, notamment l’échec de la monnaie unique, pourrait encourager certains membres ou pays partenaires potentiels à se tourner vers d’autres alliances régionales :

– Diversification des partenariats économiques : des pays comme l’Inde ou le Brésil, qui pourraient ne pas voir leurs intérêts satisfaits dans le cadre BRICS, pourraient explorer des partenariats avec d’autres blocs tels que l’ASEAN ou des initiatives en Afrique, contribuant ainsi à renforcer la dynamique régionale ailleurs.

– Érosion du rôle unifié des BRICS : en raison de cette fragmentation, le rôle des BRICS en tant que représentant unifié des intérêts des économies émergentes pourrait s’affaiblir. Les pays qui cherchent à établir des relations bilatérales ou à participer à des alliances plus stables pourraient nuire à la capacité du groupe à agir comme un contrepoids organisé aux puissances occidentales.

– Emergence de nouveaux leaders : d’autres pays émergents et en développement pourraient se positionner en tant que nouveaux leaders régionaux, soutenant des initiatives qui promeuvent des solutions alternatives aux problèmes économiques mondiaux, réduisant ainsi le poids des BRICS dans les discussions internationales.

 

En définitive, l’abandon du projet de monnaie unique par les BRICS ouvre la porte à un repositionnement stratégique sur la scène géopolitique mondiale.

D’autres blocs régionaux, comme l’ASEAN et l’Union africaine, peuvent tirer parti de cette fragmentation pour renforcer leur influence, promouvoir l’intégration économique et attirer des investissements.

En même temps, la déception liée à l’incapacité des BRICS à concrétiser des projets ambitieux pourrait fragmenter davantage leur leadership, entraînant un déplacement des intérêts vers d’autres partenariats régionaux.

Les BRICS devront naviguer avec prudence dans ce nouvel environnement pour maintenir leur pertinence et leur influence face à ces défis croissants.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

L’article DOSSIER SPECIAL – Les BRICS abandonnent le projet de monnaie unique : analyse des implications économiques et géopolitiques est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

DOSSIER SPECIAL – Les BRICS abandonnent le projet de monnaie unique : Analyse des implications économiques et géopolitiques

27. November 2024 um 06:10

Le groupe des BRICS, composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, a longtemps été considéré comme une force montante sur la scène mondiale.

 Avec des économies en forte croissance et une volonté d’affirmer leur influence face aux puissances occidentales, l’idée d’une monnaie unique BRICS a suscité de nombreux débats.

Cependant, l’abandon récent de ce projet soulève des questions sur l’unité de ce bloc et sur les implications pour l’économie mondiale.

 

Zoom 3. Ramifications géopolitiques de l’abandon du projet de monnaie unique par les BRICS

 

La décision de renoncer à une monnaie commune par les pays BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a des implications géopolitiques significatives.

Ce choix non seulement remet en question l’unité et l’influence des BRICS, mais il crée également des opportunités pour d’autres blocs régionaux.

De fait, il accentue les risques d’isolement pour certains membres, en particulier ceux qui se trouvent dans des positions géopolitiques vulnérables.

 

Premier risque, la réduction de l’influence des BRICS : une crédibilité fragilisée

L’affaiblissement de la capacité à rivaliser avec l’Occident se traduit par :

– Une perception de la fragmentation : L’échec à créer une monnaie commune signifie que les BRICS sont perçus comme un groupe hétérogène, composé de pays aux intérêts variés et souvent divergents. Cette fragmentation nuit à leur capacité à se présenter comme un bloc unifié en tant qu’alternative aux institutions financières dominées par l’Occident, telles que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.

– Des alternatives au dollar : Sans une monnaie commune, les BRICS perdent une occasion clé de créer une alternative crédible au dollar américain. Une telle monnaie aurait pu faciliter les échanges intra-BRICS, promouvoir la coopération économique et renforcer la position du groupe sur la scène mondiale. Son absence limite donc leur capacité à contester l’hégémonie du dollar et à promouvoir un système financier multipolaire.

– Un impact sur les alliances globales : En demeurant discrets sur leur unité économique et en n’offrant pas une alternative tangible aux systèmes monétaires dominants, les BRICS risquent de ne pas attirer d’autres pays émergents en quête d’alliances stratégiques, ce qui pourrait affaiblir leurs positions dans d’autres forums multilatéraux.

L’Impact sur les ambitions de leadership mondial se traduira par :

– Une érosion de la position de défenseur : Les BRICS se sont historiquement posés en défenseurs des intérêts des pays émergents et en développement. Cependant, l’incapacité à réaliser des projets ambitieux tels qu’une monnaie unique remet en question cette position. Cela pourrait réduire leur influence sur des sujets cruciaux comme la réforme du système financier international et la lutte pour une répartition plus équitable des richesses mondiales.

– Une concurrence au sein du groupe : L’absence d’une monnaie unique peut exacerber les rivalités internes au sein des BRICS. Par exemple, des pays comme la Chine et l’Inde, qui ont des intérêts économiques et géopolitiques divergents, pourraient en venir à privilégier leurs propres initiatives plutôt que de coopérer au sein du groupe. Cela pourrait rendre toute action collective encore plus difficile à réaliser.

La fragilisation de la confiance des partenaires externes se traduira par :

– Un scepticisme croissant : Les pays en développement qui voient les BRICS comme un modèle d’émancipation économique face à l’Occident pourraient commencer à remettre en question la pertinence du groupe. Ils pourraient craindre que les BRICS ne soient pas capables de proposer des solutions concrètes à leurs propres défis économiques.

– Une perte d’alliés potentiels : Des nations cherchant à se détacher des dépendances traditionnelles avec les puissances occidentales pourraient se tourner vers d’autres blocs régionaux ou alliances, comme l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) ou des initiatives régionales en Afrique ou en Amérique latine. Cela pourrait réduire le pouvoir d’attraction des BRICS et leur capacité à former des coalitions sur des enjeux géopolitiques.

 

Deuxième risque, les opportunités pour d’autres blocs régionaux

Un renforcement des blocs concurrents :

L’absence d’une monnaie unique pourrait également ouvrir la voie à la montée de nouvelles alliances et blocs régionaux, tels que l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est) ou l’Union africaine (UA), qui pourraient capter l’attention et le soutien des pays en développement. Ces blocs pourraient offrir des alternatives économiques et politiques plus cohérentes et intégrées, en réponse aux faiblesses perçues des BRICS.

L’émergence de nouveaux leaders :

D’autres pays ou groupes de pays en développement pourraient émerger en tant que leaders dans la création de solutions alternatives aux institutions dominées par l’Occident. Par exemple, des initiatives menées par des pays africains ou asiatiques pourraient prendre de l’importance, proposant des modèles de coopération qui répondent mieux aux besoins des pays en développement.

 

En définitive, l’abandon du projet de monnaie unique par les BRICS a des ramifications géopolitiques profondes, fragilisant leur influence et leur crédibilité sur la scène mondiale. Ce choix limite leur capacité à rivaliser avec les institutions dominées par l’Occident et érode leur position de défenseurs des pays émergents. En outre, il ouvre la voie à des opportunités pour d’autres blocs régionaux, qui pourraient tirer parti des faiblesses des BRICS pour renforcer leur propre influence. À l’avenir, les BRICS devront naviguer avec soin pour maintenir leur pertinence et leur unité face à ces défis croissants.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

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26. November 2024 um 06:15

ZOOM 2. Conséquences économiques pour les BRICS après l’abandon du projet de monnaie unique

L’abandon du projet de monnaie unique au sein des BRICS entraîne des conséquences significatives pour ces pays sur les plans de leur autonomie économique, de leurs relations commerciales, et de leur positionnement dans le commerce international.

 

  • Première conséquence significative via un maintien des monnaies nationales : Une autonomie économique renforcée mais une intégration limitée

Autonomie économique renforcée :

L’abandon du projet de monnaie unique pour les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) permet à chaque pays de conserver le plein contrôle de sa politique monétaire. Cela a plusieurs implications :

– Politique monétaire indépendante : chaque pays peut ajuster ses taux d’intérêt en fonction de ses propres besoins économiques. Par exemple, le Brésil peut augmenter ses taux pour lutter contre l’inflation, tandis que l’Inde pourrait les abaisser pour stimuler la croissance. Cette flexibilité permet de répondre rapidement aux chocs économiques internes et externes.

– Gestion des réserves de change : Les pays peuvent gérer leurs réserves de change selon leurs priorités. Par exemple, la Chine, avec sa forte base d’exportations, pourrait choisir de maintenir des réserves en dollars pour stabiliser sa devise, tandis que l’Afrique du Sud pourrait se concentrer sur des réserves en rand pour soutenir sa monnaie locale.

– Réactions aux crises économiques : en période de crise, chaque pays peut mettre en œuvre des politiques adaptées à ses propres défis. Par exemple, en cas de crise alimentaire, le Brésil peut agir sur les subventions agricoles sans se soucier des implications sur une monnaie unique.

Intégration limitée :

Malgré ces avantages, le maintien des monnaies nationales présente plusieurs limitations en termes d’intégration économique :

– Coûts de transaction élevés : avec des monnaies différentes, les échanges intra-BRICS impliquent des coûts de conversion de devises et des frais bancaires. Cela peut décourager le commerce intra-groupe, qui est essentiel pour renforcer les liens économiques.

– Fluctuation des devises : les fluctuations des monnaies locales par rapport au dollar et à l’euro peuvent rendre les échanges commerciaux plus risqués. Par exemple, si le rouble russe se déprécie par rapport au dollar, cela peut rendre les produits russes moins compétitifs sur le marché international, nuisant ainsi aux exportations de la Russie vers d’autres membres des BRICS.

– Moins de coopération économique : une monnaie unique aurait pu favoriser une plus grande coopération économique et politique entre les membres des BRICS. L’absence d’une telle monnaie peut créer des rivalités et des tensions, car chaque pays poursuit ses propres intérêts économiques, ce qui nuit à l’harmonie et à la collaboration au sein du groupe.

– Exposition aux fluctuations des marchés mondiaux : les pays des BRICS restent vulnérables aux fluctuations des devises mondiales. Par exemple, en période de hausse de la valeur du dollar, les pays qui dépendent fortement des importations peuvent voir leurs coûts augmenter, ce qui peut nuire à la croissance économique.

En somme, le choix de maintenir les monnaies nationales permet aux pays des BRICS de préserver leur autonomie économique, ce qui est crucial pour gérer leurs économies diverses. Toutefois, cette autonomie vient avec des compromis, notamment en matière d’intégration économique et de compétitivité sur le marché mondial.

L’absence d’une monnaie unique pourrait limiter les opportunités d’expansion économique et de coopération entre les pays membres, rendant leur union moins cohérente à long terme. La nécessité d’une stratégie commune pour surmonter ces défis sera cruciale pour déterminer l’avenir économique des BRICS.

 

  • Deuxième conséquence significative via un renforcement des relations bilatérales : Une alternative pragmatique mais potentiellement fragmentaire

L’abandon du projet de monnaie commune des BRICS pourrait pousser les pays membres à développer des relations bilatérales et multilatérales plus intenses en réponse aux défis économiques et monétaires qu’ils rencontrent. Bien que cette approche pragmatique présente de nombreux avantages, elle pourrait également engendrer des conséquences négatives pour l’unité et la cohésion du groupe.

Au niveau des accords commerciaux bilatéraux,

  • Diversification des modalités de paiement :

Les pays des BRICS pourraient établir des accords commerciaux qui permettent les paiements en monnaies nationales, comme le yuan chinois, le rouble russe ou la roupie indienne. Ces accords peuvent inclure :

– Élimination du dollar : en réduisant la dépendance vis-à-vis du dollar américain, ces pays pourraient minimiser les effets des fluctuations du dollar sur leurs économies, ce qui renforcerait leur souveraineté économique.

– Stimulation du commerce intra-BRICS : en facilitant les transactions en monnaies locales, ces accords pourraient accroître le volume du commerce entre les différents pays membres. Par exemple, un accord de commerce entre le Brésil et l’Inde pourrait encourager les exportations agricoles brésiliennes, tout en permettant à l’Inde d’exporter des technologies et des services.

– Développement de chaînes d’approvisionnement régionales : les accords bilatéraux peuvent encourager les pays à établir des chaînes d’approvisionnement régionales, réduisant ainsi les coûts logistiques et améliorant l’efficacité économique.

Risques de fragmentation :

Cependant, l’accent mis sur les accords bilatéraux peut avoir des implications négatives :

– Inégalité dans les relations commerciales : les pays plus puissants économiquement, comme la Chine, pourraient dominer les accords, ce qui pourrait conduire à des déséquilibres dans les échanges et à des tensions entre les membres.

– Compétition plutôt que coopération : en se concentrant sur des relations bilatérales, les pays pourraient devenir plus compétitifs que coopératifs, ce qui pourrait empêcher l’établissement d’une stratégie collective sur des enjeux globaux tels que le changement climatique ou la sécurité économique.

Fonds de stabilisation communs

Création de mécanismes de soutien :

Les pays BRICS pourraient renforcer des mécanismes comme le BRICS Contingent Reserve Arrangement (CRA), qui permet aux pays membres d’accéder à des réserves de liquidité en cas de besoin. Cela pourrait inclure :

– Accords de swap de devises : les pays membres pourraient établir des accords de swap pour faciliter l’accès à des devises étrangères, réduisant ainsi leur vulnérabilité aux chocs économiques et monétaires. Par exemple, un accord entre la Chine et l’Inde permettrait à l’Inde d’accéder à des yuans en cas de besoin urgent de liquidité.

– Mécanismes de financement d’urgence : en cas de crise économique ou financière, un fonds commun pourrait être utilisé pour aider les pays en difficulté, sans avoir besoin de passer par le dollar américain ou le Fonds monétaire international (FMI), ce qui renforcerait leur indépendance.

Risques d’inefficacité et de fragmentation :

Malgré ces avantages, la dépendance accrue aux fonds de stabilisation communs pourrait présenter des défis :

– Gestion complexe : la mise en place de mécanismes de financement communs peut entraîner des complications administratives et des divergences dans les priorités économiques des États membres, rendant la prise de décision collective difficile.

– Fragmentation de l’unité : en se concentrant sur des solutions bilatérales et des fonds de stabilisation, les pays pourraient perdre de vue l’importance d’une approche collective, ce qui pourrait affaiblir l’identité et la solidarité du groupe BRICS.

En fait, le renforcement des relations bilatérales à la suite de l’abandon de la monnaie unique représente une réponse pragmatique aux défis économiques rencontrés par les BRICS. Toutefois, cette stratégie comporte des risques de fragmentation qui pourraient entraver la coopération à long terme et creuser les divergences entre les membres.

Les BRICS devront naviguer avec soin pour trouver un équilibre entre l’autonomie économique par le biais d’accords bilatéraux et la nécessité de maintenir une unité stratégique au sein du groupe. Les pays membres devront également travailler à la mise en place de mécanismes de gouvernance qui favorisent une prise de décision collective tout en tenant compte des intérêts spécifiques de chaque pays.

 

  • Troisième conséquence significative via un Impact sur le commerce international d’une dépendance persistante au dollar et une influence réduite.

L’absence d’une monnaie commune au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a des conséquences notables sur le commerce international, en particulier en ce qui concerne la dépendance persistante au dollar américain. Bien que chaque pays puisse préserver sa souveraineté monétaire, cette situation présente plusieurs défis pour leurs relations commerciales et leur influence dans le système financier mondial.

Exposition aux fluctuations du dollar

Volatilité des taux de change :

Les économies BRICS continueront d’être exposées aux fluctuations du dollar, ce qui complique la gestion de leurs balances commerciales.

Les impacts incluent :

– Coûts d’importation et d’exportation : les variations du dollar peuvent affecter le coût des biens importés et les revenus des exportations. Par exemple, une appréciation du dollar rendra les importations plus coûteuses pour les pays qui doivent acheter des matières premières libellées en dollars. Inversement, une dépréciation du dollar pourrait réduire les revenus d’exportation des pays qui vendent leurs produits sur les marchés mondiaux mais dont les prix sont souvent indexés sur le dollar.

– Instabilité économique : l’instabilité des taux de change peut rendre difficile la planification économique à long terme. Les entreprises exportatrices et importatrices des BRICS doivent gérer des risques de change, ce qui peut augmenter les coûts de transaction et nuire à la compétitivité.

– Impact sur les investissements étrangers : les fluctuations du dollar peuvent également influencer les décisions d’investissement. Les investisseurs peuvent être moins enclins à investir dans des économies dont la monnaie est volatile par rapport au dollar, ce qui peut freiner le développement économique des pays BRICS.

Incapacité à contester l’hégémonie du dollar

Dépendance aux institutions dominées par l’Occident

Sans une monnaie commune, les BRICS renoncent à une opportunité de contester l’hégémonie du dollar et à sa position prépondérante dans le système financier international. Cela entraîne plusieurs implications :

– Maintien des structures de pouvoir établies : le dollar domine les transactions internationales, ce qui signifie que les BRICS continuent de dépendre des institutions financières comme le FMI et la Banque mondiale, qui sont largement influencées par les pays occidentaux. Cette dépendance limite leur capacité à façonner les règles et les normes économiques qui régissent le commerce international.

– Faible pouvoir de négociation : l’absence d’une monnaie unique signifie que les BRICS n’ont pas de contrepoids significatif au dollar. Cela affaiblit leur pouvoir de négociation sur les marchés internationaux et dans les discussions économiques mondiales. Les pays membres restent souvent à la merci des dynamiques du marché dominées par les grandes puissances occidentales.

  • Promotion de l’usage des monnaies nationales

Initiatives de certains membres :

Bien que l’absence d’une monnaie commune limite l’influence globale des BRICS, certains membres, en particulier la Chine, continuent d’expérimenter des alternatives au dollar :

– Accords de swap monétaires : la Chine a établi des accords de swap monétaires avec plusieurs pays, facilitant ainsi le commerce bilatéral en utilisant le yuan plutôt que le dollar. Cela permet une réduction partielle de la dépendance au dollar dans certaines transactions, surtout avec des partenaires commerciaux en développement.

– Infrastructures pour le yuan : la promotion du yuan comme monnaie d’échange dans le commerce international et au sein de blocs régionaux, comme l’Initiative de la ceinture et de la route, pourrait renforcer l’usage du yuan. Cela pourrait également inciter d’autres pays BRICS à envisager des solutions similaires pour réduire leur dépendance au dollar.

– Développement d’alternatives : d’autres pays BRICS, tels que la Russie, cherchent également à diversifier leurs réserves de change et à promouvoir l’utilisation de leurs monnaies nationales dans le commerce. Cela représente une tentative de réduire l’influence du dollar, bien que l’impact immédiat sur le commerce international reste encore limité. 

 

En définitive, l’absence d’une monnaie commune pour les BRICS entraîne une dépendance continue au dollar américain, exposant les économies à sa volatilité et limitant leur influence dans le système financier mondial. Bien que certains membres, comme la Chine, explorent des alternatives en promouvant l’utilisation de leur propre monnaie, ces initiatives ne suffisent pas à contester l’hégémonie du dollar à l’échelle internationale.

À long terme, pour que les BRICS augmentent leur influence sur le commerce international, ils devront envisager des stratégies collectives qui favorisent une coopération accrue, tout en diversifiant leurs relations économiques et en développant des mécanismes de soutien mutuel.

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DOSSIER SPECIAL – Les BRICS abandonnent le projet de monnaie unique : analyse des implications économiques et géopolitiques

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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DOSSIER SPECIAL – Les BRICS abandonnent le projet de monnaie unique : analyse des implications économiques et géopolitiques

25. November 2024 um 06:30

Le groupe des BRICS, composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, a longtemps été considéré comme une force montante sur la scène mondiale. Avec des économies en forte croissance et une volonté d’affirmer leur influence face aux puissances occidentales, l’idée d’une monnaie unique BRICS a suscité de nombreux débats.

Cependant, l’abandon récent de ce projet soulève des questions sur l’unité de ce bloc et sur les implications pour l’économie mondiale. Cet article propose une analyse des raisons de cet abandon, des conséquences pour les pays membres et des ramifications géopolitiques.

 

ZOOM 1. Les raisons de l’abandon du projet de monnaie commune

 

Le projet d’une monnaie unique parmi les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) a été régulièrement évoqué dans les cercles économiques et politiques. Mais il reste largement irréalisable pour plusieurs raisons.

Les défis liés à ce projet sont enracinés dans des différences structurelles, des risques financiers et des désaccords géopolitiques.

 

  • Premier défi, la diversité économique et politique

L’hétérogénéité économique et politique entre les membres des BRICS constitue un obstacle majeur :

– Niveaux de développement variés : les BRICS regroupent des économies à des stades de développement très différents. La Chine, par exemple, est une puissance économique dominante, avec un PIB par habitant plus élevé et une industrie hautement développée. Alors que des pays comme l’Inde ou l’Afrique du Sud restent marqués par des défis sociaux et économiques significatifs, comme la pauvreté et les inégalités.

– Structures économiques divergentes : les pays BRICS ont des bases économiques distinctes. La Russie repose principalement sur les exportations de matières premières, notamment le pétrole et le gaz. Tandis que l’Inde et le Brésil sont plus axés sur l’agriculture, les services et l’industrie légère. Ces différences rendent la coordination économique et monétaire extrêmement complexe.

– Systèmes politiques incompatibles : les approches politiques varient également. La Chine, avec un modèle socialiste autoritaire, contrôle étroitement ses flux financiers et son système monétaire. À l’inverse, le Brésil et l’Inde fonctionnent sur des systèmes démocratiques plus libéraux, avec une gestion monétaire influencée par des institutions indépendantes. Ces différences limitent les possibilités d’un cadre monétaire commun.

 

  • Deuxième défi, l’instabilité financière et le risque de change

L’instabilité économique dans plusieurs des pays BRICS complique l’idée d’une monnaie unique.

 

– Fluctuations des devises nationales : les devises des BRICS sont particulièrement sujettes à la volatilité. Par exemple, le rouble russe a subi de fortes dévaluations en raison des sanctions internationales et de la guerre en Ukraine. Tandis que le real brésilien est fréquemment affecté par des crises politiques internes. Une telle instabilité rend difficile la fixation de taux de conversion initiaux pour une monnaie commune.

– Risques liés aux crises économiques : certains pays des BRICS, comme l’Afrique du Sud, connaissent une fragilité économique chronique, marquée par des déficits budgétaires, une inflation élevée et un faible potentiel de croissance. Intégrer de telles économies dans une union monétaire pourrait déstabiliser l’ensemble du bloc.

– Absence de mécanismes de stabilisation : contrairement à la zone euro, les BRICS ne disposent pas d’un fonds commun ou d’une politique budgétaire intégrée pour amortir les chocs économiques asymétriques entre leurs membres. L’absence de ces mécanismes exacerbe le risque de déséquilibres.

 

  • Le troisième défi, l’absence de consensus politique

Les divergences géopolitiques entre les membres des BRICS représentent un frein supplémentaire.

 

– Conflits entre membres : la rivalité sino-indienne est particulièrement significative. Les tensions frontalières récurrentes et la méfiance stratégique entre ces deux puissances limitent leur volonté de coopération. Ces divergences créent un climat peu propice à des discussions approfondies sur des projets ambitieux comme une monnaie unique.

– Vision économique contrastée : la Chine, souvent perçue comme le leader de facto des BRICS, privilégie des solutions où elle maintient une influence dominante. Cela peut être perçu comme une menace par d’autres membres, comme l’Inde ou le Brésil, qui souhaitent préserver leur souveraineté économique et politique.

– Manque d’harmonisation des priorités : les intérêts nationaux des BRICS divergent également sur des questions cruciales. Par exemple, la Russie, sous sanctions économiques, cherche des alternatives rapides pour contourner le système monétaire international dominé par le dollar. Tandis que des pays comme le Brésil ou l’Afrique du Sud, plus intégrés dans les marchés occidentaux, sont moins pressés d’adopter des mesures drastiques.

 

En définitive, l’abandon du projet de monnaie unique des BRICS résulte d’un mélange de contraintes structurelles, économiques, et politiques. La diversité économique et politique des membres complique la création d’un cadre monétaire homogène.

Par ailleurs, les risques financiers, amplifiés par l’instabilité de certaines devises nationales, rendent une monnaie commune peu viable. Enfin, les divergences géopolitiques et l’absence de consensus politique freinent toute initiative concertée.

Plutôt que de poursuivre l’idée d’une monnaie unique, les BRICS semblent se concentrer sur des objectifs plus pragmatiques, comme le développement d’instruments financiers pour renforcer le commerce intra-BRICS ou la dédollarisation progressive de leurs échanges.

 

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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