Le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, participe aux travaux de la 28e édition du forum mondial de l’investissement qui se tiendra du 25 au 28 novembre 2024 à Riyadh en Arabie saoudite. Il est accompagné de la présidente de l’Instance Tunisienne d’Investissement et du directeur général de l’Agence pour la promotion des investissements étrangers (FIPA).
Selon un communiqué, ce forum est organisé conjointement par l’Autorité générale saoudienne d’investissement et l’Association mondiale des agences de promotion des investissements (WAIPA), sous le thème « Consécration de la transition numérique et la croissance durable – élargir les opportunités d’investissement », avec la participation d’un grand nombre de ministres, de représentants gouvernementaux, de responsables d’agences et organismes d’investissement, des acteurs financiers et commerciaux, ainsi que des experts de tous les pays du monde.
Ce forum mondial offre l’occasion de discuter de plusieurs questions importantes dans le cadre de séminaires et d’ateliers de dialogue sur l’inclusion du rôle de l’investissement étranger dans le soutien des efforts des États pour réaliser le développement économique et social, ainsi que sur les défis émergents à la lumière des développements et des changements accélérés et leurs impacts pour un développement inclusif et durable et les moyens d’améliorer le climat des investissements.
Le ministre de l’Économie et de la Planification et la délégation l’accompagnant, assisteront à l’ouverture officielle du forum et participeront à un certain nombre d’ateliers ainsi qu’à des rencontres qui réuniront des investisseurs et hommes d’affaires saoudiens en vue de faire connaitre les opportunités d’investissement et les avantages préférentiels de la Tunisie.
Une conférence nationale sur l’entrepreneuriat féminin, comme moteur d’une économie verte et inclusive s’est tenue hier, jeudi 21 novembre 2024 à Tunis.
Organisé par le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), en partenariat avec le ministère de l’Economie et de la Planification, et avec l’appui du Canada, cet espace d’échange et de dialogue a permis de mettre en lumière le rôle clé des femmes entrepreneures dans le développement économique local résilient aux changements climatiques.
Alors que les femmes en Tunisie représentent la moitié de la population en âge de travailler, seules 27,9% sont actives, et leur taux de chômage (21,3%) reste nettement supérieur à celui des hommes (13,6%). Occupant souvent des emplois précaires et informels, elles sont particulièrement vulnérables face aux crises économiques et climatiques.
La Tunisie fait en effet face à des risques climatiques qui s’intensifient : des sécheresses de plus en plus longues, des températures élevées accompagnées d’une baisse importante des précipitations ou encore la désertification des terres. Les changements climatiques pèsent sur l’économie (2,1% du PIB), et le secteur de l’agriculture, dans lequel les femmes représentent près de 70% de la main d’œuvre, est particulièrement impacté. Elles sont donc en première ligne face à l’impact du changement climatique, d’autant plus qu’elles sont souvent dans des situations économiques et sociales précaires, ne leur permettant pas de se protéger ou d’accéder à d’autres opportunités économiques.
La Tunisie a ainsi reconnu le lien entre climat et genre, comme souligné dans sa Contribution déterminée au niveau national (CDN). Véritable feuille de route climatique pour la Tunisie, la CDN met au centre de ses mesures d’adaptation et d’atténuation la création d’emplois pour toutes et tous, veillant à ne laisser personne de côté.
Il est en effet estimé que 12 000 emplois seraient créés d’ici 2030 à travers la transition énergétique. De ce fait, la transition vers une économie verte et inclusive, inscrite dans la Vision Tunisie 2035, reste une priorité, non seulement pour éviter de creuser davantage les inégalités, mais aussi pour contribuer à redresser l’économie tunisienne.
Dans ce cadre, Céline Moyroud, représentante résidente du Pnud, a affirmé : «Le Pnud s’engage avec la Tunisie pour appuyer une transition écologique inclusive et durable, où l’autonomisation économique des femmes reste une priorité, notamment face à l’urgence climatique qui affecte de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables. Nous sommes fiers d’appuyer l’entreprenariat féminin, à travers une approche d’économie verte, comme levier de résilience des communautés, et de réduction des inégalités».
L’initiative «Économie verte et autonomisation économique des femmes en Tunisie» (Green Economy: Women’s Economic Empowerment in Tunisia, Geweet) dans laquelle la conférence s’inscrit illustre bien cet engagement. Ciblant les gouvernorats de Gabès, Gafsa, Kairouan, Kébili, Médenine, Tataouine et Tozeur, le Pnud travaille à promouvoir une économie verte tout en renforçant l’autonomisation économique des femmes.
Agissant à la fois au niveau institutionnel et auprès des populations cibles, à l’échelle centrale et locale, le Pnud s’engage dans une approche intégrée en faveur de modèles économiques et des stratégies alignés sur les Accords de Paris et les priorités du gouvernement Tunisie.
Ces initiatives visent une croissance durable et inclusive, permettant aux femmes des régions ciblées de réaliser leur plein potentiel économique tout en renforçant leur résilience face aux chocs climatiques.
Avec cette initiative, le Canada réaffirme son engagement envers la promotion des droits des femmes et le financement d’initiatives en faveur d’un entrepreneuriat féminin durable en Tunisie, illustrant une coopération bilatérale fructueuse entre les deux pays.
L’ambassadrice du Canada en Tunisie, Lorraine Diguer, a déclaré : «Pour le Canada, la croissance pour toutes et tous et l’égalité des genres sont au cœur de notre politique d’aide internationale féministe. À travers cette initiative, le Canada pourrait accompagner davantage de femmes éco-entrepreneures, en renforçant leur résilience face aux défis climatiques et en soutenant le développement de leurs activités dans le cadre de l’économie verte.»
De son côté, Samir Abdelhafidh, ministre de l’Économie et de la Planification, a souligné dans son intervention «le développement de l’entrepreneuriat féminin dans le cadre de l’économie verte s’inscrit pleinement dans les priorités de nos politiques publiques. Il constitue un levier stratégique pour la Tunisie afin de réussir la transition vers un modèle économique inclusif et durable, en répondant aux défis environnementaux et sociaux.»
Dans cette optique, la conférence a marqué le lancement du programme d’accompagnement en éco-entrepreneuriat du Pnud, Green’it 2.0, qui encadrera 350 femmes micro-entrepreneures ciblées dans les chaînes de valeurs vertes sur les volets de création, reconversion ou diversification d’entreprises. Cette conférence multisectorielle a rassemblé des acteurs économiques, institutionnels et de la société civile autour de la question de l’entrepreneuriat féminin et des financements pour une économie verte et plus résiliente.
Le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, s’est entretenu, jeudi 21 novembre, à Tunis, avec des partenaires financiers et des bailleurs de fonds de la Tunisie à l’échelle bilatérale et multilatérale.
Le ministre a souligné que cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’échange de points de vue dans l’objectif de consolider la coopération financière et technique et à la rendre plus efficace, conformément aux choix et priorités de développement de la Tunisie.
Il a passé en revue les principaux indicateurs macroéconomiques enregistrés au cours des neuf derniers mois et les prévisions pour l’année prochaine, notant qu’en dépit de la situation mondiale difficile, la Tunisie s’est montrée résiliente et a pu réaliser une amélioration de nombreux indicateurs et honorer ses engagements financiers extérieurs.
Le ministre a également abordé les principales orientations en matière de développement pour la période à venir, notamment le renforcement du rôle social de l’Etat, la promotion de l’investissement public et privé, la lutte contre la corruption et le soutien au développement régional.
A ce titre, il a évoqué les principales mesures prises sur le plan social et les mesures en cours d’adoption pour améliorer le climat de l’investissement et des affaires, ainsi que celles visant à accélérer la mise en œuvre des projets en suspens, notamment les projets structurants et ceux à participation étrangère en matière de financement.
Les représentants des institutions financières présents ont exprimé leur satisfaction quant aux mesures récemment adoptées par le gouvernement tunisien pour accélérer la réalisation des projets et impulser l’investissement, réitérant l’engagement de leurs institutions à continuer à soutenir le processus de réformes et de développement en Tunisie conformément aux choix et aux priorités nationales et à poursuivre la coordination pour atteindre l’efficience et l’efficacité souhaitées dans le cadre des différents programmes et mécanismes de coopération existants et à venir.
Renforcer le rôle social de l’état, insuffler une dynamique économique dans toutes les régions, consolider les liens entre les districts et les régions et diminuer les écarts régionaux, sont les principaux objectifs du plan de développement 2026-2030 a indiqué, mercredi 1 novembre, le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Abdelhafidh.
En réponse aux questions des députés, lors d’une plénière commune entre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le Conseil national des régions et des districts (CNRD), tenue, au Palais du Bardo, pour l’examen du projet de la mission de l’Economie et de la planification, le ministre a fait savoir que l’élaboration de ce plan se fera selon une démarche qui part de la base vers le sommet et qui impliquera, en premier lieu, les conseils régionaux et locaux et des districts qui auront à identifier les besoins des régions en termes de développement et à fixer les plans régionaux adéquats en coordination avec les structures publiques concernées.
Tenir compte du nouveau découpage territoire
Il a ajouté que les modalités de coordination entre les différents conseils seront fixées par une loi organique qui est en cours d’élaboration, soulignant que le ministère de l’Economie a, par ailleurs, entamé les travaux préliminaires relatifs à l’élaboration du plan de développement 2026-2030, en procédant à la collecte des données et des statistiques nécessaires et en examinant les modalités de coordination possibles entre les différents intervenants.
Abdelhafidh a, en outre, fait savoir, que le gouvernement se penche sur la révision des stratégies d’action et des méthodes de gestion des différentes structures publiques chargées du développement régional conformément aux exigences du nouveau découpage territorial qui met l’accent sur les dimensions locale et régionale.
1 MDT pour le l’Office de développement du sud
Il a, aussi, indiqué que toutes les mesures ont été prises pour que l’Office de développement du sud et du Sahara dont la création est prévue en vertu du Décret n° 2024-184 du 5 avril 2024, soit opérationnel en 2025, précisant qu’une enveloppe de 1 million de dinars a été consacrée à ce projet.
Climat des affaires
S’agissant de l’amélioration du climat des affaires, le ministre a évoqué la décision prise de supprimer progressivement les autorisations administratives et économiques, rappelant que le nombre totale des autorisations a été de 270 en 2018. Un premier lot de 27 autorisations a été supprimé en 2018 et un deuxième de 25 autorisations l’a été en 2022. Un troisième lot de 33 autorisations sera bientôt soumis à l’approbation du conseil des ministres.
Vers une diminution du nombre des cahiers de charges
Concernant les cahiers des charges, le ministre a fait savoir qu’ils sont au nombre de 167 actuellement, répartis sur 18 secteurs économiques, ajoutant que le ministère œuvre à réviser ces cahiers en vue d’assouplir les conditions techniques, de supprimer le régime des quotas, de réduire les délais d’approbation et de numériser des procédures de dépôt et de retrait. La première étape de la révision se fera en 2025 et concernera 100 cahiers des charges dans le sens de la suppression ou de l’assouplissement. Le travail est déjà engagé avec un premier lot de 50 cahiers.
Toujours dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires, Abdelhafidh a indiqué que son département œuvre à favoriser la digitalisation, à améliorer les services logistiques et l’accès au financement pour les entreprises.« À cet effet, une ligne de crédit pour soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) avec un financement de 80 millions d’euros de l’AFD sera bientôt examinée en conseil des ministres. Un autre programme de financement de 90 millions d’euros a été signé avec la BAD et sera bientôt soumis à l’approbation de l’ARP ».
Loi transversale et globale de l’investissement
Par ailleurs, le gouvernement a entamé l’élaboration d’un projet de loi transversale et globale de l’investissement pour mettre fin à la dispersion des textes et garantira une révision globale du cadre de l’investissement. Le gouvernement œuvrera à élaborer une carte d’investissement pour chaque district, dans le cadre du plan de développement 2026-2030. Une stratégie nationale de promotion des PME est, également, en cours d’élaboration et sa mise en œuvre est prévue pour la fin du premier trimestre de 2025, a-t-il indiqué.
Projets publics bloqués
Evoquant les projets publics bloqués, le ministre a rappelé que des mesures ont été prises pour accélérer leur mise en œuvre et éviter les coûts supplémentaires dus au retard accusé. Il s’agit, notamment, de la création du «Comité des grands projets» présidé par le chef du gouvernement et de la Commission d’approbation des projets publics au ministère de l’Economie et de la Planification pour étudier la faisabilité des projets publics avant de les inscrire dans le cadre du budget de l’Etat ou leur soumission au financement extérieur. Il s’agit, également, de la promulgation d’une circulaire qui prévoit des mesures urgentes pour relancer les projets bloqués et améliorer la gestion et le suivi de la réalisation des projets publics.
Connexion des barrages
En réaction à une question sur la stratégie mise en œuvre pour faire face aux changements climatiques et améliorer la sécurité hydrique, Abdelhafidh a rappelé la stratégie du secteur de l’eau à l’horizon 2050 dont la mise en œuvre se fait sur des étapes à travers notamment la poursuite de la construction de barrages notamment dans le nord du pays, la connexion des barrages existants et programmés pour assurer le transfert des eaux et limiter le pourcentage des eaux qui finissent en mer, la poursuite des projets de dessalement des eaux de mer, la mise en place d’incitations importantes pour l’économie en eau dans les exploitations agricoles et l’instauration de facilités pour la construction de majels (citernes).