Index of Economic Freedom 2025 : la Tunisie 38ème en Afrique et 149ème mondiale !
L’Index of Economic Freedom – ou Indice de liberté économique – 2025 a été publié le 4 mars dernier par The Heritage Foundation. Comme attendu, l’Afrique n’y est pas brillante.
Au passage, The Heritage Foundation tient à rappeler que la politique de l’actuel président américain, Donald Trump, concernant un retour des droits de douane, donc vers un protectionnisme relatif, va saper les principes du libéralisme économique. L’enjeux n’est autre que la liberté économique.
Concernant cet indice, c’est un indicateur fondé sur un ensemble de critères économiques, regroupés en quatre catégories principales. Son objectif est de mesurer la liberté économique dans les différents pays du monde, reposant sur la taille du gouvernement, l’état de droit, les marchés ouverts et l’efficacité réglementaire.
Créé par la Fondation Heritage et le Wall Street Journal en 1995, il se base sur les statistiques des institutions de Bretton Woods, en l’occurrence la Banque mondiale et le FMI. C’est un indicateur pour l’attrait d’investissements directs étrangers (IDE).
Voici les dix indicateurs pris en compte dans ce classement :
- Liberté d’entreprise;
- Liberté des échanges;
- Poids des taxes et impôts;
- Dépenses du gouvernement;
- Stabilité monétaire;
- Liberté d’investissement
- Dérégulation financière;
- Protection de la propriété privée;
- Lutte contre la corruption;
- Libéralisation du travail.
Quant aux données collectées pour 2025, elles couvrent la période allant du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024. Alors que le score total représente la moyenne arithmétique de ces dix indicateurs, chacun d’entre eux étant noté de 0 à 100 – où “100“ représente une liberté maximale.
Ainsi, les pays qui ont enregistré les scores les plus élevés (entre 80 et 100) sont considérés comme « économiquement libres ». Et en fin de classement, on retrouve les pays dits « économiquement répressifs » qui regroupent ceux ayant des scores inférieurs à 50 points.
L’indice global de liberté économique s’est légèrement amélioré (+1,1 point à 59,7) en 2025, mais il reste inférieur au seuil de liberté économique.
Ainsi, 99 pays (soit 50 % de l’échantillon) sont considérés comme « peu libres » ou « réprimés » avec des scores inférieurs à 60. Tandis que 60 pays sont « majoritairement non libres » et 29 pays économiquement « réprimés ».
A ce train-là, Singapour conserve la première place en 2025, suivi de la Suisse et de l’Irlande. Trois anciens pays communistes d’Europe centrale et de l’Est, à savoir l’Estonie (8e), la Lituanie (16e) et la République Tchèque (20e) obtiennent de scores honorables.
Autre fait saillant du classement : aucun pays du continent africain ne figure dans la catégorie des économies « libres ». L’étude de The Heritage Foundation révèle que « les économies africaines ne sont pas libres dans l’ensemble, en raison notamment de la forte prévalence de la corruption, des niveaux élevés de pression fiscale et du faible degré d’ouverture des marchés ».
Ceci étant, Maurice, le premier du continent, occupe la 15e position mondiale. Et ce, avec une progression de son score de 3,5 points de pourcentage par rapport à l’édition 2024 du classement.
Voici la liste des pays africains classés par ordre croissant de leur rang mondial en matière de liberté :
- Maurice (15ème rang mondial, globalement libre) – 75 points;
- Botswana (23ème, modérément libre);
- Cap-Vert (40ème, modérément libre);
- Seychelles (52ème, modérément libre);
- Sao Tomé-et-Principe (85ème, modérément libre);
- Maroc (86ème, modérément libre);
- Tanzanie (92ème, pratiquement pas libre);
- Namibie (94ème, pratiquement pas libre);
- Bénin (96ème, pratiquement pas libre);
- Côte d’Ivoire (101ème, pratiquement pas libre);
- Afrique du Sud (103ème, pratiquement pas libre);
- Madagascar (104ème, pratiquement pas libre);
- Gambie (105ème, pratiquement pas libre);
- Eswatini (107ème, pratiquement pas libre);
- Sénégal (108ème, pratiquement pas libre);
- Gabon (110ème, pratiquement pas libre);
- Ghana (112ème, pratiquement pas libre);
- Djibouti (114ème, pratiquement pas libre);
- Angola (118ème, pratiquement pas libre);
- Mauritanie (119ème, pratiquement pas libre);
- Rwanda (120ème, pratiquement pas libre);
- Kenya (121ème, pratiquement pas libre);
- Guinée (123ème, pratiquement pas libre);
- Lesotho (125ème, pratiquement pas libre);
- Nigeria (127ème, pratiquement pas libre);
- Mali (129ème, pratiquement pas libre);
- Togo (132ème, pratiquement pas libre);
- Tchad (133ème, pratiquement pas libre);
- Cameroun (134ème, pratiquement pas libre);
- Niger (137ème, pratiquement pas libre);
- Comores (138ème, pratiquement pas libre);
- Ouganda (139ème, pratiquement pas libre);
- Burkina Faso (141ème, pratiquement pas libre);
- Zambie (142ème, pratiquement pas libre);
- Égypte (145ème, pratiquement pas libre);
- Malawi (146ème, pratiquement pas libre);
- Mozambique (147ème, pratiquement pas libre);
- Tunisie (149ème, répressif);
- République du Congo (153ème, répressif);
- Liberia (154ème, répressif);
- Ethiopie (156ème, répressif);
- Sierra Leone (157ème, répressif);
- Guinée équatoriale (159ème, répressif);
- Algérie (160ème, répressif);
- RDC (161ème, répressif);
- Guinée-Bissau (167ème, répressif);
- Centrafrique (168ème, répressif);
- Burundi (170ème, répressif);
- Erythrée (171ème, répressif);
- Soudan (172ème, répressif);
- Zimbabwe (173ème, répressif);
On n’est quelque peu étonné du classement de la Tunisie (38ème sur 51 pays classés en Afrique, et 149ème mondiale), surtout avec le qualificatif “répressif“.
In fine, l’Index of Economic Freedom 2025 suggère que des réformes profondes intelligentes et une amélioration du climat des affaires doivent être entreprises et mises en place en l’Afrique afin de permettre de progresser.
L’article Index of Economic Freedom 2025 : la Tunisie 38ème en Afrique et 149ème mondiale ! est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.