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Fin du chèque antidaté : Quel impact pour les Tunisiens et les entreprises ?

26. Januar 2025 um 08:26

Ahmed ElkarmLa loi N° 41-2024, promulguée le 2 août 2024 et qui entrera en vigueur le 2 février 2025, vise à moderniser le système de paiement en Tunisie en encadrant l’utilisation des chèques.

40% CARTE

Selon Ahmed El Karm, expert bancaire et financier, cette réforme s’inscrit dans une dynamique de rupture, impliquant des ajustements à court terme mais offrant des bénéfices durables. L’objectif est de réduire progressivement le recours aux chèques, qui perdent du terrain à l’échelle mondiale, au profit de moyens de paiement plus modernes, sécurisés et pratiques.

L’un des principaux volets de cette réforme est l’interdiction des chèques antidatés, une pratique pourtant répandue auprès des particuliers et des PME pour la gestion de leur trésorerie. Cette mesure pourrait entraîner des difficultés à court terme, mais El Karm souligne que des solutions alternatives doivent être développées pour pallier cet impact.

La modernisation des paiements est essentielle pour libérer l’économie de la prédominance du cash et des chèques.

 

Parmi ces alternatives, les cartes de paiement, bien qu’en progression, sont encore sous-utilisées, représentant seulement 40 % des transactions économiques en Tunisie. Le retrait d’espèces demeure la norme, en raison notamment de la traçabilité qu’implique l’utilisation des cartes, ce qui freine leur adoption par certains commerçants. El Karm préconise des incitations fiscales pour encourager l’usage des cartes et des réformes dans le système des commissions bancaires afin de rendre les paiements électroniques plus attractifs.

Autre levier évoqué : les paiements mobiles, qui ont connu un essor considérable dans plusieurs pays d’Asie et d’Afrique subsaharienne. En Tunisie, leur adoption reste timide en raison d’un cadre réglementaire et d’infrastructures insuffisamment développées. Une collaboration entre l’État, les banques et les opérateurs téléphoniques est nécessaire pour favoriser leur expansion.

Le commerce électronique, autre domaine clé, demeure sous-exploité. Malgré une jeunesse connectée et friande de solutions digitales, l’absence de réglementation adéquate freine sa croissance. Une refonte du cadre législatif pourrait renforcer la confiance entre commerçants et consommateurs et accélérer l’adoption des paiements digitaux.

Les virements bancaires, pourtant réputés pour leur rapidité à l’international, souffrent en Tunisie de délais excessifs, pénalisant leur adoption face aux chèques et aux espèces. L’amélioration des infrastructures informatiques et l’adoption de standards internationaux pourraient remédier à cette situation.

Concernant les PME, El Karm recommande de renforcer les crédits d’exploitation pour compenser l’interdiction des chèques antidatés. Les banques travaillent sur des solutions adaptées, mais un cadre de notation plus efficace est nécessaire pour mieux évaluer les risques financiers. La modernisation du cadre légal des effets de commerce est également préconisée afin d’améliorer la protection des créanciers et simplifier les procédures administratives.

Les paiements mobiles pourraient révolutionner les habitudes de consommation si les bonnes mesures d’accompagnement sont adoptées.

 

Pour les particuliers, l’offre de crédits à la consommation doit être élargie, notamment en accélérant l’entrée en activité des sociétés de crédit bureau, autorisées mais encore inactives. Ces entités permettraient de mieux gérer le risque de crédit et d’offrir des conditions plus avantageuses aux emprunteurs.

En conclusion, la transition vers des paiements numériques nécessite un accompagnement rigoureux et une sensibilisation des citoyens et des entreprises pour garantir son succès. La réforme vise à moderniser l’économie, réduire l’informalité et renforcer l’efficacité du système financier tunisien.

EN BREF

Nouvelle réglementation des chèques en Tunisie

  • Entrée en vigueur : 2 février 2025 (loi N° 41-2024).
  • Objectif : Rationaliser l’usage du chèque et promouvoir des moyens de paiement alternatifs modernes et sécurisés.
  • Mesures phares :
    • Interdiction des chèques antidatés, largement utilisés pour les paiements échelonnés.
    • Développement des paiements par carte et mobile, actuellement sous-utilisés (seulement 40% des transactions économiques sont réglées par carte).
    • Modernisation du commerce électronique et des virements bancaires, encore lents en Tunisie.
  • Enjeux : Adapter l’économie aux nouveaux outils financiers, réduire les paiements en espèces, et soutenir les PME avec des alternatives de financement.
  • Citation clé : « Ces réformes exigent une gestion fine de la période de rodage mais restent une opportunité pour moderniser le système de paiements. »

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