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Histoire : Retour sur la chute de Mzali et son conflit feutré avec Ben Ali

16. September 2024 um 10:05

Je viens de terminer le livre de Ridha Ben Slama, ‘‘La Chute’’ ou ‘‘Les dessous du démantèlement de l’Etat de l’indépendance (1980-1987)’’ (éditions Nirvana, Tunis, gévrier 2024, 242 pages) qui évidemment s’efforce de réhabiliter la mémoire du regretté Mohamed Mzali dont l’auteur a été un proche collaborateur. Puisque Kapitalis en a déjà fait le commentaire, je m’efforcerai à titre privé de soulever les points qui m’ont paru dignes d’intérêt. 

Dr Mounir Hanablia *

1- Je doute que Ben Ali eût été capable de planifier sur plusieurs années son ascension au pouvoir, selon ce qu’en a évoqué l’auteur, en faisant le vide dans l’entourage de Bourguiba. Cela aurait supposé de sa part une intelligence qu’il n’a en fait jamais démontrée ni avant ni pendant sa présidence. 

2- La disgrâce finale de Mohamed Mzali tient au fait que finalement durant ses six années à la tête du gouvernement il ne s’est jamais assuré d’alliés solides dans le sérail, le parti au pouvoir, ni même au sein du ministère de l’Intérieur, mis à part son cousin Ameur Ghedira. Il est ainsi demeuré isolé, une simple courroie de transmission de Bourguiba, un exécutant qui n’exerçait apparemment aucune influence sur de dernier, dont il dépendait entièrement.

Plus que cela, il a été marginalisé au sein même du clan de Monastir, sa ville natale où il s’est trouvé face à l’hostilité de Mansour Skhiri, Mezri Chekir, pour ne pas dire Saïda Sassi. Sa responsabilité se situe dans le fait qu’il ait accepté d’être privé de ses attributions normales de Premier ministre et qu’il n’ait pas cherché à y remédier.

C’est déjà un exploit que sans le passé de militant historique du parti destourien à même de lui assurer le prestige nécessaire, sans la base partisane ou régionale nécessaires, sans le contrôle solide des ministères régaliens, il soit demeuré aussi longtemps à la tête du gouvernement. 

3- Concernant la mort de feu Farid El-Mokhtar, je me bornerai à l’évoquer selon mes souvenirs. Etant alors résident de garde d’urgence à l’hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana, je me souviens un soir de Ramadan, sans doute à la date indiquée par l’auteur, avoir vu le corps ensanglanté du défunt, que je ne connaissais pas, mais qui a été reconnu par l’infirmier qui face à mon ignorance a précisé que c’était le président du Club Africain et le frère de l’épouse du Premier ministre. Il avait été amené probablement par ambulance, et une personne, dont j’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’un policier en civil, avait dit qu’il avait eu un accident en revenant de Ras Jebel. Sa voiture avait paraît-il quitté la chaussée et heurté l’entrée d’un pont de plein fouet, et on avait mis cela sur le compte de l’excès de vitesse et du sommeil du chauffeur.

Selon ce que j’en avais vu, ainsi que la quantité de sang qui se trouvait sous le corps, il était évident qu’il avait subi un traumatisme de grande ampleur compatible avec un grave accident de la voie publique.

Quelques minutes après son arrivée, une personne dont on a dit qu’il s’agissait du Dr Rifaat Daly, le gendre de Mohamed Mzali, est arrivée, a vu le corps. Il me semble qu’il est ensuite immédiatement reparti après avoir posé quelques questions au surveillant de l’hôpital et au policier. Environ une heure plus tard, sont arrivées Mme Mzali et Mme Mokhtar, une française sans doute, qui ont reconnu le corps. Mme Mokhtar a éclaté en sanglot, et s’est mise à crier : «Mais pourquoi? Pourquoi?» et Mme Mzali qui était très digne l’a étreinte de ses bras et l’a rapidement menée dehors. A noter que Mohamed Mzali n’est pas apparu cette nuit là à l’hôpital.

4- J’ignore si le général Vernon Walters a bien joué le rôle que l’auteur lui attribue. Je suis même étonné que selon le récit de Rachid Sfar, c’est Ben Ali, alors ministre de l’Intérieur, qui a accompagné l’Américain pour venir le voir, et qui s’est même permis de s’absenter deux fois au cours de la réunion pour une histoire relative à un incident grave sur le bac de Radès; Vernon Walters profitant de cette absence aurait demandé au Premier ministre ce qu’il pensait de son ministre de l’Intérieur. A mon avis c’est plutôt le ministre de la Défense ou celui des Affaires étrangères qui aurait dû accompagner le général américain. Cela ne semble pas logique.

5- Si Mohamed Mzali a été considéré par les Américains comme un témoin gênant devant disparaître parce qu’il leur a transmis en 1982 l’accord de Arafat pour la modification de la charte de l’OLP, et que l’invasion israélienne du Liban s’est produite quelques semaines plus tard, il demeure nécessaire de savoir pourquoi il a fallu 4 ans pour l’éliminer de la scène. C’est là encore une argumentation peu convaincante. Israël avait attaqué le Liban avec le plein soutien américain pour briser l’infrastructure politico-militaire de l’OLP, parce que les maires palestiniens de la Cisjordanie occupée clamaient leur allégeance à l’organisation de Yasser Arafat et empêchaient ainsi les Israéliens d’établir l’autonomie prévue par les accords de Camp David signés avec l’Egypte, et qui en fait revenaient à légaliser l’annexion des territoires occupés par les sionistes.

6- Une autre raison du désir des Américains de mettre à l’écart  Mohamed Mzali aurait été son refus de souscrire à la demande américaine d’établir des bases militaires en Tunisie. Si tel est le cas, force est de constater que Ben Ali non plus ne l’a pas fait lorsqu’il a accédé à la présidence, ce qui met en question la pertinence de l’argument.

Quant à l’usine d’acide phosphorique établie en Chine avec des capitaux koweïtiens et le savoir-faire tunisien, pour peu qu’elle ait démontré le soutien accordé au Premier ministre par le Koweït, quel intérêt la Tunisie aurait-elle pu véritablement en retirer en termes d’emplois et de transfert de technologie, au point de susciter l’ire des Américains? 

7- Ben Ali complice d’Ennahdha dans le coup d’Etat? Je pense plutôt qu’il les a manipulés, peut-être pourquoi pas avec l’aide des Italiens du SIM; il n’aurait pas pu mener sans l’aide de services étrangers et avec succès une intox aussi complexe. Si le complot, le sien, avait échoué, il aurait eu beau jeu prétendre avoir découvert celui des militaires islamistes et avoir agi pour le faire avorter. C’est l’explication la plus logique concernant le chevauchement des acteurs et des calendriers des deux complots que l’auteur a fort justement fait remarquer.

8- Rachid Ammar patron des snipers? Il faudrait encore le prouver, les douilles des balles n’ayant jamais été versées dans le dossier de la justice.

Pour finir, la méthodologie adoptée par l’auteur, celle de chercher à prouver des préétablis à partir de faits réels ou supposés comme tels, ne conduit qu’à des conclusions fausses. On peut comprendre sa volonté de régler son compte à un  passé  douloureux qui s’est conclu d’une manière aussi dramatique, par la fuite sans gloire de la personne qu’il a servie et à laquelle il a fini par s’attacher. Mais fallait-il pour cela en charger d’autres personnes sans apporter les preuves nécessaires pour le faire?

Concernant les cas de conscience tardifs, j’en reviens toujours à feu Amor Chedly, illustre professeur fondateur de la faculté de médecine de Tunis, directeur de l’Institut Pasteur, ministre, médecin personnel de Bourguiba n’ayant jamais mis en doute son équilibre mental et sa lucidité, qui avait avoué dans son livre écrit après la Révolution, que Mezri Chekir lui avait appris que Ben Ali préparait un coup d’Etat. Il a simplement exprimé 23 ans après ses regrets de ne pas l’avoir dénoncé. Dans ces conditions, mieux vaut s’abstenir de tout autre commentaire sur tous ceux qui à cette époque gravitaient autour de Bourguiba. «Souvenez-vous de vos défunts en bien», disait le Prophète Mohamed, béni soit-il.

* Médecin de libre pratique.

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‘‘Rajhi était-il fautif?’’: une machination politique sous le gouvernement provisoire de la révolution

08. September 2024 um 08:15

Ce livre publié en arabe en 2011 traite d’un des épisodes les plus mystérieux de l’après révolution tunisienne du 14 janvier de cette année-là, la publication par deux journalistes de l’interview du 5 mai 2011 d’un juge, Farhat Rajhi, qui fut un éphémère ministre de l’Intérieur du gouvernement du Premier ministre intérimaire de l’époque Béji Caïd Essebsi (BCE).

Dr Mounir Hanablia

A titre de mémoire, ce ministre avait été celui qui avait entrepris les démarches judiciaires nécessaires pour la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), ancien parti au pouvoir sous Ben Ali, et avait été démis de ses fonctions le jour même de la parution du jugement rendant cette dissolution effective. Il avait été alors placé à la tête de l’Instance des droits de l’Homme.

Cette confession de Farhat Rajhi avait fait scandale parce qu’elle évoquait l’existence d’un gouvernement de l’ombre détenant la réalité du pouvoir et dirigé par l’homme d’affaires Kamel Eltaief, incarcéré depuis février 2023 et poursuivi dans une affaire de complot contre la sûreté de l’Etat, ainsi qu’un groupe originaire du Sahel comprenant le chef d’état major de l’armée Rachid  Ammar. Ce  dernier aurait fait, selon l’interview, le déplacement à Alger pour organiser un coup d’État. Aussitôt après, des groupes de jeunes, probablement sous la coupe du parti Ennahdha, descendaient dans les rues du pays pour protester, tentaient même de prendre d’assaut les ministères de la Kasbah, et se heurtaient à la  police qui les dispersait à coups de matraques. La police, disparue depuis le début de la Révolution, marquait ainsi son grand retour.

Le juge par qui le scandale arrive

M. Eltaief s’est empressé de démentir ces allégations et de porter plainte pour diffamation. Ce n’est que trois jours plus tard que le Premier ministre a réagi à ces déclarations les qualifiant de pures divagations irresponsables. Quant au ministère de la Défense, il les a qualifiées de spéculations inacceptables portant atteinte à l’honneur de l’armée et nécessitant un recours judiciaire, l’immunité du juge ne s’appliquant que dans l’exercice de ses fonctions. Cela a entraîné une réponse de l’Association des Juges pour qui la profession de Farhat Rajhi ne devait pas constituer l’occasion de traîner l’ensemble de la corporation dans la boue puisqu’après tout, il ne s’agissait dans ce cas que de liberté d’expression.

Quant à la Rue, pour qui Farhat Rajhi depuis la dissolution du RCD était devenu un héros, au point d’être cité comme un candidat crédible à la présidence de la république, elle ne pouvait s’empêcher de comparer la vivacité de la réaction des autorités contre l’auteur de ces déclarations à la lenteur des procédures entamées contre les responsables de l’ancien régime, et à la timidité des démarches entreprises pour la restitution des fonds et des biens détenus à l’étranger par les personnes poursuivies.

Certains partis politiques allaient même plus loin en citant la défaillance sécuritaire qui prévalait à travers tout le pays, et même la participation d’associations et d’ONG étrangères suspectes aux travaux de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution (Hiror), fait démenti par son président, le juriste Yadh Ben Achour.

L’interview réalisée plus tard avec le Premier ministre BCE laissait l’opinion publique sur sa faim; elle n’expliquait ni les raisons du retrait des forces sécuritaires du pays, ni le mystère des «snipers» ayant tiré sur les manifestants, dont la réalité était purement et simplement niée, ni les déclarations de M. Rajhi, mises sur le compte d’un accès maniaque d’un homme qui n’était pas dans son état normal. Il s’agissait donc, plus que toute autre chose, de dénigrer le juge.

Dans ce contexte, les excuses exprimées par ce dernier, en particulier envers l’armée et son chef Rachid Ammar, prenaient tout leur relief. Leur substance était qu’il avait parlé en toute spontanéité et qu’il ne pensait pas que ses propos, par ailleurs déformés et utilisés en dehors de leur contexte, et même seraient publiés, qui plus est sous forme de montage, aisément fabriqué grâce aux procédés informatiques disponibles. Il marquait par ailleurs son regret d’avoir offensé Rachid Ammar qui lui avait sauvé la vie lorsqu’un groupe de policiers mécontents avaient surgi dans son bureau de ministre de l’Intérieur et avaient tenté de l’agresser pour finalement lui dérober sa montre, son portable, et son imperméable.

Propos compromettants difficile à prouver

On peut donc toujours essayer de comprendre comment un juge expérimenté comme Farhat Rajhi, un ancien procureur général de la cour d’appel de Bizerte, a pu être amené à proférer des propos aussi compromettants qu’il ne pouvait pas prouver. Sans doute était-il grisé par la présence de deux jeunes journalistes qui semblaient lui marquer autant de déférence, sinon d’admiration. Était-il bien dans son état normal, puisque plusieurs de ses détracteurs ont marqué leur doute sur cette éventualité? Était-il frustré d’avoir été évincé du ministère de l’Intérieur aussi rapidement qu’il y fut catapulté, ainsi que d’autres l’ont prétendu? Ou bien a-t-il simplement usé de métaphores?

Seuls les journalistes auraient pu le dire mais ces derniers n’ont pas semblé particulièrement bienveillants en s’empressant de publier les propos du juge tard dans la nuit suivant leur recueil, afin d’échapper à la vigilance d’éventuels surveillants ou de lanceurs d’alerte, une habitude prise paraît-il du temps de Ben Ali afin que l’information reste le plus longtemps possible sur les réseaux sociaux et soit partagée par le plus grand nombre. L’un des journalistes s’est même révélé menaçant puisqu’à l’accusation d’avoir agi ainsi à la recherche de la notoriété sans en mesurer les conséquences sur le public, il avait répondu que si tel avait été le cas, il aurait publié des choses bien plus compromettantes. Et on est obligé de le croire puisque M. Rajhi complètement discrédité a été obligé de faire amende honorable, et que cette histoire a mis un bémol à ses éventuelles ambitions politiques en marquant sa disparition totale de la scène publique.

Qui donc y avait eu intérêt? Naturellement tous ceux que la présence d’un juge, jouissant d’une réelle popularité, dérangeait, dans l’éventualité d’élections présidentielles, à commencer évidemment par BCE lui-même, dont les ambitions présidentielles se concrétiseront quelques années plus tard. Ou bien ceux qui voulaient peser sur la situation politique dans le pays, alors que les élections de la Constituante d’abord prévues pour le mois de juillet étaient en passe d’être reportées en suscitant des réactions parfois vives et ne seraient finalement tenues qu’au mois d’octobre suivant. Ou encore tous ceux pour qui l’exacerbation des rivalités régionales ou des conflits claniques était pain bénit et affaiblissait la contestation de l’autorité.

On ne saura malheureusement rien de l’employeur de ces deux journalistes, une piste qui aurait pu être intéressante si elle avait été creusée pour déterminer l’origine de l’affaire.

Les machinations politiques post-révolution

Naturellement, rien dans les propos du juge ne s’avèrera exact ainsi que l’avenir le démontrera. L’armée, appelée à sécuriser le déroulement du scrutin, ne participera à aucun coup d’État; elle demeurera loyale au pouvoir politique quel qu’il soit, du moins jusqu’à présent. Et M. Eltaief ne sera pas alors condamné pour complot contre la sûreté de l’État.

En fin de compte, ce ne sont pas les Sahéliens mais les Sudistes (Ghannouchi, Larayedh, Marzouki) qui prédomineront à l’ère d’Ennahdha, sur le devant de la scène.

Néanmoins, cette affaire marquait le début des machinations politiques et des manipulations de l’opinion publique qui culmineraient avant les élections de la Constituante avec le dessin animé ‘‘Persépolis’’ projeté par la chaîne Nessma de Nabil Karoui, et le film projeté au cinéma Afrik’art ‘‘Ni Dieu, ni Maître’’ de Nadia El-Fani, à 50 mètres du ministère de l’Intérieur. Elle démontrait clairement que les forces politiques à l’œuvre au début de la Révolution n’étaient pas plus vertueuses, loin s’en faut, que celles qui les avaient précédées à l’ère du 7-Novembre.

* Médecin de libre pratique.

‘‘Rajhi était-il fautif?’’ de Tahar Ben Youssef, en arabe, Tunis, 2011.

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Tunisie : L’armée doit rester une ligne rouge

06. September 2024 um 12:58

Il y a eu des moments, dans l’histoire contemporaine de la Tunisie, où les acteurs politiques ont cherché à impliquer l’armée nationale dans la gestion de leurs conflits internes, mais celle-ci s’est toujours gardée de franchir le Rubicon, ce qui lui vaut d’ailleurs ce grand respect des Tunisiens dont les créditent souvent les sondages d’opinion.    

Ridha Kefi

Dans une tribune au journal ‘‘Le Monde’’ intitulée «En Tunisie, le scrutin présidentiel du 6 octobre constitue un test majeur pour l’armée», publié jeudi 5 septembre 2024, Kamel Jendoubi estime que l’élection présidentielle du 6 octobre 2024 sera une occasion, pour les militaires, de choisir entre soutenir la dérive autoritaire du pouvoir ou préserver le pluralisme, selon ses termes.

En appelant ainsi, à demi-mot, l’armée nationale à intervenir dans la vie politique, qui plus est à l’occasion d’une consultation électorale suscitant de grandes controverses, l’ancien président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) et ancien ministre des Droits de l’homme franchit une ligne rouge qui a toujours été respectée, jusque-là, par tous les protagonistes politiques, et surtout par l’armée elle-même.

Cet appel est d’autant plus choquant que l’armée tunisienne a constitue une exception dans la région en ce qu’elle s’est toujours gardée de s’impliquer dans les conflits politiques et si elle est souvent sollicitée pour offrir un soutien logistique et humain lors des différents scrutins organisés dans le pays, comme le rappelle à juste titre M. Jendoubi, cela a toujours été fait dans un esprit de neutralité totale, puisqu’elle se contente généralement de veiller au bon déroulement des opérations de vote, surtout dans les zones les plus reculées ou les plus isolées du pays.

Il y a certes eu des moments, dans l’histoire contemporaine de la Tunisie, où ce sont les acteurs politiques qui ont cherché à impliquer l’armée dans la gestion de leurs affaires, comme ce fut le cas au lendemain de la fuite de Ben Ali, le 14 janvier 2011, lorsque Mohamed Ghannouchi a expressément demandé au général Rachid Ammar de prendre les choses en main, lors d’une réunion le soir même au siège du ministère de l’Intérieur, mais celui-ci, parlant au nom de tous ses collègues, a formellement refusé d’aller plus loin que ce qu’il considérait comme sa mission première, à savoir protéger l’Etat, veiller à la paix civile et garder les frontières nationales.

Cette tradition républicaine instaurée par Bourguiba et scrupuleusement respectée après lui ne devrait pas être remise en question aujourd’hui quel que soit le prétexte invoqué : les conflits politiques doivent être réglés politiquement dans le plein respect du droit et dans le cadre des institutions républicaines, même quand il arrive à celles-ci, comme c’est le cas aujourd’hui, de s’emmêler les pinceaux ou de perdre le nord.

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