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Pollution chimique | Gabès au bord de la crise de nerfs   

22. Oktober 2025 um 11:26

La ville de Gabès a été paralysée, mardi 21 octobre 2025, par une grève générale rigoureusement observée par les secteurs public et privé. Administrations, commerces, marchés, écoles et cafés ont fermé leurs portes, en réponse à l’appel de l’Union régionale du travail. Des dizaines de milliers de personnes ont par la suite défilé dans les artères de la ville, scandant des slogans tels que «Gabès veut vivre» et «Démantèlement des unités polluantes», par allusion aux usines du Groupe chimique tunisien (GCT) dont les rejets toxiques dans l’atmosphère et la mer causent de graves problèmes de santé aux riverains depuis une vingtaine d’années.

Latif Belhedi

Un récent audit commandé par le CGT a révélé de graves violations des normes nationales et internationales à l’usine, qui déverse quotidiennement 14 000 à 15 000 tonnes de phosphogypse dans les eaux du littoral méditerranéen, ainsi que d’importantes émissions d’ammoniac, d’oxydes d’azote et de sulfates.

Le président Kaïs Saïed a déclaré plus tôt ce mois-ci que Gabès subissait un «assassinat environnemental» en raison de ce qu’il a qualifié de choix «criminels» des gouvernements tunisiens précédents, les accusant d’être responsables des maladies subies par la population et de la destruction des écosystèmes locaux.

Commentant la poursuite des protestations à Gabès, lors de sa rencontre, hier en fin de soirée, la Première ministre Sarra Zaâfrani Zenzeri, le chef de l’Etat s’en est pris, une nouvelle dois, à des comploteurs liés à l’étranger et à des agents corrompus au sein de l’Etat qui seraient, selon lui, derrière la crise environnementale à Gabès. Il a aussi menacé de sanctions exemplaires ces ennemis du peuple, sans désigner clairement aucune partie. Vidéo.   

Avant-hier, le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, et celui de l’Equipement, Salah Zouari, avaient annoncé plusieurs mesures urgentes visant à réhabiliter les usines du GCT, contrôler les émissions de gaz, prévenir le rejet de phosphogypse en mer et soulager les problèmes de santé des habitants, dont beaucoup souffrent de difficultés respiratoires et de cancers, mais sans donner des calendriers précis.

Pour mener ces travaux urgents, le gouvernement a fait appel à des entreprises chinoises, notamment pour aider à gérer les déchets de l’usine, mais la partie chinoise ne devrait s’engager dans des travaux qu’après visite in situ, étude des besoins et une estimation des coûts. Et de toute façon, cela prendra encore du temps alors que les habitants de Gabès semblent excédés et au bord de la crise de nerfs.

Le dénouement de la crise ne sable pas imminent, d’autant que, sous la pression d’une crise financière persistante, le gouvernement doit concilier les exigences de santé publique avec la production de phosphate, une ressource naturelle dont la transformation et l’exportation rapportent d’importantes recettes en devises à la Tunisie. Et rien n’indique qu’il est sur le point de trouver la solution miracle qui ménage la chèvre et le chou. Le silence assourdissant de la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie au sujet de la crise de Gabès est très éloquent à cet égard. Et ne rassure point quant à une issue rapide.

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