« Dialogue des Cordes 2 » de Kamel Ferjani à Hammamet
Mardi soir 22 juillet, le théâtre de plein air de Hammamet a vibré au rythme du « Dialogue des Cordes 2 », un spectacle signé du maestro et compositeur Kamel Ferjani. Entouré de Haythem Hadhiri, Rihab Sghaier, Slim Dammak, Boutheina Nabouli et Haythem Guediri, il a offert une soirée musicale intense où résonnaient les plus belles chansons du répertoire arabe.
Accompagné d’une troupe orchestrale, Ferjani a proposé une performance de près de deux heures, mêlant habilement l’instrumental aux voix puissantes des interprètes, captivant sans faille un public conquis.
Trois ans après avoir dirigé le prestigieux Festival international de Carthage (FIC), Kamel Ferjani renouait avec son public, porté par une volonté claire : moderniser la musique arabe, l’ouvrir au monde tout en revisitant son patrimoine avec une créativité audacieuse.
La soirée a débuté sur une note solennelle avec la projection de témoignages d’artistes rendant hommage à Ouanès Khlijène (1958-2024), disparu il y a un an. Ce vibrant hommage posthume soulignait l’importance de ce musicien au parcours exceptionnel. Sur scène, Haythem Hadhiri a donné le ton en interprétant « El Bostene », incarnant l’esprit collectif et la richesse interculturelle du spectacle. Entre sonorités orientales et accents occidentaux, le public a voyagé au cœur d’un univers musical réinventé, reflet de la vision de Ferjani, convaincu par la « Musique du monde » et l’universalité, tout en restant fidèle à l’héritage.
Ce concert s’est révélé une véritable mosaïque sonore et visuelle, fusion subtile d’instruments et de présences scéniques hypnotiques, soigneusement orchestrée comme une œuvre théâtrale. Dès l’ouverture, le maestro a fait résonner « Istekhbar », une composition personnelle arrangée par Ouanès Khlijène, suivi de « Elil Ya Rouhi », sur des paroles d’Adam Fathi, revisité avec élégance.
Le morceau « Kabert Ya Ommi », écrit par Nizar Quabbani, a ému par la force de son message, un hommage bouleversant à la figure maternelle. Rihab Sghaier a ensuite offert au public des reprises célèbres comme « Mahla Layali Ichbilia » et « Zahrét El Madaène », véritables caresses auditives pour les mélomanes. Slim Dammak a brillé en interprétant « Ana Hawit » ainsi que la célèbre chanson algérienne « Ya Rayah », tandis que Boutheina Nabouli puisait dans le patrimoine tunisien avec « Mhayer Sika » et « Ah Ouaddaouni ».Pour clore ce « Dialogue des Cordes 2 », une performance collective a fait fusionner l’humain et l’artistique en apothéose. Le titre « El Kamar El Massloub », composé par le Palestinien Taoufik Ziyad, a profondément bouleversé l’audience, scellant une soirée mémorable.
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