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Le retour de l’impérialisme US en Amérique du Sud ?

03. November 2025 um 13:45

Donald Trump ne cesse de mettre la pression sur le Venezuela. Les jours du président de Maduro seraient comptés. L’armée américaine mène depuis plusieurs semaines des frappes meurtrières contre des navires accusés d’acheminer de la drogue aux États-Unis. Des exécutions extra-judiciaires illégales, comme dans un western sans foi ni loi. Des déclarations et opérations américaines qui traduisent plus largement la volonté de réaffirmer la domination US sur l’Amérique du Sud, face notamment à la volonté d’émancipation affichée par les régions de la région.

 

L’hégémonie des Etats-Unis en Amérique du Sud depuis le XIXe siècle

 

Après une ère (du début du XVIe siècle jusqu’au début du XIXe siècle) marquée par l’emprise des empires ibériques (Espagne et Portugal), à partir de XIXe siècle, l’Amérique du Sud a été conçue comme « l’arrière-cour » des Etats-Unis. Une représentation liée à la « doctrine Monroe », en référence au discours prononcé le 2 décembre 1823 par le président des Etats-Unis d’alors, James Monroe (1817-1825), fixant pour axe de la politique étrangère américaine la défense du continent (y compris l’Amérique du Sud) contre toute ingérence des puissances européennes.

Une doctrine qui prendra, à partir de la fin du XIXe siècle, un caractère plus offensif et interventionniste puisque les Etats-Unis vont développer leur emprise militaire, politique et économique sur la région stratégique (de la mer) des Caraïbes. Une hégémonie régionale à l’origine du développement de la flotte américaine. Celle-ci peut désormais s’appuyer sur un réseau de bases navales et de points d’appui (occupation, puis acquisition de Porto Rico et Guam; achat des Philippines). Ainsi, les Etats-Unis interviennent régulièrement dans la zone Caraïbes-Amérique centrale pour préserver leurs intérêts nationaux, en invoquant le droit d’exercer un « pouvoir de police international ».

Ce discours « défensif » prend une dimension offensive, expansionniste, sous la présidence de Theodore Roosevelt (1901-1909). L’emprise des Etats-Unis sur le continent est ensuite allée en s’affirmant tout au long du XXe siècle. Elle a atteint son apogée du temps de la guerre froide, à travers l’application de la « doctrine de sécurité nationale », c’est-à-dire des coups d’Etat des forces armées pour empêcher l’arrivée au pouvoir de gouvernants d’alliés potentiels de l’URSS. Des interventions directes ou indirectes sont organisées à chaque fois qu’un gouvernement non pro-américain accède au pouvoir : Guatemala en 1954; Cuba en 1961; République dominicaine en 1965; Chili en 1973,  Panama en 1989.

 

Une influence déclinante au XXIe siècle

 

Aujourd’hui, l’influence des Etats-Unis a nettement décliné. Les Etats sud-américains et d’Amérique centrale (en particulier le Mexique) se sont engagés dans un processus d’émancipation. Celui-ci se conjugue avec des dynamiques de :

  • pacification (le reflux des guerres civiles et autres guérillas ne saurait masquer néanmoins l’ancrage de puissantes organisations criminelles, en particulier dans les pays d’Amérique centrale et au Brésil);
  • démocratisation (non linéaire : cette dynamique politique donne parfois des signes de fragilité);
  • développement (même inégal, entre les pays et en leur sein même).

Non seulement les Etats du continent se sont organisés et regroupés au sein d’organisations régionales et sub-régionales, mais l’hégémon régional, le Brésil, a les capacités d’impulser cette orientation sur fond d’autonomisation vis-à-vis des Etats-Unis. Revenu au pouvoir en 2022, Lula renoue avec la volonté de non-alignement sur Washington et une fonction de porte-parole du Sud global, sur la base d’une politique étrangère au service d’un système multilatéral plus égalitaire. Un rôle qui est de nature à ériger cette puissance régionale en acteur pivot du monde multipolaire.

Enfin, depuis le début des années 2000, les relations (diplomatique, commerciale, financière, scientifique et technologique, militaire, culturelle) entre la Chine et l’Amérique du Sud n’ont cessé de se renforcer. Une réalité qui érige la région latino-américaine en l’un des principaux espaces de la confrontation systémique entre Pékin et Washington. Un point que l’on doit garder à l’esprit pour saisir les velléités affichées par le président Trump…

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Etats-Unis et Chine : entre accord commercial et confrontation géopolitique

27. Oktober 2025 um 07:47

L’évolution positive des négociations entre la Chine et les Etats-Unis ouvrent la voie vers un accord commercial de nature à suspendre la guerre des droits de douane lancée par Donald Trump. La rencontre prévue jeudi 30 octobre entre ce dernier et Xi Jinping (la première sous le second mandat du président américain) pourrait consacrer ce « deal » dont la portée intéresse le commerce mondial.

 

Ainsi, la taxation à 100 % des produits chinois – un temps évoqué par Trump – n’est plus à l’ordre du jour. Toutefois, la baisse des tensions entre les deux grandes puissances mondiales ne remet pas en cause leur adversité structurelle : le siècle sera celui de leur confrontation ou ne sera pas.

 

Une rivalité globale

 

Les relations internationales contemporaines sont marquées par une dynamique de rattrapage de la Chine sur les Etats-Unis, qui affecte la géopolitique et la géoéconomie mondiales s’intensifie.

 

Si la rivalité sino-américaine est d’abord technologique (compte tenu des conséquences stratégiques de ce volet), celle-ci s’exacerbe et revêt un caractère multidimensionnel. Dans leur document stratégique d’octobre 2022, les Etats-Unis reconnaissent ainsi que la « Chine est le seul concurrent qui a l’intention de reformater l’ordre international et qui, chaque jour davantage, dispose des moyens économiques, diplomatiques, militaires et technologiques pour ce faire ».

 

De part et d’autre du Pacifique, les deux grandes puissances mondiales se perçoivent comme des « adversaires systémiques ». La Chine conteste le leadership mondial des Etats-Unis et assume désormais sa volonté de puissance sur la scène internationale. Le Parti communiste chinois a pour ambition de faire de la Chine un « grand pays moderne dans tous les domaines » en 2035 et une puissance de « premier rang mondial » en 2049 (date du centième anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine).

Si la rivalité sino-américaine structure en partie la reconfiguration des relations internationales contemporaines, sa nature interroge. D’un côté, cette compétition multidimensionnelle n’exclut ni le dialogue ni la coopération. De l’autre, le risque de basculement dans la conflictualité armée n’est pas à écarter. Une telle hypothèse se cristallise autour du cas de Taïwan, entité politique née de la guerre civile chinoise entre communistes et nationalistes.

 

Taiwan : point de cristallisation de la confrontation

 

La position de Pékin est claire, indéfectible : le règlement de cette question relève des affaires intérieures, car l’île de Taïwan fait partie – historiquement, géographiquement et culturellement – de la souveraineté chinoise. L’unification est juste une affaire de temps. Reste que l’écrasante majorité de la population taïwanaise est attachée à son indépendance et à sa singularité socio-politique (une « démocratie occidentalisée »).

 

La pression sur l’île (manœuvres aériennes et exercices de simulation d’assaut amphibie) n’entame pas cette volonté et cette identité. Du côté de Washington, Taïwan bénéficie d’un soutien diplomatique, financier et militaire. La doctrine américaine consiste à s’opposer à tout changement unilatéral du statu quo. Ce qui signifie pour les Etats-Unis : « Ni indépendance, ni réunification » sans l’accord de la population taïwanaise.

 

La doctrine de l’ambiguïté stratégique qui prévaut depuis 1979 n’exclut pas une intervention militaire en cas d’offensive chinoise contre Taïwan. Aussi, lorsque la Chine a tenté de s’opposer aux réformes démocratiques mises en place par le régime taïwanais (y compris par le lancement d’une série de tirs de missiles dans les eaux territoriales taïwanaises), les Etats-Unis ont déployé leur VIIe flotte. Cette crise du détroit de Taïwan (1995-1996) marque le point de départ d’une montée des tensions diplomatiques et militaires entre les deux grandes puissances.

 

La conflictualité potentielle au sujet de Taïwan ne s’explique que par des raisons géostratégiques. En effet, Taïwan est le premier producteur mondial de semi-conducteurs. Son fleuron national, Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), produit l’essentiel des puces les plus sophistiquées au monde dont demeurent dépendants les économies des Etats-Unis comme de la Chine.

 

La rivalité sino-américaine questionne, plus largement, le positionnement des Européens, mais aussi des anciens pays du Sud global. Forte de son passé tiers-mondiste, la nouvelle puissance mondiale refuse d’être perçue comme une puissance impérialiste face à des pays du Sud engagés sur la voie de l’émancipation.

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