L’essor du tourisme tunisien cloué au sol par les blocages aériens
Depuis des années, tous les experts du tourisme s’accordent à dire que le développement de la destination Tunisie ne peut se faire sans une accessibilité aérienne renforcée.
Or, avec l’abandon du projet Open Sky par les autorités tunisiennes et une flotte nationale trop limitée pour répondre à la demande des nouveaux marchés, plusieurs solutions auraient pu être envisagées :
- la création de nouvelles compagnies tunisiennes,
- l’arrivée de nouvelles compagnies étrangères,
- le renforcement de la présence des grandes compagnies déjà opérant sur le territoire.
Malheureusement, ces solutions sont souvent bloquées par une administration qui agit parfois en contradiction avec les intérêts du pays.
Après le fiasco autour de la compagnie tunisienne Express Airlines, qui n’a pas obtenu l’autorisation de modifier son activité pour opérer des vols commerciaux malgré un accord avec le tour-opérateur russe Biblio Globus (prévu pour organiser 660 dessertes entre la Russie et la Tunisie et accueillir environ 130 000 touristes russes entre le 26 avril et le 5 novembre 2025), un nouveau revers vient de frapper le tourisme tunisien.
En effet, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a une nouvelle fois refusé d’autoriser un programme de vols très attractif à la compagnie britannique EasyJet, qui souhaitait ouvrir de nouvelles lignes depuis plusieurs villes européennes, notamment vers des aéroports des régions intérieures de Tunisie.
Le prétexte invoqué : l’absence d’accords bilatéraux d’aviation avec le Royaume-Uni, ce qui empêche donc EasyJet de lancer de nouvelles liaisons directes depuis certaines villes européennes.
Selon de nombreux experts, ce refus pourrait représenter de très grosses pertes pour l’économie et le tourisme tunisiens.
Pendant ce temps, le Maroc poursuit le développement de son attractivité touristique. EasyJet, bénéficiant de facilités et d’un partenariat avec l’Office national marocain du tourisme, vient d’officialiser la création de sa première base africaine à Marrakech dès le printemps 2026, avec trois appareils stationnés en permanence. Cette ouverture permettra à la compagnie de proposer 4 millions de sièges dès la première année, et de créer « des centaines d’emplois directs et des milliers d’emplois indirects », selon le CEO Kenton Jarvis. « Le Maroc est un marché clé pour EasyJet, notre marché a la croissance la plus rapide hors Europe. Ce partenariat historique va nous permettre d’étendre nos offres loisirs et affaires depuis plus de destinations européennes que jamais auparavant ».
EasyJet a également annoncé quatre nouvelles lignes vers le Maroc dès l’été 2026 : Hambourg/Marrakech, Lille/Marrakech, Strasbourg/Marrakech, et Genève/Tanger, portant à 46 le nombre total de liaisons vers le Maroc, dont 24 au départ de Marrakech.
La Tunisie doit trouver des solutions pour l’aérien
La Tunisie doit désormais agir rapidement pour rattraper son retard et renforcer son attractivité.
Cela ne pourra se faire qu’avec un transport aérien assuré, que ce soit par EasyJet ou d’autres compagnies, nécessitant des autorisations officielles de la DGAC dans des délais courts pour espérer sauver la prochaine saison touristique.
L’article L’essor du tourisme tunisien cloué au sol par les blocages aériens est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.