Le Dr Nabil Ben Saleh, responsable du dossier de l’addiction au ministère de la Santé, a révélé que 25 % des tunisiens souffrent d’addiction.
Une forte hausse de la consommation de drogues chez les adolescents
Selon une étude de 2021, la consommation de drogues comme le cannabis et l’ecstasy est en forte augmentation chez les jeunes de 15 à 17 ans. Lors de son passage à la radio, le Dr Ben Saleh a précisé que l’usage de cannabis dans cette tranche d’âge est passé de 1,5 % à 8 %, tandis que celui de l’ecstasy a été multiplié par 7. Le taux de dépendance au tabac est également élevé, se situant entre 25 % et 30 %.
Il a rappelé que l’addiction peut s’installer dès la première consommation.
Le Dr Ben Saleh a expliqué que les parents peuvent détecter des signes d’addiction par des changements de comportement chez leurs enfants, tels qu’un repli sur soi, de l’isolement, une baisse des notes ou un manque de concentration.
Pour lutter contre ce problème, le ministère de la Santé renforce les réseaux de soins. Étant donné que 40 % à 50 % des personnes dépendantes souffrent aussi de troubles psychiatriques, une spécialisation en médecine de l’addiction a été créée dans les facultés de médecine. Actuellement, 350 spécialistes sont diplômés dans ce domaine en Tunisie.
La Tunisie compte actuellement cinq cliniques de traitement de l’addiction, situées à Djebel El Oust, à l’hôpital Razi, au centre de Montfleury, à Mahdia et à Sfax.
De nouvelles ouvertures sont prévues dont une clinique à Monastir le 1er novembre, une clinique à Gafsa dans les mois à venir et dune clinique à El Kef.
Le Dr Ben Saleh a aussi annoncé l’agrandissement de la clinique de Sfax et du centre de Djebel El Oust, qui accueille entre 350 et 370 nouveaux patients par an. Il a souligné que le suivi peut être long, parfois jusqu’à 10 ans, et que le risque de rechute est toujours présent.
Concernant le coût des soins, le Dr Ben Saleh a précisé qu’une consultation en hôpital public est de 10 dinars, tandis que l’hospitalisation mensuelle coûte 900 dinars. Cependant, il a noté que 80 % des cas ne nécessitent pas d’hospitalisation.
Il a également souligné que, selon la loi tunisienne, l’addiction est considérée comme un délit, et que pour l’instant, elle n’est pas couverte par les caisses de sécurité sociale en tant que maladie.