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Premier League : Mohamed Salah élu joueur de l’année PFA pour la 3e fois

Von: Raja
20. August 2025 um 12:20
Premier League : Mohamed Salah élu joueur de l’année PFA pour la 3e fois

L’attaquant vedette de Liverpool Mohamed Salah est devenu mardi le premier joueur à remporter pour la troisième fois le titre de joueur de l’année en Premier League, décerné par la PFA (Association des footballeurs professionnels). L’Egyptien sort d’une saison florissante avec un 20e titre de champion d’Angleterre conquis par les Reds et un total personnel […]

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UGTT, faillite d’un syndicalisme vindicatif et contreproductif

20. August 2025 um 09:26

Créée en 1946 à l’époque coloniale, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) s’est construite pour optimiser la rémunération des travailleurs, mais aussi pour saboter les entreprises coloniales, afin de chasser les colons. Les ancrages idéologiques de cette approche bicéphale n’ont pas totalement disparu aujourd’hui, 70 ans après l’indépendance.

Moktar Lamari *

Aujourd’hui encore, l’UGTT s’emploie à optimiser les salaires, de façon indifférente à l’état de l’économie, insouciante de la compétitivité des entreprises, et rétive qu’elle est aux impératifs de la productivité du travail.

Son (in)action a fait reculer le sens du travail, a détérioré le capital social et a renforcé les systèmes rentiers. Il faut comprendre le fonctionnement du «business model» de l’UGTT pour mesurer ses réels impacts sur le marché du travail en Tunisie. C’est ce qu’on propose ici, chiffres à l’appui.

Vampiriser les extrants, saccager les intrants

Quelques mois avant son décès cette année, l’économiste Houssine Dimassi a qualifié l’UGTT de vestige anarcho-féodal. Et il n’a pas tort lui qui connaît très bien le fonctionnement de l’UGTT pour avoir longtemps été l’un de ses conseillers économiques. Ce n’est pas rien, il faut en parler franchement, les yeux dans les yeux, et sans détours.

Le modèle d’affaire de l’UGTT est devenu avec le temps contreproductif, anachronique voire suicidaire pour l’économie tunisienne. Ce modèle n’arrivant plus à se ressourcer et à se moderniser pour suivre les évolutions et les changements dans la société et l’économie tunisienne.

Aujourd’hui, les tensions sont à leur summum, la veille d’un coup de force de l’UGTT, pour une marche de protestation, le 21 août, et probablement une grève générale.

Pour schématiser et simplifier nos propos aux lecteurs, on peut dire que les processus de production (dans les entreprises publiques ou privées, dans le gouvernement ou dans les organisations à but non lucratif) fonctionnent en deux volets : celui des intrants (travail, capital, technologie, organisation) et celui des extrants (production, rentabilité, productivité, compétitivité). Le processus productif consiste à transformer les intrants en extrants, dans un contexte sociopolitique et technologique donné.

Les revendications syndicales de l’UGTT ont toujours ciblé et parfois aveuglément les augmentations de salaires des travailleurs, canalisant ses revendications sur les extrants des processus productifs, empêchant parfois les entreprises d’investir ou d’innover.

Rien n’est fait par contre par l’UGTT pour renforcer les entreprises et les intrants de la machine productive d’une économie et d’un tissu d’entreprises principalement tuniso-tunisiens. Les investisseurs étrangers restent prudents face au caractère anarchiste et aléatoire de la gouvernance de cette centrale syndicale.

Ce modèle d’affaires est désuet et ne fonctionne plus dans les pays et sociétés modernes d’aujourd’hui. Ce modèle pénalise l’économie, puisqu’il vampirise les extrants et sabote les intrants de l’économie dans son ensemble. Il détruit ainsi le capital social, affaiblit la compétitivité des entreprises et sabote les infrastructures physiques et humaines.

Les problèmes du recul de la productivité et de la dévalorisation du sens du travail sont au cœur de la faillite de ce modèle de fonctionnement, devenu ipso facto improductif et très dommageable à l’économie et à la croissance en Tunisie.

L’UGTT a saccagé le sens du travail

Depuis Ahmed Ben Salah, les différentes élites, équipes et directions à la tête de l’UGTT ont fermé les yeux sur la déperdition du sens du travail ainsi que sur le recul de la productivité du travail (et multifactorielle), de manière générale.

L’UGTT a tort de penser que la productivité ne relève pas de ses responsabilités globales, elle qui a fait des droits des travailleurs son fonds de commerce. Elle, qui est omniprésente dans la sphère politique, nationale et internationale. Devenant un méga-syndicat, presque un parti politique.

L’UGTT ne s’est pas intéressée non plus au potentiel productif de la population en âge actif (15-65 ans). Elle a occulté les aspirations et la vie misérable des centaines de milliers de jeunes en chômage, des femmes malmenées, abusées dans les champs agricoles de tous les territoires du pays. L’UGTT jette le bébé avec l’eau du bain, prétextant que cela ne relève pas de son mandat, ni de sa responsabilité sociétale.

Les chiffres sont têtus et la responsabilité de l’UGTT est irréfutable.

1- Dit simplement, pour les 3,7 millions d’actifs occupés dans l’ensemble des secteurs formels, les gains de productivité ont été proche de zéro durant les dernières années. La productivité du capital mis à leur disposition a aussi enregistré un léger recul durant la 2015-2024.

2- Selon plusieurs études, le Tunisien moyen occupé et rémunéré travaille en moyenne pas plus 5 heures par jour, au lieu de 7 à 8 heures. Un tiers de temps payé n’est pas travaillé, sérieusement du moins. Dans de nombreuses organisations gouvernementales, cette durée effectivement travaillée ne dépasse pas deux heures par jour.

3- La durée effective du travail ne dépasse pas une la moyenne annuelle de 1 350 heures payées. En France et en moyenne annuelle, les travailleurs font 1 680 heures pour les salariés à temps complet (données 2019), au Canada, 1890 heures par an (2022). La moyenne européenne est à 1846 heures, soit 40% de plus que la moyenne annuelle en Tunisie.

4- Un taux d’emploi insuffisant, puisque la proportion de personnes demandant un emploi parmi celles en âge de travailler (15-64 ans) est de 43% seulement. Le taux d’emploi mesure la capacité d’une économie à utiliser de manière efficace son capital humain. Ce taux est pratiquement la moitié de ce qui est observé dans les pays occidentaux. Dans les pays européens ce taux oscille entre 62 à 80%. Pour l’ensemble de l’Union européenne (UE), la moyenne est de 70%. Les Pays-Bas sont à 81%, le Japon à 79%, l’Allemagne à 77% de même que le Danemark et la Suède, le Royaume-Uni et le Canada à 75%, les Etats-Unis à 71%.

5- Trois femmes sur quatre en âge actif sont sans emploi. Deux millions de femmes sont sur le carreau, dépendantes de leur conjoint et enfants pour vivre décemment. Elles se font exploiter, maltraiter… L’UGTT ne fait rien, et laisse faire, ses dirigeants ne se prononcent pas sur le sujet. Ils ferment les yeux et occultent l’enjeu, et aucun écrit ne permet de saisir les positions syndicales au sujet du travail des femmes et des enfants.

6- L’UGTT ne se préoccupe pas non plus des travailleurs du secteur informel, qui sont pourtant très nombreux, opérant dans des activités pénibles, mal payées, sans cotisation sociale, sans couverture médicale en cas d’accident ou imprévu.

L’UGTT a accentué les inégalités sociales

On sait que l’organisation syndicale est fortement discréditée par la corruption qui la gangrène à feu doux. On sait aussi que plusieurs de ses dirigeants croient encore à la lutte des classes, voire à l’anarchie créative. Mais, ce qu’on ne sait pas c’est que les élites syndicales des quarante dernières années ont été prévenues de l’impasse et de l’essoufflement du modèle en vigueur.

Pour l’histoire, et je sors de ma réserve pour révéler ici qu’un rapport à ce sujet a été soumis à la haute direction de l’UGTT en novembre 1990.

J’ai été associé, à tire de jeune professeur d’économie à l’université de Sousse, à une réflexion évaluative des impacts économiques de l’action de l’UGTT. Sous la direction du professeur à l’Enit, Mohamed Tahar Chebbi (décédé en juillet 2025), coordonnateur du Bureau d’études de l’UGTT, un groupe de travail restreint a été créé, constitué des professeurs Houssine Dimassi (décédé), Raouf Ridane (décédé), Abdjellil Bedoui, Chedly Ayari (décédé), Abdelfatah Ghorbel, Jameledine Ziadi… avec des invités occasionnels, tous des économistes. Une jeune journaliste du journal Echaab assistait aussi aux travaux et faisait la synthèse des contributions.

Nous avons travaillé pour plus de six mois, en se réunissant pendant un séjour bloqué de 2 jours par mois, dans un hôtel de Hammamet. Nous avons proposé, dans notre rapport écrit, un ajustement structurel des approches syndicales de l’UGTT. Cet ajustement se basait sur l’extension des mandats de l’UGTT à la valorisation du sens du travail, de l’extension de la durée du travail, de l’importance de la formation professionnelle, du renforcement de la productivité et de la compétitivité des entreprises publiques et privées.

Ce rapport, produit il y a 35 ans, a documenté les défis, et illustré avec des statistiques les dangers d’une action syndicale qui dénigre la valeur du travail, qui sacrifie la productivité et qui prône une rémunération paramétrique, mur-à-mur, sans indemnisation fondée sur la performance et le rendement. Ce rapport en papier a été tabletté, et probablement oublié avec le temps.

Nous avons démontré dans ce rapport que les augmentations salariales, si elles ne sont pas accompagnées par des gains de productivité finissent par devenir un fardeau destructeur pour des dizaines de milliers d’entreprises (surtout des PME) et des centaines de milliers d’emplois avec.

Peine perdue, rien de ce qui a été proposé n’a eu une suite, l’institution est restée prisonnière de son radicalisme d’antan et s’enfonçait de plus en plus dans le déni de la valeur du travail et de la productivité.

L’UGTT a préféré continuer dans son action dévastatrice sur les intrants des processus productifs (sabotage, blocage, démolition, casse, etc.) élargissant les ambitions de ses dirigeants privilégiés, pour progressivement étendre ses pouvoirs et l’implication dans les domaines politiques et partisans, tant avec Ben Ali qu’avec ses successeurs à l’ère post-2011.

Elle a pris du poids et accentué son pouvoir, de par son statut de monopole et omniprésent dans les régions, tous les secteurs et de mèche avec divers lobbyistes et groupes de pressions (médias notamment).

Un déni qui favorise l’optimisation des hausses salariales et donc de la ponction sur les extrants, négligeant les intrants et leur importance dans la création de la richesse collective incontournable pour le progrès et la prospérité du pays.

Faire le lien entre rémunération et productivité du travail

D’importants secteurs économiques ont ainsi été saccagés. Il suffit de voir le sens du travail dans les sociétés publiques, dont le transport. Les 600 000 ha de terres domaniales ont été mis en friche par ce syndicalisme anarchiste, féodal entre autres. L’UGTT refuse de faire un lien entre rémunération et productivité du travail.

Le plus gros dégât de l’action syndicale de l’UGTT a trait à la dégradation du capital social et du sens du travail de manière générale en Tunisie.

L’UGTT a besoin d’une révolution interne, elle a besoin d’une prise de conscience et d’un encadrement éthique anti-corruption, assortis d’un engagement pour la réhabilitation du sens du travail et de la productivité. C’est incontournable.

Avec plus de croissance, et de richesses créées, les salaires, le pouvoir d’achat des citoyens et l’accès à l’emploi ne peuvent que suivre, et évoluer vers la hausse, pas vers la baisse comme on le constate aujourd’hui.

La question qui se pose est la suivante : une telle révolution interne peut-elle être initiée de façon endogène et démocratique au sein de l’organisation, ou au contraire de façon exogène et top down. L’avenir nous le dira.

* Economiste universitaire.  

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