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Ce que le corps guérit, Big Pharma ne veut pas l’entendre

11. Juli 2025 um 07:49

Régénérer. Un mot simple. Presque biologique. Mais dans le monde du pouvoir médical, c’est un blasphème. Régénérer, c’est dire : le corps peut se réparer. C’est contester le monopole de la molécule. C’est refuser l’abonnement à vie à une industrie de la chronicité. Et cela, ils (les boss de la Big Pharma) ne le supportent pas.

Dr Hichem Ben Azouz *

Récemment en Chine, une femme diabétique a reçu une greffe de cellules souches dérivées de son propre tissu adipeux. En 75 jours, elle n’avait plus besoin d’insuline. Trois ans plus tard, elle allait toujours bien. Pas de brevet. Pas de laboratoire américain. Pas de financement Gilead ou Roche. Un protocole local, une innovation contextuelle, une médecine du vivant. Et immédiatement : silence. Pas d’éditoriaux enthousiastes dans The Lancet. Pas de subventions internationales pour explorer. Pas d’ONG se ruant pour implémenter. Seulement un malaise. Parce que cette expérience ne rentre pas dans leur logique.

Attaque contre le cœur du système

L’Afrique devrait être en première ligne de ces alternatives. Nous avons les malades. Nous avons les terrains. Nous avons les raisons d’en finir avec la dépendance. Et pourtant, nous sommes absents. Ou plutôt : rendus absents. Parce que soutenir la régénération, c’est attaquer le cœur du système : leur modèle de soin, basé sur la répétition; leur modèle économique, basé sur la consommation; leur modèle politique, basé sur le contrôle.

Régénérer, c’est leur dire «Nous n’avons plus besoin de vous.» Mais ils veulent tuer cet avenir. Ils vont l’étouffer sous des procédures. Ils vont l’enterrer sous des «protocoles non validés». Ils vont le ridiculiser comme «science marginale». Et nous, dans nos ministères, nos commissions éthiques, nos comités de pilotage, allons les aider. Nous allons refuser. Nous allons bloquer. Nous allons exiger des preuves… jusqu’à ce que l’innovation meure.

Retour au corps qui sait

Mais ce que nous oublions, c’est que le corps se souvient. Il se souvient de la plante. Il se souvient du toucher. Il se souvient de la voix, du souffle, du rituel, du lien.

La médecine que nous avons laissé mourir était une médecine de la mémoire. Et ce que propose la régénération, c’est cela : un retour au corps qui sait; un saut vers un soin qui libère; un refus d’être éternellement malade pour enrichir les mêmes.

Il ne s’agit pas ici de naïveté. Il s’agit de souveraineté. De la possibilité d’une médecine qui ne nous soumet plus. De la possibilité d’un soin qui ne prolonge pas la domination. De la possibilité d’un avenir non capturé par la peur du marché.

Ils ne veulent pas que nous guérissions. À nous de vouloir plus : reconquérir la santé, un dernier mot avant la rupture.

Nous avons parcouru le labyrinthe de l’aide qui étouffe, des ONG qui s’imposent, de Big Pharma qui exploite, des dirigeants qui profitent, des médecins qui se taisent… Mais il faut maintenant regarder devant.

Un acte de reconquête

Cet article n’est pas un testament de colère. C’est un acte de reconquête. La santé ne peut plus être un marché. La médecine ne peut plus être un outil de soumission. Le soin ne peut plus être distribué selon les intérêts des puissants.

Il est temps de reprendre ce qui nous appartient. Pas dans l’abstraction d’un idéal. Mais dans la matérialité d’un choix politique, quotidien, ancré.

A nous de reprendre la formation, la recherche, le récit, les pratiques, les programmes, les nôtres.

Nous avons besoin d’écoles de santé souveraines. Qui forment des soignants critiques, enracinés, créatifs. Nous avons besoin de recherche libre. Pas financée par ceux qui veulent des réponses convenues. Nous avons besoin de récits puissants. Pour dire les humiliations, les résistances, les alternatives. Nous avons besoin de pratiques nouvelles. Qui n’imitent pas les modèles d’ailleurs, mais qui écoutent ici.

Cela demandera du courage. Il faudra affronter les bailleurs, refuser les protocoles, inventer sans validation, parier sur le local, résister à l’appel de la carrière docile. Il n’y a pas d’autre voie. Ce chapitre est une passerelle entre la dénonciation et la création, entre la colère et la refondation, entre le constat et l’action. Le soin peut redevenir un acte de liberté, à condition d’oser sortir du système, penser autrement et désobéir.

Ce que je ne veux plus cautionner

Cet article a voulu allumer le feu; il t’appartient désormais d’y souffler. Je n’écris pas ces mots pour gagner des alliés. Je les écris parce que je n’en peux plus de me taire. Je suis médecin, africain, et je connais les couloirs glacés des hôpitaux publics, les réunions pleines de PowerPoint, les missions financées, les rapports de 80 pages, les objectifs à 95-95-95 du VIH, les acronymes qui masquent les corps. Je connais aussi la fatigue du terrain et la honte du compromis. Et je ne veux plus cautionner, valider des programmes dont je sais qu’ils ne servent pas ceux qu’ils prétendent sauver.

Je ne veux plus distribuer des médicaments quand je sais qu’une alternative existe ailleurs, mais qu’elle dérange trop pour être introduite. Je ne veux plus signer des documents qui félicitent, qui maquillent, qui transforment des désastres en succès administratifs. Je ne veux plus saluer des ONG qui vivent du malheur qu’elles dénoncent, faire semblant que la santé est neutre, être le relais d’un empire, pas même en blouse blanche. Je veux une médecine debout, qui guérit, qui écoute, qui refuse, qui ose dire non aux bailleurs, qui libère, et pas qui domestique.

Je n’ai pas écrit cet article contre mes collègues. Je l’ai écrit avec eux. Pour ceux qui se taisent, qui n’en peuvent plus, qui veulent autre chose. Je l’ai écrit pour les malades qui n’ont plus de mots, pour mon fils, pour les élèves, pour les générations à venir. Je l’ai écrit pour que le soin redevienne un lieu de vérité.

Ce que je ne veux plus cautionner, je l’écris. Et ce que j’écris, je m’engage à le vivre. Il est temps de sortir de la servitude médicale, d’ouvrir les portes, de soigner autrement.

* Médecin, chercheur et écrivain à Johannesburg, Afrique du Sud.

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Tunisie | L’inflation de médecins n’est pas une solution

09. Juli 2025 um 07:39

La déclaration récemment faite avant-hier, lundi 7 juillet 2025, par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaïd, concernant la décision des autorités compétentes d’augmenter de 30%, à partir de la rentrée universitaire 2025/2026, le nombre de places ouvertes aux bacheliers qui souhaitent faire des études de médecine en Tunisie mérite une sérieuse attention. (Ph. Hôpital de Médenine).

Raouf Chatty *

Cette décision serait judicieuse et pertinente si notre pays manquait de médecins et si notre économie nationale était capable de répondre dignement aux attentes légitimes des centaines de médecins qui sont mis chaque année sur le marché du travail. Or la réponse est tout simplement non. Le pays risque même de connaître une inflation de médecins… au chômage. Personne, bien entendu, ne désire que ce triste sort soit réservé aux médecins ni aux diplômés des autres secteurs. 

La situation actuelle est d’autant plus pénible que les jeunes médecins qui protestent aujourd’hui pour exiger l’amélioration de leurs conditions de travail et de rémunération comptent parmi les élèves qui ont brillamment réussi au baccalauréat, qui ont longuement et durement investi dans leurs études et qui ont consacré, chacun, une douzaine d’années de leur jeunesse (soit de 20 à 32 ans) aux études et au travail dans les hôpitaux publics dans des conditions extrêmement pénibles. 

Le pays ne manque pas de médecins

La Tunisie ne manque pas aujourd’hui de médecins. Elle n’en manquera pas dans l’avenir. Les quatre facultés de médecine du pays forment, depuis cinq décennies, des centaines de médecins chaque année. Nous n’avons pas besoin non plus d’en construire d’autres. 

Le fait que des établissements hospitaliers, à Tunis et dans des villes et villages de l’intérieur, manquent de personnel médical doit être imputé aux stratégies suivies dans l’affectation et la répartition de nos jeunes médecins et aux raisons qui les incitent à fuir nos hôpitaux voire même pour beaucoup, le pays lui-même. 

Nous savons que des centaines de médecins attendent aujourd’hui impatiemment d’être recrutés et ne demandent qu’à travailler dans des conditions dignes avec des salaires gratifiants. Malheureusement, la situation économique et financière du pays ne le permet pas. Le ministre de la Santé se débat très sérieusement pour améliorer la situation. Depuis son arrivée à la tête du Département, les choses commencent à bouger. Fort de sa longue expérience de professeur de médecine et de celles de ses collaborateurs, Mustapha Ferjani est présent sur tous les terrains. Cela est à mettre à son actif.

Toutefois, l’examen de la question de l’augmentation des capacités d’accueil des facultés de médecine reste épineuse et nécessite un débat national digne de ce nom dans le cadre d’une vision globale de l’avenir de la santé en Tunisie 

Nombreux parmi les jeunes médecins choisissent de quitter le pays à la recherche de perspectives meilleures, en particulier en France et en Allemagne. Beaucoup le font dans la précipitation. Nombreux ne savent pas qu’il s’agit souvent d’une décision lourde et grave qui va engager leur avenir. Souvent, il s’agit d’un ticket aller sans retour. Ils ne savent pas non plus qu’ils doivent batailler dur pour s’imposer compte tenu de l’environnement nouveau où ils vont travailler et vivre… Ils seront généralement exploités et beaucoup rémunérés que leurs confrères originaires de ces pays.  

La tentation de l’expatriation

Parmi les raisons qui incitent les médecins, jeunes et moins jeunes, à s’expatrier figurent les modestes salaires servis en Tunisie, les misérables conditions de travail dans lesquelles ils exercent leur métier, la dégradation  de leur statut social, l’insécurité, les risques auxquels ils s’exposent dans les hôpitaux  en relation avec un environnement peu propice à l’exercice de la médecine, la faiblesse de l’encadrement, la  modicité des moyens mis à disposition, la vétusté du matériel, les relations difficiles avec des patients souvent issus de classes défavorisées qui déversent toutes leurs frustrations sur les jeunes médecins, et, last but not least, l’environnement souvent tendu dans lequel ils exercent. 

N’oublions jamais que les médecins pratiquent une profession très honorable où ils font face à la précarité humaine ce qui a un fort impact sur leur psychisme 

En somme, les jeunes médecins travaillent souvent dans des conditions indignes de jeunes personnes qui ont consacré une dizaine d’années de leur vie à des études souvent difficiles et exigeantes et au travail dans des hôpitaux publics manquant de tout et où ils se sont dépensés sans compter. Il est crucial de les écouter…

Augmenter de 30% le nombre des bacheliers autorisés à faire des études de médecine c’est tout simplement se risquer de charger démesurément nos facultés de médecine, d’affaiblir les capacités d’encadrement des apprentis médecins souvent laissés à eux-mêmes, de porter un coup dur à la qualité de la formation médicale, de dévaloriser la réputation de nos médecins en Tunisie et à l’étranger. Bref, c’est courir le risque de former des médecins au rabais… et de les voir gonfler les rangs des diplômés chômeurs. À moins qu’on ait d’ores et déjà prévu des solutions pratiques et fiables pour désamorcer ces bombes à retardement. 

On n’aimerait pas voir des centaines de jeunes médecins, au terme de douze ans d’études et de résidanat dans les hôpitaux, attendre des années pour trouver du travail dans le secteur public ou pour pouvoir s’installer dans le privé, entreprise qui nécessite des fonds conséquents et dont la réussite n’est souvent pas assurée compte tenu de la concurrence effrénée dans le domaine.

Ceux qui croient que les jeunes futurs médecins pourront toujours trouver des postes dans les déserts médicaux à l’étranger ont une vision courte des choses. La France a déjà commencé à mettre la barre très haut pour l’accès de médecins étrangers à ses établissements hospitaliers. Les restrictions à l’entrée iront crescendo dans les prochaines années. Le marché allemand ne tardera pas à réagir de la même façon dans les prochaines années. Celui du Golfe également. Il viendra un jour où ces pays fermeront leurs portes aux médecins étrangers ou mettront des conditions draconiennes pour les prendre dans leurs hôpitaux. Il faut donc être attentif à l’évolution de la situation.

 L’urgence d’un débat national

J’ose espérer que toutes les parties concernées par une décision aussi importante et aux conséquences prévisibles aient été consultés à l’avance et leurs points de vue entendues. Je pense en particulier à l’Institut tunisien des études stratégiques (Ites), aux professionnels de l’enseignement médical, aux doyens des facultés de médecine, au Conseil national de l’ordre des médecins, aux syndicats de médecins, à l’Organisation tunisienne des jeunes médecins (OTJM), aux ministères des Finances, des Affaires sociales, des Affaires étrangères…

Il faut prendre le temps nécessaire pour réfléchir à la question dans toutes ses dimensions et décider ensuite des mesures à prendre. Le credo doit être l’intérêt général et, bien entendu aussi, celui légitime des médecins car personne ne souhaite que la profession médicale en Tunisie soit dévalorisée et que la santé des citoyens soit mise à rude épreuve… Nos médecins et notre médecine, qui a toujours privilégié le mérite personnel et l’efficacité professionnelle, ne méritent pas d’être galvaudés !

* Ancien ambassadeur.

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Tunisie : 30 % d’étudiants en plus pour renforcer l’hôpital public

08. Juli 2025 um 09:14

Le gouvernement  mise sur une hausse massive des effectifs en facultés de médecine pour répondre aux besoins criants du secteur public de santé.

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belaid, a annoncé ce mercredi une augmentation de 30 % du nombre d’étudiants admis en première année de médecine. Cette mesure, prise en concertation avec le ministère de la Santé, vise à combler le déficit en personnel médical, particulièrement dans les régions reculées et les spécialités les plus demandées.  Lors d’une séance plénière à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le ministre a expliqué que cette décision s’inscrit dans une réforme plus large du système d’orientation universitaire. L’objectif : ajuster les flux d’étudiants aux besoins réels du marché et optimiser l’efficacité de l’enseignement supérieur

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Tunisie : hausse de 30 % du nombre d’étudiants en médecine annoncée par le ministre de l’Enseignement supérieur

07. Juli 2025 um 21:20
Tunisie : hausse de 30 % du nombre d’étudiants en médecine annoncée par le ministre de l’Enseignement supérieur

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mondher Belhadj, a annoncé une augmentation de 30 % du nombre d’étudiants admis dans les facultés de médecine, en coordination avec le ministère de la Santé. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une stratégie nationale visant à répondre aux besoins urgents du secteur de la […]

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