Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Etats-Unis – Chine : une confrontation globale

10. April 2025 um 05:42

La guerre commerciale semblait être déclarée entre les Etats-Unis et la Chine. Face à la décision du président Donald Trump d’augmenter les droits de douane à 104 % pour les produits chinois importés aux Etats-Unis, la Chine avait répliqué avec des droits de douane de 84 % sur les importations américaines. Finalement, le président Trump a décidé de suspendre ses augmentations de taxes. Il n’empêche, la séquence s’inscrit dans une confrontation globale qui va structurer ce siècle.

Les relations internationales contemporaines sont marquées par une dynamique de rattrapage de la Chine sur les Etats-Unis, qui affecte la géopolitique et la géoéconomie mondiales.

Des adversaires systémiques

Si la rivalité sino-américaine est d’abord technologique (compte tenu des conséquences stratégiques de ce volet), celle-ci s’exacerbe et revêt un caractère multidimensionnel.

Dans leur document stratégique d’octobre 2022, les Etats-Unis reconnaissent ainsi que la « Chine est le seul concurrent qui a l’intention de reformater l’ordre international et qui, chaque jour davantage, dispose des moyens économiques, diplomatiques, militaires et technologiques pour ce faire ».

De part et d’autre du Pacifique, les deux grandes puissances mondiales se perçoivent comme des « adversaires systémiques ».

Dans cette compétition, les Etats-Unis disposent encore d’avantages géopolitiques non négligeables par rapport à la Chine : bordé par deux océans, à l’est et à l’ouest, le pays a au nord et au sud deux voisins amicaux, alors que la Chine a des conflits territoriaux avec la plupart de ses voisins. Il est indépendant énergétiquement, contrairement à la Chine. Sa situation démographique, en grande partie grâce à l’immigration, est bien meilleure. En outre, les Etats-Unis continuent d’attirer beaucoup plus de cerveaux du reste du monde que la Chine.

Si la rivalité sino-américaine structure en partie la reconfiguration des relations internationales contemporaines, sa nature interroge. D’un côté, cette compétition multidimensionnelle n’exclut ni le dialogue ni la coopération. De l’autre, elle risque de basculer dans la conflictualité armée.

Une compétition technologique

Le numérique et le digital illustrent cette compétition sino-américaine dans le domaine technologique. Fondés à la fin du XXe siècle, les champions de la tech et géants du web chinois (connus sous le sigle BATX, qui désigne les quatre firmes géantes de l’Internet chinois – Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) – rivalisent désormais avec les GAFAM de la Silicon Valley.

Ces géants du numérique sont des acteurs premiers de l’enjeu stratégique que représente la maîtrise de l’intelligence artificielle (de plus en plus intégrée dans la sécurité nationale des deux puissances mondiales). Une compétition technologique prolongée dans le secteur spatial par une course à la Lune (avec deux programmes concurrents), à l’assemblage de stations spatiales, aux constellations internet en orbite basse.

Une compétition idéologique

Si la compétition technologique est largement engagée, la dimension idéologique de la rivalité sino-américaine s’est révélée plus tardivement. La période de la guerre froide se cristallisait sur l’opposition entre deux visions globales de la modernité incarnées par les deux superpuissances : le capitalisme et le communisme. Sur ce plan, la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine se construit sur une opposition plus complexe.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, en Chine, la rivalité sino-américaine a pris un caractère plus idéologique. La puissance économique et technologique est mise au service d’une ambition idéologique : promouvoir un modèle chinois. Le président chinois, à l’image de Vladimir Poutine en Russie, a engagé son régime dans un processus de rigidification nationaliste… Il assume désormais l’idée d’un « modèle chinois » alliant efficacité de l’ordre et développement socio-économique[1] (fondé sur l’équilibre entre capitalisme et justice sociale).

La rivalité sino-américaine questionne, plus largement, le positionnement des anciens pays du Tiers-monde, nés de la décolonisation, soit un ensemble de pays en développement et émergents d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique du Sud. La Chine tente de nouer un partenariat stratégique avec les pays constitutifs de ce qui est convenu d’appeler (maladroitement) le « Sud global ».

Forte de son passé tiers-mondiste, la nouvelle puissance mondiale refuse d’être perçue comme une puissance impérialiste face à des pays du Sud engagés sur la voie de l’émancipation.

 

[1] J. Garrick et Y. Chang Bennett, « ‘La pensée de Xi Jinping’ », Perspectives chinoises, n° 1-2, 2018, pp. 105-112.

L’article Etats-Unis – Chine : une confrontation globale est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Les politiques ne sont pas au-dessus de la loi

04. April 2025 um 11:59

En France, les réactions à la condamnation de Marine Le Pen pour détournement de fonds publics illustrent la difficulté d’un certain nombre de responsables politiques (au-delà des rangs de son parti, le RN) à accepter l’existence de « règles du jeu » dans la vie politique. Pourtant, dans un Etat de droit démocratique, non seulement « nul politique n’est censé ignorer la loi », mais « nul n’est au-dessus des lois ». Au-delà, l’enjeu est aussi celui de l’exemplarité en République. La « République exemplaire », une chimère? Si la morale et la politique constituent deux sphères distinctes, ces dernières peuvent aussi se rejoindre dans une tradition de la philosophie politique.

Ainsi, le « Contrat social » de Rousseau n’est rien d’autre qu’un projet d’instauration d’un système politique moral où prévaut l’« intérêt commun » : « Ceux qui voudront traiter séparément la politique et la morale n’entendront jamais rien à aucune des deux ».

Lire aussi : Condamnation de Marine Le Pen : la Russie “démocratique“ condamne

Les politiques et le sentiment d’être au-dessus des lois

L’encadrement juridique du financement des partis et la peine d’inéligibilité assortie de l’exécution provisoire ne sont pas l’œuvre des juges : ils résultent de la volonté du législateur, de la loi, « expression de la volonté générale ». Celle-là même que ces mêmes politiques ont vocation à représenter.

Comment dès lors comprendre les réactions critiques, y compris le « trouble » du Premier ministre F. Bayrou, si ce n’est par la conviction d’une légitimité supérieure masquant à peine un sentiment d’impunité? La loi « doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse » (article 6 de la Déclaration de 1789). Un principe d’égalité devant la loi que n’ont pas intégré un certain nombre de politiques, encore animés par un sentiment d’impunité et son corollaire, l’absence de « redevabilité ». Une croyance révélatrice d’un sentiment d’infaillibilité, comme si le pouvoir des responsables politiques était synonyme d’absence de compte à rendre.

Ce sentiment d’être au-dessus d’elle nourrit des pratiques/mœurs politiques qui s’inscrivent en dehors de la légalité et de l’éthique : les confusions/conflits des intérêts publics et privés; la culture de l’entre soi – par-delà le clivage gauche-droite – entretient l’opacité, le culte du secret; ainsi qu’une forme de responsabilité collective et une sorte de solidarité corporatiste au sein de la classe politique.

C’est elle qui explique en partie la volonté du Premier ministre F. Bayrou de mener une « réflexion » sur la suppression de l’exécution provisoire de l’inéligibilité prévue par la loi actuellement en vigueur…

Peut-on avoir confiance dans un législateur qui adapte la loi en fonction de l’intérêt particulier de certains de ses représentants?

L’exigence d’exemplarité

L’exemplarité est une exigence qui se réfère à une certaine attitude à suivre dans la conduite d’une mission ou fonction. Elle renvoie à des qualités à la fois présumées et exigées – « probité », « intégrité », etc. Partant, dans le champ politique, l’exemplarité « conduit à attendre davantage de ceux qui exercent des responsabilités et légitiment l’existence de règles particulières et plus exigeantes que celles applicables aux particuliers » (E.Buge, 2018).

L’idée est simple : la déontologie politique et la morale civique ne se résument pas au respect de la loi. Les responsables politiques qui dirigent la politique de la nation ou votent les lois ne sont pas des citoyens ordinaires.

Pour paraphraser la formule de Talleyrand, « l’exemplarité vient d’en haut, la confiance vient d’en bas ! ». Or la confiance pas plus que l’exemplarité ne se décrètent. Si la France a désormais l’une des législations les plus avancées en matière de transparence et de probité, le défaut d’« habitus » déontologiques chez les responsables politiques demeure. En France comme ailleurs, les politiques doivent s’imprégner d’une culture déontologique digne d’un Etat de droit démocratique.

L’article Les politiques ne sont pas au-dessus de la loi est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌
❌