Le tribunal du district central de Séoul a ordonné, ce jeudi, la libération du président sud-coréen Yoon Suk-yeol, 51 jours après son arrestation. Le chef d’État avait été placé en détention provisoire à la suite de sa tentative controversée d’imposer la loi martiale le 3 décembre 2024. Bien que cette décision représente une victoire symbolique pour ses partisans, sa libération n’est pas immédiate, et son procès en destitution, dont le verdict pourrait être annoncé dès la semaine prochaine, continue de peser sur son avenir politique.
Dans sa décision, le tribunal a justifié cette mesure en invoquant la nécessité de « garantir la clarté de la procédure et d’éliminer tout doute quant à la légalité du processus d’enquête ». Les autorités judiciaires avaient initialement justifié la détention provisoire de Yoon Suk-yeol par le risque qu’il puisse détruire des preuves liées à sa tentative de déclarer la loi martiale. Cependant, le tribunal a estimé que ces craintes ne justifiaient plus son maintien en détention.
Une libération conditionnelle et contestée
Malgré la décision du tribunal, la libération du président n’est pas effective immédiatement. « Même si le tribunal décide d’annuler la détention, l’accusé n’est pas libéré sur-le-champ », a expliqué Seok Dong-hyeon, l’un des avocats de Yoon Suk-yeol. Les procureurs ont en effet sept jours pour faire appel de cette décision, et ils ont déjà indiqué qu’ils envisageaient cette option. Le parti d’opposition a d’ailleurs exhorté le parquet à contester la libération, arguant que celle-ci pourrait compromettre l’intégrité de l’enquête.
Réactions contrastées
Les partisans du président, qui réclamaient sa libération depuis près de deux mois, ont salué la décision du tribunal comme une première étape vers la réhabilitation de Yoon Suk-yeol. Ils appellent désormais le ministère de la Justice à agir rapidement pour permettre sa libération. À l’inverse, les détracteurs du président estiment que cette décision affaiblit la lutte contre les abus de pouvoir et pourrait envoyer un message dangereux quant à l’impunité des hauts responsables politiques.
Un procès en destitution imminent
Alors que la libération de Yoon Suk-yeol reste en suspens, l’attention se tourne désormais vers son procès en destitution. Le verdict, attendu dans les prochains jours, pourrait sceller définitivement le sort politique du président. Si la destitution est confirmée, elle marquerait un tournant sans précédent dans l’histoire politique récente de la Corée du Sud, où aucun président n’a été destitué depuis Park Geun-hye en 2017.
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