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L’Arabie saoudite joue désormais dans la cour des grands

22. Februar 2025 um 10:31

Bien qu’elle ait condamné l’invasion russe lors des votes aux Nations unies, l’Arabie saoudite a maintenu des liens solides avec Moscou, notamment à travers l’alliance OPEP+ qui régule la production pétrolière. Parallèlement, Riyad entretient des relations stratégiques avec Washington, étant un allié historique des États-Unis au Moyen-Orient. Cette double casquette en fait un médiateur incontournable sur la scène internationale.

 

Incontestablement, il s’agit d’un coup d’éclat diplomatique pour l’Arabie saoudite. Le royaume richissime du Golfe – qui vient d’accueillir sur son sol des rencontres entre le secrétaire d’État américain Marco Rubio et son homologue russe Sergueï Lavrov, afin de préparer d’éventuelles négociations relatives au règlement de la guerre en Ukraine et à l’organisation d’une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump aspire à jouer également un rôle d’intermédiaire dans la négociation d’un accord visant à mettre fin à la guerre en Ukraine. De même, Riyad pourrait abriter le mois prochain un sommet inédit entre l’hôte de la Maison Blanche et le maître du Kremlin. Qui dit mieux ?

Revanche

Pourtant, d’autres pays, dont la Serbie et la Suisse, se sont aussi portés candidats pour organiser les rencontres entre Russes et Américains. Toutefois, le maître du Kremlin aurait décliné ces offres, de crainte qu’une rencontre dans le Vieux continent favorisent davantage l’Ukraine, en raison du soutien apporté à Kiev par de nombreux États européens.

Que de chemin parcouru par Mohamed Ben Salman (MBS), le prince héritier et dirigeant de facto du royaume wahhabite, passé, par miracle, de paria infréquentable pour son rôle présumé dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, à un médiateur incontesté entre grandes puissances !

Neutralité

Mais pourquoi le choix de l’Arabie saoudite comme hôte de la réunion entres Russes et Américains alors qu’elle n’est pas directement impliquée dans la guerre en Ukraine ?

Selon les observateurs, hormis que  les négociations entre puissances mondiales nécessitent souvent des terrains neutres pour favoriser des discussions diplomatiques loin des pressions directes des conflits, le  choix de ce pays du Golfe s’explique par le fait que MBS entretient simultanément des relations particulières avec le président Donald Trump depuis son premier mandat et de bonnes relations personnelles avec Vladimir Poutine dans le cadre de l’accord dit Opep+, regroupant les 14 pays de l’Opep et 10 autres pays producteurs de pétrole dont la Russie.

Sans oublier, et c’est un argument de taille, Riyad a eu la sagesse depuis le début de la guerre en Ukraine d’adopter une posture de neutralité en évitant soigneusement de critiquer la Russie tout en refusant de s’associer aux sanctions occidentales.

Concernant la guerre en Ukraine, le prince héritier saoudien avait fait montre de sa disponibilité en matière de médiation en parvenant, fin septembre 2022, à faire libérer dix prisonniers de guerre transférés de Russie en Arabie saoudite dans le cadre d’un échange de prisonniers entre Moscou et Kiev.

Il avait également reçu le président ukrainien Volodymyr Zelensky en mai 2023 lors du sommet de la Ligue arabe à Djeddah; puis en août suivant, il avait organisé une réunion sur l’Ukraine rassemblant une quarantaine de pays, à l’exception de la Russie, pour discuter d’un « plan de paix » ukrainien.

Poutine ne risque rien

Pour le Kremlin, le choix de l’Arabie saoudite n’est pas anodin. Le royaume n’ayant ni signé ni ratifié le Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale, Vladimir Poutine ne risque rien s’il décide de s’y rendre. Sachant qu’il est visé par un mandat d’arrêt depuis le 17 mars 2023 pour crimes de guerre, dans le contexte du conflit en Ukraine. Il est accusé d’avoir organisé l’enlèvement, la déportation et l’adoption forcée d’enfants ukrainiens. Dans ces conditions, si le président russe se rend sur le territoire d’un État membre de la CPI, celui-ci est tenu de l’arrêter et de le transférer afin qu’il soit traduit en justice.

Les calculs pernicieux de Washington

Comme le dit le proverbe tunisien, « chacun a son propre Satan dans la poche ». Ainsi, conscient  que l’Arabie saoudite – riche en pétrole brut, dont elle est la première productrice de l’OPEP en 2024, et qui  possède les clés de la politique moyen-orientale -, Donald Trump veut pousser le pays le plus puissant de la péninsule arabique à normaliser ses relations avec Israël, dans l’espoir de mettre un terme aux conflits au Moyen-Orient.

D’autre part, le sommet de Riyad peut également permettre à la Maison Blanche de gérer « la prise de possession » de Gaza pour en faire « la Riviera du Moyen-Orient », quitte à pousser à l’exode forcé ses deux millions d’habitants vers l’Égypte et la Jordanie ; un projet totalement fou au centre de vives tensions entre Washington et l’ensemble du monde arabe sur lequel l’Arabie saoudite, en maître de jeu, pourrait faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre.

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Plan égyptien : une contre-proposition sérieuse au projet fou de Trump

20. Februar 2025 um 11:54

Pour contrecarrer le projet de Donald Trump, le Caire proposera au futur sommet arabe un plan ambitieux qui prévoit la reconstruction de Gaza, en veillant à ce que le peuple palestinien reste sur ses terres. Tout en élaborant un mécanisme de gouvernance qui exclut de facto le Hamas.

Enfin, une alternative crédible au plan abracadabrantesque de M. Trump, qui, dans un moment de profonde méditation transcendantale, et sous sa casquette d’ancien promoteur immobilier avisé, propose de déraciner deux millions de Palestiniens de leur terre pour les relocaliser en Égypte et en Jordanie et de « prendre possession » de Gaza pour en faire la « Côte d’Azur du Moyen-Orient ». Et pourquoi pas des casinos, tant que nous y sommes?

Mais, trêve de plaisanterie, une proposition égyptienne semble actuellement constituer la base d’un plan alternatif à celui du milliardaire républicain.

Ainsi, le plan égyptien-concocté en coopération avec l’administration américaine, les Nations unies et l’Union européenne ainsi qu’un certain nombre de pays arabes, dont la Jordanie, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, sera présenté à la réunion régionale restreinte qui a été élargie pour inclure les dirigeants des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et qui se tiendra à Riyad le 21 février et auquel pourrait également participer l’Autorité palestinienne.

Dans un deuxième temps, les propositions arabes seront présentées lors d’un sommet arabe plus large prévu au Caire le 27 février.

Le Hamas sur la touche?

Mais que faire des factions armées de Gaza, en particulier le Hamas et le Jihad islamique? Là réside le véritable casse- tête chinois des dirigeants arabes lors du sommet de Ryadh où figure au menu la proposition de l’Egypte de former un comité national palestinien pour gouverner Gaza, sans la participation du Hamas, avec une implication internationale dans la reconstruction et une avancée notable vers une solution à deux États.

Ainsi, l’une des propositions du plan du Caire implique le désarmement de ces groupes une fois qu’un État palestinien aura été déclaré dans les frontières qui existaient avant la guerre des Six Jours. Jérusalem-Est sera la capitale de cet État.

Dans l’intervalle, la proposition prévoit également la formation d’un comité palestinien chargé de gouverner la bande de Gaza sans la participation du Hamas. Des forces arabes et internationales aideraient temporairement le comité à gérer la bande de Gaza.

Pour rappel, le Hamas a précédemment déclaré qu’il était prêt à céder la gestion de Gaza à un gouvernement d’unité palestinienne, soit un comité de technocrates, pour diriger le territoire. Toutefois, il souhaite jouer un rôle dans le choix de ses membres, déclarant ne pas accepter le déploiement de forces terrestres sans son consentement.

Un plan de reconstruction titanesque

Et que prévoit le plan égyptien égyptien? Un processus de reconstruction en trois phases qui durera jusqu’à cinq ans, sans expulser les Palestiniens de Gaza.
En effet, le plan égyptien est principalement axé sur la reconstruction de Gaza ainsi que la division de la bande en trois zones humanitaires, chacune comprenant 20 grands camps pour les résidents, avec la fourniture des besoins vitaux tels que l’eau et l’électricité.

Ainsi, des dizaines de milliers de maisons mobiles et de structures ressemblant à des tentes seront introduites dans des zones sûres pour y être hébergées pendant six mois, parallèlement à l’enlèvement des décombres causés par la guerre.
Toutefois, cela dépendra de la bonne volonté de l’occupant israélien d’autoriser régulièrement l’entrée de carburant et de matériaux de reconstruction dans la bande de Gaza. D’ailleurs, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé samedi 15 février qu’il n’autoriserait pas l’entrée de maisons mobiles et d’équipements de construction dans la bande de Gaza, invoquant « des problèmes de sécurité ».

Quid du financement?

S’agissant de la reconstruction de la bande de Gaza ensevelie sous les décombres, elle sera selon le Caire, financée par des donateurs arabes et internationaux : une cinquantaine d’entreprises multinationales spécialisées dans la construction fourniront des unités de logement sûres dans un délai de 18 mois dans les trois zones proposées pour Gaza. Le financement sera géré par un comité composé de représentants arabes et internationaux.

Question sécurité, ce plan prévoit également la création d’une zone tampon et d’une barrière pour empêcher le creusement de tunnels le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte.

D’autre part, le projet table également sur la mise en place d’une force de police palestinienne composée principalement d’anciens policiers de l’Autorité palestinienne restés à Gaza après la prise de contrôle de l’enclave par le Hamas en 2007 avec le renfort de forces égyptiennes et de forces formées par l’Occident.

Reste toutefois la question lancinante : et si Washington rejetait comme prévu le plan égyptien, le Caire pourrait-il répliquer par l’annulation du traité de paix de Camp David avec Israël? Mais, le pourra-t-il en comptant sur le soutien financier des « frères » arabes, sachant que les États-Unis accordent annuellement au pays du Nil une aide militaire de 1,3 milliard de dollars? Cela semble exclu pour le moment.

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John Bolton Vs Donald Trump : Mon Dieu, gardez-moi de mes amis !

18. Februar 2025 um 12:25

C’est la question à 100 kopeks : pourquoi l’administration de Donald Trump préfère-t-elle discuter directement avec Vladimir Poutine sur la paix en Ukraine, tout en excluant les Européens et Kiev de la table des négociations ? La réponse coule de source. Selon l’ancien conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton, l’actuel hôte de la Mison Blanche « préfère traiter avec les dictateurs plutôt que ses alliés ».

 

John Bolton a la rancune tenace. L’ancien conseiller à la Sécurité nationale du président Donald Trump – qui l’avait nommé à ce poste stratégique entre avril 2018 et septembre 2019 – vient de jeter un pavé dans la mare en avertissant que son ancien patron n’éprouve aucun scrupule à sacrifier l’Ukraine sur l’autel d’un rapprochement avec le maître du Kremlin, un homme à poigne qui le fascine et qu’il admire tant.

« Une proie facile »

Ainsi, au milieu de l’effervescence internationale qui précède la préparation d’éventuelles négociations relatives au règlement ukrainien – et alors que des hauts responsables russes et américains doivent se retrouver en Arabie saoudite pour des pourparlers destinés à rétablir les relations entre Moscou et Washington, en posant officiellement les prémices de négociations sur l’Ukraine et d’une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump et que le même jour Emmanuel Macron accueille à Paris les dirigeants du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Italie, de la Pologne, des Pays-Bas et du Danemark pour une « réunion d’urgence » portant sur l’Ukraine et l’implication des pays européens dans le processus de paix -, le 27e conseiller à la Sécurité nationale des Etats-Unis,  qui aura réalisé la prouesse de tenir dix-sept mois aux côtés de Donald Trump à la Maison Blanche avant d’être éjecté comme un malpropre par son patron de l’époque, a affirmé que Donald Trump « préfère traiter avec les dictateurs plutôt que ses alliés », qu’il est « une proie facile pour Vladimir Poutine », et qui représente « un danger pour les Etats-Unis et pour le monde ».

Est-il surpris que l’administration Trump n’a manifestement pas l’intention d’inviter l’Europe à la table des négociations sur la guerre en Ukraine, John Bolton déclare que son ancien patron préfère négocier directement avec Poutine, « qui, lui aussi, rêve de ce tête-à-tête ».

 

« C’est la façon dont Trump fonctionne. Il préfère traiter avec Xi Jinping ou Vladimir Poutine qu’avec des amis ou des alliés », a-t-il insisté.

Capitulation

Revenant sur les négociations en cours pour une paix entre l’Ukraine et la Russie, dans lesquelles le républicain a promis un cessez-le-feu « très proche », John Bolton a indiqué lors d’un entretien accordé à CNN, jeudi 13 février, que le Kremlin boit de la vodka « directement à la bouteille », façon de dire que la Russie estime s’en sortir jusqu’ici comme la grande gagnante. « Le président Trump a effectivement capitulé devant Poutine avant même que les négociations n’aient commencé », a déclaré l’ancien « faucon » de la Maison Blanche.

« Poutine a remporté une victoire majeure contre les États-Unis, l’Otan et l’Ukraine cette semaine, ce qui explique pourquoi il n’a pas négocié avec Biden ou Zelensky. Il a attendu de négocier avec Trump parce qu’il pensait que le Kremlin obtiendrait plus d’avantages d’un accord avec Trump. Et il avait absolument raison », se désole l’ancien ambassadeur à l’ONU sous la présidence de George W. Bush.

Et d’expliquer dans une série de posts sur X, jeudi 13 février : « J’ai prévenu à plusieurs reprises que Trump favoriserait la Russie dans les négociations entre Zelensky et Poutine », ajoutant que « les dommages causés aux intérêts sécuritaires des États-Unis s’étendront bien au-delà de l’Europe centrale, comme nos adversaires au Moyen-Orient et dans la région indo-pacifique peuvent le constater », a-t-il ainsi prédit.

Echange d’amabilités

Au final, il est fort à parier que l’ancien conseiller à l’épaisse moustache blanche – qui avait déjà écrit un ouvrage en 2020 pour étriller le président, lequel avait décidé à l’époque de lui retirer la protection réservée aux hautes personnalités alors qu’il qui se disait menacé d’assassinat par l’Iran – règle des anciens comptes avec son ancien patron qu’il qualifiait déjà dans son ouvrage, « The Room Where It Happened » de « ne pas être très intelligent, fasciné par les autocrates et obsédé par sa réélection en novembre, au risque de mettre en danger la sacro-sainte sécurité nationale des Etats-Unis ».

Réaction élégante de l’ex-magnat de l’immobilier : « Malade, dingo, andouille, incompétent ». Ainsi pestait Donald Trump sur son compte Twitter présidentiel en ironisant sur cet « idiot ennuyeux et aigri qui voulait seulement déclencher une guerre ». Des échanges entre le président des Etats-Unis et son ancien bras droit qui brillent par la courtoisie et les bonnes manières…

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Les terres rares : enjeu réel de la guerre en Ukraine ?

15. Februar 2025 um 10:47

Le 5 février, Donald Trump proposait un marché à Kiev : un accès aux terres rares contre la poursuite de l’aide militaire américaine. Un marché de dupes ?

Promoteur immobilier dans l’âme, Donald Trump fonctionne dans le cercle d’une logique transactionnelle. Une illustration de cet état d’esprit mercantile du dirigeant le plus puissant de la planète ? Les fameuses terres rares dont regorge le sous-sol ukrainien.

Alors que l’administration Biden se targuait d’aider l’Ukraine face à l’agression de l’ogre russe au nom des valeurs d’humanité et de liberté, le nouveau locataire de la Maison Blanche n’a cure des grandes idées, fussent-elles le combat d’un peuple pour la liberté. Pour lui, tout a un prix, tout est négociable.

En effet, tout est parti d’une idée soufflée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky : l’Ukraine pourrait garantir l’argent et les armes que lui fournissent les États-Unis avec les fameuses terres rares qui contiennent des métaux précieux -indispensables aux technologies de pointe, notamment la transition écologique et le développement du numérique dont l’Amérique a besoin pour se libérer de sa dépendance vis-à-vis de la Chine qui domine le marché mondial.

26 000 milliards de dollars sous les pieds

Lithium, graphite, cérium, titane, uranium… le sous-sol ukrainien regorge de minerais qui servent à fabriquer des téléphones portables, des écrans, des éoliennes, des drones ou encore des batteries de voitures électriques.

Pour sa part, un grand cabinet américain le chiffre à 26 000 milliards de dollars de réserves dans les sols ukrainiens. Une estimation qui inclut le gaz et le charbon.

Et ce n’est un secret pour personne qu’investir en Ukraine permettrait ainsi aux États-Unis de diversifier et de sécuriser leurs sources d’approvisionnement. Mais le hic, c’est que ces gisements de terres rares se situent dans le centre de l’Ukraine ainsi que dans le Donbass, dont une large partie est contrôlée par l’armée russe. Certaines mines, parmi les plus importantes du pays, sont menacées par l’avancée des troupes de Moscou, en particulier le gisement de lithium du village de Chevtchenko.

Parfum de deal

Sachant que dans son « plan de victoire » présenté en octobre 2024, Kiev mentionnait déjà la possibilité d’un accord pour permettre à ses alliés d’exploiter les ressources de l’Ukraine. Une proposition qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, puisque le 5 février, le 47e président américain sauta sur l’occasion en proposant un « deal » à Kiev : la poursuite de l’aide militaire américaine contre un accès privilégié à ces terres rares.

Une proposition qui sonne comme un parfum de deal qui a immédiatement reçu le feu vert de Volodymyr Zelensky. « Je voudrais que les entreprises américaines développent ce secteur ici », a-t-il suggéré lors d’une conférence de presse.

Dos au mur

En acceptant ce deal, Zelensky est-il en train de brader les joyaux de la couronne en miroitant aux Américains la richesse du sous-sol ukrainien ?

La réalité est plus complexe. Affaibli par trois ans de guerre et en mauvaise position notamment dans le Donbass, à la peine face à l’avancée de l’armée russe qui continue de grignoter du terrain, subissant les missiles sur les villes ukrainiennes, constatant que l’aide de l’Europe se tarit comme une peau de chagrin, conscient de la complicité manifeste entre le maître du Kremlin et le milliardaire républicain, le président ukrainien est acculé à mettre sur la table de futures négociations de paix ses précieuses terres rares convoitées par le président Donald Trump. D’autant plus qu’un accord issu de ces négociations impliquerait nécessairement des garanties de sécurité pour l’Ukraine. Et ce, pour que les gisements de minerais ne tombent pas entre les mains des Russes. La politique du moindre mal.

Faut-il rappeler à ce propos que Volodymyr Zelensky a longtemps rejeté la possibilité de négociations avec Moscou, convaincu de pouvoir résister à la Russie sur le terrain militaire, avant de prendre acte du fait accompli. « Le président Trump a partagé les détails de sa conversation avec Poutine. Personne ne souhaite plus la paix que l’Ukraine », a-t-il déclaré, fataliste, après un appel téléphonique avec son homologue américain.

Enjeu stratégique

À noter que quelques semaines avant son retour au pouvoir, Donald Trump avait exprimé sa volonté de mettre fin à la guerre d’Ukraine « le plus tôt possible ». Quitte à offrir des concessions territoriales à Moscou ?

C’est la grande appréhension du président ukrainien qui soupçonne les deux grandes puissances d’engager des pourparlers bilatéraux en le tenant à l’écart des discussions déterminantes pour son pays ; notamment la reconnaissance de l’annexion de la Crimée et le contrôle des régions du Donbass.

En effet, le Donbass, contrôlé par les sécessionnistes avec l’aide informelle de la Russie, recèle depuis toujours d’importantes richesses minérales. En 1982, lors d’une campagne de cartographie des ressources, les géologues soviétiques y découvrent un gisement de 40 hectares regorgeant de lithium, de césium, de tantale, de niobium, de béryllium et d’autres terres rares. Or, le lithium représente aujourd’hui un enjeu stratégique crucial car cet « or blanc » est essentiel pour les batteries des véhicules électriques et le stockage des énergies renouvelables.

Les négociations bilatérales entre Trump et Poutine, avec peut-être un strapontin pour le président ukrainien, sont inévitables. Alors, place au business ?

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