Dans le cadre du lancement du projet « Action climatique inclusive dans les municipalités tunisiennes (ACICT) », le Centre international de développement pour une gouvernance locale innovante (CILG) et la Fédération canadienne des municipalités (FCM), en collaboration avec les ministères de l’Environnement et de l’Intérieur, ont organisé une conférence de presse le 27 Novembre 2024 à Tunis.
Ce projet, financé par Affaires mondiales Canada, a réuni de nombreuses personnalités politiques et diplomatiques, dont Habib Obeid, Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Lorraine Diguer, Ambassadrice du Canada en Tunisie, NeilaAkrimi, Directrice Générale du CILG, Gaby Senay, Directrice des programmes internationaux à la FCM et Samira Abidi, Présidente de l’Instance de Prospection et d’Accompagnement du Processus de Décentralisation (IPAPD) du Ministère de l’Intérieur.
L’événement a également attiré de nombreux professionnels du secteur de l’environnement, des représentants des municipalités, des médias et bien d’autres invités. Le projet souligne l’importance cruciale de renforcer la résilience des collectivités locales tunisiennes face aux impacts du changement climatique, tout en favorisant une gouvernance inclusive et durable.
Renforcer la résilience climatique en Tunisie
La Tunisie, confrontée à des crises environnementales telles que la désertification et les vagues de chaleur, renforce sa capacité d’adaptation au changement climatique, en particulier pour les groupes vulnérables comme les femmes et les jeunes.
Le projet ACICT (2024-2029) soutient les communes tunisiennes dans l’adoption de solutions climatiques locales, en mettant l’accent sur une approche inclusive et équitable. Il vise à améliorer la gouvernance locale, en tenant compte des enjeux de genre et de vulnérabilité, à promouvoir des solutions basées sur la nature, à préserver la biodiversité et à renforcer la coordination multi-niveau pour l’application des politiques climatiques nationales.
Obeid a souligné l’importance de cette initiative, en la qualifiant d’essentielle pour accroître la résilience des communautés locales face aux défis environnementaux actuels et futurs. Le projet se concentrera sur trois axes principaux: l’adaptation au changement climatique, la gestion des plages et des déchets ménagers, ainsi que la lutte contre la pollution plastique. Bien que 68 municipalités aient manifesté leur intérêt, seules neuf seront sélectionnées pour participer, avec pour objectif d’étendre progressivement les bonnes pratiques à d’autres communes.
Selon Hamda Aloui, Directeur de la Planification et du Suivi de l’Adaptation aux Changements Climatiques et Coordinateur national du projet ACICT, ce projet novateur se distingue par son approche ciblée sur les communes et la société civile, notamment les ONG actives dans la gestion des ressources naturelles et l’adaptation au changement climatique. Il concernera neuf communes représentatives des trois régions du pays: le Nord, le Centre et le Sud, qui bénéficieront d’un programme de renforcement des capacités.
Coopération internationale pour un impact local
La conférence a mis en lumière la coopération étroite entre la Tunisie et le Canada, visant à développer des solutions locales face à des défis mondiaux. Ce partenariat repose sur une approche inclusive et participative, impliquant activement les femmes, les jeunes et les groupes vulnérables dans les processus décisionnels.
Le projet ACICT s’articule autour de plusieurs composantes essentielles: d’abord, l’amélioration de la gouvernance climatique locale. Il met l’accent sur la sensibilisation et le renforcement des capacités des acteurs locaux, notamment des femmes, pour développer des compétences en gestion climatique sensibles au genre. Ensuite, l’adoption de solutions basées sur la nature et la préservation de la biodiversité. Cela implique le renforcement des capacités des organisations de la société civile (OSC), particulièrement celles représentant les groupes vulnérables, pour promouvoir des solutions respectueuses de l’environnement. Enfin, la gouvernance multi-niveau pour la mise en œuvre des politiques publiques. Cela inclut le renforcement des capacités des réseaux municipaux et des acteurs de la société civile pour assurer une coordination efficace des politiques climatiques à tous les niveaux.
Aloui a précisé que ce projet, sélectionné parmi une centaine de propositions internationales, bénéficie d’un financement d’environ 12 millions de dollars canadiens. Ce soutien contribuera à la mise en œuvre de solutions adaptées, renforçant l’inclusion des femmes, des jeunes et des groupes vulnérables dans la prise de décision. Il a également souligné l’importance de cette coopération, précisant que l’échange de savoir-faire avec les communes canadiennes sera un atout majeur pour renforcer les capacités d’adaptation au changement climatique en Tunisie.
Actions concrètes pour des résultats tangibles
Plusieurs sessions et panels ont été organisés lors de cette conférence, pour approfondir les thématiques du projet, permettant ainsi de clarifier les objectifs et les résultats attendus.
Parmi ces sessions, la première a présenté le projet ACICT ainsi que les bonnes pratiques de la FCM. Les panels suivants abordent des sujets essentiels comme les défis et potentiels de l’action communale face aux changements climatiques, l’adaptation climatique et le développement local inclusif, ainsi que les retours d’expérience sur l’action municipale d’adaptation. Un panel traite également l’approche territoriale de la gouvernance climatique, en mettant en lumière les stratégies et les instruments nécessaires. Enfin, une session de clôture synthétisera les recommandations et les résultats des discussions, afin d’assurer que tous les participants soient alignés pour garantir une mise en œuvre réussie du projet.
Les résultats tangibles et mesurables de ce projet visent à renforcer l’adaptation au changement climatique et à promouvoir l’inclusion. Parmi ses objectifs figurent une gestion améliorée de l’eau et des déchets, la préservation de la biodiversité locale et la sensibilisation des communautés aux enjeux climatiques. En impliquant activement les citoyens, le projet cherche à transformer les comportements locaux et à instaurer un mouvement national de résilience climatique.
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